Plzen, notre nouveau chez nous

Publiée le 12/10/2015
L’a priori négatif du début passé, on se rend vite compte qu'en Erasmus, on est partout chez soi.

Une arrivée en demie teinte

Ça y est nous y sommes. En arrivant à l'aéroport je me sens tout de suite très bien, j'ai l'impression d'être vraiment parti à l'aventure. Je suis plutôt habitué aux voyages, je suis déjà allé en Italie, en Norvège, aux Etats-Unis, mais ça a toujours été avec mes parents ou d'autres membres de ma famille, là j'ai l'impression de ne pouvoir compter que sur moi même, d'être tout à fait libre d'aller et de faire ce qu'il me plait et c'est extrêmement agréable.

En tant normal je préfère quand les choses sont prévues à l'avance, j'aime savoir ce qui m'attend pour m'y adapter. Mais à ce moment là, dans cet immense aéroport j'ai une sensation vraiment étrange. J'ai beau être totalement perdu, je ne sais pas où aller, je ne sais pas d'où part le bus qui nous amènera à Plzen. Je suis dans un pays dont je ne connais absolument pas la langue, dont je ne connais rien, et malgré cela, sur le moment, je regrette d'être venu avec d'autres français. C'est assez surprenant surtout en y repensant maintenant, mais j'aurais vraiment aimé être perdu seul dans ce grand aéroport avec personne pour nous attendre, devoir me débrouiller. Peut être que si j'avais été dans cette situation au début du programme Erasmus j'aurais fais plus d'efforts pour apprendre un peu la langue tchèque par exemple.

Après une heure et demie de bus à voir défiler la campagne tchèque qui sépare Prague de Plzen, nous arrivons enfin à notre destination finale et faisons connaissance avec nos buddy qui sont venus nous chercher. Au premier abord j'avoue n'avoir pas aimé la ville. Je me souviendrais toujours de ce moment où nous avons remonté la rue qui menait à nos logements. Il faisait nuit, très froid, nous étions tous très chargés et fatigués de notre journée, et en voyant au loin la résidence je me suis dit que ça n'était pas possible, ça ne pouvait pas être là que j'allais vivre pendant quatre mois. La résidence semblait presque à l'abandon, glauque, au milieu de nulle part. Certains d'entre nous n'avaient pas d'endroit où dormir parce que les personnes chez qui ils devaient loger n'étaient pas au courant de leur arrivée. On a donc dû se débrouiller tous seuls avec tout de même l'aide de quelques tchèques qui s'occupaient de nous, face à des personnes (les gardiens de la résidence) qui ne parlaient pas un mot d'anglais, sachant que nous étions au tout début du semestre donc beaucoup moins à l'aise aussi.

Finalement tout s'est plutôt bien arrangé, le seul problème à mon avis étant que nous sommes restés entre français dans nos appartements. Pour ma part j'ai effectué tout mon Erasmus en colocation avec deux autres LHD, Adriano et Amaury.

La "route" menant à la résidence

Semaine d'intégration, le top départ du semestre

Quelques jours après cette arrivée quelque peu décevante par rapport à mes attentes nous sommes tous conviés à participer à la semaine d'intégration organisé par l'ESN de Plzen (l'association qui s'occupe des Erasmus  fraîchement arrivés  en leur attribuant des buddy , des sorte de parrains, qui aident par la suite aux procédures administratives par exemple). C'est à partir du début de la semaine d'intégration que l'on commence à réaliser que tout le temps que l'on va passer ici va être tout simplement extraordinaire. Bien entendu au début c'est compliqué d'aller vers les gens, de leur parler en anglais sans forcément avoir un niveau exceptionnel et d'arriver dans des groupes déjà formés depuis un semestre. Mais la plus grosse erreur que l'on puisse faire à ce moment là, c'est de penser à tout ça. Tout ce qu'il y a à faire en Erasmus pour passer de bons moments, c'est de ne pas refuser d'aller vers les autres. A partir du moment où une conversation commence, même si elle se déroule dans un anglais approximatif ou sur un sujet pas forcément très intéressant, elle permet de créer des liens avec une personne, et par conséquent avec toute la communauté Erasmus.

Cette semaine d'intégration, malgré le fait que nous ne connaissions personne au début, a été l'un des moments les plus excitants de tout le semestre. C'est là que j'ai enfin compris ce que ça faisait d'être Erasmus, pourquoi toutes les personnes que je côtoie et qui ont déjà vécu cela affirment que c'est une expérience hors du commun. Pendant toute une semaine, nous avons rencontré tous les jours de nouvelles personnes venant toutes de différents pays. Et le fait de voir ceux déjà présents depuis le début de l'année avoir cette complicité si forte alors qu'ils n'avaient, pour certains, presque rien en commun m'a encore plus poussé à aller vers les autres, à faire partie de cette nouvelle famille. 

C'est aussi pendant cette semaine que nous découvrons Plzen. C'est d'ailleurs assez troublant de repenser à la première fois où je suis allé me promener dans la ville aujourd'hui. Ce sentiment de découvrir un nouvel endroit à chaque changement de rue, l'impression d'être totalement perdu après avoir avancé de cent mètres dans une autre direction. Au fur et à mesure j'ai appris à connaître la ville comme si j'y avais toujours vécu.

Il y a quelques endroits dans cette ville qui reflètent parfaitement les quatre mois que j'y ai passés. Ce ne sont pas forcément des endroits que je conseillerais à des personnes voulant visiter Plzen, mais certains de ces lieux ont maintenant une sorte d'histoire dans l'esprit de tous les Erasmus de Plzen, et seulement dans le mien pour d'autres de ces lieux.

Le Krize

Ça ne fait pas très sérieux de commencer par un bar, mais celui là n'est pas comme les autres bars. Pour ainsi dire, le Krize a été une sorte de repère (et aussi de repaire) pour tous les Erasmus pendant le semestre. Rien de prévu pour la soirée ? Venez au Krize il y aura toujours des étudiants pour vous tenir compagnie et partager avec vous la bière locale : la Pilsner. Plus sérieusement, c'est à cet endroit que j'ai rencontré la plupart des personnes avec qui j'ai passé mon Erasmus et avec qui j'ai passé des moment inoubliables durant mon séjour. Ce qui est triste mais beau à la fois, c'est que ce bar a fermé peu de temps après la fin du semestre Erasmus. 

Le Krize, qui  n'a pas survécu au départ des Erasmus

Náměstí Republiky

Le deuxième endroit le plus emblématique est pour moi la place de la République (Náměstí Republiky en tchèque) et son impressionnante Cathédrale Saint-Barthélemy pour la simple et bonne raison que pendant toute la première semaine, comme nous étions tous perdu aux quatre coins de la ville nous nous donnions rendez-vous sur cette place. Plus tard, quand le froid du début s'en est allé, c'était l'endroit parfait pour venir manger ou prendre un verre au soleil, face à la cathédrale.

La grande place de Plzen

Borsky

Le parc de Borsky, c'est tout simplement là où l'on se donnait rendez-vous avec tous les autres Erasmus pour faire du sport comme du football ou du basket ou pour simplement se retrouver et passer son après midi à discuter sous le soleil de projet de voyage, de la fête de la veille ou de celle à venir. Un endroit parfait pour se retrouver entre amis, aller faire un footing ou tout simplement faire une promenade en forêt à seulement deux minutes du centre en tramway.

Il faisait bon vivre à Plzen

Il y a bien d'autres lieux, plus ou moins importants que j'aurais pu citer ici, mais les trois que j'ai brièvement décris résument à eux seul une grande partie de ce que nous avons pu faire à Plzen. Ils illustrent chacun l'une des caractéristiques de ce qui a fait notre Erasmus en République Tchèque en dehors des voyages.

En repensant à ces endroits, il y a une certaine nostalgie de l'époque où l'on était perdu en permanence dans cette qui nous paraissait être un vrai labyrinthe. 

Finalement pour aimer Plzen il a fallu la vivre au quotidien. Ces moments, quand je vous les racontent, semblent peu voir pas très important. Il ne s'est rien passé d'extraordinaire durant ces quatre mois, du moins à Plzen, à part quelques événements organisés par l'ESN, mais pour moi c'est l'ensemble de ces petits moments de vie pendant lesquels on ne se souciait de rien d'autre que d'être ensemble et de passer des bons moments qui font que j'ai aimé vivre là bas. 

Pour ma part je ne pense pas retourner, dans un futur proche du moins, à Plzen. Parce que la ville que j'ai connu était constitué de tout ces endroits mais surtout des personnes que j'y ai rencontré. Plzen sans les Erasmus est une ville que je ne connais pas et que je n'ai pas envie de connaître.

Quelques photos

Pour finir, un petit aperçu des autres endroits qui ont fait notre quotidien là bas.

L'un des lacs de Plzen (Bolevecký rybník)
Match de Hockey du HC Skoda Plzen
Et pour finir notre appartement, repaire du système D
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