El Chaltèn

Publiée le 08/03/2020
La capitale argentine de l’alpinisme

Jour 1

Partis en début d’après midi d’El Calafate, nous arrivons pour le goûter à El Chaltén, au nord cette fois du Parque Nacional los Glaciares. Cette petite ville est un cul de sac au pied du Cerro Fitz Roy, ou Sommet sacré du Chaltén pour les indiens. De là partent des voies d’alpinisme, escalade et des randonnées à gogo. C’est pour ça que la ville est remplie d’auberges de jeunesse et de grimpeurs.


A l’arrivée tout le monde doit descendre pour le briefing des gardiens du parc naturel. Ils ont de mauvaises nouvelles à nous annoncer. En plus des habituelles consignes (ne pas faire de feu, ramener ses déchet, ce qui est normal) ils nous font le point météo. Demain il fait beau jusqu’en fin d’après midi, et ensuite il neige ou il pleut tous les jours.... ouille! Fini les rêves de treck sur deux-trois jours. 


Le temps de poser les sacs à l’auberge, on se motive avec Thierry et Florian, que l’on arrête pas de croiser depuis Puerto Natales, pour aller faire les petites balades à point de vue au dessus de la ville. 

On arrête pas de rencontrer d’autres français, Thierry qui a voyagé partout, a un théorème pour expliquer le phénomène. Partout où tu peux randonner, tu es sûr de croiser 40% de français, l’appel de la nature et/ou de l’activité gratuite? On ne saura pas ^^


Le Fitz Roy quand à lui reste timide, même si il se découvre au fur et à mesure de la balade. Comme le Puy de Dôme parfois, il garde son chapeau. 

Comment veux tu être dépaysé, à la redescente il y avait des vaches!

Jour 2

On se lève à 6 heures pour en théorie avoir le plus beau temps de la journée sur la randonnée de la Laguna de los tres, point de vue au plus près du Fitz Roy sans faire d’alpinisme. Nous somme récompensés par les lumières rouges du levant, ce qui rappelle pas mal Torres del Paine.

Dès les premiers mètres du sentier, le vent assez fort a décidé de nous accompagner et ramener des nuages. Apparement le Fitz Roy arrête toutes les précipitations comme c’est le plus haut sommet aux alentours. Du coup pour la vue c’est un peu loupé...

Mais bon, l’espoir fait monter les 10km aller jusqu’au lac, avec 800m de D+ dont 400m rien que dans le dernier kilomètre. Le temps de prendre quelques photos et c’est complètement bouché. Là haut le vent souffle tellement fort que l’on pense finir à quatre pattes.

On guette l’accalmie en mangeant à l’abris d’un gros rocher, pour aller voir la deuxième laguna en contre bas. Comme le point de vue est à flan de falaise, et le vent dans le sens où l’on pourrait faire du base jumping sans le vouloir, on préfère rester prudent. 

Finalement, nous avons pu aller à la deuxième laguna et nous redescendons directement car il fait un vent à ne pas laisser un petit patagonien sans lestage, et la saucée n’est pas loin. 

Le soir, après une bonne sieste réparatrice nous retrouvons les copains d’Ushuiaia à leur camping. C’est l’occasions de leur faire un bisous au cas où il ne reviendraient pas de leur treck, vu qu’ils n’ont pas vérifié la météo....??‍♀️

Jour 3

Aujourd’hui direction la Laguna Torre au pied du Cerro Torre, la deuxième plus belle randonnée du coin d’après la carte du parc.

Au début du sentier, il y a un gros lièvre de Patagonie qui passe. C’est l’heure de la bouffe et ce n’est pas les randonneurs qui vont à deux à l’heure qui vont l’impressionner. Mais toujours pas de heumul en vu, petit cerf andin et endémique. En même temps même si le matin est un bon moment pour l’observer, il est en voie de disparition donc on a moins de chance de le rencontrer. 


Cette fois le profil de la rando c’est 11km et 200m de D+ aller. Donc nous remontons assez vite la vallée jusqu’au lac. On dirait un lac de barrage fait par l’homme, en même temps c’est impossible d’amener un tractopelle là-bas. C’est sûrement des éboulements successifs des pierriers et le recul du glacier qui ont construit cette digue.

Comme d’habitude il y a un zef de folie dans les montagnes. Ce qui n’a pas empêché Loïc de goûter les glaçons transparents qui viennent du glacier.

On poursuit en montant jusqu’au Mirador Maestri pour observer un peu mieux le glacier et le Cerro Torre. Mais bon, les nuages ont l’air de coller aux montagnes ces jours ci. 

Le retour est un peu longuet mais il ne faut pas que l’on traîne on doit prendre nos tickets et le bus pour Perito Moreno la ville. Comme il fait plus que moche à El Chaltén à partir de demain, nous avons décidé de mettre le cap sur les peintures rupestres de la Cuevas de los manos. 

Au final on reste un jour de plus! Avec la météo les autres voyageurs ont pris d’assaut les bus. On aurait dû anticiper!

Mais bon on ne se laisse pas abattre, direction une petite parilla du coin pour dire au revoir au duo de choc Thierry et Florian, autour d’un bon steak cuit à la braise.

Jour 4

Vu qu’il doit faire moche, on s’autorise la grasse matinée jusqu’à 9h30. Un record depuis le début du voyage, et un exploit avec ceux qui ne savent pas vivre en communauté. Hé toi qui met de l’eau partout sans sécher après ta douche, et qui fait 40 aller retour petit dej-dortoirs en faisant claquer tes savates alors que tout le dortoir dort encore. Toi on te déteste!


La journée réserve d’autres surprises... 

1) Il fait beau 

2) Si on prend le bus ce soir, nous n’avons pas de correspondance pour Bariloche notre prochaine étape. 

Première boulette d’organisation du voyage! 

Si on reste coincés à Perito Moreno, on risque aussi de louper notre avion pour l’Ile de Pacques...


Au final on a réussi à changer de billets et de plans. Nous allons directement à Bariloche pour une courte étape et ensuite direction Santiago de Chile.

Tant pis pour les peintures rupestres et les lacs de Bariloche, le temps va manquer pendant tout le voyage et nous devons faire des choix...

Mais nous n’avons pas perdus les sous mis dans le bus ni dans l’avion pour l’île de pacque et il y a de la place à l’auberge donc on ne dort pas dehors ce soir!

La journée passer à se réorganiser est un peu longue mais nous permet de raterrir sur nos pattes.

Pour fêter ça, on se fait des crêpes vu que l’on a raté la chandeleur ?

En plus les copains sont revenus pas trop mouillés de leur treck, il n’ont pas eu beaucoup de vue comme nous. On va se manger un bout en ville pour l’occasion.

Jour 5

Encore une petit grasse mat parce que ça fait trop du bien! On prend le temps de déjeuner toutes nos crêpes en papotant avec Marion, une dromoise qui voyage seule, avant de refaire un peu d’organisation. On ne se fera plus piéger, tout est calé avant le départ pour Rapa Nui (autre nom de l’île de pâques)!


Dans l’après midi on Balade au Salto Chorillo, une jolie petite cascade qui doit servir de balade du dimanche aux gens du coin vu le monde.

Sur le chemin du retour, on croise les spots de bloc. Rien à voir avec la salle d’escalade ici les prises c’est des toutes petites réglettes ou failles.

De quoi nous donner des envie de grimpe pour le lendemain! 

En attendant, on satisfait notre envie de glace, calafate et dulce de leche! 

Et le soir, on se fait encore un apéro en ville avec les jumeaux et Pierre. On commence à prendre de mauvaises habitudes ici avec leurs mauvais temps et happy hours.

Jour 6

Il fait un vent de fou il y a des nuages partout, le jour le plus moche du séjour! Les magasins qui louent le matériel d’escalade nous indiquent un secteur abrité mais il ne savent pas si il y a des voies dans notre niveau. Bref on n’a pas envie de voler au bout de la corde ni d’essayer le 7A pour rester coincés dans la voie... ou randonner dans le brouillard.


C’est la loose... En même temps Loïc regarde les sites internet qui parlent d’escalade à El Chalten « tu peux grimper un jour et attendre une semaine à boire des bières que les conditions soient favorables, ne serait-ce que pour la rando ». Au moins, on n’est pas les seuls en rade.


D’un côté j’ai des mails de l’URSSAF, du blog à écrire et une série à finir... de quoi s’occuper jusqu’au départ à 21heures.


Vu que l’on ne se revoit pas avant Quito en Equateur, on fait un dernier apéro avec nos copains d’Ushuaia ! Comme à la Réunion, on rencontre de belles personnes avec qui on aurait aimé passer plus de temps... 

Ça fait tout drôle de se dire au revoir. Les jumeaux remontent la Caretera Australe (la route 66 des vélos) et remontent jusqu’à Quito, et Pierre passe plus tôt au Chili. Nos routes se séparent, à bientôt j’espère, et bon vent les copains!!!

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