À peine arrivés à Puno alors que les lumières de la ville scintillent déjà depuis trois bonnes heures, nous nous retrouvons le long des grandes artères à déambuler au milieu d’Opéra à ciel ouvert interprété par les vendeurs de rue et les chauffeurs de tuc tuc.
L’envie de poser las mochillas fut plus convaincante que celle de défouler nos papattes, la visite du centre historique attendra le lendemain. A 3 800 mètres d’altitude, les 15 kilos sur le dos nous font l’effet de 4 burgers de Macdo... Les baskets vite réenfiles après une bonne nuit de repos, nous entamons la journée par une visite du marché artisanal géré sous forme de coopérative par les communautés locales (où d’ailleurs François a fini par adopter un sac Lama). Sur la plaza de Armas, nous tombons nez à nez avec messieurs cortèges de défilés. De prime abord, les manifestants semblent plus revendicatifs que festifs, jusqu'à ce que nous observions un orchestre de jeunes étudiants péruviens interprétant des musiques d’anniversaire pour une fête dont on ignore toujours le nom...Tout ça, bien sûr, agrémenté des improvisations de cris des vendeurs de glaces et de cacahuètes ambulants.Et le jour tant attendu arriva. Nous sommes le 10 novembre et embarquons sur la navette fluviale à la rencontre du Lac Titicaca (à prononcer “Titikaka” pour être tout à fait correct !). Le nom trouve son origine du dessin aérien formé par les rives lagunaires qui laissent apparaître avec un brin de gymnastique oculaire, une tête de puma. L’excursion débute avec la visite des îles Uros, territoires insulaires assez restreints construits à partir de “Totora”, une longue tige ressemblant étrangement à un poireau et faisant ses racines dans l’eau. “Rien ne se perd, tout se transforme” avec cette plante aquatique, qui sert aussi bien de matériau pour la construction des huttes ou la fabrication d’objet artisanal, de plancher pour ces îles flottantes, ou encore de nourriture ! Bon, pour ne rien vous cacher, à ce moment-là, on s'est un peu demandé ce qu'on faisait là...Le côté parc d'attraction où le touriste doit à tout prix consommer n'est pas vraiment notre tasse de thé. Mais rassurez vous, la suite s’est avérée plus authentique. Deuxième étape sur l’île d’Amantani, où nous sommes hébergés par une famille de la communauté de Sancayuni chez qui nous passerons la nuit.Afin de préserver son anonymat, nous nommerons notre hôte par son statut dans la communauté : el pescador ! Ses pattes d’olives aux coins des yeux, son sourire jusqu'aux oreilles ainsi que sa jolie famille nous ont profondément marqué et resterons des souvenirs enveloppés d’une belle leçon d’humanité.Il est l’heure de dire au revoir à notre rêve exaucé et de revenir les pieds sur terre. Après une sieste à l’arrière du bateau, nous voilà à nouveau à Puno.