Konstanz - Überlingen (2 nuits) - Lindau - Oberstauffen (2 nuits) - Sulzbergsee - Füssen (2 nuits) - Bad Kohlgrub (2 nuits) - Kochelsee - Bad Tölz - München
Nous traversons cette partie de l’Allemagne en un peu plus de dix jours de roulage sous une pluie quasi quotidienne. Nous sommes dans les pré-Alpes, dans la région de l’Algäu (qui se prononce « algoï ») où la pluie s’invite souvent. En contre partie, la région est très verte. Nous avions changé notre itinéraire initial qui devait longer le Danube dès Tuttlingen pour profiter de cette région riche en lacs : baignades sur fond de montagnes étaient au programme, nous n’avons jamais eu la lucarne nécessaire pour nous jeter à l’eau, par contre on en a pris une quantité importante sur nos casques ! On a improvisé et on a dû beaucoup s’adapter, nous fiant à météo-radar pour rouler sous des fenêtres moins pluvieuses ou s’arrêter de pédaler une journée. Wir sprechen deutsch Tout a commencé en Suisse allemande, où nous avons dû nous familiariser avec le suisse allemand « Schwiizertüütsch », rien que ça, on a tout compris.« Grüezi » pour dire bonjour, « Dankäschöön » pour dire merci. Une langue à part entière, un peu râpeuse; on se contente de baragouiner l’allemand. En Allemagne, tout prend une autre dimension. En immersion, les mots appris reviennent en tête. Au fil des jours, je comprends de mieux en mieux. Je renoue un peu avec cette langue apprise il y a longtemps. Jean-Luc est définitivement brouillé avec elle … il améliore son anglais 🤭. Es regnet ☔️ Comme déjà dit, notre arrivée en Allemagne est accompagnée de nuages qui ne nous lâcheront pas pendant plusieurs jours. De gros épisodes de pluie qui nous obligent à changer un peu nos plans, à ralentir notre route et à dormir dans des auberges pour avoir un lit au sec et la possibilité de sécher nos affaires. Les températures aussi ont chuté, de 9 à 14 degrés, c’est un peu un automne estival : un temps pourri et froid dans un écrin de verdure et de fleurs. Malgré cela, les sentiers qu’on parcourt restent très beaux. On roule entouré de vert, on traverse des forêts de sapins, on remonte des petits cours d’eau. Quand le temps est un peu plus clément, on voit quelques montagnes au loin, mais cela reste rare. On traverse quelques villes dont certaines sont plus jolies que d’autres. De charmantes petites églises avec des toits en forme de bulbe jalonnent la campagne. Des animaux croisent notre route et traversent parfois devant nos roues : musaraignes, orvet et même une petite loutre et un écureuil 😍. Par contre, il m’est parfois difficile d’éviter les nombreuses limaces et escargots qui se jettent littéralement sous mes roues dans les montées …ou suis-je trop fatiguée pour m’appliquer à les éviter 😔. Une grande quantité de rapaces et d’hirondelles aussi au-dessus de nos têtes, des hérons en vol ou posés au milieu d’un champ, et bien sûr, beaucoup de vaches. Avec la pluie, les bruits et les odeurs sont différents. Des effluves de camomille, de bois mouillé longent le chemin et embaument notre parcours. Le bruit des roues sur le sol mouillé réveille des souvenirs d’enfance à rouler à fond dans les flaques en levant les pieds … Tsccchhhh … inutile mais joyeux 😃.Quand on roule avec le beau temps, la tête voyage, les pensées défilent, on pense à plein de choses plus ou moins intéressantes : ça va du « C’est quoi le bonheur 🧐 ? » à « Qu’est-ce qui nous reste pour le pique nique de midi ? » Quand on roule sous la pluie, une seule idée obsessionnelle s’impose : « Putain, ça s’arrête quand !! ». Heureusement, on apprend très vite à relativiser et on fait avec : la pluie fait partie du voyage, nous le savions, elle arrive juste plus vite que ce que nous avions imaginé 🌧️🌧️🌧️. On enfile notre veste et notre pantalon de pluie et on y va sans se poser de questions. On se dit aussi que tout ce vert ne serait pas là sans toute cette eau. On s’informe aussi, et on apprend qu’il pleut en moyenne 18 jours en juillet dans la région ! On en a eu douze !! Plusieurs fois, en fin d’après-midi, ou pour la pause de midi, après avoir pris des trombes d’eau sur la tête, on se pose enfin et un rayon de soleil vient discrètement éclairer ce moment pour nous réconforter et sécher jusqu’à nos os humides. On absorbe chaque rayon… je crois que là je tiens une partie de ma définition du bonheur ! Les visites Nous profitons d’une journée pluvieuse pour nous rendre en train (les vélos restent au camping) à Friedrichshafen pour visiter son magnifique musée Zeppelin qui retrace toute l’histoire de ces dirigeables avant-gardistes dont le plus connu, le Hindenburg, a pris feu le 6 mai 1937, « le Titanic du ciel ». La photo de l’engin en flammes fait d’ailleurs la pochette du premier album du groupe Led Zeppelin dont le nom est totalement inspiré de ces ballons géants de 246 mètres de long et 42 de diamètre; un avion de ligne semble bien petit en comparaison ! Une reconstitution partielle en taille réelle de la cellule passagers permet de nous plonger dans l’univers de cette époque : petit salon avec piano, salle de lecture, cabines. Des photos de l’époque nous montrent aussi les cuisines, la salle à manger… c’est incroyable. Une autre journée de mauvais temps nous laissera du temps pour aller au château de Neuschwanstein au-dessus de Füssen. Le site est magnifique et le château est bien plus beau de loin ou de haut. Nous traversons en contrebas la rivière à pieds nus et faisons ensuite une jolie grimpette pour remonter et éviter la queue de 45 minutes qui mène à la vue emblématique de ce château. Nous nous retrouvons un peu ébouriffés et boueux face à des asiatiques qui ont mis des jolies robes de princesses un peu kitsch pour l’occasion 😳. Selfie à volonté. Rencontre avec Eric et Mathilde à Füssen. Ils revenaient d’un tour d’Europe de l’Est et ils ont fait le détour le temps d’une soirée avec nous, d’un très bon restaurant local et d’une magnifique balade au coucher de soleil sur le lac : une ambiance magique. La baignade du matin est tombée à l’eau : pluie et froid. Nous nous sommes contentés d’un café-croissants avant de les voir repartir. Merci à eux pour ce moment très apprécié et les précieux tuyaux qu’ils nous ont donnés pour les villes que nous allons parcourir et qu’ils viennent de visiter 🙏. Dixième jour de pluie : en train jusqu’à Garmisch-Partenkirchen où on aurait pu voir le plus haut sommet d’Allemagne, le Zugspitze qui culmine à 2962m. Nous n’avons pas été surpris de ne pas le voir mais cela a été l’occasion d’une balade dans les deux villages et d’un excellent restaurant italien 😋. Douzième jour de pluie : on en a un peu marre. Il pleut, il ne pleut plus, il pleut, il tombe des trombes d’eau, ça s’arrête, ça repart…Moment de grâce en fin de journée après une après-midi à pédaler sous la pluie : on pose notre tente au bord d’un lac et un magnifique soleil arrive. Nuit étoilée. Au lever du jour, le ciel est tout bleu 😆. Notre dernière journée dans l’Allgäu sera donc ensoleillée. Nous arrivons à Münich sur Marienplatz sous un beau soleil après une belle journée de vélo. On s’arrête sur une terrasse pour prendre une bière… ça nous paraît presque surréaliste. On s’installe à Münich pour cinq jours dans une guesthouse. Le temps s’annonce meilleur, et on va enfin pouvoir laver nos affaires ! Rafael nous rejoint demain.
Zum Schluss ~ Pour terminer Les vélo-routes « radweg » sont très bien indiquées en Allemagne et, comme en Suisse, les automobilistes font bien attention à nous quand nous sommes sur la route.
Il y a moins de fontaines pour se ravitailler en eau qu’en Suisse, mais ce n’est pas un problème car l’eau arrive du ciel et en abondance 🤭. Comme aus Schweiz, les campings et les hôtels délivrent des « Gästekarte » qui permettent de prendre le bus et le train gratuitement durant 24h. C’est avec ces billets qu’on se déplace les jours de pluie pour nos visites sans 🚲 . La suite : Prochaines news quand on aura quitté l’Allemagne définitivement et qu’on sera arrivé en Autriche du côté de Salzbourg autour du 15 août. D’ici là, visites, bières et concerts. Münich avec un ado, ça va déménager 🎸🤘.