irun sans sebastian

Publiée le 20/12/2022
super journee pleine de rebonsissements....

la rivière Jaizubia en quittant Irun

le matin je parle longuement avec Maia, la femme espagnole qui garde la grande baraque centenaire des capucins ou j'ai dormi. les moines sont partis il y a plus de 10 ans et elle s'occupe seule de cette grande maison. elle vit la avec sa fille adolescente qui prend des cours de maquillage. elle a eut une vie difficile, mère bipolaire, conjoint alcoolique violent, fille en dépression profonde il y a quelques années, les réponses inadéquates du système, un psychiatre différent au trois avec de la médication... et pourtant elle fait face et parle sans se plaindre, elle tient la maison et accueille les rares pélerins en ce temps ci de l'année. elle est touchante dans sa simplicité et me ramène devant la souffrance que nous portons tous, mais que nous pouvons rendre plus supportable en étant là les uns pour les autres. je vois l'ignorance et l'indifférence relatives dans lesquelles j'ai mené ma vie pour me protéger, et mon désir sincère d'être plus impliqué et présent pour mes proches.

petite maison
porte
des taureaux bien sur ! on est en Espagne quand même et ils ne se font pas attendre.
aigle

la campagne ici a définitivement du style. ancienne, terrienne, ancrée dans des traditions palpables. certains chemins et certaines fermes ont près de 1000 ans.

la vierge de Guadaloupe

en haut il y a une église dédiée à la vierge de guadaloupe, avec une belle statue en haut d'une fontaine la représentant dans son grand manteau ou elle peut abriter tous les êtres. son visage et celui de Jésus sont finement sculpté. trois rayons de lumière sortent de la tête de Jésus dont le doigt pointe vers le ciel.

au mont jaizabel

au départ d'Irun cela montre dur, mais au sommet la vue est somptueuse sur la côte basque, jusque dans les Landes plus au nord. La journée est absolument magnifique. je fais des rencontres inspirantes et je me sens plein d’enthousiasme et d'énergie du débutant.

les vautours

au bout du mont Jaizkabel, avant de commencer à redescendre, je rencontre 8 vautours qui me tournent juste au dessus de la tête pendant un bon 5 minutes, descendant a moins de 5 mètres. je peux même les photographier avec mon cellulaire. je n'ai jamais vu des vautours venir aussi près de moi. je ne peux m'empêcher de penser à l'appel que je leur ai fait en esprit la veille. j'essaie a nouveau de les inviter à aller chercher les vaches sur la plage de galets à quelques kilomètres.

le bateau pour traverser

je redescend sur le joli port de pasaia et prend le traversier

le village
baleine
réplique
balénier

de l'autre côté je tombe sur un chantier naval qui bâtit une réplique d'un baleinier basque du 16ème siècle qui allait pêcher au large de terre neuve avec 40 personnes à bord. J'ai le vertige d'imaginer la vie de ses gens là, et en même temps cela me rapproche en pensées de vous mes amis canadiens.

je fais la viste du musée et tombe sur une classe d'enfants avec une jeune guide qui leur explique tout. je l'aborde et lui demande en espagnol le nombre de personne qui partaient sur le bâteau, mais elle fige et ne dit rien. ayant l'impression que je me suis mal exprimé, je redis la même chose en anglais. elle reste encore figée. puis a un moment donné elle se remet en marche, et me répond. entre temps je m'abime dans son regard, quelque chose de profond et mystérieux, une intimité très prenante et inattendue, et comprend alors ce qui la faisait figer. elle avait une longueur d'avance sur moi. mais elle se reprend définitivement et me répond très professionellement comme si de rien n'était. Om Raam  parle de ces regards envoyés par les anges, des clins d'oeil qui égaient le coeur mais qu'il faut aussitôt laisse aller comme un rayon de soleil insaisissable.

pasaia

je repars et à l'embouchure je remonte à nouveau et la peu a peu cela se corse. le crépuscule se dessine lentement et je commence à fatiguer.

san sebastian
san sebastian by night

j'arrive a san sebastian à la nuit, les pieds me brulent, les jambes me brulent, je ne comprend pas. l'étape était longue 25km avec un bon dénivelé de 900m, mais j'avais fait un peu plus dans la vallée du Batzan il y avait 2 semaines, et j'avais couru une autre fois 34km avec Vincent mon frère il y a une semaine sans presque aucuns symptômes. la, après 2 jours je suis brulé. je réalise que c'Est peut etre mon sac a dos qui en est la cause, vu que j'ai 15kg alors qu'avant j'avais 10kg. en tout cas je sais que si je continue je vais direct vers de graves problèmes et qu'une pause de qq jours s'impose pour un nouveau départ.

je reste donc à l'auberge 4 jours que je met à  profit  pour travailler sur un cours d'hypnose spirituelle que je suis en train de construire sur le thème de l'incarnation et de la naissance. après la présence de la mort le premier jour, me voila immergé dans la naissance. C'est une immersion intense avec les lectures de compte rendu d'hypnose sur les décisions de l'âme de s'incarner son choix éventuel des circonstances, son arrivée dans le foetus, puis le vécu du foetus, comment il s'en prend plein la gueule si la mère est souffrante psychologiquement, comment il est coincé et absorbe le plus souvent toutes les émotions et pensées de sa mère, mais aussi comment s'en libérer en retournant le vivre et se différenciant, en se désidentifiant et en se connectant à l'amour et au pardon. je guide deux amis à distance dans des séances magnifiques. j'arrive a trouver un moyen pour ne pas etre dérangé dans l'auberge. Cela m'emène loin du pélérinage... à moins que cela en fasse partie ? après la mort, la naissance. d'habitude on voit l'inverse, mais en fait si on prend un peu de recul c'est l'oeuf et la poule. la porte d'entrée et la porte de sortie. qui sont aussi une porte de sortie et une porte d'entrée. en fait des sas entres des mondes. une mort est aussi une naissance et une naissance une mort.

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