Avec un peu de conviction et une bonne dose de détermination, nous parvenons à atteindre Puerto de Vueltas 😅🥳. Et quelle destination ! L'amarrage au quai nous offre le meilleur point de vue qu’il puisse y avoir ici. Sur la ville proche d’un côté, pittoresque car encastrée dans les falaises et assez loin, tout de même, pour s’extraire de l’animation. Si on peut encore parler d’animation car règne ici un calme aussi surprenant qu’agréable. Bien que la langue la plus parlée soit l’allemand, le tourisme se fait discret de jour, de soirée, comme de nuit ! Celle que l’on entend le plus finalement, c’est Cahuète qui aboie sur tout ce qui passe sur le quai. Chiens comme humains, le passant qui empiète sur son nouveau territoire se voit gratifié d’une assourdissante escorte ! 🔊👍😩 De l’autre côté, les falaises. Le meilleur moment pour les observer est le soir, quand le soleil descend jusqu’à la limite de passer derrière l'horizon. Il les inondent d’une lumière chaude, transformant leurs silhouettes et mutant leurs couleurs marron d’une couleur rouge ocre. De ce même côté, la caractéristique playa de las Arena dont l’accès est très atypique ne laisse pas indifférent. Le seul qui existe passe au pied même des falaises à 1 ou 2 mètres de plus seulement au-dessus du niveau de la mer. Sur cette pass (fermée au public mais ouverte malgré tout. Un désaccord passé semble être révolu...), on se rend bien compte de leurs hauteurs vertigineuses. C’est de loin et jusque là, le meilleur arrêt à quai que l’on ait eu à faire dans tout ce voyage. Quand bien même l’approvisionnement en eau s’avère compliqué puisqu’il faut la transporter à pied dans nos deux jerricans de 20 L sur 600m. 🥵 Et tout en sachant que notre réservoir d’eau peut contenir plus de 100L.. (Je vous laisse le soin de faire le calcul du nombre d'allers/retours que l’on doit se farcir si l’on souhaite la remplir totalement 😅).
Les premiers jours, on ne fait que roder dans la ville, sur ses plages et dans le barranco de Argaga. C’est depuis ce dernier que proviendrait la meilleure eau de l’île… Très vite, on se sent comme à la maison. À l'aise et accueilli par des gens souriants et sereins. Ici, lorsque vous évoquez et montrez du doigt un chat en disant que vous l’aimez, on vous répond en toute simplicité qu’on vous aime aussi. 😯 C’est gratuit ! Allez merci !? “Je vous aime → Ah merci”. 🤦 La réponse de quelqu’un non habitué à tant de complaisance et de tendresse de la part d’un inconnu. 🤣 Fut un temps où une communauté de hippies habitait ces lieux. De nos jours, elle a “presque” disparu mais l’atmosphère en est encore très imprégnée comme vous pouvez le constater avec l’exemple que je viens de citer. À moins qu’elle subsiste secrètement et discrètement aux yeux des gouverneurs bien moins tolérants et ouverts d’esprit qu’autrefois.
Aussi, une habitude se crée. Tous les matins, c’est 20 minutes aller, 20 minutes retour de marche jusqu’à la playa Puntilla pour prendre un bon bain de mer.. Le reste de la journée, il faut chercher de l’ombre si on ne veut pas s’assécher comme une crotte au soleil 💩. Pour se faire, Marvin installe un taud par-dessus le cockpit, bien plus efficace que le petit parasol sorti tout droit des poubelles,qu’il faut se partager à 3. Autre solution : Se la jouer offensif et partir en randonnée ! Quitte à suer, suons franchement 🚿. Après tout, nous ne sommes pas venues ici pour enfiler des perles comme on dit ! Plus sérieusement, un équilibre s'installe de lui-même entre les temps de repos et les temps actifs à crapahuter dans les montagnes, à couvert de la dense végétation subtropicales ou à découvert, sous le grand cagnard et sous les yeux rieurs de quelques chèvres bien plus adaptées au climat que nous autres français en exil ! Allongées dans des cavités rocheuses pour nous indéniablement inaccessibles, je soupçonne en effet ces comédiennes cornées de regarder passer les bipèdes avec un air genre détachés mais narquois ! Un brin de moquerie se fait sentir et je crois deviner quelques sourires à peine dissimulés ! 😁 En même temps, je peux comprendre… Peut-être passons-nous pour des fous inexpérimentés, sous nos vêtements imprégnés d’excrétions nauséabondes et courbant piètrement le dos sous nos sacs lourds. Alors qu’elles, naturellement, trouvent la gloire et l’élégance dans ce territoire “circaprins” ! (Circassien-caprins). Enfin bon bref ! 😏
J’ai pris ma dose de marches pour quelques jours ça c’est sûr. De toute façon une heureuse nouvelle fait irruption dans nos vies ce jeudi 26 juin. Une heureuse arrivée fait son entrée à Valle Gran Rey. Il s’agit de Lady Flow 😍. Une goélette Freedom 40, rénovée avec goût et ingéniosité, transportant un piano et un joli projet autour … Pianocéan ou de la poésie sur l’eau qu’un petit bout de femme porte à bout de bras et à bout de cœur, dévoilé avec magnificience … Elle s’appelle Marieke et elle arrive ici, accompagnée de son conjoint Sébastien, de son fils Arann et de son chat Seabird, pour enchainer 3 dates de concert.
2 semaines plus tôt, je l’avais amère car nous l’avions raté de peu à Puerto de Mogán. Non pas que nous sommes arrivés trop tard au port. C’est à cause d’une malheureuse manœuvre en bateau que nous avions décidé de faire quelques minutes avant le commencement du concert et qui s’est terminé au moment où nous avons posé le pied à terre. Quelle poisse ! Ou peut-être un rendez-vous manqué ? Toujours est-il, nous étions au courant et heureux de son passage à Mogán et il a fallu que l’on rate l’occasion de rencontrer cette belle artiste dont j’avais eu écho quelques années auparavant. Vous pouvez alors imaginer la joie et l'enthousiasme que je peux ressentir aujourd’hui de la savoir ici pour quelques jours. Qui plus est, on lui demande d'amarrer son bateau sur le même quai que le nôtre, juste derrière notre Yes Aï. Cet événement me raccroche à une manière de penser que j’avais oublié ces derniers mois : lorsqu'une chose n’arrive pas ou ne se produit pas comme nous l’avons imaginé, c'est qu’une bien meilleure nous attend ! ✨Les présentations faites, nous leur filons un coup de main le lendemain matin pour déplacer la scène flottante sur le quai voisin, là où se trouvent les bateaux de pêche. C’est en effet face au café du port et au-dessus de la danse de Pastenagues épineuses, une espèce de raie géante, que Marieke donnera de la voix ce soir ! En attendant, nous finissons la matinée autour d’un café en poursuivant les présentations. Nous rencontrons des personnes absolument géniales, intéressantes et intéressées. Marvin et moi sommes fascinés par leurs projets et conquis par leurs discours, leurs état d’esprits, leurs humours et leurs simplicités au sens positif du terme. Nous les retrouvons donc le soir quelques minutes avant le concert. Avant même qu’il soit lancé, je suis charmée par le tableau se dessinant sous mes yeux. Le spot naturel jaune orange provenant du ciel éclaire abondamment le piano au squelette apparent, installé sur le pont arrière de Lady Flow. Le spectacle a en fait déjà commencé et je me demande finalement ce que va être la suite du voyage. La sensation d’un bain sonore calmant ou excitant, celle d’un décollage tourbillonnant ou l’embarcation dans le wagon confortable d’un train touristique, vous promettent monts et merveilles. À l’instant même où Marieke commence à chanter, se forme comme une bulle invisible sur un périmètre entourant le quai et la masse de spectateurs qui y sont installés. Dans cette bulle, je peux ressentir de la chaleur comme de la fraîcheur. De la force et de la mélancolie. De la délicatesse et de la joie. De la nostalgie et de la candeur. Bref, une grande palette de différents états visiblement. J’observe les visages et j’y lis beaucoup de ravissement. Je ne suis donc pas la seule à être enchantée par la beauté se matérialisant devant nous. Rien de bien surprenant. Sa magnifique voix, douce et multicolore accompagnée de son piano aux 4 pieds marin, imprègnent l’atmosphère au-delà même, je ne serais surprise, de l’espèce de bulle invisible. Voyageons-nous dans cette bulle ? Ou bien serait-ce celle-ci qui se déplace nous faisant voyager d’un pays à l’autre ? Qu’importe car une chose dont nous pouvons être sûre, c’est que la capitaine de l’embarcation n’est autre que Marieke et si la magie opère c’est bien sûr grâce à elle. Munis de mon appareil photo, j’immortalise d’une certaine façon mon passage en Irlande, en Norvège, dans les pays baltes et suis même expédiée dans le futur aux Açores ! Quel drôle de voyage ! 😁 1 heure plus tard, de retour à bord de Yes Aï, je m'endorme le cœur et la tête nourris de belles histoires venues d’ailleurs. L’effet sera le même 2 jours plus tard, après la dernière représentation de Mademoiselle Lady Flow.Finalement, rencontrer Pianocéan, c’est rencontrer une véritable force de vie humaine. Goûter une tangible liberté et découvrir de multiples cultures. Rencontrer Marieke, c’est lier connaissance avec une beauté incarnée qui s'expanse au fil de l’eau, prend racines partout où elle se dépose afin de faire jaillir des fleurs : les titres de ces nombreux albums.Les jours suivants, nous avons le plaisir de partager de nouveaux moments avec eux, autour d’un repas, de cafés en terrasse ou au croisement d’une rue. Nous faisons plus ample connaissance et mon sentiment vis à vis de cet original équipage se renforce. En plus d’être sympas, ces gens ne manquent pas de courage et font preuve de beaucoup de générosité. Par bien des manières, ils nous ont beaucoup aidés. Je ne peux que les remercier et vous invite vivement chers lecteurs et lectrices à visiter le site internet, la page FB ou l’Instagram de Pianocéan pour ne serait-ce que goûter un tout petit peu à cet exquis breuvage océanique, artistique et musical 🥰.Et voilà ! Nous sommes samedi 5 juillet. Une fenêtre météo se dessine pour mardi prochain. Nous l’attendons patiemment avec un brin d’impatience. C’est contradictoire, je m’explique 😛. Cela fait des mois et des mois que nous voyageons, passant d’un territoire à un autre, d’une île à l’autre, d’un pays à l’autre… Se poser de longues semaines à un seul et même endroit n’a alors pas été de refus ! C’est une occasion pour nous de se reposer et de découvrir autrement la vie locale. Jusqu’à présent, nous avons plutôt survolé nos points de chute mais en temps normal, nous aimons prendre le temps. Nous préférons la vie de vagabond en restant autant de temps qu’il est nécessaire pour s’imprégner d’un lieu, s’inclure parmi les locaux jusqu’à se faire reconnaître et saluer de certains ou au contraire, faire partie du décors jusqu’à passer presque inaperçu. Nous ne connaissons jamais assez un endroit que quand on y vit un bon moment. Plus de 15 jours maintenant que nous sommes à Valle Gran Rey… C’est peu mais nous avons eu le temps de rencontrer plusieurs fois de mêmes personnes, côtoyer plusieurs fois de mêmes plages, sniffer plusieurs fois de mêmes substances (là je parle bien évidemment de Cahuète 😜). La répétition nous donne l’impression de s’être habillé d’un manteau local (ou devrais-je dire à cette latitude du globe, de claquettes locales !) ainsi, de connaître plus profondément l’endroit finalement pour ainsi dire, l’envers.
À présent, nous nous préparons à un nouveau grand départ. Pas n’importe lequel. Une grande traversée de 7 jours tout au plus vers les Açores. Un plein d’eau et des bouteilles de 8 L en rajout, des stocks de conserves puisque tout autres aliments perdent rapidement en conservation sous les fortes chaleurs. La préparation d’un bidon de survis, l’inspection intégrale du bateau et le grattage de coque. La récapitulation des manœuvres de sauvetage, etc. etc. etc. News dans 1 semaine (OMG 😱) depuis les Açores 🤞