Ah le stop, ses joies, ses peines, ses leçons ! Ah et il y a aussi le voyage, et bien figurez vous qu'on a quand même dégoté de jolies pépites malgré que le guide du routard nous prédisait de l'ennui ! On vous raconte ..
Forcément, imaginez le tableau; on arrive de Malaisie, le pays où il te suffit juste de dire bonjour à une voiture pour qu'elle s'arrête et t'emmène à 100 km d'ici (et on exagère à peine). Alors en partant à 10:00 de notre auberge de jeunesse en plein centre Krabi avec comme seules armes d'attaque nos pouces intrépides et nos sourires impeccables, on était loin de s'imaginer que cette journée allait si difficile.
Après 1 heure de marche sous un soleil de plomb et aucune voiture d'arrêtée, nos sourires ont légèrement commencés à se crisper. Un premier bilan de la situation s'impose: quelque chose ne va pas.
Nous nous arrêtons donc dans le premier magasin du coin et engageons la converstion en langage des signes avec la gérante (et oui l'anglais aussi c'est terminé). Après une dizaine de minutes de quiproquo et pas mal d'incompréhensions nous ressortons tant bien que mal avec un panneau sur lequel est inscrite en thaï notre destination.
_"C'est bon, on est sortis d'affaire".
Nous repartons donc renguallardis. Cependant les minutes se remettent à défiler et nous recommençons à déchanter.. Une mobylette s'arrête...
Légèrement désespèrės, et tellement heureux de notre premier succès nous montons (nous= Clément, Malo, le chauffeur et nos deux enormes sacs.. oui oui !) sur ce proche parent du solex après un bref échange avec le conducteur. Mais qu'espėrions nous? Qu'il nous dépose à notre destination à 180km ? Bonne question...
5 minutes plus tard nous voilà à la gare routière...
Prêts à en découdre avec le mauvais sort nous ne lâchons rien. Nouvelle tentative de panneau avec une ville intermédiaire qui se situe juste avant l'embranchement menant à notre destination. Et là tout à coup, ça mord à l'hameçon!
Nous embarquons dans un pick up et fermons rapidement les yeux. Cheveux dans le vent, sourire aux lèvres, le parfum de la réussite nous enivre..
Et puis nous allumons notre GPS. L'embranchement vers notre destination est passé... la galère continue.
Une pause repas s'impose. Il est 14:00 nous avons fait 40 km et le soleil se couche à 18:00.
Ça sent le roussi.
Des nouilles chinoises avalées en deux deux, nous prenons la route avec un couple de femme jusqu'au village d'après (15 km de plus). Et, l'attente recommence..
Après de longues minutes un homme (semble t'il désespéré par notre manque de réussite) nous propose de nous avancer sous les rires des vendeuses du "food tuktuk" qui nous reluquaient depuis le début. Il n'y a qu'une place à l'intérieur et Malo est moins causante à ce moment là, elle se retrouve donc à l'arrière, dehors.. mauvaise idée.
La pluie arrive soudainement et s'intensifie très vite. A l'arrière, Malo se recroqueville encore et encore à l'intérieur de sa cap. Il est temps d'arrêter le massacre.
A notre demande notre chauffeur s'arrête et nous nous retrouvons au milieu de nulle part devant une petite échoppe. Nous nous mettons à l'abri et attendons que la pluie cesse et avec elle cette malchance récalcitrante qui nous colle aux basques depuis le matin.
C'est alors que l'éclaircie arrive et nous apporte comme par magie une petite dame parfaitement bilingue qui nous pousse juste qu'au centre ville de Surat Thani, NOTRE DESTINATION!!!
Globalement la suite de notre trajet en stop jusqu'à Bangkok fut un véritable jeu d'enfant. Même cette journée où des pluies diluviennes nous avaient conduites dans cette aire d'autoroute à attendre les beaux jours, en compagnie d'un chien lui aussi trempé jusqu'à l'os, s'est terminée par 350 km de stop en tout juste 6 heures.
Les thaïlandais, bien que ne parlant pas un mot d'anglais pour la plupart, font preuve de beaucoup d'imagination pour communiquer. Les conversations téléphoniques avec leurs amis anglophones, les photos ou encore les mimes vont bon train. De surprises en surprises nous savourons tout ces moments insolites et échangeons parfois quelques cadeaux.
Côté visites, il est de notre devoir de vous avouer que les principales villes entre Krabi et Bangkok ne sont pas d'un intérêt premier. Cependant, au gré des rencontres et des discussions nous nous sommes autorisés quelques courts séjours dans certain endroits. La ville de Prachuap Kiri khan (à répéter 10 fois d'affilée le plus vite possible) notamment, et son magnifique parc national où séjournent secrètement d'immenses grottes mystiques aux plafonds troués par les rayons du soleil. La plus réputée de la région, celle de Phraya Nakhon est habitée par un petit monument, en l'honneur du roi Rama V, qui semble littéralement tombé du ciel au milieu de cette endroit magique.
Et si on se faisait une petite folie et qu'on se detournait de notre chemin ?
Étant en avance sur nos plans nous nous sommes même permis un détour vers Katchanaburi (ville abritant le fameux pont de la riviere Kwai) puis vers Sanghklaburi. Cette dernière est une toute petite bourgade perdue dans les montagnes à 10 km de la frontière Birmane. Son emplacement en a fait la terre d'accueil de différentes ethnies Birmanes et Thaïlandaises. L'influence culturelle Birmane y est omniprésente et s'en ressent jusque dans les habits, les temples et même la nourriture. La partie "urbanisée" de cette petite cité est reliée à un village Môn par un pont de 400 m en bois entièrement construit à la main. Une fois le "pont à selfie" passé nous avons découvert un village authentique rempli de petites maisons en bambous où se déroule en toute simplicité des scènes de la vie quotidienne, la vie réelle. Pas celle de ces "villages exhibition" montés de toute pièces par les entreprises touristiques locales.
Poussant la decouverte jusqu'au bout, nous nous sommes même imposés un réveil à 5:45 afin de voir la procession des moines Môn récupérant les offrandes des fidèles (le dimanche matin, surtout des touristes thaïlandais). De quoi remplir un camion entier de cadeaux de toutes sortes.
Aujourd'hui ces deux jours de verdure et de découvertes locales touchent à leur fin. Contraste saisissant, nous partons en direction de Bangkok. Mais cette fois ci en bus car on est attendus. Alors on range nos pouces et on dit bonjour au bus climatisé et à ses 8 heures d'ennui !
