Samedi 23/04/2016 – Le Mêle-sur-Sarthe – Carrouges– 67 km

Publiée le 29/04/2016
3ème jour

Aujourd’hui, alors que j’écris ces lignes recroquevillée dans ma doudoune après une journée à pédaler dans le froid contre le vent, je réalise enfin qu’on est vraiment des grands malades… Pourquoi partir se peler au fond de la campagne alors qu’on pourrait être au chaud chez soi ?


Nous avons quitté l’hôtel ce matin après une bonne nuit sous un petit crachin glacé, vent de face pour emprunter à nouveau la longue, longue interminable et monotone voie verte jusqu’à Alençon. Pierre a crevé au bout de 5 km, ça commençait très fort. Très rapidement, j’ai eu les mains et les doigts de pieds gelés. Vêtue pourtant des 3 couches de rigueur, ma Gortex me protège de l’humidité mais n’est pas adaptée à la température hivernale. Arrivés à Alençon vers midi, nous nous apercevons que nous avons laissé nos boîtes-pique-nique à l’hôtel. De toute façon, je suis tellement frigorifiée qu’un sandwich dans un bar me conviendra très bien. Nous reprenons la route un peu réchauffé.

Crevé au bout de 5 km
Cuissai
Petites routes de campagne

Maintenant, c’est son pédalier qui inquiète Pierre, il a du jeu…  Fini la piste monotone, nous avons repris les petites routes de campagne et le paysage et joliment vallonné, ce qui signifie également de belles côtes à grimper, mais aussi d’agréables descentes. Le temps est ponctué de belles éclaircies.

Oscultation du vieux vélo

Une sympathique rencontre

Pierre doit s’arrêter à plusieurs reprises pour resserrer les boulons de son pédalier mais manque d’outils adaptés. Alors que nous envisageons une pause pour le goûter, nous apercevons une dame qui jardine devant sa maison. Pierre lui demande des outils pour réparer son pédalier, ce qu’elle fait volontiers. Mieux que cela, elle nous offre le café et des galettes Mont-Saint-Michel tout en nous racontant sa vie : Martine est une sympathique pipelette. Outre son jardin, elle s’occupe d’un troupeau de 24 bovins et de deux poules. Après un début de vie professionnelle en région parisienne, elle estime qu’ici, c’est le paradis… ce qui nous laisse un peu sceptique… Elle regrette seulement de ne pas voir plus de monde.

Devant la maison de Martine
Non seulement elle prête ses outils, mais en plus elle offre le café !

Bivouac à Carrouges

Nous repartons réchauffés dans notre corps et dans notre cœur par toute cette gentillesse et arrivons peu après à Carrouges. Là, dans une boutique de bric et de broc, je déniche de nouvelles boîtes hermétiques. Peu avant, dans notre guide, nous avions vu qu’il existait un camping dans cette bourgade, mais uniquement ouvert en juillet-août. Comme je demande au vendeur de nous indiquer un lieu pour planter notre tente, il me conseille de nous y rendre. Il se trouve à environ un kilomètre du village, à côté d’un terrain de foot.

Le camping de Carrouges
avec un abri équipé...

La température doit être environ de 5°, le vent est glacial. Alors que nous plantons notre tente, je commence à prendre conscience qu’on est vraiment fous de camper en avril ! Pelotonnée dans ma doudoune, j’observe Pierre préparer notre menu du soir : poulet au curry « Survivor ». Cela ressemble à du Gloubi-boulga, ça sent vaguement l’ananas, on ne peut pas dire que c’est bon, mais bref, ça nourrit !

Le camping est certes fermé, mais dispose néanmoins d’un abri avec table et chaises, ainsi que d’un robinet. Rassasiés, nous regagnons notre tente et nos duvets vers 20h30 ; la nuit va être très longue… Je commence à douter : nous avons pris du retard dans notre progression, atteindrons-nous vraiment Saint-Malo pour lundi soir ?

Miam, du gloubi-boulga !
Rédaction du carnet de voyage...
Veillée...
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