Inde : Paradoxe d’émerveillement et de désillusion

Publiée le 29/12/2019
Deux semaines de volontariat et d'émerveillement dans l'une des régions les plus spirituelles du joyau de la couronne victorienne, avant le désillusion qui nous laissera un goût amer sur le pays.

Nous nous souviendrons de notre départ, LE départ, les imprévus qui ont failli nous faire louper le tout premier avion de notre voyage et les trois longues journées de vol, d’attente et d’excitation qui nous ont conduits à notre première destination ; celle qui fut un jour joyau de la couronne britannique victorienne : l’Inde.

La pépite : Peepal Farm | Workaway

        En arrivant en Inde, je vois vite émerveillée que le pays de la vache sacrée porte bien son nom. Des vaches, il y en a à tous les coins de rue, dans tous les jardins, sur toutes les routes. Pourtant très vite quelque chose cloche ; les vaches sont toutes blessées, estropiées, malades. Dans 90 % des régions indiennes, elles n’ont de sacré que le nom pour touristes. La réalité est plus sombre, plus cruelle aussi. La vache fait un veau, l’homme prend le lait de la vache, garde le veau affamé et… jette maman à la rue.

        Les bovidés ne sont malheureusement pas les seules à souffrir de mauvais traitement. En Inde, le bien être animal ne semble concerner personne. Après tout, il s’agit déjà de survivre malgré la pollution, la crasse, les microbes, la surpopulation et la pauvreté. Les rares familles qui ont des animaux de compagnie les abandonnent, ne les stérilisent pas, laissent les chiots sur le bord des routes. Et les chiens errants se démultiplient, avec leur lot de crasse, de microbes, et de surpopulation.

Face à ce triste constat, Peepal Farm s’élève comme une pépite brillante d’espoir: elle stérilise et soigne les animaux, puis elle se bat pour faire adopter les chiens, allant parfois jusqu’à organiser des voyages éreintants et coûteux jusqu’aux États-Unis ou au Canada pour leur trouver une famille.

        Nous avons passé 15 jours dans ce sanctuaire préservé du monde. Les trois fondateurs ont créé ce lieu en tout équilibre, et cela se ressent sur tout. 

D’une part, sur l’organisation. Robin gère la ferme agricole et les ressources qui en découlent. Joellen est responsable de la clinique, des adoptions et du soin des animaux. Shivani donne du travail aux femmes du village qui créent tout type de produits artisanaux destinés à soulever des fonds pour le sanctuaire.D’autre part, l’équilibre est maître dans les principes et les énergies qui rythme la vie au sanctuaire. Il se veut combatif mais tolérant. Optimiste sans en être utopiste. Ouvert mais toujours prudent.

        Dans le pays de la vache sacrée ou la réalité diffère des légendes au-delà de l’imagination, Peepal Farm est certainement le plus bel endroit oú aller pour rencontrer des locaux qui ont gardé l’authenticité et la spiritualité de l’Inde du siècle dernier, sans toutefois oublié de vivre avec leur temps. 

Le Punjab: la spiritualité outrepassée par le capitalisme.

        Nous repartons sur les routes en direction d’Amritsar. La région punjabi connaît le plus grand nombre de Sikhs regroupés en Inde. Le Golden Temple y est majestueux et sa grâce se révèle d’autant plus au petit matin, avant le lever du soleil, quand les fidèles y prient et y méditent loin des touristes. J’ai eu la chance de vivre l’un de ces moments avec l’une d’entre eux, et c’est la gorge serrée de tant de beauté et de respect que j’en suis repartie. Le temple requiert de nombreuses personnes pour nettoyer les sols, accueillir les fidèles, cirer leurs chaussures ou leur servir des repas gratuits. Tous sont volontaires, à tour de rôle. Des pèlerins du monde entier dorme au pied du temple parfois à même le sol. Les sikhs ont mis le sens de la communauté avant tout autre principe, et cela m’a émue aux larmes.

        Pourtant, à peine sortis du temple, la réalité y est bien différente. La ville est pressante et oppressante, les hommes y sont irrespectueux et inquiétants, les rues sont surpeuplés et tout est à l’achat, à la vente, aux affaires mais surtout à l’arnaque. Je fuirai cette ville deux jours après l’avoir rencontrée pour retrouver le calme des montagnes népalaises. 

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1 Voyage | 1 Étape
Dharamsala, Himachal Pradesh, Inde
1e jour (01/09/2019)
Étape du voyage
Début du voyage : 01/09/2019
Liste des étapes

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