Salta et sa boucle sud

Publiée le 07/12/2014
Du 13 au 18 novembre - 2 jours en ville et 3 jours pour faire la boucle sud autour de Salta. Quilmes, Cafayate, les gorges impressionnantes : beaucoup de routes, mais autant de paysages différents !

Les courbatures se font bien sentir, au moins pour une personne de nous deux (si tu vois ce que je veux dire), après la randonnée à cheval de la veille, mais nous nous équipons quand même de nos gros sacs pour rejoindre le terminal terrestre de Tupiza. Aujourd’hui, nous quittons la Bolivie après 30 jours passés ici : notre prochaine destination sera l'Argentine. Merci à toi, Bolivie, ce mois passé chez toi était fabuleux et nous te recommanderons à notre retour (et même avant).

Après 1h30 de collectivo, nous arrivons à Villazon, petite bourgade frontalière bolivienne. Nous devons traverser la frontière à pied avant de reprendre un bus du coté argentin. Il nous reste quelques bolivianos, du coup, on en profite pour s’payer quelques pulls et goodies locaux. Le plus étrange, c’est que c’est ici que nous profitons des meilleurs tarifs rencontrés dans toute la bolivie… On dirait même que le bolivianos est ici plus fort que le pesos argentin… à n’y rien comprendre. Si tu fais un jour le même itinéraire que nous, fais tes cadeaux à Villazon, c’est une bonne affaire.

La frontière à pied, c’est une blague, comme lors de notre arrivée. Un simple pont à passer pour se retrouver en Argentine. Nous sommes habitués à avoir un document à remplir lors des passages frontaliers, mais là, nous ne savons pas vraiment où nous rendre… du coup, entre nos errances, nous avons traversé 3 fois le pont. L’Argentine par la Bolivie, un vrai moulin. A peine passés en Argentine, nous nous trouvons face au panneau routier qui indique la fameuse route 40, celle qui relie le nord du pays à Ushuaia, la ville la plus australe du monde. 5121 kilomètres nous séparent de notre objectif… va pas falloir trainer !

Il nous reste encore des kilomètres à parcourir pour atteindre notre objectif, Ushuaia

La chaleur est très lourde, et tout est poussiéreux… Mais nous devons malgré tout nous taper quelques centaines de mètres avec nos grosses besaces pour nous rendre jusqu’au terminal de bus de la Quiaca, ville frontalière coté argentin. A noter que même sur cette courte distance, nous demandons au moins à 4 reprises notre chemin étant donné que le terminal n’est pas clairement fléché.

En route pour les terres argentines.

Après notre premier repas argentin et un billet de bus acheté, nous sommes en route pour Salta, lieu de pivot pour la semaine à venir. Les boliviens ont du passer le mot aux argentins pour s’accorder sur les transports en commun, puisque les horaires indiquées par le revendeur et par le chauffeur ne sont pas les mêmes. On s’en fiche après tout, nous ne sommes pas pressés. Pas pressés oui, mais tout de même… un premier barrage de police nous arrête dans notre élan… Nous sommes tous sommés de sortir du bus, de récupérer nos bagages, puis de nous faire fouiller et questionner par la marée chaussée. Cette opération nous semble tout aussi inutile que de contester un carton jaune auprès de l’arbitre lors d’un match de foot. Une bonne heure perdue plus tard, nous pouvons remonter dans le bus pour rallier Salta, sauf que… sauf qu’un deuxième barrage, de manifestants grévistes cette fois ci, a décidé de ne laisser passer personne. Plus de 2h supplémentaires sont perdues à se tourner les pouces dans le bus. Nous étions sensés arriver à 21h, nous n’arriverons pas avant 1h du mat’. C’est les lois des transports en Amérique du sud !

La première auberge repérée dans le lonely planet est fermée, Il est plus d’une heure trente du matin alors on commence à vraiment vouloir trouver un matelas… on se rabat sur une autre. 

Nous sommes surpris par le prix des auberges bien plus cher qu’indiqué dans le lonely planet…La nuit est courte, nous dormons peu, mais cela importe peu : nous avons prévu de nous reposer aujourd’hui.

Retrouvailles

Voilà plus deux mois que nous sommes en voyage en Amérique du sud. Les parents de Yohanna profitent de notre passage ici pour organiser de leur coté un passage sur les terres argentines : nous nous joignons à eux pour la semaine. J’peux te dire que ça nous change ! Cette semaine, nous laissons de coté les auberges classiques (pour rester poli) et les restos de marchés (pour rester poli aussi) pour dormir dans de vrais (grands) lits et manger de la bonne viande saignante digne de ce nom !

Salta, capitale régionale

Une journée de repos, c’est suffisant ! Aujourd’hui nous reprenons le rythme ! Le programme est chargé ! Nous profitons de cette journée pour visiter la capitale régionale : Salta. Vaste et animée, il y fait bon vivre : la température est clémente et ses rues sont très vivantes et agréables à traverser. La place 9 de julio, centrale, est un point de pivot autour duquel nous tournerons tout notre temps à Salta. Le marché populaire, la cathédrale qui donnerait faim à cause de son allure de bonbon au sucre rose, et ses palmiers pleins de cigales bruyantes, autant d’endroits qu’il faut voir lors d’un passage à Salta.

La cathédrale de Salta
Le clocher de l'église San Francisco
Les rues arborées de Salta

Musée MAAM

Si tu passes par Salta, même si tu n'aimes pas les musées, va faire un tour du musée MAAM (musée d'archéologie de haute montagne), présent sur la place centrale. La visite est tournée autour des civilisations présentes ici avant les espagnols. On y voit de beaux objets, mais surtout, SURTOUT, des momies sont exposées en fin de parcours. 

Tu peux nous croire, elles valent le détour. Elles n'ont rien à voir avec l'image que tu te fais des momies (peau pourrie, vêtements déchirés, os visibles)... Elles ont été retrouvées sur la cime des plus hauts sommets andins proches de Salta, enterrées vivantes, puis PAR-FAI-TE-MENT conservées par le sec et le froid des montagnes... 

Vraiment, elles en sont presque effrayantes tellement on pourrait les croire seulement endormies, alors qu'elles le sont depuis plusieurs siècles. A voir !

Il est possible de prendre un téléphérique pour monter sur les hauteurs de la ville avant d’avoir un beau panorama. Les tarifs sont franchement pas donnés (80 pesos par personne) mais la ballade est sympathique !

Le téléphérique de Salta
La vue depuis le sommet du téléphérique

Le cheval, c’est (de nouveau) trop génial !

Tu te souviens, y’a 3 jours, nous avons déjà fait une sortie à cheval à Tupiza, et ben nous remettons ça aujourd’hui, autour de l’hôtel ! La balade est plus modeste que la précédente, mais pas moins intéressante car beaucoup plus tranquille. De plus, les galops dans les champs sont très appréciables et la chaleur est beaucoup plus raisonnable.

Harnachement gauchoesque pour nos montures
Les 4 cavaliers en parade autour de Salta
Randonnée équestre en terre Saltena
L'embardée furieuse
Selfie de fin de promenade

Salta : boucle sud

A partir de Salta, il y a 2 principales directions touristiques. La boucle sud et la boucle nord. Nous avons prévu de faire les 2 en une semaine. Nous débuterons aujourd’hui pour 3 jours dans le sud avant de poursuivre par celle du nord. 

Nous rencontrons Pablo et Carlos, nos deux accompagnateurs pour la semaine. Pablo parle français, c’est notre premier guide francophone depuis que nous sommes partis.

Les premiers kilomètres de route sont bordés de plantations de tabac, nous n’en avions pas encore vu depuis notre départ. Au fil des kilomètres, et de notre ascension du col de la « cuesta del Obispo » les paysages sont de plus en plus secs, pour ne pas dire arides. Les couleurs ocres apparaissent petit à petit aussi. Nous sommes dans l’argentine comme nous nous l’imaginions : des paysages arides et colorés, des plantations exotiques, et des espaces où des gauchos pratiquent leur art.

Des paysages colorés typiques de l'Argentine du nord
Un cheval de gaucho de la région de Salta
Les selles typiques des gauchos argentins
Un gaucho de la région de Salta

Les hautes altitudes de l’altiplano bolivien sont lointaines, mais nous passons tout de même aujourd’hui par un col à 3457m d’altitude (au niveaux de la « piedra del molino »). Ici, à cette altitude, ne t’attends pas à voir de la neige : il n’y pleut quasiment jamais et il y fait très chaud ! Le vent y est cependant fort.

Passage d'un col à 3457m d'altitude
Paysage observé depuis le point de vue de la "piedra del molino"

Nous empruntons la « Recta Tintin », une remarquable route d’origine inca, mathématiquement (pour ne pas dire chirurgicalement) droite et rectiligne. Sur les 15 kilomètres visibles, la route ne dévirait que de 30 centimètres ! En van, à travers le pare-brise, la route semble infinie. De part et d’autre de la route sont dressés des milliers de cactus immenses : nous sommes dans le parc de los Cardones qui signifie en français… le parc des cactus ! Ca ne s’invente pas. Leur taille est d’autant plus impressionnante qu’ils n’évoluent que d’un ou deux centimètres par an.

La route qui redescend du col avant d'atteindre la "Recta Tintin"
Les formes géologiques observées témoignent de l'histoire de la région
La "Recta Tintin"
La "Recta Tintin"
Parc national "Los cardones"
Parc national "Los cardones"
Parc national "Los cardones"
Vue sur les vallées calchaquies
Vue sur les vallées calchaquies

Cette première journée d’excursion est aussi la première occasion pour les parents de yoyo de tester les fameuses feuilles de coca ! Depuis notre départ, nous en avons droit à toutes les sauces (thé, bonbon, feuilles sèches…), alors nous y allons mollo, mais nous savourons tout autant l’expérience à regarder Sylvie et Patrick intrigués par le processus de machouillage.

Notre journée s’achève à Cachi où nous passons la nuit (et nous avons même une salle de bain rien qu’à nous, tu peux rager si tu veux).

L'hotel la Merced del Alto à Cachi
La vue depuis notre hôtel la Merced del Alto à Cachi

Une nouvelle journée en direction de Cafayate

Nous reprenons la route pour atteindre ce soir la ville de Cafayate. Nous roulons toujours sur la fameuse route 40, véritable icône ici en Argentine. Comme hier, la route est bordée de cactus géants plusieurs fois centenaires. Nous avons de plus la chance de rencontrer de nombreuses perruches vertes sur les câbles électriques en bordure de route.

Un cactus centenaire
Des perruches rencontrées autour de Salta

Notre premier arrêt est au village de Molinos où nous prenons le temps de prendre un verre à l’intérieur de la cours coloniale de l’Hacienda de Molinos également appelé Hacienda de Isasmendi du nom du gouverneur colonial de Salta, qui naquit, vécut et mourut dans cette vaste demeure. Les cloches de l’église de Molino sonnent, un jeune garçon est au milieu des géantes de métal et les secoue frénétiquement pour les faire résonner dans la vallée. Le plafond de l’église est en bois de cactus !

L'église de Molinos
L'entrée de l'Hacienda de Isasmendi  à Molinos

Nous roulons toujours vers Cafayate, grande région viticole. Les premières vignes  sur les cotés nous indiquent que nous sommes en bonne voie et nous mettent déjà l’eau à la bouche ! Les bodegas locales s’annoncent déjà aux visiteurs.

Les vignes et bodegas de la région de Cafayate

En chemin, après avoir dégusté un saucisson de lama (avoue que c’est dépaysant), nous traversons la « quebrada de las flechas », ou en français la gorge de flèches. Ce nom vient de la forme très atypique des roches de la vallée : toutes orientées à 45°, tels des pointes de flèches.

La vallée de "las flechas"
Photo de famille dans la vallée de "las flechas"

Arrivés à Cafayate, nous profitons du temps chaud et sec pour déjeuner calmement puis digérer en promenade. La journée est plutôt courte, nous prenons vraiment notre temps ! La ville est bordée de roches rouges et de vignes.

Le clocher de la cathédrale de Cafayate
Le village de Cafayate entouré de vignes

Visite de la bodega Nanni

Nous sommes dans une région viticole, il est évidemment incontournable pour nous ne pas aller faire un tour dans une des bodegas du coin… Nous nous faisons recommander la bodega Nanni, une des rares caves bio de la région.

Gratuitement, nous avons accès aux caves et aux locaux de fabrications du vin de cette famille productrice. Pour quelques pesos, nous avons même le droit de déguster 5 différents vins issus de la maison. Les saveurs sont très différentes, les degrés d’alcoolisation aussi (certains montent à 16° !) : même les non initiés à l’oenologie peuvent déceler de grosses différences entre les différents vins goutés. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous charger, nous voyageons en sac à dos… mais nous regretterons de ne pas avoir pu faire quelque chose pour en ramener à la maison… même s’il est probable que les bouteilles auraient été tapées avant de rentrer !

Visite de la bodega Nanni
Les vins de la bodega Nanni

Les vins de la région de Cafayate

La région de Cafayate est la deuxième région viticole d’Argentine par la qualité et est connue pour son « torrontès », un vin blanc sec aromatique. Les bodegas de la région produisent également des vins rouges, à partir de Cabernet Sauvignon et de Malbec, souvent utilisés en cépage unique.

Dernier jour de la boucle sud

Pour cette dernière journée, nous nous dirigeons dans un premier temps vers les ruines de Quilmes, une ancienne cité fondée au 11ème siècle (donc avant les incas) par les indiens du même nom. A l’époque de sa splendeur, Quilmes s’étendait sur 30 hectares, et 5000 âmes y vivaient.

Ce peuple survécu aux incas, mais ne résista pas aux conquistadors espagnols. Réduits à l’esclavage, ils furent forcés de se rendre jusqu’à Buenos Aires, à pied… Aujourd’hui, dans la capitale, un quartier porte le nom de Quilmes en hommage aux survivants qui arrivèrent tant bien que mal jusqu’à Buenos Aires.

Grâce à un guide local, nous arpentons les ruines très bien conservées de cette ancienne citée construite en partie sur les flans de montagne. Du haut des forteresses, on se rend compte qu’une géante muraille encerclait la citée, très proprement dressée, suivant une courbe quasi parfaite.

Les ruines de Quilmes
Les ruines de Quilmes
Pose devant un cactus plusieurs fois centenaire

Retour sur Salta

La quebrada de Cafayate, gorge de Cafayate, est une véritable attraction à traverser. Les roches présentes autour offrent des polychromies surprenantes mêlant rouge vif, ocre, et vert. Les paysages sont véritablement tirés d’un film de science fiction. 

Taillées dans la roche, nous rencontrons de nombreuses formes sculptées par le temps que les locaux aiment comparer à des silhouettes plus communes : animaux, visages. Même le Titanic est reconnaissable depuis un point de vue.

La quebrada de Cafayate
La route traversant la quebrada de Cafayate
La quebrada de Cafayate

Une des plus belles curiosité du trajet est un amphithéâtre géant, creusé par les eaux, au coeur de la roche. Son diamètre mesure des dizaines de mètres ! Depuis son centre, l’acoustique est incroyable et un chuchotement est entendu depuis l’autre coté de la cavité. Nous nous y amusons un bon quart d’heure à claquer des doigts et des mains pour faire résonner les ondes.

L'amphithéâtre de la quebrada de Cafayate
La gorge du diable de la quebrada de Cafayate

Selfies peu communs

En chemin, nous rencontrons un lama domestiqué. Très docile, nous nous amusons à poser avec lui. Toujours partant pour un selfie, le lama se repose au soleil à nos coté, pour notre plus grand plaisir ! 

Nous craignons tout de même de recevoir un crachat de ce camélidé réputé pour son aptitude à projeter sa salive. Nous apprenons par Pablo qu’il s’agit d’une semi-légende, amplifiée par les aventures de Tintin ! Les lamas ne sont donc pas autant baveux que ce qu’on en dit… ouf !

Combien y a t'il de bêtes sur la photo?
Rencontre du 3ème type

Après une nuit sur Salta, nous partons demain pour la boucle nord de la région de Salta. Ces 3 premiers jours ont été super, nous avons déjà hâte de voir ce que nous réserve la boucle nord !

Une vidéo pour finir !

De nouveaux protagonistes, Sylvie et Patrick font leur entrée dans nos films. N'hésite pas à nous laisser un petit commentaire !

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8 Voyages | 63 Étapes
Cafayate, Province de Salta, Argentine
Étape du voyage
Début du voyage : 12/09/2014
Liste des étapes

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