La forêt de Carnelle

Publiée le 02/09/2019
Une jolie rando en forêt de Carnelle, des endroits insolites et un très beau moment loin de tout

Un moment loin du monde

Arrivé à la gare de Presles, me voici parti pour une rando d'une bonne dizaine de kilomètres. Celle ci doit me mener par une boucle jusqu'au dolmen de la Pierre Turquaise, puis vers le lac bleu, avant de revenir à mon point de départ en passant devant le château de Courcelles.

Je traverse tout d'abord les rues désertes du village de Presles, village d''Île de France, assoupi dans cette chaleur matinale de mois d’août, engourdi dans la torpeur estivale des vacances.

Je commence a entamer la montée vers la foret qui surgit d'un coup, au bout d'une rue.

Je suis le sentier, qui devient plus étroit, plus difficile aussi, de nombreux troncs d'arbres barrent le passage et il me faut les enjamber, des massifs de ronces se moquent de mon short, et plus je m'enfonce dans la forêt, plus les signes de présence humaines disparaissent jusqu'à ne plus exister du tout.

Reste seulement le chant des oiseaux, les bourdonnements des insectes qui me suivent, et par moments, des bruits non identifiés dans les fourrés impénétrables qui m'entourent. 

On se sent seul au monde, loin de tout et de tous, éprouvant à la fois une peur sourde, "s'il m'arrive quelque chose je fais comment?" mais aussi une paix bienfaisante, même le rythme de mes pensées se ralentit, je suis concentré sur mes pas, sur mon équilibre lors de passages délicats, et puis sur le fait de ne pas me perdre. Le sentier est souvent difficile à suivre, et ne possède aucun marquage. Le topo guide donne quelques indications, mais il faut être attentif à ce qui m'entoure.

Alors dans ces conditions on se recentre, on revient à un rythme normal, plus "humain", déconnecté du monde et de sa vitesse, on ne connait plus que la vitesse de nos as, celle du jour qui avance, et on mesure la distance en pas , simplement en pas.

C'est régénérant et réconfortant, comme l'impression de prendre une longue douche qui nous dépoussière l'âme.........

Quand j'arrive au niveau de la Pierre Turquaise, j'ai un premier choc!

Celui de basculer dans l'époque moderne, une route forestière mène à ce dolmen célèbre, et un parking est situé à quelques mètres du dolmen, lui-même entouré de tables de pique nique.

Une fois le choc passé, je vois avec plaisir que je suis absolument seul encore une fois, le parking et les tables sont déserts, l'endroit est tout à moi.

Alors je me pose devant cette sépulture âgée de 6000 ans, des hommes ont bâti en pleine forêt un sanctuaire, empilant des dalles de plusieurs centaines de tonnes pour y enterrer les leurs ou l'un de leurs chefs/prêtres, on ne le saura jamais, les ossements ayant disparus au XVIII eme siècle, ne reste de tout ceci que quelques bijoux en pierre et en corne conservés dans un musée.

Sur un des piliers du dolmen il reste des traces d'une gravure, elle représenterais un collier à double rang au dessus d'une paire de seins, le symbole de la déesse de la mort.

D'autres gravures étaient présentes à l'entrée du dolmen et sur la dalle qui en fermait l'accès, mais ceux ci ont été pulvérisés en 1985 dans un attentat à l'explosif qui n'a jamais été revendiqué!!!!

Après un moment de méditation devant cette sépulture d'une autre civilisation que la nôtre, je reprends mon chemin.

Très rapidement je replonge dans la forêt et suis de nouveau un sentier étroit et qui ms'enfonce dans la solitude de la forêt. 

Mes pas m’emmènent jusqu'au lac bleu, qui est plutôt verdâtre selon moi, mais là encore je bénéficie d'une solitude bienfaisante, personne à part un couple aperçu rapidement entre des arbres pour venir perturber ce sentiment d’être seul au monde. 

Je profite d'une pause ensoleillée sur la plage qui borde le lac, et ensuite je repars à l’aventure.

Au gré du chemin, j’aperçois par des trouées dans les arbres des formes étranges, des souches, des branches mortes, parfois recouverts de feuillages, prennent l'allure d'animaux fantastiques, mon imagination, peut être dopée par cette solitude qui dure depuis des heures se met à galoper et je m'amuse à chercher les formes les plus inquiétantes possibles.

A la sortie d'un virage, j’aperçois la "Mare aux Sylphes". Elle porte bien son nom, perdue au milieu de cette forêt profonde, accessible après un long chemin, elle semble bien abriter ces esprits des bois, et je me dis qu'a la nuit venue, cet étang couvert de nénuphars, cerné de roseaux, doit être le terrain de jeux des elfes et des esprits de la forêt.

Encore plus loin le chemin devient une improbable voie pavée!

Voie empierrée serait plus exact, il ne s'agit as des pavés bien équilibrés et calibrés que l'on trouve sur nos routes, mais plutôt d'un pavage avec des pierres de toutes formes et de toutes tailles, dont le coté le plus "plat" à été mis sur le dessus. 

Qui a eu l'idée de réaliser une telle voie et pourquoi? Mystère!

Enfin, je redescends vers le village et passe devant 


0 commentaire

17 Voyages | 140 Étapes
Presles, France
32e jour (28/09/2019)
Étape du voyage
Début du voyage : 28/08/2019
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux