Capitulo 8 - Concours de ricochets au Lac Titicaca

Publiée le 18/11/2016
Islas de Uros, Amantani y Taquile

À peine arrivés à Puno alors que les lumières de la ville scintillent déjà depuis trois bonnes heures, nous nous retrouvons le long des grandes artères à déambuler au milieu d’Opéra à ciel ouvert interprété par les vendeurs de rue et les chauffeurs de tuc tuc.

L’envie de poser las mochillas fut plus convaincante que celle de défouler nos papattes, la visite du centre historique attendra le lendemain. A 3 800 mètres d’altitude, les 15 kilos sur le dos nous font l’effet de 4 burgers de Macdo...

Les baskets vite réenfiles après une bonne nuit de repos, nous entamons la journée par une visite du marché artisanal géré sous forme de coopérative par les communautés locales (où d’ailleurs François a fini par adopter un sac Lama). Sur la plaza de Armas, nous tombons nez à nez avec messieurs cortèges de défilés. De prime abord, les manifestants semblent plus revendicatifs que festifs, jusqu'à ce que nous observions un orchestre de jeunes étudiants péruviens interprétant des musiques d’anniversaire pour une fête dont on ignore toujours le nom...Tout ça, bien sûr, agrémenté des improvisations de cris des vendeurs de glaces et de cacahuètes ambulants.

Et le jour tant attendu arriva. Nous sommes le 10 novembre et embarquons sur la navette fluviale à la rencontre du Lac Titicaca (à prononcer “Titikaka” pour être tout à fait correct !). Le nom trouve son origine du dessin aérien formé par les rives lagunaires qui laissent apparaître avec un brin de gymnastique oculaire, une tête de puma. L’excursion débute avec la visite des îles Uros, territoires insulaires assez restreints construits à partir de “Totora”, une longue tige ressemblant étrangement à un poireau et faisant ses racines dans l’eau. “Rien ne se perd, tout se transforme” avec cette plante aquatique, qui sert aussi bien de matériau pour la construction des huttes ou la fabrication d’objet artisanal, de plancher pour ces îles flottantes, ou encore de nourriture ! Bon, pour ne rien vous cacher, à ce moment-là, on s'est un peu demandé ce qu'on faisait là...Le côté parc d'attraction où le touriste doit à tout prix consommer n'est pas vraiment notre tasse de thé. Mais rassurez vous, la suite s’est avérée plus authentique.

Deuxième étape sur l’île d’Amantani, où nous sommes hébergés par une famille de la communauté de Sancayuni chez qui nous passerons la nuit.

Afin de préserver son anonymat, nous nommerons notre hôte par son statut dans la communauté : el pescador ! Ses pattes d’olives aux coins des yeux, son sourire jusqu'aux oreilles ainsi que sa jolie famille nous ont profondément marqué et resterons des souvenirs enveloppés d’une belle leçon d’humanité.


Wikipediamantani //

L’île comporte 10 communautés réparties aux quatre points cardinaux, vivant essentiellement de leur production agricole - des copains végétariens ! - hormis le sucre et le ris que les visiteurs se chargent d’apporter au bon vouloir en guise de contribution. Chacune des communautés dispose de ses coutumes et tenues vestimentaires. A titre d’exemple, les femmes de la communauté de Sancayuni sont vêtues d’une jupe de couleur violette, d’une blouse blanche brodée ainsi que d’un châle noir qu'elles placent sur leur chevelure,sur lequel sont cousues des fleurs tropicales multicolores, dont la “cantuka” (fleur à clochette rouge devenue symbole national).


“Ne pas mentir, ne pas voler, ne pas être fainéant” telle est la devise des communautés insulaires, dont la vie sociale tant spirituelle que temporelle repose sur une série de règles de 3. En effet, le symbole incas en forme de croix appelé “chacamac”  met en récit leurs croyances fondées sur la trilogie suivante : Pachamama, Pachatata et Mamacocha / Terre mère, Terre père et mère Lac. La relation l’interdépendance entre la Nature et l’Homme est omniprésente dans leur conception idéologique mais également dans leurs pratiques, puisque chaque entité garde sa singularité sans être isolée du collectif.


L’ascension frigorifique du sommet de Pachatata valait néanmoins le détour pour cette impression d’immensité, voir de vulnérabilité face aux forces naturelles où le vent orchestre un ballet déchaîné entre ciel et terre. Les muscles quelques peu tétanisés, nous descendons nous réchauffer au village où l’épouse du pescador faisait mijoter una sopa de quinoa, avalée aussi rapidement servie. La peau du ventre tendue, nous luttons pour de ne pas sombrer dans les limbes du sommeil post-digestion, et résistons encore un peu pour aller à la fête organisée par les villageois en l’honneur de notre venue. Habillés de nos plus belles tenues, sombrero et bonnet pour les hommes et jupes violettes, blouses et châle floral pour les femmes, nous avons pu avoir un aperçu des musiques et danses populaires.


6h45, le soleil déjà dressé pour dessiner au fil de l’eau des esquisses de reflets, un dernier petit déjeuner sur cette île hors du temps avant de partir sur l’île de Taquile. Une photo prise à la volet de nous au milieu de cette famille touchante devant le butin fraîchement pêché dans les filets du pescador, en souvenir de notre passage…


Taquile, située à 1h30 de bateau. Cette île aux airs de Méditerranée sera notre arène. En ce 11 novembre 2016, nous déclarons officiellement ouvert le concours de ricochet !

Après un combat sans mercis, je dois me résigner à accepter ma défaite face à la technique maîtrisée de François des ricochets liftés.

Il est l’heure de dire au revoir à notre rêve exaucé et de revenir les pieds sur terre. Après une sieste à l’arrière du bateau, nous voilà à nouveau à Puno.

Restanque de Taquile - L'arène des gladiateurs
5 commentaires

bd

Combien de ricochets ??
votre blog nous fait participer c'est super
bisous et régalez vous

  • il y a 8 ans

TitiLenzi

question "vague" ce devait être Brice de Nice, mais Diane n'a pas tenté un spot ? à 4 000 d'altitude, sur le berceau du monde, je suis étonnée...

  • il y a 8 ans

TitiLenzi

alors les RonronYoyo ? on dort ?

  • il y a 8 ans

bd

PAS DE PHOTOS DE LAMA ????

  • il y a 8 ans

Elodicolas

J'espère que vous avez quand même gardé quelques galets en souvenir et que vous ne les avez pas tous envoyer dans le lac ;)
C'est très agréable de partager votre voyage à travers votre blog, on voit que vous en profitez bien.
Elodie et Nicolas

  • il y a 8 ans