Avant de partir nous sommes allés au cimetière sur les tombes des aïeuls de Barbara, les membres de la famille Lech. Ses racines sont là, incontestablement. Les tombes sont entretenues et fleuries, des bougies y sont régulièrement allumées.
Nous sommes ensuite parties visiter un monastère avec Michal: klasztor misjonarzy oblatów mariy niepokalanej (monastère des missionnaires oblats de l'immaculée conception). Je découvre donc ce qu'est un missionnaire oblat: un oblat ou une oblate est un laïc qui vit dans un monastère catholique, en partage la vie spirituelle, et en observe les règles mais, contrairement aux moines et moniales, il ne prononce pas de vœux ni ne renonce au costume laïque. Un laïc peut souhaiter faire don de ses biens matériels au monastère avant d'y devenir oblat, Le mot français « oblat » vient du latin oblatus « offert », qui a donné oblatio « don ».
Le monastère est situé au sommet d'une petite montagne au sein du parc national de Swietokrysky. Le parc est situé sur une étendue de collines qui traversent sur 70 km le plateau de la Petite Pologne. Ces collines sont érodées car elles datent de plus de 300 millions d' années. On y trouve des forêts de sapins et de hêtres magnifiques laissant une sensation de mystère. Ces montagnes douces annoncent les Beskidy (Beskides) plus au sud.
L'abbaye de Swiety Krzyz ( Abbaye de la Sainte-Croix) est rattachée au monastère. La légende dit qu'un morceau de la croix du Christ serait dans cette abbaye.
Au passage j'en profite pour dire que, d'après Jacob, 12 ans, un des petits fils doué d'une érudition incroyable, le polonais est dans le top 10 des langues les plus difficiles à apprendre. Je laisse donc tomber.
La construction du monastère aurait commencé au début du XIIème siècle. L'église actuelle date de la fin du XVIIIème siècle. Nous sommes entrés dans la crypte ou repose un corps momifié d'un notable de la région.
En 1919 les russes ont transformé ce monastère en prison après avoir supprimé l'ordre bénédictin. Puis l'Allemagne nazie à pris le relai après une brève période de renouveau religieux. Les moines ont été déportés à Auschwitz et des prisonniers soviétiques ont été tués et enterrés dans un charnier sur place. Après la guerre l'abbaye à retrouvé peu a peu son rôle premier.
Je précise que lorsque nous sommes arrivés au monastère il faisait 12° mais j'ajoute que la brume rajoutait à cet endroit beaucoup de charme. Donc tant pis pour les 12°.
A l'aller et au retour Michal nous a expliqué que cette région est très industrialisée depuis bien avant la seconde guerre mondiale, des usines fabriquent des camions dont certains sont destinés à l'armée. Il s'y trouve également des hauts fourneaux. Et c'est aussi une terre de résistance, c'est ici, dans cette partie de la Pologne, qu'elle a été la plus active pendant la 2ème guerre mondiale. Le grand-père de Michal était résistant. Il a écrit un journal commencé avant la guerre qui est chez les parents de Michal.
Quand nous sommes rentrés un délicieux repas nous attendait et le moment du départ est arrivé. Quitter cette famille si chaleureuse à été très émouvant. Mais la promesse est faite pour nous de revenir et pour eux de nous rendre visite en France. Nous allons devoir acheter une valise pour pouvoir ramener en France tous les kilos de cadeaux que nous avons reçus.
Je crois que nous emportons avec nous toutes les spécialités culinaires de la Pologne!
Voilà nous sommes parties le cœur triste mais avec le sentiment d'avoir resserré des liens centenaires.
Maman, Barbara et moi avons pris la destination de Kazimierz Dolny a 1h30 de route de Mirzec, à l'est, légèrement vers le nord. Nous avons traversé pendant de longs km une région agricole productrice de fruits: framboises, pommes mais également houblon.
Nous sommes arrivées en fin d'après-midi et avons fait une jolie balade à travers ce village à l'architecture renaissance. Aujourd'hui il attire beaucoup d'artistes.
La vistule est à proximité et Kazimierz Dolny était une cité de marchands. Elle a été fondée au XIVe siècle par le roi Kazimierz Wielki. Elle a connu la prospérité au XVIème et XVIIème siècle avant qu'une épidémie de choléra décime la population en 1708. La situation s'est aggravée ensuite car le lit de la vistule s'est déplacé vers l'ouest. Kazimierz Dolny a alors perdu son rôle de port fluvial.
Le saint patron des voyageurs et des marchands apparaissent sur la façade. Le premier pour Krystof, le second pour Mikolaj Przybyla. Cette maison a été construite en 1615.
Nous sommes montées vers le château qui surplombe la ville. Trop tard pour pouvoir le visiter mais assez tôt pour profiter de la belle vue sur la Vistule. La château a été construit en 1341 en réponse aux invasions tartares. Agrandi et embelli au XVIème siècle, il est aujourd'hui partiellement détruit.
Arrivées là nous avons continué la ballade vers Les Troix Croix que nous apercevions du village.
Ces trois croix ont été construites au sommet d'une colline qui surplombe Kazimierz Dolne en 1708 pour rendre hommage à la population décimée par une épidémie de choléra (ou de peste... ça dépend du guide touristique).
Avant de quitter Kazimierz Dolny le lendemain matin nous sommes allées au cimetière juif. A la fin des années 30 les juifs composaient la moitié de la population. Cette présence n'a cessé de grandir au fil des siècles. Mais cette population a été raflée dès 1942 et déportée. L'ancien cimetière juif se trouve à l'extérieur de la ville.
Un monument a été construit en 1984 avec des fragments des pierres tombales détruites par les nazis;
Nous partons vers Treblinka.