Valparaiso

Publiée le 14/04/2020
Ville portuaire et de street art

Jour 1

Terrassée par la grippe intestinale, je reste au lit aujourd’hui avec Loïc aux petits soins. Encore merci Marianne pour Netflix sans quoi la journée aurait été vachement longue. Le côté positif c’est que l’on se repose encore pour faire du jus pour la suite (mais on devient légèrement accro à la tablette...)

Jour 2

Aujourd’hui nous avons rendez vous avec Camilla de Valp’otop pour une visite de la ville en français, et ça tombe bien vu que je suis encore trop juste pour décrypter le chilien. A chaque pays il faut s'habituer à un nouvel accent, à de nouveaux mots spécifiques au pays...


Avant le tour, nous déjeunons sur la terrasse de l’hostel. Comme nous sommes dans un quartier étudiant c’est assez sympa. C’est la pause midi et on entend quelques uns manifester sur la place plus haut, ça n’a pas loupé les pacos sont arrivés avec leurs gros blindés. On a surtout vu le guanaco se défouler sur 3 lycéens qui passaient devant la terrasse. Une fille du groupe avait eu la bonne idée de jeter un caillou sur le véhicule de devant. Toujours aussi détendue l’ambiance...


A 15h nous voilà Plaza Soto Mayor pour le début de la visite. Sur cette place il y a un gros bâtiment bleu, c’est le quartier général de la marine chilienne dont les plans ont été 100% copiés sur ceux de l’hôtel de ville de Paris. En face un monument à la gloire de la marine gardés par des militaires pour éviter les dégradations. Depuis la dictature c’est un symbole négatif car ce corps de l’armée a été très actif en terme de répression.

Ensuite direction le port « de tourisme ». Camilla nous explique qu’en 2013, 80% des eaux territoriales du Chili ont été privatisées et réservées aux gros bateaux de pêche internationale. Pour s’en sortir, les petits pêcheurs se sont convertis en bateau « promène couillons » comme dirait le capitaine Pierrot (avec qui on a fait la Réunion -l’île Maurice à la voile). 


Un peu d’histoire de Valparaiso maintenant. Elle a été fondée peu de temps avant Santiago par un conquistador qui lui a donné le nom de son village natal. La ville était une étape incontournable pour les voyageurs qui venait de l’Europe vers les côtes Pacifiques et inversement. Elle grandi petit à petit jusqu’à devenir le port principal du Chili, et donc devenir très riche. Tout s’effondre avec la construction du canal de Panama, les navires ne font plus étape et la ville végète jusqu’à ce qu’elle soit reconnue par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité en 2003. Cette reconnaissance lui a amené plus de tourisme et donc lui a redonné un second souffle. Revers de la médaille oblige, les habitants n’ayant pas tous les moyens de rénover les maisons dans les normes, certains coins se gentrifient où se transforment en attrape-touristes.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Cerro Alegre, en prenant l’ascenseur El Peral. En chemin nous passons devant la caserne des pompier. Ici pas de pro, que des bénévoles qui dépendent des dons des chiliens (ils font aussi les calendriers et les bals) et des collègues partout dans le monde (ici ils ont un camion allemand et des tenues de feu de Marseille par exemple). Les chiliens les adorent, mais l’état ne les aide pas du tout ce qui a causé un scandale il y a quelques années. Sur un incendie des pompiers ont pris l’autoroute pour venir en renfort, à la barrière ils devaient payer mais ils ne voulaient pas attendre alors le premier camion a cassé la barrière et les autres ont suivi. Il a fallu deux ans de débat parlementaires pour leur donner l’autoroute gratuite!

Pas de feu en vue en haut du Cerro . Il tient son nom soit des marins français qui allaient y voir les filles de joie, soit du nom que lui aurait donné les premiers habitants... Juste à côté c’est le Cerro Concepción, le quartier des églises où les marins allaient se confesser après leur samedi soir au Cerro Alegre. 

Nous passons dans la promenade Yougoslave devant quelques belles demeures avec vue puis nous arrivons devant notre premier graph. 

Comment font les artistes pour faire les fresques? En théorie c’est illégal, sauf si l’on a l’accord du propriétaire du mur. A partir de là, soit le grapheur propose au proprio et les frais sont à sa charge mais le dessin est libre, soit c’est le propriétaire qui passe commande et paie la fresque. 


Notre deuxième fresque Camilla l’appelle le « Guernica chilien ». Anaïs a soupiré en entendant ce nom. Elle a encore râlé quelque chose comme « mes profs d’espagnols m’ont traumatisée tous les ans avec ce tableau, et c’est pas grâce a ça que je baragouine espagnol! ». Bonne nouvelle il n’y a que les personnages entremêlés en noir et blanc de commun avec l’œuvre de Picasso. L’artiste à présenté tout ce qu’il trouve mauvais dans le Chili. Les conquistadors, l’invasion des touristes, le système des retraites qui donne à 50% des  personnes âgées le tiers du smic chilien, la présidente au moment où il a peint (avec sa culotte à la main car beaucoup de privatisation se sont faites sous son mandat), les gens obnubilés par la société de consommation, l’Eglise, la culture et l’impérialisme américain... 

Avant de voir encore du street art, nous passons devant un ancien lavoir en escalier, que les enfants du quartier utilisent comme toboggan. On fait ensuite une pause pisco (alcool de raisin chilien ou péruvien, on ne sait pas c’est la guéguerre), notre premier. Il a le goût de la mauvaise cuite aux boissons pas chères du BDE. On en goûtera un bon plus tard.

C’est l’heure de rejoindre Cerro Concepcion, par des petits passages et des escaliers, un vrai labyrinthe. Tout est tellement biscornu que l’ont appelle certaines maisons les maisons mensonges. Avec la pente, d’un côté de la rue on en voit 4 étages et de l’autre seulement deux.

Camila nous emmène après sur la promenade Atkinson, le quartier de l’immigration anglaise. Elle nous montre l’architecture typique de l’époque et anti sismique! Les fondations reposent sur des piliers en bois, les murs sont montés en torchi. Ces matériaux laissent le sol bouger. Mais le torchi craint l’eau donc les constructeurs ont eu l’idée de récupérer la tôle du port pour faire les façades, et les pots de peintures qui restaient des bateaux pour protéger la tôle de la rouille. Et voilà comment on bâti un quartier carte postale!


La visite se termine devant la première église protestante sud américaine. Avec les anglais sont arrivés beaucoup d’allemands. Mais ils n’étaient pas autorisé de bâtir un lieu de culte autre que catholique. Alors à l’époque pour contourner la règle ils ont construit des centres de réunion. Puis ils ont eu le droit de construire un temple et ont érigé la plus grande église de la ville à ce moment là. Les catholiques un peu jaloux ont répliqué en construisant une église plus loin et surtout plus grande. Ça jouait à qui a la plus grosse en fait! Ironie du sort avec le développement de la ville on ne voit plus que le temple. 


C’est ici que s’achève le tour, nous remercions Camila et le petit groupe se disperse. Nous nous filons vers un bar qu’elle nous a recommandé pour la vue, afin de goûter un vrai pisco sour ! Et il était bon...

Jour 3

Ce matin nous partons au port de pêcheur de la Caleta. Pour cela on joue a « devine quel bus il faut prendre » puisque les arrêts et les horaires de bus ça n’existe pas ici. Les chiliens veulent tester notre couple!!!

Bref on a failli s’embrouiller, mais on arrive au bon port. A présent c’est notre nez qui est mis à l’épreuve! Sur place les pêcheurs écaillent et étêtent les poissons, sans les vider... enfin pour ceux que l’on a pu voir. Les déchets de poissons sont alors mis de cotés et balancés à la mer pour le plus grand plaisir des mouettes, pélicans et des lions de mer se battent pour attraper tous les morceaux. C’était le but de la visite revoir un peu de faune marine on n’est pas déçus! Dans la mer les otaries sont les plus rapides. Sur la plage, dur de départager les pélicans qui ont l’avantage de la taille des mouettes qui sont bien plus vicieuses.

On fait un petit passage à l’unique plage de Santiago, juste à côté du marché à poisson. Nous sommes toujours dans les odeurs de poissons et j’ai toujours la nausée de mon épisode de mal de bide donc direction la ville. 

Cette fois ci on demande à un papa chilien quel bus on doit prendre, ça marche vachement mieux. En ville ça pue aussi, cette fois c’est parfum fruit pourri des marchands ambulants et pisse de chien. 

Comme je n’aurais pas faim tout de suite, direction le même cerro que la veille mais par d’autres rues pour la chasse au Guzu, si il y en a! Pas d’ascenseur de tricheur cette fois, mais cerro Alegre ça se mérite on s’est presque crus en randonnée. Nous avons pu pendre d’autres graphes, enfin quand les instapoufs n’étaient pas devant...

Pour le déjeuner/almuerzo, on s’installe au resto recommandé par la serveuse de bocanariz. En entrée nous avons mangé un ceviche, en plat une bouillabaisse chilienne et un thon albacore à la plancha. La carte était intraduisible pour nous car c’était que des fruits de mer et poissons locaux, heureusement la serveuse nous a aidée sinon on aurait fini avec un plat d’algues! Pourquoi pas mais un autre jour je ne tiens pas à continuer de courir aux toilettes. 

En guise de ballade digestive, nous remontons encore un peu la colline pour longer l’avenue alemania et changer de quartier tout en voyant la ville et un maximum de fresque en street art. Tout est à flan de colline c’est impressionnant. Même les ravines sont habitées, même si ce sont pas les quartiers les plus chics. On se demande vraiment comment tout tient en cas de séisme. 

Nous faisons un premier arrêt au centre culturel carcel. Comme son nom l’indique c’est une ancienne prison réaménagée. Ce qui est moche c’est que c’est le seul espace vert de la ville... plus ça va plus on se demande avec Loïc comment font les gens pour vivre à l’année car nous saturons déjà.

Le deuxième arrêt se fait chez notre pote Pablo, enfin dans le parc de la maison la Sebastiana de Pablo Neruda. Il avait une belle vue le bougre. 

Ensuite nous descendons jusqu’au pâté de maison appelé le musée à ciel ouvert, réputé pour sa quantité de graphes.

Et là c’est la déception, déjà sur alemania on n’a pas vu grand chose, ici ça se limite a un escalier... donc on décide de rentrer en se disant que Valpo c’est surcoté. Les coins que l’on a vu avec la visite étaient les plus beaux, en se perdant dans les autres quartiers nous n’avons rien vu de plus. A la limite, il y a plus de street art au m2 à voir à la saline les bains à la réunion! 

C’est vrai que l’on est pas des citadins dans l’âme, mais nous avons notre dose de ville et de tours moches à perte de vue (sans parler du parfum pollution-pipi de chien errant). Heureusement demain nous mettons les voiles en direction du nord, et de la campagne!

Jour 4

Départ pour La Serena non loin de la vallée d’Elqui notre objectif!

Sur la route on passe des canyons et des collines sableuse le long de la mer. Ça donne un petit air californien au Chili. Et puis en s’enfonçant dans les terres c’était toujours aussi sec mais avec de la monoculture intensive, beurk!

En arrivant on découvre que ce n’est pas une petite ville, mais juste une plus petite. Loupé pour les envies de se mettre au vert! Cependant si on sort des quartiers de bord de mer type Marbella, il y a un mignon centre historique avec des bâtiments de style néo colonial. Nous avons eu le temps de faire un petit tour dans le marché avec sa court intérieure et ses alcoves.

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