du monastère à Pozueta

Publiée le 26/12/2022
un super Noël !

juste avant la messe de Noël

Ce matin le père Antonio vient me voir à 10h. je suis encore au lit ! Il me demande mes intentions. Je confirme que je pars après la messe. Il me souhaite un bon chemin.

à midi je vais à l'église. Il y a beaucoup de monde, peut être 40 personnes. un organiste et un chanteur. Moins intime qu'hier soir mais plus festif. Père Luis fait une homélie enflamée à laquelle je ne comprends pas grand chose, ce qui est bien dommage. Il parle de l'incarnation de la lumière dans la chair en faisant des gestes décisif du haut en bas. Cela me fait penser à une amie que je guidais dans une régression  prénatale et qui sentais pour la première fois la lumière qui frétillait de joie dans son foetus, ce qui lui faisait dire que tout cela en valait la peine. C'est quand même quelque chose de très particulier l'âme qui rentre dans un corps, que ce soit celle de Jésus ou la notre.

Père Luis parle aussi à un moment de la conscience tranquille. Je capte des mots ou des expressions deci delà. avoir la conscience tranquille. Je vois cela comme allant avec la paix intérieure. Faire des exercices ne suffit pas. Je ne crois pas pouvoir échapper à un examen de conscience approfondi.

à la fin de la messe, rebelote comme hier à la messe de minuit, il va chercher le bébé Jésus en plastique et lui fait baiser le pied par les autres pères, puis l'amène comme pour la communion et les gens défilent. la plupart lui touche le pied sans le baiser. covid oblige j'imagine, ou bien ils sont plus dans leur mental et cela leur semble un peu décalé. de mon côté je ne veux rien rater et je le baise comme les père l'ont fait. Je trouve cela encore trippant et débile à la fois.

puis j'attrape le père Antonio au passage et lui demande si il peut me donner la bénédiction des pélerins. il accepte, va chercher un classeur et me lit un texte ou il me confie à Dieu, à Saint Jacques et à Marie. cela met les choses en place. surtout quand il m'y présente à Dieu en disant que je chemine par amour pour lui. Et voila. tout simplement. pas la peine de se prendre la tete. Depuis le reve fait lors de la pérégination sur le Batzan il y a quelques semaines ou j'arrivais dans un jardin ou il manquait la pièce principale, je me demandais ce qu'elle pouvait être. Et je cherchais aussi mes affirmations clés, me sentant dispersé. et la me revient une maxime que je disais très souvent il y a quelques années, qui m'était venue out of nowhere : pour la Gloire et la Splendeur de Dieu !

Dans la Consécration du Sanctuaire, il est dit

Il y a une seule présence ici, c'est la Prospérité
Dieu est prospérité qui fait tout croître et prospérer
La prospérité de Dieu s'exprime à travers tout ce qui est entrepris en son nom
Tout ceux qui entre ici sentirons la propérité et l'abondance.

En fait c'est La motivation. Je réalise que ma conscience de Dieu avait beaucoup diminuée ces derniers temps. en fait c'est un problème lié à ma soif spirituelle englobante et ma peur de passer à côté de l'essentiel, et aussi de trouver le langage pour en parler. Je passe régulièrement d'un intéret pour le Soi dans l'Advaita Vedanta, pour la Vacuité dans le bouddhisme tibétain, et pour Dieu dans le Christianisme. Il me semble que ces trois notions parlent de la même chose vu sous des angles différents, ou mis en langage différement. mais la Vacuité et le Soi résonne dans ma vision des choses, dans la compréhension. Ce sont des approches de Sagesse. Alors qu'avec Dieu c'est une affaire de coeur. Et la solution n'est pas de renoncer à telle ou telle approche, mais ce sont des synthèses qui demandent encore du temps à s'opérer. Je suis parti sur le chemin avec un très fort appel à la Bodhicitta, l'esprit d'altruisme et de compassion, ce qui est paradoxal, mais pour mieux me préparer à agir dans ce que j'ai à faire. mais là c'est Dieu qui revient faire irruption.


à la sortie de la messe avec père Rabon et Juan

Rabon est le père qui a la maladie d'Alzheimer. et Juan est un visiteur qui vient deux fois par ans quelques jours. il était taxi a Barcelone et est à la retraite. il aime venir ici pour la tranquilité, la paix de l'esprit, le confort et la bonne bouffe.

je pars pour 20km après la messe vers 14h. je suis plein d'entrain et de joie. c'est Noël. je réalise en marchant la joie d'avoir embrassé le pied de Jésus en plastique. c'est une partie de moi enfant qui se présente, celle qui a adorée l'histoire de la nativité, des bergers, de l'étoile, de la crèche, des rois mages, de la galette. Tout un programme absolument fantastique. et là embrasser le pied de Jésus, c'est pour elle comme de faire partie de cette légende, c'est être littéralement comme un des mages émerveillé dans son épiphanie au pied du Dieu vivant fait enfant. C'est la foie naïve de l'enfant, pré-rationel, une dévotion qui m'émeut jusqu'au larmes. c'est vraiment drole, je n'aurais jamais cru. mais je suis très content, fier même d'avoir cet aspect infantil dans ma foi. je vois danser l'enfant joyeux et libre.

j'avale les 20km en 3h30. je commence à sentir mon entrainement. une partie de moi veut vraiment donner son plein dans la marche dans les  jours qui viennent.

Avec le séjour au monastère c'est un nouveau départ sur le chemin. le troisième je pourrai dire. le premier de chez moi. le second après 4 jours a san sebastien. et là le troisième. je deviens un peu plus pélerin a chaque fois. Comme m'a dit Céline aujourd'hui, c'est en marchant qu'on devient pélerin.

avec l'exemple des pères, la participation aux offices, le pied de Jésus, la joie de Noël et la bénédiction d'Antonio, je commence à devenir un pélerin. Et j'ai eut la surprise cet après midi de voir la prière de Jésus redémarrer en moi. Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu, prend pitié de moi pêcheur. avec ses variations. Elle était très présente dans mon esprit de façon presque continue il y a quelques années, ayant démarrée d'elle même un beau jour dans un super marché. et là elle était en sourdine depuis un bon moment. Cela  m'a aussitot fait penser au livre le pélerin russe, qui déambule dans tout le  pays en se laissant guidé par l'esprit, muni seulement d'un livre de la philocalie et qui suit les enseignement de son maitre, un staretz orthodoxe qui lui fait réciter la prière de Jésus en marchant d'abord 2 ou 3000 fois par jours pour aller jusqu'à 13 000 fois par jours si je me souviens bien, et qui décrit ses découvertes intérieures au long du chemin. mon égo trop content d'avoir un nouveau joujou s'est mis a réciter la litanie avec tous l'application dont il était capable et je me suis dit que je commençais à rentrer dans le peau d'un pélerin.

La prière de Jésus avait donné lieu à une expérience clé dans mon évolution que je peux vous raconter ici. Un jour alors qu'elle s'était bien installé dans mon esprit, j'ai voulu faire un Focusing à son sujet pour savoir comment je la vivais en profondeur. j'ai commencé à dire un mot après l'autre et à observer ce que mon corps me disait à propos de chacun d'eux. mais arrivé à fils de Dieu la connexion à mon ressenti s'est coupée. je ne sentais plus rien. je me suis demandé ce qui se passait, et alors une présence situé dans ma nuque à commencer à m'insulter. je me suis retourné vers elle et l'est traversé sans le vouloir pour me retrouver derrière moi, en vision face à une grande falaise noire truffé de loge grande comme un humain et translucide comme dans une ruche, ou comme dans la fabrique d'orque de Saroumane dans le Seigneur des anneaux, bref des trucs pas cool en gestation. je me suis demandé quoi faire et j'ai alors penser que mon intention était d'étudier la prière de Jésus, alors je l'ai dite à l'intention des trucs en gestation. alors un grand vent s'est levé et est venu desseché completement les loges en quelques secondes, les laissant complètement vides. un peu étonné, j'ai alors fait demi tout pour revenir sur mes pas, pour retomber sur la même présence insultante et ordurière dans mon cou. a nouveau je me suis demander quoi faire et a nouveau j'ai dit la prière de jésus a son intention en meme temps qu'a la mienne : ... prends pitié de NOUS pêcheur. alors j'ai vu cet entité se mettre a gesticuler, à sauter, à sortir de la loge ou elle était dans mon coup en gesticulant et en sautant pour s'éloigner et s'en aller et disparaitre. j'ai alors eut un sens très net de vide à l'endroit ou elle logeait and mon corps énergétique. Je n'avais pas rêvé. Ce truc là n'était pas une partie, ni une sous personnalité. C"était clairement un corps étranger. je n'avais aucun outil conceptuel pour le comprendre. Dans le Focusing tout n'était que partie de soi. alors je suis allé voir un prètre catholique mais spécialisé dans l'enseignement de la prière de Jésus (qui est une tradition othodoxe). il était très vieux, mais sympathique, généreux et bavard. il m'a raconté son histoire. comment il avait découvert la prière et l'avait partagé. a la fin je lui ai raconté ce qui m'était arrivé et je lui ai demandé si cela lui disait quelque chose et si il pouvait me conseiller. il m'a répondu que cela ne lui disait rien et qu'il ne pouvait pas m'aider. j'ai du chercher ailleurs mes réponses, mais  peu après j'ai lu dans les apophtègmes des pères du désert que le nom de Jésus brulait les démons. je ne croyais pas particulièrement aux démons, mais cela faisait énormément de sens pour décrire ce que j'avais vécu et dont j'avais été témoin. finalement plus tard j'ai découvert les travaux de la psychiatre Shakuntala Modi et de Wiliam Baldwin, des gens sérieux et connaissants qui savaient traiter ces situations avec bon sens et humanité .



les monastère cistércien en Espagne
un gros cochon en pause devant le signe du chemin. C'est absolument ouvert à tous et toute
un pélerin au coeur de coquille St Jacques

Je le croise à Guernica, la ville symbole de paix suite à son bombardement massacre pendant la guerre d'Espagne, immortalisé par Picasso. Le bombardement a été fait par les allemands, la Lutwaffe testant pour la première fois le bombardement tapis pour tous raser. un des premiers raids de bombardement sur une ville de civil.

Le petit pèlerin en fer, avec son aile d'ange et son coeur de St Jacques et son bâton en croix pourrait en être le témoin innocent, alliant sa force du fer, ses deux dimensions insaisissables,

à moins que son regard halluciné l'ai fait s'applatir suite à la sauvagerie et la folie humaine dépassant les mots.

ou bien encore il vient protégé par ses lunettes anti feux et sa cagoule de fer, plongeant comme un mineur sans fond pour venir chercher les âmes hébétées dans la fournaises et les ramener à bon port.

j'arrive à la nuit

L'aubergiste s'appelle Salbatzaille, ce qu veux dire sauveur en français, Savlador en espagnol. 

Il me parle de son travail vocationnel de tenir l'auberge depuis 5 ans. Elle est pleine de mars à octobre, TOUS les jours. Et c'est super demandant. il accueille des gens de toutes les nationalités. 15euros la nuit, 10euros le souper, 5euros le petit déjeuner. même prix toute l'année. J'ai le droit au souper, pantagruélique, ou j’engouffre la soupe, une énorme salade thon avocat, puis trois cotes de porcs pannées aux poivrons et 2 yaourts au dessert. un vrai délice après une grosse journée.

il ne met pas de règles strictes au coucher, comme souvent dans les auberges old school, comme à Deba dans l'auberge municipale ou il y avait un couvre feux à 22h30, mais intervient si cela déborde. Sa joie est de voir 10 nationalités attablées dans la joie et le partage d'un bon repas. il donne beaucoup mais reçoit beaucoup. il se dit comblé. Il nomme aussi être conscient que ses enfants en pâtissent. Il n'est présent pour eux comme il le voudrait. C'est le prix à payer. il en a trois. le plus jeune de 9 ans lui donne parfois un coup de main de bon coeur.

il vit avec sa conjointe et leurs trois enfant et sa mère. Une vie bien remplie s'il en est ! Bref un homme inspiré et inspirant, généreux de sa personne.

Beaucoup donner et beaucoup recevoir. C'est ce que je veux vivre ! Je l'ai vécu 17 ans au centre de crise à Laval. pendant longtemps je disais que je serai prêt à être payé pour faire ce travail. les gens en crise psychosociale, dans les moments de détresse intense, quand ils ont une vraie demande d'aide, il y a un échange très fort qui se produit et chacun des deux en profite. c'est vraiment un échange et les deux en ressortent nourris et grandis. Ce n'est pas moi l'expert intervenant qui vais aider toi la pauvre personne suicidaire. C'est une rencontre et un échange humain, une ouverture, un cadeau de partager ce que je vis au plus profond, et un cadeau de recevoir ce qui est donné avec toute l'attention et la présence. L'argent, le salaire, le prix est nécessaire mais secondaire. On est loin du boulot pour payer les factures ou de l'ambition pour s'élever socialement. On est dans la réalisation de soi. je vous la souhaite de tout coeur.

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