Ushuaia

Publiée le 08/03/2020
Un séjour au bout du monde!

Jour 1

Pour commencer on se fait notre traditionnelle journée d’organisation de l’étape. En fin d’après midi, on se décide à sortir pendant une éclaircie. Direction le bord de mer pour se balader. Arrivés au niveau du port, nous ne résistons pas à prendre la fameuse photo du panneau « ville du bout du monde ». Tant que l’on est dans le coin, direction l’office du tourisme pour prendre des renseignements (surtout sur la météo car on commence à prendre peur!). Au final nous repartons avec un nouveau tampon sur le passeport! ?

Et comme nous sommes bientôt le 28.... j’emmène Anaïs au restaurant pour son anniversaire. Le guide nous recommandait pour le Kalma qui travaille les produits locaux, terre et mer, dont le chef aime venir parler avec les clients. Une sacrée expérience de 9 plats ! ?

Jour 2

Aujourd’hui c’est mon anniversaire et je vais fêter ça tout en haut du Parque Nacional Tierra de Fuegos ! Direction le Cerro Guanaco pour avoir une vue  à 360° sur les montagnes et les fjords. Il y a plusieurs itinéraires au bords de l’eau, mais quitte à venir une seule fois, autant avoir la vue d’ensemble. Nous retrouvons Sébastien et Valentin avec qui on était partis à la péninsule Valdes. 

Depuis que l’on est arrivés à Ushuaia on a un vrai temps de Bretagne! Pluie éclaircies, de nouveau pluie... il en faudra plus pour nous décourager à parcourir les 12km et 900m de D+ aller retour. Au début ça grimpe dans la forêt, avec des marches en pierres. Et puis la forêt se termine et nous arrivons dans la bouillasse. On a entendu des gens à l’auberge dire qu’ils s’étaient enfoncés jusqu’aux genoux... c’est parti pour le numéro d’équilibriste! Nous avons appris plus tard qu’il avait plu 10 jours non stop avant notre arrivée, on comprend mieux l’état des chemins.


Ensuite nous débouchons sur la tourbière. On est censé marcher dedans penards?! Ma  Maman m’a dit qu’il valait mieux savoir ou mettre les pieds... Ça passe finalement sans problème et nous arrivons sur la dernière partie d sentier la montée dans le pierrier jusqu’au sommet. 

Nous ne savons pas pourquoi, mais ici le sentier qui serpente dans la côte, ça ne se fait pas, c’est « dret dans le pentu » comme on dit en Haute Savoie. Tout droit dans la pente ça creuse alors on sort le casse croûte au sommet. Malheureusement le plafond est de plus en plus gris et bas. Le temps de finir de manger et on ne voit plus rien au sommet. Pire, il neige et il fait super froid! 

Même si ça chauffe les cuisses nous faisons vite la descente, le chocolat chocolat chaud nous attend.

Jour 3

Aujourd’hui c’est pancake au petit déjeuner, que Francisco nous prépare tous les jours. On y fait la connaissance de Justin et Clément, des jumeaux belges partis pour remonter à vélo jusqu’en Équateur. La veille on a rencontré Pierre, breton et fier de l’être ?Le courant passe tout de suite donc on part tous ensemble en randonnée. 

Direction la Laguna de los Tempanos, à quelques encablures de la ville. Pour y aller nous prenons le colectivo de Miguel, un pote de Francisco qui est très énervé ce matin. On lui a fait attendre les belges 5 minutes du coup on  a peur qu’il nous prenne pas au retour tellement il était fumasse. Mais en les attendant on rencontre Myrthe, qui vient de Hollande. Et une personne de plus pour la rando!


Celle ci commence par une petite vallée toute mignonne très verte et remplie de boutons d’or. Là on retrouve Aurélien et Émeline, un couple que Pierre a rencontré la veille. Décidément on dirait la chanson des animaux des Fatals Picard! ?

Bref toute la petite troupe repart en direction de la laguna... et arrive au niveau des tourbières! C’est verdoyant car le sol est gorgé d’eau. Certaines plantes sont même de véritables éponges, quand on marche ça fait floc-floc. Il y a des passages tellement boueux qu’il faut marcher sur les branches laissées la, ou contourner les « sables mouvants végétaux » (on a testé jusqu’aux chevilles ça nous as suffit!). 

Tout ça m’a rappelé la version BD des « livres dont vous êtes le héros », où il faut guider le personnages au travers des marécages sans tomber ni marcher sur les crocodiles! ( oui je régresse mais c’est tellement bon!)

Comme dit Myrthe, cette vallée est féerique. Après un petit pont tout mignon sur un ruisseau qui vient des glaciers, nous attaquons la montée. Il y a toujours des passages délicats dans la boue, et d’un coup nous sortons de la forêt et débouchons sur une combe assez alpine. Le long du torrent on a l’impression de passer dans une pâtisserie à cause de petites fleurs qui sentent un mélange d’amande et de vanille.

Ensuite un dernier coup de cul comme on dit dans le jargon et nous y voilà! Le lac turquoise et le glacier, le paysage carte postale! 

Après la pause casse croûte,  on a décidé de jouer les casse cou. Nous somme parti faire le tour du lac et aller voir le glacier de plus près.  Loïc a goûter l’eau du glacier pendant que d’autres petits foufous dont on taira le nom sont montés sur le glacier en dépit des crevasses traîtres.

A la fin de la randonnée, comme on n’avait perdu personne dans le glacier ou la boue nous avons décidé de se faire un bon goûter au salon de thé en dessous de l’auberge. Chez Ana y Juana il paraît que « Lo que dice Ana de Juana, dice más de Ana que de Juana ». J’ai mis un moment à comprendre...^^

Il faut bien ça pour récupérer des 13km et 580 de dénivelé.


Le soir on avait promis aux belges de se faire un apéro histoire de voir si la bière de Patagonie était bonne. Elle est bonne, et surtout fait passer le temps plus vite. On  avait juré de se coucher tôt, puis les gars ont sorti leur carte du Chili grande comme la table. On a discuté, et discuté... et paf minuit! C’est toujours comme ça quand on est avec des gens fantastiques. 

Jour 4

Cela fait plusieurs jours que je m’émerveille de voir des montagnes au bord de la mer. Donc on a décidé de voir un peu la côte. On nous a recommandé la balade du dimanche des fueguinos, habitants de la terre de feu. Pour cela il faut aller a l’autre bout de la ville, marcher sur le sentier côtier jusqu’à l’estancia abandonnée du nom de Túnel. Sur le chemin, il y a plusieurs point de vue sur le fameux canal de Beagle.


Aujourd’hui il fait beau, enfin avec des nuages mais comme il n’y a ni pluie ni neige, on dit qu’il fait beau. Par contre un vent!!! On comprend pourquoi les arbres endémiques et emblématiques de la Terre de feu sont tout penchés

Ça ne dérange pas un troupeau de vache que l’on croise sur le chemin. Comment veux tu être dépaysé ! 

Au retour, on décide de faire du stop plutôt que galerer avec le bus. Bonne idée car on tombe sur une habitante d’Ushuaia avec qui on papote. Elle nous décrit l’hiver comme le paradis du ski de randonnée. N’importe quelle montagne est skiable, à 20 minutes de route. En plus le soleil se lève à 10h et se couche à 16h donc pas besoin de se lever aux aurores pour des sorties ultra longues. Alors que l’été il pleut tous les jours. C’est tentant!


Comme il est encore tôt, on en profite pour aller en centre ville. Dans un sens ça ressemble à Chamonix. De la rue principale on voit les montagnes, les maisons ont une architecture typique... et il y a de tout et n’importe quoi comme magasin! Par contre la ville est à flan de montagne, si tu dois remonter ça grimpe fort. 

Quand je dis tout et n’importe quoi, il y a même un Hardrock Café. On y a fait un petit tour pour l’exposition. Chaque café présente des pièces, achetées lors des ventes caritatives, et qui tournent régulièrement. On a pu voir des guitares de U2, de Metallica, une veste de Prince .... et le micro short de Katy Perry. Beaucoup moins Rock n’roll!

Jour 5

Tous les copains sont partis, demain nous aussi... alors pour finir et dire au revoir à Ushuaia nous partons pour le Cerro del Medio. Au début de la randonnée, on entend deux chiens aboyer et venir sur nous. Grosse peur pour Anaïs, mais à deux mètres de nous ils se mettent à remuer la queue. Le berger allemand nous amène un bâton et là, de manière un peu réflexe, on lui lance. C’est parti on s’est fait des nouveaux amis pour la rando! 

Ils nous ont suivi tout du long, même si on croisait du monde. Il a fallu un peu se fâcher car ils ont une passion pour les bâtons, et il allaient prendre ceux peints qui marquent le chemin. Aussi, comme tout bon toutou argentin ils ont voulu de notre pic nique... 

Mais il sont allés avec nous jusqu’au sommet même si c’était encore une fois très venteux, qu’ils n’était pas à l’aise et qu’il avait fallu passer un pierrier.

Je ne sais pas si ils ont apprécié la vue, nous oui. Un peu de ville, un peu de montagne et un peu de fjords. Encore une belle carte postale. 

En redescendant on avait presque oublié que c’était pas nos toutous. On leur a fait une dernière caresse et un puis un peu avant leur maison ils nous ont faussé compagnie après 14km et  950m de dénivelé.


Pour finir en beauté, nous demandons à notre hôte colombien où il y a un bon restaurant de poisson. Il nous envoie vers Tía Elvira, où il y a du crabe araignée au menu! Au final on a mangé une cassolette de crabe/centolla, un peu comme une recette de grand mère, et tellement délicieuse!

Jour 6

Jour 6: 

Ce jour là les Israéliens, c’est à dire la moitié de l’hostel, prennent comme nous le bus pour partir. On a été surpris pour des gens qui viennent de se taper 3 ans de service militaire pour les hommes, 2 pour les femmes, ils ne font pas vite leurs paquetage^^ 

D’ailleurs à vivre avec eux quelques jours on a appris deux-trois choses sur leur pays et leurs traditions. Le fameux service militaire est obligatoire, entre la terminale et les études supérieures. Pendant ce temps ils sont payés ce qui leur permet de voyager avant de reprendre des études. L’Argentine est devenue la destination n°1 pour ces jeunes. On a pu voir leur point de vue sur les colonies. Pour eux ça fait partie du pays mais c’est dangereux d’y aller. Dans le pays il y a des gens très religieux, d’autres beaucoup moins zélés. On a vécu le fameux shabat, un peu à la sauce Rabbi Jacob car on n’a pas compris ce qui ce passait au début. Il y a eu une grande effervescence dans la cuisine avant le coucher du soleil, parce que après il ne faut plus toucher les appareils. C’est aussi l’occasion de se faire une bonne bouffe avec la famille et les amis. Leurs vendredis soir sont nos dimanches midi en quelque sorte.


Bref nous voilà partis pour une petite incursion au Chili, à Puerto Natales qui est le point de départ pour le parc Torres del Paine et le treck W. On a la journée dans le bus car on a une frontière à passer, un ferry, une correspondance et on arrive en théorie à 1h du matin...


La frontière te fais regretter l’espace Shengen! Côté argentin, les agents de la douane chargés de tamponner ne sont pas commodes. Côté chilien, tu dois passer toutes tes affaires aux rayons x au cas où tu sois un gros délinquant et que tu oses ramener des fruits ou du fromage! Et oui les chiliens ont une mentalité insulaire car ils sont isolés par la cordillère des Andes d’un côté, l’océan de l’autre. Il n’y a pas de maladies du bétails ou des cultures donc le ministère de l’agriculture ne rigole pas aux douanes.

Entre les deux postes de contrôle, il y a un no man’s land où la route devient une piste. Et ça dure assez longtemps. L’Europe c’est quand même beaucoup plus décontracté !


Le temps du ferry on prend l’air marin, tranquille. Être de jour sur un long trajet ça nous change. Et pour l’instant c’est plutôt sympa à voir. 

Arrivée à Punta Arenas on a juste le temps d’aller chercher à manger, et Loïc de se prendre un café. Seulement ici un grand café c’est une pinte! 

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