Jodhpur la bleue - la forteresse de Mehrangarh

Publiée le 17/08/2017
L'hôtel est confortable, et la ville est animée à cette heure tardive.

C'est encore la fête et le Bazar coloré est toujours ouvert. La rue qui serpente au milieu de la vieille ville pleine de charme, rue le long de laquelle se trouvent toutes les boutiques, est étroite. Pas plus de 3,5 m de large, où parviennent à se croiser Tuk-Tuks, motos et piétons, sans accrocher les étalages. Le guide du routard explique qu'il est facile de se perdre dans cette ville étendue aux portes du désert du Thar et on comprend pourquoi. Le point de repère est la Clock Tower, édifiée par les anglais au centre d'une vaste place. C'est un peu leur Big Ben à eux. 


Cependant la ville est sale et il y a les odeurs qui vont avec. Avec presque jamais de pluie dans l'année, les rues ne sont pas lavées de leurs déchets et ils s'accumulent. En comparaison, Udaipur était très propre, quasiment sur un modèle de ville européenne. Jodhpur est donc moins agréable à pratiquer. Son charme vient de ses toits bleus, frais et agréables dans l'esthétique citadine, et de son Fort surplombant le lac. Le soir, le Fort mis en lumière est impressionnant et le restaurant en rooftop de notre hôtel nous offre la meilleure vue. 


Nous retrouvons Khan le lendemain à 8.00. Puisque nous avons le temps, nous allons visiter Jaswant Thada, le crématorium du maharadja Jaswant Singh II, incinéré à la fin du XIXe siècle. Vous avez raison ça n'est pas très gai, mais le bâtiment vaut le détour.

Le monument en marbre blanc finement travaillé est abusivement appelé Petit Taj en référence au Taj Mahal, mais reste un bel élément dans le paysage de la ville. Il est entouré de trois autres petits cénotaphes, dont un serait dédié à un paon qui se serait jeté dans le bûcher de la crémation (heu...). Accompagné d'une fontaine centrale, il surplombe une étendue d'eau et des jardins verts et taillés au carré. C'est d'ailleurs la première fontaine que nous voyons fonctionner, alors que cette ville est réputée pour ne pas avoir beaucoup d'eau.


Nous continuons notre visite au Fort. Moins impressionnant que celui de Chittorgarh bien sûr, mais massif en extérieur et cachant une découpe architecturale très fine à l'intérieur, comme une dentelle de pierre. La visite d'une heure et demie nous dévoile des petites cours aux façades ciselées, un paysage entre ville et montagnes à perte de vue, des appartements somptueusement décorés et une collection d'œuvres d'art de grandes valeurs (peintures, armes, bijoux). Une jolie petite résidence secondaire, tiens. Dans l'histoire de la ville, ce Fort qui évoquait toute la gloire de l'histoire rajpoute n'a jamais pu être pris d'assaut grâce à la massivité de ses fortifications et à l'épaisseur de ses sept portes ; pas même par des éléphants. Cette ville etait juste un passage rapide, la fin de notre voyage s'accelere mais le meilleur est à venir...


Nous repartons pour le désert et pour la ville de Jaïsalmer. Nous avons environ 5h de trajet.  Petit à petit, le paysage devient aride, découvrant de petits abris en terre et briques le long de la route de terre rouge et des dunes de sable doré en arrière-plan. Depuis Udaipur, il y a beaucoup de motos et de piétons sur la route en direction de Jaïsalmer. Ce sont des gens qui font un pèlerinage en s'arrêtant dans plusieurs villes, comme nous le ferions pour aller à Lourdes. Nous avions dit qu'il s'agissait de la fête nationale, mais nous n'avions pas compris qu'ils fêtaient les 70 ans d'indépendance (1947-2017) ! D'où le pèlerinage important. Dans leurs habits lumineux, les familles et leurs enfants marchant le long des routes ou assis sous les arbres sont comme une myriade de perles multicolores dans ce décor désertique monochrome.

Jodhpur et son lac artificiel, vue depuis le rooftop de l'hôtel.
Jodhpur - vue du Fort depuis le rooftop de l'hôtel
Jaswant Thada - crematorium
Forteresse de Mehrangarh
Forteresse de Mehrangarh
En route pour le pèlerinage
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