san sebastian a zarautz

Publiée le 20/12/2022
je suis reparti après 4 jours de pause. il faisait gris dehors et dedans. J'arrive à Zarautz sans encombre dans l'après midi.

Gérard

C'était un nouveau départ. J'ai laissé un sac en consigne à l'auberge, que je prendrai au retour, pour voyager le plus léger possible. Avant de partir Georges m'a souhaité la paix, et d'y rester. C'est un allemand, le premier pélrin que j'ai rencontré. il est parti d'Allemagne en vélo et s'est blessé en voyage. quand je l'ai rencontré il était dans la même situation que moi, sauf en plus sérieux. cela faisait deux semaines qu'il était là, avec peu d'améliorations.  Je lui ai trouvé des ostéopathes locaux qu'il va aller consulter. Une bonne personne. Il habite Berlin ou il travaille a développer des réseaux de partage pour diminuer le consumérisme. un grand mouvement subventionné par la mairie pour consommer local, partager les biens, donner la nourriture, créer des liens. Mais il est découragé par la lenteur de l'évolution des mentalités et se sent comme Don Quichotte face aux moulins du consumérisme. Même les gens conscient et avec de bonnes intentions sont pris dans la spirale de la consommation.

Il y a très peu de pélerins. en 4 jours à l'auberge j'en ai vu deux qui ont passé une nuit. Un tchèque dont j'ai oublié le nom, qui débutait son chemin, sans expérience de la marche, qui ne parlait ni espagnol ni français et a peine anglais, avec 28kg sur le dos, qui avait mis 2 jours pour venir d'Irun en dormant sous la tente. et un jeune français Gaël qui revenait après avoir fait Bilbao St Jaques, et marchait dans l'autre sens de Bilbao a Irun, voyageant hyper léger, pour courir sur le chemin, mais qui puait de façon incroyable, la chambre a mis 2 jours a s'en remettre.

bourdon

en partant j'ai eut un beau signe de ma mère sous la forme d'un gros bourdon qui m'est passé devant juste quand je commençais le chemin, et pars dans la direction que je devais emprunter. Quand même le 19 décembre, je ne sais pas ou elle est allé le chercher, ils ne courent pas les rues. pour un petit clin d'oeil d'encouragement. elle est forte quand même, je n'aurai pas cru cela d'elle de son vivant.

Mais c'est à son enterrement, en novembre à Paris, alors que nous étions autour de son cercueil, juste avant de le mettre dans la tombe, un énorme bourdon rayé jaune et noir qui arrive et fait littéralement le tour du cercle en faisant une petite pause devant chacun,  pour finir par passer un bon moment devant ma soeur, qui en devient gênée et repousse l'animal d'un geste qui repart alors dans le bois du Père Lachaise, nous laissant tous plus ou moins stupéfait.

mon ombre plus grande que nature

je suis arrivé un peu avant le coucher du soleil, le temps de me baigner et d'aller me rasséréner avec un café et un sanwich dans un café sur la jetée. la ville est tranquille. les gens promènent leurs chiens sur la plage, les familles vaquent à leurs occupations. les jeunes se promènent librement dans la ville, beaucou en vélo.

Le soir je participe à un atelier en ligne sur les avenues en Focusing animé par mon ami Harout. en faisant un Focusing, je tombe sur l'expression les avenues du coeur. et je partage que je devrai écrire sur le sujet. je m'y met juste après, et décide de rester sur place le lendemain pour continuer. C'est inspirant et inspiré, je délimite les contours de 4 modules de 5 ou 6 ateliers chacun que je veux donner l'an prochain à Diffusion Focuing Québec pour explorer diverses avenues par les ressentis. Comment travailler avec des alliés spirituels, comment inviter les qualités du coeur, qui suis-je ? ou l'exploration du Soi et enfin que faire ? ou le travail avec la volonté. Ce projet me fait triper, cela me prend dans le ventre et dans le cœur. C'est quelque chose auquel je crois et que je veux offrir, partager avec ceux qui voudront. Je pense que cela sera bon pour tout le monde. C'est un peu ambitieux, mais ce sont des thèmes avec lesquels je travaille depuis des années. Certaines choses sont déja écrite et même testées. Mais il me reste un gros travail d'explicitation à faire. il y a une vision derrière tout cela que je découvre peu à peu, la synthèse qui se fait en moi des divers trucs que j'ai exploré. c'est assez vaste et met en relations des domaines qui s'ignorent habituellement. En même temps je vois les limitations.

Le pélérinage fait son office. Poser les jalons des futurs développements. Je suis très conscient de pelleter des nuages, mais c'est un travail nécessaire de préparation, de rêve, de cristalisation, d'élaboration, de gestation, de précipitation. le creuset turlupine sur le feux. En fait je marche et je m'arrête. je m'arrête puis je marche. une partie de moi pense que je ne suis pas encore parti, qui voudrait enchainer les journées de marche comme le font les autres pélerins. à chaque fois que je pars, je me dis cette fois c'est la bonne. Même si mon ami Richard me répète que c'est une très bonne manière de faire un pèlerinage, j'ai l'impression de ne pas vraiment rentrer dedans même si je vois que c'est très productif. Bref c'est bizarre, cela ne rentre dans aucun schémas. pourtant les premier pèlerins rencontrés avec Alceu le disait : au début tu fais le chemin, puis le chemin te porte.

Proverbe 16:9 Le coeur de l'homme délibère sa voie, mais l'Eternel dispose ses pas.

Proverbe 19:21 Il y a dans le coeur de l'homme beaucoup de projets, Mais c'est le dessein de l'Eternel qui s'accomplit

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Iniaki

Lui c'est Iniaki - Ignace en basque - il tient l'auberge en bénévole. Il a une histoire pas banale. Basque d'origine, Il a grandit en France à Sochaux dans le Doub en France près de la Suisse. sa famille était très accueillante. leur maison était connu comme la maison du bon Dieu. puis il est rentré au pays, a pris femme et avait son commerce. Ils ont acheté une maison et eut trois enfants. C'était de bon chrétien, membres d'un groupe de catéchuménat exigent en pratique. puis quand est leur troisième enfant, une fille très handicapée, ils ont laissé tombé pour s'en occuper. sa fille a été très bien prise en charge mais elle est restée vivre chez eux. De très bonne personnes. mais il jouait au tiercé de temps en temps quand il allait en France, puis un bureau de tiercé s'est ouvert a san sebastien, pas loin de Zarautz. il y est allé et a beaucoup gagné au début. il avait 60 ans. son magasin depuis 35 ans. tout allait bien. puis ce fut la descente aux enfers. il a commencé a mentir a tout le monde, a s'endetter et a finalement tout perdu. son magasin, sa maison, sa femme qui est repartie vivre à Barcelone d'ou elle vient avec leur fille.

finalement, un propriétaire d'auberge a vu son potentiel, il est super seviable et parle courament français et anglais, et a décidé de l'aider a s'en sortir. il travaille pour lui l'été en salarié dans une auberge, et dans une autre comme bénévole en hiver. il court une heure par jour pour rester en forme. il a 69 ans. un gars incroyable.

comme quoi n'importe quoi peut arriver a n'importe qui. Délivrez nous de tout mal. on est a l'abri de rien. un karma se réveille et on peut prendre le bord n'importe quand.... restons vigilant.

merci Iniaki pour ta confiance. il ne raconte jamais cette histoire peu glorieuse mais m'a fait confiance ce jour la. un cadeau du chemin. cela lui a fait du bien d'en parler et il m'a édifié.

le bain de nuit

le deuxième jour je ne vois pas le temps passé et sort un peu tard, pour finalement aller me baigner dans la mer la nuit. un peu effrayant avec les vagues qui déferle mais excitant et amusant.

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