D'un toit à l'autre

Publiée le 30/03/2020
Bilan de cette deuxième semaine de confinement qui s'achève, relativement en paix, avec moi-même pour seule compagne.

Savoir être

Apprendre à être et pas seulement à faire, se révèle un défi compliqué quand on cherche à oublier sa solitude de confinée.

En tout cas, je vis à mon rythme et suis bien occupée avec les activités qui me plaisent et me font du bien.

Je m'essaye à la cuisine végane, apprends chaque jour de nouvelles chansons à la guitare, en améliorant ma technique classique grâce à mon prof Pedro. Je travaille mes muscles en rêvant au moment où je pourrai retourner grimper, et je me cultive.

Il est vrai que nous ne vivons pas tou.te.s la même période. Les livreurs à vélo dans cette ville si pentue et les vendeuses de rue, qui ont troqué leurs produits alimentaires habituels pour des masques et autres gels hydroalcooliques, me rappellent la révoltante réalité des inégalités sociales.

Sommes-nous en guerre ?

A l'inverse de notre Président, il me semble que la rhétorique martiale est fort mal choisie.

Parlez-en, par exemple, aux Syriens qui commémorent cette année les 9 ans du conflit qui ravage leur pays... indécent non?

Il est indéniable que notre quotidien est bouleversé, mais remettons en perspective les difficultés que nous rencontrons actuellement.

Nos libertés de déplacement sont fortement restreintes. On nous ferme les frontières à nous, pauvres européens, qui sommes habitués à ce que les portes de tous les pays nous soient grandes ouvertes, contrairement à la moitié de l'humanité pour qui voyager relève du parcours du combattant administratif.

Nous souffrons de l'éloignement physique de nos proches, tout comme le vivent tant de familles de migrants qui ont du quitter leur pays et leurs proches en quête d'un avenir meilleur. 

Nos habitudes de (sur)consommation sont perturbées, nous expérimentons le rationnement. Là encore nul besoin de chercher bien loin le parallèle avec les nombreuses famines qui sévissent toujours de par le monde.

Bon alors, ce n'est pas si grave ce confinement finalement, pour nous tou.te.s qui n'avons pas besoin de risquer nos vies pour aller sauver celle des autres ou répondre à leurs besoins de première nécessité?!

Simples réflexions sans caractère moralisateur, car je suis la première à souffrir de cette situation, mais je pense sincèrement que relativiser et se décentrer aide à traverser ces moments difficiles.

D'autant que je nourris l'espoir que cette crise, qui démontre encore une fois l'obsolescence de notre système, permettra d'apporter une forme de renouveau indispensable à la santé de notre planète et de ses habitant.e.s de toute espèce.

Animo compañeres, que la vida es bonita!

Chantons avec Onda Vaga en pyjama depuis notre confinement "Que lindo que es estar en la tierra (...) Cantale a la luna y al sol, cantale a la estrella que te acompaño, cantale a tus amigos con el corazon" <3


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