La transhumance des chevaux

Publiée le 01/09/2014
Il y a trois jours, c’était la transhumance des moutons et des chèvres, une promenade de santé. Ce vendredi, c’est le jour des choses sérieuses. Le jour où le niveau d’exigence équestre grimpe : c’est l’heure de la transhumance des troupeaux de chevaux.

Pour faire simple, depuis notre arrivée au camp, nous adaptions notre allure en fonction de tous. Chacun était plus ou moins libre de faire ce qu’il voulait . Promenades, ascensions de cols, en forets ou en plaine : l’allure était adaptable au niveau et envies de chacun. Précédemment, par exemple, pour les moutons et chèvres, c’était cool ! T’imagines bien qu’avec les chevaux que nous montions, l’allure n’était pas (trop) un problème (même pour moi)…

L’objectif de ce vendredi est d’aller récupérer différents troupeaux de chevaux dans les steppes afin de les faire migrer jusqu’à leur camp d’été. Facile hein ? Ouais… sur le papier…. Récits.

Un réveil dans les steppes

Après l’habituel copieux petit déjeuner que nous ont préparé nos hôtes, nous nous préparons, équipons nos montures et partons en cette matinée ensoleillée pour 15 premiers kilomètres afin de rejoindre un premier troupeau.

Yohanna prépare nos montures
C'est parti pour une sortie qui sera pour le moins sportive
Yohanna, Sylvie et moi, tranquillement.

Comme d’habitude, sur notre chemin, nous avons l’habitude de traverser des rivières à l’eau limpide et d’immenses plaines où les galops de plusieurs minutes sont un vrai bonheur pour tout les cavaliers ou pour les personnes en recherche de sensations fortes. Aussi, nous avons la chance de pouvoirrencontrer de nombreux animaux : des yaks peinards, des aigles et vautours vifs, des quantités impressionnantes de moutons et chèvres, dispersés partout dans les steppes.

J'vous avais dit que nous rencontrions des yaks peinards
Peinards, oui, mais même s'ils ont peur souvent peur de nous, mieux ne vaut pas rester sur leur chemin quand ils déboulent
Un des nombreux rapaces croisés sur notre route
Un troupeau rencontré lors de notre escapade
La vallée de L'Orkhon que nous traversons, pour l'instant calmement
La vallée de l'Orkhon et ses rivières que nous prenons le temps de contempler, pour l'instant !

Après une quinzaine de kilomètres, nous arrivons sur le lieu où se trouve le premier troupeau à récupérer. L’objectif de la journée est de regrouper 4 différents troupeaux de chevaux afin de les acheminer jusqu’à leur camp d’été. Ces manœuvres nous réservent de sacrées surprises, mais chaque chose en son temps : nous nous essayons sur un premier troupeau.

Le premier troupeau à récupérer

Sur nos montures, nous efforçons de contourner ces animaux, pour le moins sauvages, afin de les inciter à se déplacer dans la direction de notre choix. C’est là que les choses sérieuses débutent, où tout devient très sportif. Premièrement, un cheval, c’est pas un lapin de 3 semaines, tu comprends ? S’il a envie de se barrer, il se barre. A toi de veiller à ce que tous restent dans les rangs. Si un d’eux se fait la malle, enquille la seconde et tape une accélération fulgurante pour : le rattraper, le déborder, et le rabattre vers les autres. Tu commences à saisir la différence avec les troupeaux de moutons ? Bien, bien bien, mais c’est pas tout. Dans un troupeau de moutons, tu as rarement le caïd de la bande qui vient défendre ses potes et ses gonzesses. Avec les chevaux, si.

Explications : dans chaque troupeau se trouve un étalon. Un cheval entier, non castré. Celui qui est là pour défendre les femelles du groupe et imposer son style. Il est facilement reconnaissable (pas seulement pour ce que vous croyez), personne ne coupe jamais son crin. Sa crinière est donc très longue (ce qui lui donne un petit air de ressemblance avec notre amiSkrillex, sans les lunettes, bien sur).

Pour revenir sur notre troupeau, il a évidemment son étalon, chaud comme une baraque à frite, prêt à te courir après tête baissée pour pas que t’enquiquines ses dames. J’vais pas te mentir, ça rajoute un peu de piquantÇa aurait été trop simple. Une fois ces éléments en tête, nous pouvions démarrer notre chemin retour.

l'étalon de la bande ('Skrillex, c'est toi ?)
En avant
T'as cru que ce serait facile ?

Un peu après notre demi tour, il était évident qu’il fallait corser un peu la situation (ç’aurait été trop simple sinon). Boldo, qui était parti plus tôt, nous rejoins avec un troupeau qu’il était aller chercher de son coté. Nous rejoignons ensuite sur notre route un troisième puis un quatrième troupeau. Voilàààà qui est mieux : 4 troupeaux à gérer.

Si je récapitule bien : nous devons faire 15 kilomètres, avec plus d’une centaine de bêtes à guider, et 4 étalons à surveiller. Sous le cagnard.

Nous entamons notre retour avec plus d'une centaine de bêtes
Damien veille à ce qu'aucun ne file
La migration du troupeau est très sportive
Un troupeau au galop est très impressionnant
Même les petits courent très vite

Après les 15 kilomètres du retour, nous voilà ravis de l’expérience que nous venons de vivre. Guider un énorme troupeau de chevaux presque sauvages, avec de très nombreux galops vifs était une formidable tâche. De folles montées d’adrénalines sont offertes par des impressions de vitesses incroyables lors de poursuites de chevaux en escapades. Des scènes dignes des plus grands westerns. Arrivés au camp, nous méritons notre petite sieste.

Notre monture mérite elle aussi sa sieste

En fin d’après midi, nous prenons plaisir à s’investir dans les tâches de la vie du camp. Les garçons partent en forêt pour aller couper du bois, alors que les filles partent à pied se promener, et en profitent pour faire migrer un troupeau de yaks qui s’était permis un peu trop de libertés ces derniers jours.

Dembe, Damien et moi même partons en mission bois
Depuis notre lieu de découpe, la vue du camp est superbe
Les filles partent chercher les yaks dans la bonne humeur
Du coté des filles
Je n'ai pas eu la chance de prendre d'aussi bons bains que lui
Le groupe des filles a aussi la chance de voir des paysages superbes
Jusqu'au bout, Yohanna se donne à la tâche

Bois récolté, troupeau rameuté, nous pouvons profiter de cette fin de journée reposante, avec des souvenirs plein la tête, à tout jamais.

Les bêtes font comme chez elles dans le jardin
Yohanna aime les chèvres (et c'est réciproque)
Certains petits malins s'amusent à éparpiller nos affaires
La nuit tombée, nos braves montures méritent leur moment de détente aussi
Le soleil se couche sur notre camp de la vallée de l'Orkhon
Lueurs du soir sur la vallée de l'Orkhon
Lueurs du soir sur la vallée de l'Orkhon

J’espère que le récit de cette folle journée aura réussi à te transmettre un peu d’émotion. Nous concernant, cette journée était probablement la plus folle et intense de toute l’escapade mongole. N’hésite pas à me laisser ton avis dans les commentaires, juste en dessous ! A très vite, il y a encore plein d’autres choses à raconter !


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