40 heures entre Ilulissat et Nuuk

Publiée le 03/09/2019
J'avais oublié les inconvénients d'un voyage en ferry...

D'Ilulissat à Aassiaat

Notre ferry a terminé sa rotation à Ilulissat, son terminus, à 13 h et nous commençons à embarquer à 16 h 30. Petit passage par une guérite pour récupérer nos cartes d'embarquement et un officier nous conduit jusqu'à notre cabine, au pont 4. Celle-ci est spacieuse, elle peut accommoder jusqu'à quatre personnes. Nous partons aussitôt faire un tour de reconnaissance du ferry Sarfaq Ittuk et regarder les manœuvres de départ. Il fait un temps superbe, nous allons pouvoir contempler une dernière fois les icebergs de l'icefiord. Il passe plus au large que ne l'avait fait le petit bateau qui nous avait emmené à Iliminaq, de sorte que nous avons une vue encore différente. Nous suivrons la progression de ces gros blocs de glace pendant plusieurs heures. Ils se transforment en pointillés de plus en plus petits et s'arrêtent brusquement en tout petits morceaux, en arc de cercle. Nous n'en reverrons ensuite qu'épisodiquement.

Passage contrôle
Notre cabine
Le bout de l'icefiord
on est vraiment tout près
Celui-ci, on le croirait scié à la machine
Coucher de soleil en Baie de Bafin
Autre vue du coucher de soleil

Nous arrivons à notre première étape, Aasiaat, 5e ville du pays après Ilulisat, à 21 h 30 comme prévu. Au vu de la foule qui attend pour embarquer, nous nous disons que ce ne sera jamais fini pour le départ de 22 h. Nous avons tort, l'escalier d'accès est relevé à 22 h pile ! Entre temps, nous aurons assisté au débarquement/rembarquement de la guérite de contrôle, qui fait le voyage avec nous. Et... hasard ou non ? Nous avons droit à un petit feu d'artifice !

Feu d'artifice à Aasiaat

Sisimiut, 2e ville du pays, 5400 habitants

C'est avec des images plein les yeux que nous allons nous coucher. Vers 4 h du matin je suis réveillée par un léger roulis. Au réveil, la mer ne semble pas si agitée que ça et nous allons prendre notre petit déjeuner; Pour 75 couronnes, soit environ 10 €, nous avons un solide repas avec pain (1 tranche de blanc, une de brun et une petite boule), beurre et confiture, charcuterie, fromage, œuf mollet, thé et jus d'orange. Il faut dire que ce ferry est fréquenté essentiellement par les locaux, qui n'effectuent souvent qu'une étape. Personnes âgées, familles ou jeunes, qui vont au lycée ou à l'université de Nuuk. Sur le quai, ce sont de longues embrassades, car le ferry ne reviendra que dans une semaine...

A Sisimiut, le bateau fait une halte de deux heures, nous en profitons pour aller nous dégourdir les jambes et prendre l'air frais. La ville est assez similaire à Ilulisat, encore plus pentue... Nous grimpons donc jusqu'au centre et retrouvons l'habituelle église rouge et nos supermarchés favoris : Pisifik et Brugsen, le bleu et le rouge. Sur le chemin, quelques rochers sculptés donnent un peu d'âme à la ville.

Notre ferry à quai à Sisimiut
Vue depuis le centre ville
Sculpture à Sisimiut
Et ses deux soeurs

Mer du Labrador agitée à très agitée

Nous rentrons déjeuner, de l'agneau avec des légumes (denrée rare dans ce pays), puis allons nous reposer dans notre cabine. Le roulis augmente, la pluie se met à tomber, nous nous reposons en attendant que ça passe. Mais ça ne passe pas... J'attends avec impatience l'arrêt au village de Kangaamiut (350 âmes...) pour avoir un peu de répit. C'est prévu pour 17 h 30, Hélas, le haut-parleur nous annonce, qu'à cause de la tempête, l'arrivée est retardée de 2 h !

Quand le ferry se dirige vers la petite île, le roulis devient tangage, c'est tout aussi désagréable... Là, pas de déchargement de guérite, c'est la vedette rapide qui est déchargée, pour emmener ceux qui partent et ramener ceux qui embarquent. Curieusement, vu le peu d'habitants du lieu, il faudra 3 rotations.

Nous repartons et retrouvons la pleine mer et ses mauvaises conditions. Nous nous rendons quand même à la salle à manger et je me munis par précaution d'un sac papier étanche. Le suite me prouvera que c'était une bonne idée. Le self vend des petites pilules contre le mal de mer, je m'en procure une, les bracelets ne semblant pas faire suffisamment l'affaire. Michel résiste mieux que moi.

Retour à la cabine, nous nous mettons sous la couette à 20 h 30. Il  y aura une nouvelle étape à minuit à Maniitsoq (6e ville du pays)* Les mouvements du bateau sont plus faciles à supporter quand on est couché. Nombreux réveils dans la nuit, mais quand le matin se lève (superbe lever sur les montagnes, que je ne n'ai pas le courage d'aller photographier dehors), la mer s'est un peu calmée, je peux me mettre debout sans avoir la tête qui tourne et l'estomac avec.

Du coup, nous n'arriverons qu'à 9 h 15, au lieu de 7 h, bien contents de poser de nouveau le pied sur terre, même s'il pleut à verse.


* Vous l'aurez sans doute remarqué :) : les principales villes du pays se trouvent le long de cette côte ouest. Il n'y a que Qaqortoq, au sud, qui s'intercale en 3e position dans cette liste.

Joli petit village de Kangaamiut
Embarquement en vedette
Et la vedette remonte sur le ferry
Lever de soleil en mer du labrador, à travers le hublot mouillé !

Nuuk, premières impressions

Nuuk se prononce Nouk. C'est la capitale, elle compte autour de 17 000 habitants. On comprend que le Norvégion Hans Egede ait eu envie de fonder une ville ici : c'est un peu plus plat que les villes plus au nord ! Nous avons élu domicile dans une charmante petite maison, en bord de mer. Un peu éloignée des premiers commerces, mais le chemin est plus facile donc. Nous sommes allés jusqu'au Nuuk Center, qui abrite notamment un Pifisik. On s'achète un plat au rayon plats cuisines : 2 beaux morceaux de poulet et du gratin dauphinois, pour 40 couronnes, c'est-à-dire à peine 5,50 €. Qui a dit que la vie était chère au Groenland ? (c'est le cas pour les hébergements, les restaurants et les excursions - pour les touristes donc).

Nous sommes trempés au retour, fatigués de nos 40 heures de ferry, et il pleut toujours, alors on reste au chaud et au sec.

1 commentaire

Mary

Madanic

Bravo ,je ne pouvais pas m arreter de lire ! Vite la suite ...

  • il y a 5 ans