TRANSAT 2022

Publiée le 15/01/2023
Notre première traversée océanique: l'océan Atlantique entre Canaries et Martinique.

Nous partons le 30 novembre de Ténérife direction la Martinique à 2650 milles nautiques.

Florent, Sabrina et Tristan nous ont rejoint pour vivre cette traversée de l'Atlantique avec nous.

C'est plein d'enthousiasme que nous largons les amarres.

L'équipage d'Ilovent

Les quatre premiers jours : VDVD (Vasouille, Dodo, Vomito, Dodo)

Depuis trois jours nous faisons de l'ouest avec un bon vent et une mer bien agitée qui met à mal nos organismes non encore amarinés.

Difficile de s'activer, à part Jean-Charles bien entendu. Je tente une proposition de partie de dame chinoise qui est fatale à l'estomac de nos équipiers.

Enfin le 3/12 la mer se calme. Nos équipiers retrouvent des forces. Ils ont pu enfin s'activer et s'alimenter normalement. Le sourire et les blagues sont revenus. On a même vu des dauphins.

Vasouille
Vomito
Dodo
Re-manger

Le 4/12 Tristan décide qu'il est temps de pêcher et envoie les deux cannes.

L'océan est très calme et une longue houle de 2;40 m nous dessine un paysage de collines bleues.

Vers 10h, un départ sur chaque ligne. Florent remonte une magnifique dorade coryphène.

Malheureusement pour Tristan son poisson se débine juste devant le bateau.

Le repas de midi est digne d'un bon resto et nos estomacs sont en mesure de l'apprécier:

- Dorade grillée et petits légumes du soleil

- Fromages (dont Tamier rapporté par Sabrina)

- Mangues mûres à point

+ petit vin blanc de Lanzarotte.

Enfin comme c'est pétole (c'est à dire qu'il n'y a pas de vent) nous prenons notre premier bain au milieu de l'océan.

Baignade au milieu de l'Océan Atlantique

Du 5 au 12 décembre : Mais où est le vent ? ou la transat en mode croisière

Michel notre routeur nous a prévenu. Pour ce qui est du vent ça va être calme ... très calme.

Alors on s'occupe :

  • Observation des dauphins qui viennent jouer avec Ilovent
  • Pêche pour les garçons : Un premier départ et Tristan remonte sa première dorade coryphène. Mais comme elle est petite on la relâche. Demi-heure après double départ. Bon là on se dit que 2 petites dorades ça fait un repas. Puis un peu plus tard une troisième.

Elles finiront en colombo au repas du soir. Excellent !

Sab et les dauphins
Trio masculin
La dorade coryphène

6 décembre : Journée difficile pour le moral.

PAS DE VENT

On se demande si on va arriver de l'autre côté de l'océan. 

Par ailleurs Michel nous confirme qu'il est peu probable que nous soyons à la Martinique pour Noël. 

Les alizés ne sont pas installés et il ne voit pas d'amélioration imminente de la situation.

Nous envisageons un arrêt au Cap Vert pour attendre mais Tristan et Florent n'ont pas leur passeport !?!! ... donc direction la Martinique.

La stratégie : descendre au moteur, en surveillant notre consommation de gaz-oil, pour aller chercher les vents d'ouest au sud du 15° parrallèle.

Pétole

Enfin le 9/12 le vent est annoncé et devrait arriver. C'est notre dernier bord vers le sud. Nous devrions mettre cap à l'ouest à la mi-journée.

Bon fausse alerte le vent a tenu jusqu'à 12h. C'est re-pétole. Alors baignade.

On a vu des dauphins et deux gros globicéphales. Ils sont passés près du bateau mais on est bien content de les voir s'éloigner. 

Ho le vent ! et alors ???

Alors on a le temps de profiter de nos quarts de nuits. La lune nous éclaire comme en plein jour ou presque. L'air est doux. Les étoiles brillent. On entend le bruit de l'eau le long de la coque.

C'est magnifique !

Contemplation au coucher du soleil
Florent en quart de nuit
Pleine lune

Du 12 au 22 décembre : la transat en mode régate

Ca y est. Le vent est là . Ce matin 20 noeuds. On avance à 7 noeuds en moyenne.

Les poissons volants (de leur vrai nom Exocet ) sortent en gerbe par dizaines de chaque côté du bateau.

J'ai essayé de les prendre en photo lorsqu'ils sortent de l'eau pour s'envoler. Mais c'est impossible tellement ils vont vite.

Par contre ils ne semblent pas maîtriser du tout les atterrissages  et au matin nous en ramassons toujours un ou deux sur le pont.(LOL)


Avec la vitesse c'est un pur régal d'être en mer !

Un poisson volant qui a loupé son aterrissage

16/12 : Ca boulègue ! Moins qu'hier mais quand même ...

Hier Tristan a péché une belle bonite.

Mais aujourd'hui, la houle de nord de 2,4 m conjuguée à la mer du vent nous rend à notre état de somnolence des premiers jours (sauf Jean-Charles bien entendu).

On a entre 20 et 25 noeuds et hier la drisse de grand voile a cassé. JC a fait une réparation de fortune avec la balancine. 

On va devoir finir la traversé avec un ris dans la Grand-Voile. (C'est à dire une voile à la superficie réduite)

Ca ne fait rien, les rituels de la transat se maintiennent : lecture, musique, jeux, cuisine. 

Et en soirée belote pour Sab/Flo et JC/Tristan et début de nuit pour moi.

ça mord !
Belle prise !
C'est cassé
Jeu
Cuisine ou piano

Nous avons aussi discuté par radio avec Koala. Un bateau avec qui nous faisons route depuis le Cap Vert. Grâce à l'AIS nous nous retrouvons régulièrement sur nos écrans.

Ils ont aussi eu une dure journée car pour eux c'est la drisse de spi qui a cassé. C'est réconfortant de discuter. On a pu relativiser.

Koala doit rester plusieurs mois aux Antilles. J'espère que nous pourrons nous croiser à nouveau.

19/12 : Depuis 2 jours je suis rivée aux chiffres. Il reste 717 MN. Ca commence à sentir l'arrivée.

Ce matin premier grain tropical. La mer est forte. Plus de 3 m de creux. Le vent monte jusqu'à 32 noeuds dans le grain. On finira par prendre 2 ris.

Mais on trace quand même: plus de 8 noeuds de moyenne. C'est grisant !


Les jours qui suivent sont sportifs. Les grains s'enchaînent. Bateau et équipage sont fatigués. 

Le taquet du solent a cassé à force de passer d'un bord sur l'autre violement. Il aurait fallu mettre les barbers.

Et puis comme c'est la loi des séries le désalinisateur  produit de l'eau salée.

Remplissage d'une bouteille par mer formée

C'est sportif !

Enfin à la mi journée du 21 décembre le beau temps revient. Les alizés, comme on les imaginait, soufflent un air tiède. 

La mer bien formée nous réserve encore de beaux surfs à 15 noeuds de vitesse.

On peut de nouveau s'allonger sur les trampolines sans se faire tremper. Et on a même remis le code D (la voile jaune).

Que du bonheur !

L'arrivée

La mer s'est bien calmée et Ilovent glisse sous la poussée de l'alizés. L'air est doux. 

Mais il ne faut pas traîner. Flo a son avion ce soir à 20h30.

J'ai hâte de retrouver Simon, Andréa, Liv et Vic qui sont déjà arrivés par avion et nous attendent au Marin. 


On aperçoit la terre. Enfin on n'est pas trop sûr ...

Mais si... c'est bien la terre. Nous sommes très émus et très heureux. Et n'ayons pas peur des mots très fiers d'avoir traversé notre premier océan.

En arrivant au Marin je ne sais pas trop si j'ai envie de rire ou de pleurer tellement je suis contente. Alors je fais les deux.

Terre ou mirage ?
C'est bien la terre
Des équipiers heureux
3000 milles en Atlantique
Ilovent au Marin

Au plaisir de repartir ...



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