Après un départ matinal de Raiatea et une correspondance à Bora Bora, nous atterrissons sur la piste la plus courte des îles de la Société. Les habituels avions de 72 places ne peuvent s’y poser et c’est donc un petit 42 places, rempli maximum par 36 personnes, qui fait les liaisons entre Maupiti et les autres îles. Malheureusement, à cause des vents violents, le pilote change sa trajectoire et nous nous trouvons du mauvais côté de l’avion pour découvrir l’île du ciel. On est accueilli par Arii, le fils de Ludo qui gère la pension de famille, avec un collier de fleurs pour chacun ! C’est avec son petit bateau qu’il nous amènera à deux pas de la pension familiale : Pension Ludo (ouais pour le nom ils ont choisi la simplicité).
Après s’être installé, on se rend à la plage publique de l’île à 45 minutes à pied de notre pension. Après un plat partagé et un sandwich à deux pour compléter, on finit vite à l’eau et on se rend au motu en face car un immense banc de sable permet de le rejoindre avec de l’eau à la taille. Agathe se fait traîner par Benjamin et observe les petits animaux (surtout des gangs de bernard-l’ermites). On croise même une raie pastenague sur le chemin !
Ce matin rendez-vous avec Teddy, propriétaire du club de plongée local. On fait connaissance entre plongeurs le temps d’arriver au bateau puis le briefing au-dessus du spot. Pour cette plongée de reprise, on préfère laisser la gopro au sec pour surtout reconnecter avec nos habitudes et nos ressentis de plongée. On descend tous accrochés à la ligne de l’ancre car un bon courant est présent. La visibilité n’est pas au top mais l’attente commence au fond. Nous patientons calmement au fond de l’eau en changeant de point par deux fois et nous voyons plusieurs raies manta. Le spectacle est magnifique surtout que nous les apercevons peu de temps avant qu’elles se rapprochent de nous.
Après cela, chacun est raccompagné et nous profitons qu’une fille se fasse déposer dans un resto pour y faire halte également. L’endroit est vraiment bon et surtout un prix raisonnable (pour la Polynésie hein !). On fait donc un beau mix polynésien - français avec un poisson cru lait de coco et une entrecôte tout ça accompagnée d’une bonne citronnade fraîche.
Après un stop jusqu’à notre pension, nous nous reposons pendant les heures chaudes. On en profite pour faire un petit tour chez le voisin qui fait de l’artisanat. Agathe arrive évidemment à trouver quelque chose qui l’intéresse !
Nous repartons ensuite à pied jusqu’à la plage où nous rencontrerons cette fois une belle raie léopard et plein d’autres poissons. Nous y restons jusqu’au coucher du soleil mais partons un peu avant la nuit noire. On se met en route tranquillement mais on croise Ludo qui était venu nous chercher pour qu’on puisse manger tous ensemble. C’est encore un festin mais cette fois-ci, les popa ne sont plus là et ont été remplacés par un couple de touristes tout aussi sympathique.
Après un petit-déjeuner bien copieux, nous partons tous à la recherche des raies manta sur le spot de raie manta où l’on était la veille. Agathe saute vite à l’eau dès qu’elle voit une raie à proximité du bateau. Quelques minutes pour la rejoindre et l’observer rapidement et cette dernière prend de l’élan et fonce vers la surface ! « Elle a sauté !!!» crie Agathe. On ne sait pas si on peut réellement appeler ça un saut mais pour elle, ça le restera. Après : aucune visibilité, courant fort et Arii qui s’en fiche de nous voir galérer… pas vraiment un moment de plaisir accompagné d’un score de ZÉRO raie manta pour le groupe (sauf Agathe).
Il nous dépose ensuite au jardin de corail proche du récif mais la houle se mêlant à un fort courant, les poissons sont peu présents et les vagues nous rapprochent parfois dangereusement des rochers et coraux. Encore un moment où nous aurions préféré ne pas être là…
Nous nous dirigeons ensuite tous sur un motu où nous faisons un grand barbecue et où nous nous essayons à la cassage de noix de coco à main nue (grand échec pour moi et Benjamin). On goûtera le pain coco « hipo » de Hiti (fille de Ludo que nous avions déjà croisé) qui est un petit délice… et le lait de coco caramélisé (Recette : rajouter du sucre puis faire couler sur une pierre volcanique brûlante). Par contre, Arii nous laissera manger seuls, préférant rejoindre les autres polynésiens sur l’île. Le repas sera délicieux mais le groupe reste un peu sur le cul concernant l’accueil d’Arii tout au long de la journée.
On profite ensuite chacun du motu à sa façon : trempette, snorkeling ou tour du motu à pied. Au moins, on profite bien entre nous !
On rentre ensuite et crevés, chacun reste à la pension jusqu’au dîner servi peu de temps après.
Ce matin, livraison de vélo à l’hollandaise à la pension : pas de frein mais frein avec le rétropédalage et donc aucune vitesse. Le tour de l’île est plat à 90% donc c’est largement suffisant. On commence en partant vers la gauche (côté plage) pour faire la traversière dès le début (grosse montée et grosse descente : toutes les deux à pied). On arrive ensuite de l’autre côté et croisons notre première cabine téléphonique. Ça nous a fait tout drôle ! Chaque changement de commune est indiqué par une borne kilométrique avec un dessin de Penu (pilon). Le penu de Maupiti est reconnaissable par sa forme particulière et est donc l’un des symboles de l’île.
On continue ensuite à la recherche du « marae » le plus grand de l’île : le marae VAIAHU. On apprendra plus tard que, selon les habitants de Maupiti, toute l’île est un marae (« front pur ») et que Vaiahu serait plutôt un paipai (endroit de sacrifice).
On continue ensuite le tour de l’île et nous arrêtons aux pétroglyphes qui sont accessible après deux-trois minutes de marche (mais seulement si tu sais où aller) et une confrontation de voix avec quatre chiens. D’abord une grosse pierre marque l’entrée du site mais elle est bien trop belle pour être un des pétroglyphes donc nous continuons notre chemin. Au milieu de la rivière à sec, nous trouvons finalement quelques jolis pétroglyphes. On s’arrête quelques minutes puis la faim arrive…
Direction le restau d’il y a deux jours qui nous avaient fait un grand bien. En revenant, on passe devant le palais de la mer mais ce dernier n’est malheureusement pas ouvert.
On continue donc en passant par des boutiques d’artisanat (sans rien acheter !) et nous dirigeons vers la rando pour voir le bateau de Hiro (héros polynésien très important). En demandant des infos à une locale qui habite au début de la randonnée, elle nous dit que nous en avons pour 1h de montée minimum et que le chemin n’est pas bien tracé. On se retourne et voyons un énorme nuage noir se rapprocher et décidons de la jouer safe en retournant se reposer à la pension… et ce fut la bonne idée du jour car ce fut une des pluies les plus fortes depuis notre arrivée en Polynésie qui n’a cessé de l’après-midi. On a vu rentrer les deux autres couples trempés pendant que nous les recevions au sec !
Et ce sera notre dernier repas tous ensemble : les deux couples repartent à Raiatea pendant que nous restons sur l’île mais dans une autre pension.
Après un dernier petit-déjeuner, nous nous occupons des tâches administratives. Agathe finit l’organisation de la Nouvelle-Calédonie pendant que Benjamin se fait accompagné à la poste.
Après avoir mis nos sacs dans la voiture, on se dirige vers la plage pour un dernier snorkeling sur cette plage où on prendra notre temps pour se balader et s’allonger à ne rien faire.
On se fait ensuite récupérer par Ludo qui nous amène au port (pratique : les valises sont déjà dans la voiture !) pour notre transfert.
Mario arrive à 16h avec son bateau pour nous emmener sur le motu. Ça nous permet d’avoir une belle vue de Maupiti et ses monts. Décidément, cette île est vraiment magnifique…
Une fois débarqués et accueillis par les deux chiens du camping, on fait la rencontre de deux finlandaises. On restera la fin de la journée avec elle jusqu’à profiter du coucher de soleil de l’autre côté du motu. L’aire de camping étant à l’arrière et sans vent de la mer, on décide de craquer pour un bungalow !
Aujourd’hui, la famille de Taope (femme de Mario) accueille le four polynésien sur le motu à moins de 50 mètres du camping. Étant sur place, on en profite pour voir la préparation avant la mise en terre. Des gens de plusieurs pensions sont sur place sont là pour donner un coup de main car tous les touristes de l’île vont venir sur la motu pour l’événement (cela a lieu tous les samedis).
Taope vient nous voir et nous indique que son frère a vu en arrivant des raies manta et qu’il veut bien nous emmener contre un peu d’argent. Nous 4 sautons récupérer notre matériel de snorkeling et c’est parti ! L’avantage avec un bateau, c’est qu’il repère les mantas pour toi. On est donc déposé à proximité et les finlandaises étant bonnes nageuses et respectueuses, on passe des moments merveilleuses avec les raies nous passant dessous ou nous qui nous laissons dériver au-dessus d’elles. Un snorkeling magique !
Nous revenons ensuite sur la plage où se passe le four polynésien et nous voyons peu à peu les bateaux arriver de toutes parts. Et commence une journée riche en émotions : nager avec une carangue ÉNORME, manger les mets du four polynésien, cours de danse collectif pour femmes puis pour homme, lancer de coco, débourrage de coco et chants polynésiens. La journée fut merveilleuse malgré le nombre de gens sur place.
Nous profitons en petit comité du coucher de soleil en se baignant. Ensuite , le soir venu, nous avons la chance d’avoir un spectacle exclusif. Un croisiériste polynésien fait souvent escale sur le motu pour faire ses prestations et, voulant remercier la famille pour son accueil régulier, il a effectué une danse du feu devant les gens de sa croisière (une petite famille de quelques personnes), la famille du motu et nous. Des minutes pleines d’émotion…
Après une journée bien remplie, on profite de la plage sans se baigner pour juste se reposer (on fait cette activité de plus en plus souvent…). Dès qu’on a soif, on va chercher parmi les noix de coco au sol et on débourre la coco avant de l’ouvrir avec une pierre. Maintenant, on est plutôt bon de ce côté-là. Les finlandaises partent faire le tour du motu et la partie Nord est assez basse pour laisser voir un magnifique banc de sable. L’heure est au repos et Mario et Taope nous ont littéralement abandonné sur l’île, sans internet donc aucun moyen de les contacter si on a un problème…
Les Finlandaises partent et sont remplacées par un couple bien moins sympathique. On fait avec mais du coup, on ne reste pas à proximité. Légèrement avant le coucher du soleil, on part voir le banc de sable qui a beaucoup diminué. Agathe y fait rapidement un tour mais à peur de se faire avoir par l’eau qui monte. Elle prendre dans ses bras la vieille chienne pendant une partie de la traversée pour se faire pardonner de lui avoir fait faire tout ce chemin dans l’eau.
Puis on retourne de l’autre côté du motu pour profiter du coucher de soleil. Mario et Taope ne sont toujours pas revenus et on se demande si ils seront là assez tôt demain car nous leur avions demandé de partir tôt pour une rando. Toujours sans internet, impossible de les contacter…
Mario et Taope arrivent finalement à 6h30 au lieu des 5h30 demandés précédemment. On arrive donc en bas de la randonnée à 7h30. Ça peut sembler tôt mais… largement pas assez pour nous qui voulions le moins de chaleur possible. Après s’être trompés dans le début de la rando, on monte peu à peu la cote et nous avons rapidement de jolies vues sur le village et le lagon.
La montée devient vite un calvaire. La chaleur sous les arbres est écrasante et étouffante. On a hâte d’arriver en haut… On arrive enfin à un premier point de vue mais on s’étonne de ne pas avoir eu plus de passages avec cordes (c’est le chemin qu’on surnomme « avec cordes » où nous avions peur pour le vertige d’Agathe).
En fait nous ne sommes pas vraiment arrivés. Il reste la fameuse partie avec les cordes. Agathe prend sur elle et on y va (on pensera à comment descendre plus tard) avec Aubane que nous venons de rencontrer. Se rencontrer tous dégoulinants de sueur, c’est particulier. C’est aussi d’avoir que si on se revoit, on sera tous bien plus beau ! Donc on gravir tous ça et… sur une dernière parcelle vertigineuse, le spectacle est renversant. On prend notre temps pour s’imprégner de cette beauté encore préservée.
La chaleur nous rattrape au bout d’un moment et nous décidons de redescendre, rejoints par un autre couple. Les endroits avec corde sont parfois difficile à redescendre : pierres brûlantes, cordes mises plutôt pour la montée que la descente mais on y arrive petit à petit ! La rando étant très bien située, nous sommes à moins de 100 mètres du bon restau qu’on avait déjà fait alors on y retourne, accueillis par une bonne citronnade fraîche !
On use ensuite notre pouce pour se rendre à la plage. Entre la chaleur et la fatigue, on a la flemme de se faire la route traversière qui monte. Heureusement on se fait prendre assez rapidement. En plusieurs étapes, on arrive à se faire déposer sur place pour le dernier snorkeling à Maupiti.
On arrivera à se faire prendre en stop au retour afin d’être à l’heure pour le transfert retour au motu à 16h. On patientera en observant les aller-retour de chacun au ferry qui ravitaille l’île, le pêcheur qui vend son poisson (on a vu un énorme thazard) et les locaux jouer à la pétanque.
Après un dernier lever de soleil (Agathe se lève tous les jours autour de 5h et admirait donc chaque lever de soleil depuis la plage) et dernier petit-déjeuner, nous profitons d’un dernier snorkeling avec les raies manta en allant au bout du motu. Les bateaux des autres touristes nous indique la position des mantas donc on a juste à nager jusqu’à eux et profiter (gratuitement en plus) ! On est ensuite conduit à l’aéroport. On y prend un déjeuner puis nous décollons vers Tahiti.