Le festin de Babette

Publiée le 28/04/2022
Le Jutland évoque irrésistiblement Karen Blixen, sa célèbre nouvelle et le film réalisé en 1987 par Gabriel Axel. Plus d’une fois nous avons pensé à eux et à Stéphane Audran, en parcourant cette côte ouest, à la fois sauvage et ventée.

Au moment de quitter l’Allemagne….

Traduction 

L’être humain est comme un bateau : il a besoin d’un point d’ancrage, d’un port sûr. Mais il a également besoin de partir en mer, de naviguer à pleines voiles. Il doit faire l’expérience de la mer agitée et revenir avec des trésors de souvenirs.

Avec des trésors de souvenirs, sans doute, mais aussi peut-être un peu changé par ce qu’il a vécu. La vie nous transforme peu à peu. En quoi un voyage assez long peut-il participer à cette transformation. Et à quel point ?

Emportons ces questions dans nos sacoches.

Surprise subite: ce n’est pas à Rome que mènent tous les chemins, mais à l’Angleterre !!
Mais foin de ces bizarreries qui nous troublent comme Alice et ses merveilles.
Et nous retrouvons des moulins.
Mais les habitations sont réellement différentes.
…
Nous évoquions hier les oies bernache crevant…
Brève pause pique-nique…
Et nous voici à Ribe.
Et le grand Ansgar, fondateur de la ville qui a introduit le christianisme au Danemark.
Vieille ville remarquable que nous visitons ce lundi 25 avril dans une paix royale.
…
…
…
Et le soir un bon repas accompagné d’une excellente bière locale
Petit matin brumeux au camping de Ribe  : 2 degrés centigrades…
Il faut l’admettre au vu des sanitaires de ce très beau camping 🏕 danois…
Contre-pied total : la solitude maternelle du cygne
Et voici déjà le retour du soleil ☀️
L’eurovélo 1 : la route que nous croiserons régulièrement jusqu’au Cap nord !!!
Un déjeuner sur le pouce
Et juste après nous voici mis en demeure par les hommes de la mer…
Un hiératisme à l’égyptienne
Première plage de sable fin danois
Encore quelques coups de pédales…
Le ravitaillement, là où nous allons dormir, à Oksbol
Grâce à ce ravitaillement, nous pouvons préparer notre festin de Babette….
À nouveau au petit matin… le vide.
Cette fois après Oksbol nous entrons dans une petite forêt.
Sur les bords des routes de petits stands sont souvent ouverts.
Belle église luthérienne au détour d’un chemin.
Ici au cimetière, chacun « vit sa mort » dans un petit jardinet.
Élégance des proportions
Superbe maître-hôtel.
Visite des rois mages
Un moulin d’un genre particulier…
Et le café chaud est arrivé
Et le beau temps est déjà de retour

Nous entrons alors dans une zone extraordinaire nommée Ringkobing-Skjern où une langue de dunes sépare la mer d’un lac saumâtre. Nous sommes partis pour la traverser. 30 kms du sud au nord.

…
…
…
Beau coin pour un pique-nique…
….
…et pour sécher la tente 🏕
L’antique protecteur des marins
Et à force de rouler…
Nous voilà en camping à Sondervig, au sortir de la longue langue de sable
Cette traversée du Jutland, qui continuera demain et les jours suivants jusqu’à Hirtshals

Le plus difficile pour nous à vélo, c’est le vent. Quand il souffle (et c’est presque un jour sur deux), il est difficile de faire plus de 55 kms. Le vent est continu, obstiné et sûr de son effet, alors qu’au fil des heures nous sommes de moins en moins sûrs de notre coup de pédale. Ce n’est pas la même chose qu’en montagne où une montée, aussi rude soit-elle, est suivie d’une délicieuse et longue descente qui fait tellement de bien. Ici il faut tenir dans le tête-à-tête, et c’est tout. Mais quelle école de patience et même d’éthique : ne pas céder à la tentation de forcer le cours des choses.

Autre chose : le charme de ce type de voyage est en partie dans le mouvement perpétuel. Nous allons sans cesse sans nous arrêter. Métaphore de la vie qui file sans cesse et image d’une action toujours continuée. Aussi ce qui devrait être très fatiguant (le mouvement continu) est en fait reposant psychiquement. Peu à peu, tout le reste, tous les soucis statiques (ceux qui nous font piétiner sur place dans nos têtes), s’évaporent. Progressivement  nous ne faisons plus qu’un avec le mouvement. Métaphore vécue du fait de « n’être que de passage ».

Mais sans doute le plus impressionnant, le plus vif, est le contact permanent avec les éléments, Être dehors chaque jour à leur contact, sur une selle, sous une toile de tente, allongés ou assis pour un pique-nique. Mais il faut souligner notre chance  exceptionnelle d’avoir froid peut-être, mais toujours par beau temps, et de pouvoir compter sur le havre des campings. Presque trois semaines sans pluie. Et cela durera encore, paraît-il, dans les prochains jours. Une grâce.

Mais nous vous laissons tranquilles après ce bavardage, et quant à nous nous allons dormir. Arrivés à Sondervig, 1341 kms sont accomplis. Et demain est un autre jour.

Retrouvailles en début de semaine prochaine pour partager la seconde partie de cette traversée danoise.

7 commentaires

BW

Merci pour ce récit détaillé ! On vous suit fidèlement.

  • il y a 2 ans

BBW

Grand merci pour ce superbe reportage….bonne continuation à tous deux 👏🤗🥰

  • il y a 2 ans

Fredchris

Quel plaisir de partager vos sensations et ressentis ! Merci à tous les deux !

  • il y a 2 ans

Manu73

Le vent chasse peut-être aussi la pluie qui pourrait être gênante....
Un peu de lecture pour le soir : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Horde_du_Contrevent
Bon courage à vous !

  • il y a 2 ans

CCR

Merci de nous faire partager vos impressions et ces magnifiques découvertes . Belle route !!!

  • il y a 2 ans

Philippe439

Magnifiques ces premières semaines de voyage .. Merci pour tous ces beaux paysages et bonnes nouvelles .. Le tout quasi sans pluie, c'est un petit miracle.. Le vente repousse mais vous laisse secs, ça semble plus confortable à gérer..
Courage de chambériens assis sur un fauteuil moltoné ..

  • il y a 2 ans

Jpol

Le festin de Babette...c'est aussi le nom d'une voie d'escalade du Mont Peney, pas très loin de chez nous...Le monde est petit, finalement !

  • il y a 2 ans