Vendredi 28 Juillet 2022, Rio negro, Amazonas, à bord du Commandante Gomes III
Levé de bon matin avec Anouk, 6h15! Juste à temps pour le levé du soleil. Ce matin, direction le village autochtone d'indiens d'Amazonie. Encore un bon petit déjeuner préparé par Sidao et Adriana. Le trajet n'est pas long car le capitaine a mis en route vers 5h30! Au programme du village : un long discours du chef qui présente quelques traditions de leur peuple. Difficile de tout comprendre et traduire en même temps. La tradition la plus marquante est celle du mariage des jeunes filles. Si un prétendant, par exemple le fils du chef d'un village voisin, souhaite se mettre en couple avec une fille du village, le père du prétendant vient demander la main de la fille au village, avec des offrandes. Si le père et la fille sont d'accord, tout va bien. En cas de refus, le village du prétendant organisait l'enlèvement de la fille, de nuit. Elle était menée de force au prétendant, et 'mariée' de force. Elle ne pouvait retourner voir son père que 3 ans plus tard, accompagnée de son mari, et de cadeaux pour la famille. Si elle tente de s'échapper de son 'nouveau' village, alors elle est tuée. Les filles connaissent toutes ces lois...
Suite des démonstrations, le chef et son clan font ensuite la démonstration de 3 danses traditionnelles, plus une où ils invitent les personnes de l'assistance ! Moment sympa, à la limite des danses Bretonnes 😃
Puis vient le maquillage pour les filles et PY. De belles peintures tribales, pas si simple à enlever ensuite ! Enfin, photo de groupe avec toute la tribu. Nous visitons le reste du village. On a l'impression d'un passage obligé et d'une chorégraphie orchestrée par tout le village. Ça fait un peu mal au cœur car que sont 7 familles pour faire survivre une culture ? Notre passage les aide sûrement mais le prix pour eux est élevé de faire cette représentation plusieurs fois dans la journée.
Nous remontons dans le bateau, direction la plage ! A quelques dizaines de minutes de bateau, contraste ! Lieu de passage de la bourgeoisie locale, une belle plage de sable blanc avec quelques cahutes pour faire des barbecues. Nous sommes seuls quelques minutes puis 2 gros bateaux arrivent. Enfin, 1 gros bateau et son jet-ski, et un énorme bateau ! L'eau est chaude et c'est super agréable. Le capitaine nous propose de faire une Caipirinha, cocktail dans le Rio Negro, c'est parfait ! On sirote notre Caipirinha dans l'eau avec Deu. On voit tourner le jet-ski autour de nous. Allez! On force le destin, je vais voir le groupe et tombe sur Youri qui gère le yatch pour sa patronne qui doit avoir 20 ans et est là avec ses amis. Aucun problème et nous voilà partis avec Anouk pour un tour en jet-ski ! 10 minutes super sympa. Anouk veut maintenant un jet-ski (en plus de la tortue et du singe!). Retour à la plage. En passant, le propriétaire du gros yatch entame la discussion. Vincente est là avec ses enfants et leurs amis pour un barbecue. Son fils repart le soir même pour Austin, Texas, et son boulot chez Elastic search. Je lui dis qu'on utilise son logiciel dans ma boîte, ce qui doit être à peu près vrai. Il insiste pour qu'on reste 10 minutes pour goûter le churrasco, le barbecue local. Le capitaine nous fait comprendre qu'on est en retard mais on teste quand même le churrasco. Goutu ! On repart et on prend le repas en route vers la dernière étape : la production de caoutchouc. Caipirinha variation Ananas cette fois, après le maracuja de la veille.
A la 'ferme' de production de caoutchouc, Deu nous raconte les 2 histoires de la pauvreté et de la richesse. Ou comment certains riches Européens ont rendus esclaves et dépendants les travailleurs locaux pour extraire le précieux caoutchouc, or blanc de l'époque. Nous passons les méthodes de production en revue : travail de nuit pour extraire le caoutchouc liquide de l'arbre, ajout d'ammoniaque pour permettre le travail de jour, création des 'ballons' de caoutchouc. Les blancs trichaient sur le poids du caoutchouc en faisant boire les indiens. Les riches propriétaires payaient moins les indiens ou même ne les payaient pas du tout. Si un indien souhaitait rentrer chez lui avec sa paye, on la lui donnait en or, et un employé européen l'attendait un peu plus loin pour l'assassiner... L'histoire de la richesse dans la maison encore intacte : grande opulence pour l'époque ! On sent Deu assez sensible à l'histoire de cette période et pour cause !
Mais il faut bien rentrer à Manaus à un moment ! On prend le chemin du retour pour 1h30 de navigation. Photo avec les filles dans la cabine du capitaine, elles prennent le contrôle du bateau ! Puis arrivée à Manaus... Un peu de tristesse et de 'Saudade' (mot très brésilien proche de mélancolie) de notre périple au moment de débarquer.
Deu nous accompagne à l'hôtel Casa Perpetua. Nous n'y resterons que quelques heures car notre avion est à 3 heures du matin, nous devons quitter l'hôtel à 23h30...
Nous partons tous les 2 avec Deu pendant que les filles se posent un peu. Nous faisons un tour autour du 'fameux' théâtre de Manaus. On s'assoit pour partager une dernière bière et je lui offre le livre Amazonie, qu'il me demande de dédicacer. Moment très sympa. Il échange avec Rémy, la personne avec qui j'étais en contact. Rémy nous rejoint pour échanger un peu sur notre semaine. Deu nous laisse car il repart le lendemain à 5 heures du matin pour guider un groupe de français et brésiliens. Adieux chaleureux. Nous échangeons un peu avec Rémy sur sa vie ici. Retour à l'hôtel, on ressort manger moyennement dans une cacophonie incroyable de 3 concerts simultanés. Il est temps d'aller prendre 3 heures de repos avant de quitter Manaus au milieu de la nuit pour Cuiaba. Saudade de Amazonas !
