Le long de la Jungle Line

Publiée le 25/04/2016
On descend la cote est en train, du nord vers le sud. Mais non, ce ne sera pas un long fleuve tranquille ...

Kota Bahru

Arriver en ville, a 4h30 du matin, en pleine nuit donc, ce n'est pas forcement l'ideal. Vous etes un peu vaseux, il fait nuit noire, et vous ne savez pas encore ou vous aller. 

Par chance, en Malaisie, c'est encore assez "anime" la nuit: beaucoup de restos tournent encore, ce qui permet de se poser et de boire un the. Aussitot les premiers rayons du soleil (vers 6h), voila que la vie reprend vraiment son cours.

Pourquoi aller a Kota Bahru ? La ville n'est certes pas tres interessante, hormis un ou deux musees sur les coutumes locales, mais elle est surtout proche (7km) d'une station de train qui dessert la jungle Line, la gare de Wafa Bahru.

Les bananes ne sont jamais loin. C'est quasi une mauvais herbe.
Ca, c'est un buffet malaisien. On trouve aussi des restos chinois, des restos indiens et, de ci de la, de la nourriture occidentale.

Apres une journee repos dans cette ville, on commence notre marche pour la gare. Bon, on constate bien vite que, encore une fois, ici le vehicule est roi; on emprunte une voie rapide, a pied. Heureusement qu'il n'y a pas trop de traffic.

La Malaisie n'est clairement pas un pays pour les pietons. Combien de fois on a marche dans les caniveaux de voies rapides.

Nous voila a Wafa Bahru. Ah l'ambiance des gares de campagne... Les gens prennent un the sur le quai, pas de stress... Ca a son charme.

Notre train pour Dabong arrive avec .... 10 minutes d'avance. Il se remplit assez vite. Les gens s'installent et posent ici et la leurs courses, leurs sacs de vetement.

On traverse des petits villages, et tout le long, on observe une vegetation verte, luxuriante, envahissante.

Quatre heures plus tard, on arrive a Dabong, qui est ... le terminus du train. En decembre 2014, une violente inondation a frappe la ville et a detruit un des ponts du chemin de fer. Obliges de descendre ici.

Dabong

Nous voila donc a Dabong, petit village de campagne connu pour ... sa grotte et sa cascade (comme toujours en Asie, non ?).

Les hebergements sont inexistants. Par chance, on tombe sur une guesthouse. Bon, elle est complete, mais le proprietaire nous assure qu'il va trouver une solution. Il nous offre the, petit gateau, le tout dans le salon climatise de la maison.Il nous propose une des chambres, bien sur on accepte, puisqu'il n'y a pas vraiment d'autre alternative.

On comprend aussi assez vite que Mr Aba Din (le proprio) propose beaucoup plus que sa guesthouse. Il propose de louer son scooter (non merci, on veut marcher), et d'etre notre guide pour aller visiter les grottes (non merci, on est pas fan), le tout monnayant salaire. 

On refuse donc deux fois, et il se montre tres vite beaucoup plus ... distant, moins agreable. Tant pis!

Au programme du jour suivant, de la randonnee. On part avec 1.5L d'eau chacun, de quoi manger et des jambes regenerees. 

En route, on passe effectivement devant les fameuses grottes (on ira jusqu'a l'entree, histoire de voir). Devant les grottes, il y a une petite echoppe avec du nasi lemak, du the,... Pendant qu'on sirote notre limonade, on y fait la connaissance d'un homme Malaisien, d'environ 50 ans. Il nous parle vite fait du coin, et on apprend qu'il bosse dans les plantations d'hevea. Il reprend son 4x4 et nous nos guiboles, chacun sa route.

Le chemin qu'on a trouve sur Maps.Me est une belle boucle de16 km. On atteint le debut et on se rend compte qu'on est sur une plantation d'hevea. Les travailleurs (principalement des immigres) nous regardent d'un air un peu etonnes. Eux sont en pleine pesee des sacs de caoutchouc qui vont etre emmenes a la cooperative.

On apercoit l'homme a qui on avait parle pendant la pause limonade. Il est assez occupe, mais nous donne l'autorisation de poursuivre notre rando sur ces terres. 

La randonnee se fait sur 16 kms, et sous un soleil de plomb. Le chemin qu'on emprunte est en fait la route utilisee par les camions pour circuler a travers la plantation et recuperer les recoltes. 

Le sol n'est que sable et poussiere. A perte de vue on ne voit que hevea et palmiers. L'endroit nous parait surrealiste. Ca pousse fort, mais personne ne vit la; c'est trop aride. 

La rando dans les plantations d'hevea (caoutchouc)et palmiers a huile, avec autorisation du proprio, aura surement été la plus chaude de notre voyage. 25km dont 15km de piste en plein cagnard,

On croise un ou deux sangliers, on apercoit la trace des serpents sur le sable. Et le silence est omnipresent. On est loin de la route, loin de la ville. 

Ca monte et ca descend sur du sable, de la caillaisse souvent. On devine les parties immergees lors de la saison des pluies. Ca nous fait penser a des canyons, on a jamais d'horizon Les chemins sont nombreux, et avec un soleil au zenith legerement au nord (et non au sud), notre sens de l'orientation est a rude epreuve. Il aurait ete facile de se perdre.

Ce n'est surement pas la rando du siecle mais on trouve ca interessant de marcher a travers ce qui a fait et fait encore la richesse du pays. 

NB: le caoutchouc seche, ca sent pas tres bon.

La place centrale du petit village de Dabong. Vers 18h, tout le village vient boire un the avec un Roti canai (pancake dans la cuisine malaisienne), jouer au foot, lire son journal.

Gua Musang

On quitte Dabong, mais pas par le train. On rejoint, via 2 bus differents, Gua Musang (140kms plus loin), la ou le chemin de fer est a nouveau en service. 

La ville n'est pas tres attrayante, mais elle a l'avantage d'etre pratique (cybercafe, resto indien pas cher). On prend les infos pour le lendemain. 

Mauvaise nouvelle pour nous et notre projet de voyager en train: un seul train dessert notre prochaine destination (Merapoh), et il est a 23h...Ca complique un peu les choses. Pas de train cette fois, on ira en bus...

Un panneau en bord de route. Les consignes sont sympas...
Ville classique Malaisienne. Une route, des commerces avec stationnement, et derriere, une maison pour chaque magasin ou habitent les vendeurs/proprios.
Decidemment, ce petit rongeur est partout.
Les nuages d'etourneaux existent encore ici. On en voyait aussi en Normandie avant.

''En bus ? Vous voulez aller a Merapoh en bus ? ... 10 riggit par personne" (soit 5 fois plus cher au kilometre que le bus classique, et l'argent tombe directement dans la poche du conducteur). C'est a 27 km, et en fait, on se rend compte qu'il n'y a aucun bus local qui y va. Le conducteur nous larguera dans la ville, puisqu'il n'y a aucun arret... 

Et ce jour-la, sans train, sans bus local, on decide de faire pour la premiere fois du voyage de l'autostop. 

Nos 27 kms (qu'on etait plus ou moins prets a faire a pied...) se sont faits en moins d'une petite heure, et ce grace a deux conducteurs vraiment sympas. 

Taman Negara

Nous voila a Merapoh, la seconde entree pour Taman Negara, la foret la plus primaire que renferme la Malaisie, et aussi la plus vieille au monde. C'est un mini village, avec 2 restos, une epicerie et une agence de trek. Le gerant est sympa, mais les prix sont trop eleves pour nous. On aborde les 7 kms qui separent la ville du parc, sous les regards surpris des autochtones. 

L'avantage de marcher, c'est que tu ne fais aucun bruit, et tu peux alors voir les vaches brouter paisiblement au milieu des palmiers. 

Ce paysage parle bien. Ils deforestent encore un peu plus, pour planter d'avantage de palmiers a huile.

On s'enregistre au bureau du parc. On decouvre qu'on est les seuls a dormir ici ce soir (en camping), qu'on est aussi les seuls a pas savoir qu'il n'y a aucun moyen de se nourrir une fois sur place.... 

Heureusement, on a encore un peu de riz (celui achete au Laos!), ca ira pour le soir... Pour l'eau, on a aussi toujours notre fait-tout, qui nous permettra d'en faire bouillir. Ouf ...

Bon, par contre, pour le lendemain, on a rien... Et on compte partir randonner toute la journee... Comme on ne peut pas vivre que d'amour et d'eau tiede, on a demande de l'aide aux rangers du parc! On a passe notre commande le matin de la-dite randonnee : 6 roti canai, du riz pour deux et des legumes! Bref, ils nous ont sauve la mise et ont ete adorables avec nous :)

Et nous, en retour,. on est partis randonner a travers la foret, sans guide, alors que c'est obligatoire (la faute aux tigres, rhinoceros, elephants qui s'y baladent)... Comment ca, ingrats ?! 

Depuis cette tour d'observation, et avec surement enormement de patience, on aurait pu voir des elephants, des tigres, des rhinoceros, cerfs, sangliers, gaures et j'en passe.
Cascade normalement accessible qu'avec un guide...il faut faire 10km aller puis les memes au retour.

On marche sur la "jeep line" (la route quoi, construite par l'armee dans les annees 1990) jusqu'a l'acces a la cascade, 11 kms plus loin. On rencontre chouette, cochons sauvages, de nombreux oiseaux, de gros lezards, on observe des gibbons deambuler de branche en branche avec une facilite deconcertante. 

On se baigne dans la cascade et on se fait mordre la peau des fesses par les poissons qui y vivent; ils n'etaient pas farouches ! De la tour d'observation, on constate que le parc est immense. 

On ne croise pas un humain de la journee. On a eu le parc pour nous tous seuls !

Pourquoi y'aurait que les filles qui auraient droit de faire ca.

On quitte le parc en fin de journee, on a un train a 23h05 pour Mentakab, conseille par nos copains les rangers. La bas, il y a un sanctuaire pour elephants.

Mentakab

On arrive a 2h a la gare de Mentakab, apres avoir constate que, malgre un horaire tres tardif, le train etait plein... 

On s'ecarte de la gare, et on installe notre tente, pour y finir notre nuit.


Apres une nuit perturbee, on plie bagage et on file manger et trouver renseignement. Ca se fait vite et bien: notre voisine de table au resto nous les fournit tous ! Le sanctuaire des elephants est a entree gratuite (mais on nous conseille fortement de faire une donation), il est situe a 20kms d'ici. Il faut d'abord prendre un bus puis un taxi (pour les 13 derniers kms).

Tout se goupille assez bien, et vite. Apres le bus, on reitere l'autostop (le taxi etait vraiment trop cher), et on fait la route avec un couple Americain, et leur petite fille. 

Le sanctuaire, c'est un restaurant, une salle de projection avec un film sur la reintroduction des elephants en milieu sauvage et des stands avec snacks. On peut nourrir les elephanteaux, regarder le mini "show" avec ceux adultes et le bain.

C'est bel et bien un sanctuaire de soin et de reintroduction des elephants, mais n'y allez pas en pensant que c'est un parc d'attraction. Ce n'en est pas un (et c'est tres bien comme ca)

Le train nous a deposes a 2h00 du mat. Dans le noir, on s'est installé la pour finir la nuit.

Pour la petite anecdote:

Au retour, on a a nouveau fait de l'autostop. On est tombes sur un petit couple de trentenaire malais. Ils nous ont d'abord depose a l'arret de bus, et sont revenus 15 minutes plus tard en insistant pour nous deposer a la gare, 20 kms plus loin. Ce n'est pas sur leur route mais ils nous assurent avoir le temps, entre leurs deux prieres. 

Et maintenant, direction le sud ....

On veut prendre le train direction Johor Bahru, au sud du pays. A la gare, on nous apprend que le train est complet pour les 3 prochains jours ... On ne veut pas rester ici (rien a faire), a attendre le train. On decide de prendre le bus de nuit, a 22h.

2 commentaires

JennyEmericMichelle

je voudrais vous lire sans fin (Mum)

  • il y a 8 ans

Bebelle

J avais oublié , juste un peu....
Le bonheur de vous lire !

  • il y a 8 ans
14 Voyages | 46 Étapes
Merapoh Kuala Lipis Pahang Malaisie
Étape du voyage
Début du voyage : 07/03/2016
Liste des étapes

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