De Saint-Jean-de-la-Blaquière à Tarascon - Productions originales et cyclotourisme !

Publiée le 22/04/2019
Semaine chez l'ami Kalyan. Rencontre avec Anne et Alain, producteurs de safran et de câpres en traction animale, Vincent producteur de spiruline et François, éleveur d'escargots. cyclotourisme en région provençale...

La camargue au petit matin

    Après une semaine à goûter aux joies de la ville, nous revoilà chevauchant nos fidèles destriers à roulettes en direction de la Provence. Nous traversons cette fois la Camargue, où toute la nature commence sérieusement à se réveiller... Nous longeons des canaux sur des routes plus ou moins bonnes, mais surtout moins... Il nous faudrait des VTT !

à quel oiseau appartient cet oeuf ?

Nous devions rencontrer des éleveurs de Taureaux de Camargue et cultivateurs de riz mais on nous a malheureusement répondu que les taureaux sont des animaux trop dangereux et que seuls des "professionnels" peuvent les approcher... Nous avons quand même pu observer des plantations et manger du saucisson de taureau camarguais !

Premiers foins en Camargue le 24 mars !
Culture du riz

En quittant la Camargue, et après avoir traversé le Rhône, nous sommes surpris par toute la zone industrielle de Fos-sur-Mer dans laquelle nous nous engouffrons petit à petit. Bloqués entre les marais et le littoral industrialisé, nous ne trouvons pas de petites routes et devons longer une voie utilisée pour l'acheminement de marchandises et de matériaux entre le port et le reste des complexes industriels... 8 véhicules sur 10 sont des poids-lourds circulant à 80, ça décoiffe ! En plus il pleut.... Bref une bonne journée de galère...

Entrée de la zone industrielle de Fos-sur-mer...

Nous arrivons ensuite à Cuges-les-pins où nous rencontrons Vincent, cultivant la spiruline. C'est une cyanobactérie, une bactérie réalisant la photosynthèse. Elle provient des pays tropicaux où elle abonde dans les eaux saumâtres. La spiruline a de nombreuses vertus car elle est un concentré de protéines, de vitamines et de minéraux sans égal dans notre alimentation, c'est pourquoi on la consomme de plus en plus en tant que complément alimentaire naturel en cas de fatigue ou pour les sportifs.  

Spiruline

Afin de recréer les conditions de vie de la spiruline, on construit des bassins d'eau douce au pH maîtrisé qu'on enrichit quotidiennement en nutriments (azote, potassium et phosphore) à l'aide d'engrais de synthèse (et récemment de distillats de fumiers... la difficulté étant que pour éviter le développement de micro-organismes pathogènes dans les bassins on ne peut pas mettre directement le fumier dans l'eau) . Les bassins sont ensemencés en début de période de production par de la spiruline d'autres bassins. La production se réalise du mois de mai au mois de novembre. En période estivale, les bactéries ne meurent pas mais il fait trop froid pour qu'elles prolifèrent et donc pour qu'on puisse en prélever.

Dans les bassins en production on obtient un fluide verdâtre légèrement épais, ce fluide est récolté, pressé et transformé en paillettes/poudre/gélules, puis séché. Il se conserve assez bien sous cette forme, frais il ne se conserve pas plus de 48h au frigo.

La spiruline se consomme sous forme de "paillettes" diluées dans de l'eau, dans des sauces de salades, avec des féculents, etc. ou sous forme de comprimé à avaler.

Bassin de production
Aperçu de l'intérieur du bassin

Pour sa commercialisation, Vincent vend principalement en ligne via son site internet, via des magasins bio, de producteurs, et des marchés occasionnels.

Le produit fini
Petite visite de Marseille, ici Notre Dame de la Garde

A quelques pas de chez Vincent, Anne et Alain nous font découvrir leur production de safran. Depuis quelques années Anne travaille à mi-temps comme salariée et à mi-temps sur son exploitation, le jour où nous arrivons coïncide avec le jour de son passage à temps plein sur l'exploitation.

Le safran est une plante très proche des colchiques. On récupère l'organe sexuel féminin de la fleur, le pistil, qu'on utilise comme épice dans de nombreux plats, ou pour aromatiser des thés, des confitures...

La plante a un cycle de vie particulier puisqu'elle fleurit en octobre-novembre, puis possède des feuilles jusqu'à la fin du mois d'avril, où elle rentre en dormance. Elle perd ainsi tous ses organes aériens pour persister en bulbe jusqu'à l'automne suivant. Elle évite alors la saison sèche. Nous arrivons sur la ferme alors que les feuilles du safran commencent à sécher.

Anne cultive aussi des câpriers, petits arbustes produisant les câpres et caprons. Les câpres étant le bouton floral du câprier et les caprons le fruit.

Sur les terres de la cuvette de Cuges, nous sommes dans le bassin historique du safran et des câpriers.

Travail du sol avec "Colchique", la mule

Nous avons eu la chance d'arriver au moment où les conditions pour travailler le sol avec les chevaux étaient optimales (sol humide mais pas trop).

Anne travaille principalement avec sa jument et sa mule sur des petites surfaces. La traction animale est à nouveau pratiquée car, malgré son faible rendement par rapport aux tracteurs, elle comporte de nombreux avantages dont le principal est que le cheval ne tasse pas les sols. Le travail peut également être plus minutieux.

C'est super intéressant à voir, et bien plus sympathique que le bruyant, puant et polluant motoculteur ...

Passage de la buteuse entre les rangs de fève

Nous passons quelques jours à aider sur la ferme:  sortir du fumier,  installer l'irrigation sur une nouvelle parcelle d'arbres fruitiers,  passer la débroussailleuse et  cueillir du fenouil sauvage et de la menthe !

Cueillette de feuilles de fenouil sauvage

Les trois jours suivants notre départ nous prenons l'orage tous les soirs... Encore une situation épique à rajouter à notre palmarès !

La tente sous l'orage

Nous continuons notre voyage par une semaine entière de vélo, en rattrapant un itinéraire nous amenant à Manosque, Forcalquier; par le massif de la sainte Victoire, le Lubéron, les Alpilles.... Nous continuons pourtant à observer l'agriculture locale ( oliviers, chênes truffiers, lavande, arbres fruitiers, céréales,...) mais avec un autre point de vue, redevenus spectateurs, simples témoins d'instants...

Le village perché de Villeneuve
Plantation de chênes truffiers
Mangeur de truffes
Un champ de lavande (pas encore en floraison)

Nous rencontrons ensuite François, aujourd'hui retraité mais toujours actif avec son élevage d'escargot, un peu de maraîchage et de grande culture...

Un peu timide...

Malheureusement nous arrivons alors qu'il n'y a plus aucun escargot sur l'exploitation... François ne reproduit pas ses escargots mais achète des jeunes tout juste éclos tous les ans à un collègue puis se charge de les amener à maturité.

En cherchant dans les plantes ornementales du jardin ... on trouve des fugitifs !

François élève des gros-gris, il sème un mélange de radis fourragers et de trèfle dans ses enclos puis y place des escargots fraichement éclos qui vont se nourrir principalement de ces plantes. On complète leur alimentation avec de la farine de céréales et des tourteaux pour qu'ils grossissent plus vite, ainsi que du calcium pour qu'ils puissent fabriquer leur coquille... ils arrivent à maturité en une saison (5 à 6 mois de croissance) contre 3 à 4 ans pour les escargots dans la nature.

Chez les éleveurs assurant la reproduction, les futurs reproducteurs sont sélectionnés en faveur du poids et placés dans des serres pour avoir des conditions optimales. La reproduction se déroule au printemps, c'est pourquoi François attend les jeunes escargots d'ici 2 semaines.

A la fin de l'année François provoque une hibernation artificielle de ses escargots en les plaçant dans des frigos, les escargots rentrent alors en dormance et il les tue à ce moment là en les faisant bouillir. Contrairement à la majorité des éleveurs qui ne s'embêtent pas à faire rentrer les escargots en dormance, François estime qu'avec 1 battement de cœur par minute, l'escargot en hibernation souffre moins que l'escargot vif.

François transforme ensuite ses escargots dans un labo spécialisé. Ils sont cuits au un court-bouillon puis soit mis en bocaux nature sans la coquille, soit congelés en coquille avec une persillade... Il vend sa petite production à un restaurant et via des marchés...

filet électrifié spécial escargot

Nous avons l'occasion de monter pour la première fois un enclos à escargot, puis de construire un épouvantail pour accueillir les futures visites à la ferme...

François nous montre aussi tout le mécanisme ancien de canaux permettant d'irriguer les champs par simple gravité.

l'épouvantail sans tête

Nous repartons en direction du Rhône, et puis du Nord et de la Drôme...

Au loin la chaîne des Alpilles
Le château de Tarascon
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1 Voyage | 28 Étapes
Tarascon, France
218e jour (17/04/2019)
Étape du voyage
Début du voyage : 12/09/2018
Liste des étapes

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