Hamburg...

Publiée le 01/03/2015
Oh, Hamburg !

Hambourg en décembre...

    C'était il y a quatre ans, en mai. Je découvrais Hambourg le temps d'un week-end organisé par l'Erasmus Betreuung de l'université de Münster. Et j'avais été complètement... subjugué. Il faut dire que je n'ai pas tellement l'habitude des villes portuaires. De ce premier voyage, je garde pêle-mêle les souvenirs de la visite guidée, avec le fameux Paternoster du Rathaus et les explications sur l'eau des canaux et les traces d'excréments qui avaient été retrouvés dans la bière (depuis, ceux-ci ont été sérieusement assainis) ; la visite du Spicy's Gewürzmuseum (Hambourg avait obtenu en 1881 le privilège de développer un port-franc qui s'était spécialisé dans le commerce de thé, de café et d'épices) ; les bâtiments des très nombreux groupes de presse de la ville (der Spiegel, les éditions d'Axel Sprenger, die Zeit...) ; les parcs, l'hamburger mangé au bord de l'Alster, la soirée à Sankt-Pauli et le Frühstück-marché aux poissons sur le port au petit matin (aux alentours de 5h30 si je me souviens bien). Et plein d'autres souvenirs encore, tout ça dans la luminosité de mai... Bref, je suis un peu tombé amoureux de cette ville.

    Retourner à Hambourg cette année était comme une évidence. Alors lorsque j'ai appris que Xo y séjournait dans le cadre d'un projet pour son doctorat, j'ai sauté sur l'occasion. En plus, Gabriel, l'autre assistant stéphanois, s'est retrouvé affecté dans le sud du Schleswig-Holstein, à Ahrensburg. Sur un (gros) week-end, il faut quand même compter plus de vingt heures de bus aller-retour - avec la fameuse "ZOB", la gare routière d'Hambourg. Heureusement, on avait beau être mi-décembre, l'hiver se faisait encore attendre.

Dans le port-franc d'Hambourg...
Bon, y a quand même moins de monde qu'en mai...
Entre le port et Sankt Pauli
La gare d'Hambourg
Par contre, j'ai pas vu Helmut Schmidt.
Le Rathaus.
Imposant.

    La première journée, le vendredi, fut consacrée au port. De l'Altona à l'Hafencity, la lente remontée de l'Elbe avait quelque chose de saisissant. Les touristes du mois de mai avaient disparu, les Biergarten étaient fermés, le ciel bas assombrissait l'atmosphère et de fortes rafales de vent venaient fouetter le visage et les doigts gelés qui essayaient tant bien que mal de manier l'appareil photo. Mais ce temps vivifiant permettait aussi une certaine plénitude : j'étais seul, seul avec le port, ses chantiers, ses navires, ses bâtiments tous plus surprenants les uns que les autres. Parfois, de petits détours par des rues derrière les quais permettaient de reprendre un peu ses esprits de cette ivresse, et d'apprécier au passage les bouts de vie subsistant à l'abri du vent. Puis, au Landungsbrücken, cet ensemble de bâtiments d'où partent les bateaux, je trouvais refuge dans le centre d'information touristique, le temps que les doigts reprennent vie. Pas de bus touristique proposant un tour de la ville pour cette fois. Il me restait juste le temps d'aller dans le quartier de l'Hafencity et de ses passerelles enjambant les canaux découpant des bâtiments de brique rouge. Le long du chemin, des inscriptions peintes au pochoir venaient rappeler le caractère de la ville : "Kein Mensch ist illegal". Arrivé au bout de la jetée du Strandkai, les rafales de vent ont redoublé et se mêlent désormais à une fine pluie. Il est un peu plus de quatre heures, et c'est déjà la nuit. Le soir, ce sera Sankt-Pauli...

Sur l'Altonaer Balkon...
Vous ne passerez pas !
Le port depuis l'Altona
Prêt à se jeter dans la mer...
Perdue dans le port...
Sous les docks, la plage...
ça en fait, des grues...
Sur les quais...
Surtout, ne pas glisser...
Derrière les quais...
Le Landungsbrücken
Du port à la Hafencity.
La Hafencity.
à la nuit tombante (aux alentours de 16h)...
Gandalf ne doit pas être très loin...
du côté des armateurs de croisière...
Sur le chemin...

        Jusqu'alors, je n'avais pas vraiment pleinement conscience de l'ampleur de la ville. Touriste, je restais plus ou moins dans le centre. Le reste ne m'était connu qu'aux coups d’œil  jetés aux cartes et plans de métro. En arrivant, le jeudi soir, j’eus cependant une surprise. Xo avait déménagé de Sankt-Pauli et habitait dorénavant à l'autre bout d'Hambourg, tout au nord-ouest de la ville. Pour l'atteindre, il faut aller à peu près jusqu'au bout de la ligne de S-Bahn, puis prendre le Bus, puis enfin les vélos pour arriver à destination, à peu près à une heure du centre. Ce n'est alors plus vraiment Hambourg. Enfin plus dans la représentation qu'on peut s'en faire habituellement. On est presque à la frontière avec le Schelswig-Holstein. Et on se croirait un peu dans une bourgade rurale d'importance moyenne. La maison où je passais le week-end est la dernière avant les champs et les bois. On y trouve chevaux, chiens, canards... Si on veut rester dans le cadre de la ville portuaire, on pourrait presque dire que c'est un peu l'Arche de Noé. Mais ici, la Hafencity paraît bien loin.

        Le samedi, nous allons faire une promenade dans le Wittmoor, juste à côté de la maison et à cheval entre Hambourg et le Schleswig-Holstein. Le Wittmoor, c'est une ancienne tourbière devenue un espace naturel protégé. Ça tombe bien, le copain de Xo est garde forestier. Pour les explications, on ne pouvait pas rêver mieux. Donc, le Wittmoor (où lande blanche en vieil allemand), était à l'origine un marais qui s'est peu à peu transformé en lande. On en a ensuite extrait de la tourbe jusqu'à la fin des années 50, avant que le lieu ne soit réhabilité à partir de 1978 et transformé en réserve naturelle. Un des tous premiers camps de concentration nazis y fut également établi en 1933, même s'il n'en reste plus qu'un mémorial. Dans les bois du Wittmoor se dressent aussi par endroits des monticules de terres, tumulus funéraire datant de l'âge bronze.     

        Revenus de notre expédition, c'était l'heure du marché de Noël, déjà relaté par ailleurs. Puis je filais le soir à Ahrensburg. Le lendemain, il était déjà temps de repartir, mais je reviendrai. Hambourg ne m'a pas encore lassé...

Le marais des morts.
Surtout, ne pas trébucher...
Petite promenade.
Poste d'observation...
Mémorial du camp de concentration de Fuhlsbüttel...
Tumulus funéraire
Entre chemin et tourbière, la limite est parfois étroite.
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