Nous sommes en attente depuis bientôt 3 semaines d'une fenêtre météo confortable pour partir de Nouvelle-Zélande.
Nous espérions partir autour du 20 avril pour les Fidji. Mais nous sommes toujours là.
La difficulté de cette traversée est de trouver des conditions favorables à la fois au départ de Nouvelle-Zélande et à l'arrivée en zone tropicale. Or en Nouvelle-Zélande nous sommes en automne et les dépressions qui viennent de l'Ouest se succèdent de plus en plus fréquemment. Et plus au nord (sous les tropiques) c'est la saison cyclonique, qui se termine officiellement le 1er Mai, mais qui prend ses aises en multipliant les dépressions tropicales après cette date.
Ces dernières ont même eu le toupet de venir lécher le nord de la Nouvelle-Zélande la semaine dernière.
A whangarei d'abord
Puis c'est la première sortie d'Ilovent en mer après plusieurs mois en marina.
Notre coque est très sale et nos propulseurs on été grattés à la hâte par un plongeur avant de partir.
C'est d'ici que nous pourrons faire le check-out auprès des customs pour quitter la Nouvelle-Zélande d'ici quelques jours (on espère).
Nous profitons de cette remontée pour tester le bateau, l'équipage et faire des mouillages et des ballades magnifiques.
Le cyclone Tam vient stopper cette croisière automnale en nous balançant ses rafales à 55 noeuds et ses pluies diluviennes.
JC se fait un tour de rein. L'ostéopathe le plus proche est à 1 heure de bus. A cette occasion on découvrira la Nouvelle-Zélande sous les eaux. On apprendra par les journaux qu'ils n'avaient pas connu un tel déluge depuis 17 ans.
En branchant le tuyau d'eau sur la borne du port, la trop forte pression fait éclater le robinet de la douchette.
Résultat : la cale moteur à l'arrière-tribord baigne dans 10 cm d'eau. On éponge et on écope.
Avec ces pluies diluviennes on se rend compte que les hublots fuient et notamment celui qui est au-dessus de notre lit. Alors sur les conseils d'un voisin de ponton on met de la graisse siliconnée sur le pourtour des joints en caoutchouc. Et ça marche. Mais ...
En repartant de la marina après le cyclone, on se rend compte que la girouette ne tourne plus.
Nous n'avons donc plus de données de vent sur nos écrans.
Je monte au mât, la débloque et je redescend.
la girouette ne marche toujours pas. Donc je remonte au mât, démonte la girouette, je l'a fais passer à JC qui met de l'huile. Et je remonte la girouette.
Elle tourne, mais l'indication de la force du vent sur nos écran nous parait peu fiable et fantaisiste.
On part dans le fjord voisin. Au moment d'affaler la Grand-voile, celle-ci reste coincée en haut du mât.
Au bout d'un bon quart d'heure d'essais plus ou moins fructueux elle finit enfin par descendre.
A ce moment là on se demande si on va pouvoir passer un jour sans emmerde. Mais ce n'est pas pour tout de suite...
Le fjord de Whangaroa est splendide et de plus on y est seul en compagnie de Patrick, un copain sur son voilier Orion.
Mais pendant trois jours il va pleuvoir des rideaux d'eau.
Vestiges de Tam qui n'en finit plus de stationner entre l'Australie et la NZ.
On a oublié de rentrer les coussins de pont. Ils sont imbibés d'eau et avec l'humidité ambiante c'est pas demain qu'ils vont sécher.
Quand à la graisse siliconée, elle s'est étalée sur tout le pont grâce aux ruissellements.
Retour à la marina d'Opua (en patinoire olympique, donc) car nos copains Richard et Solène de Vamazoli viennent nous faire un petit coucou pour quelques jours.
JC pensait avoir ouvert la vanne de la cuve à eau noire des WC invités. Ben en fait non ! Donc tout le trop plein s'est déversé dans les cales.
On vous laisse imaginer l'odeur. Donc on écope et on éponge. Mais cette fois-ci ce n'est pas de l'eau.
Afin de jeter les seaux d'urine plus rapidement, JC a l'idée d'ouvrir le grand hublot de coque pour évacuer plus vite.
Mais lorsque nous quitterons la marina aucun de nous deux n'aura l'idée de le refermer avant de partir...
On repart au mouillage dans une crique de la Bay of Islands (car toujours pas de fenêtre météo pour quitter la NZ).
Après un bon bord de travers avec 30 noeud de vent, on entend l'alarme de la pompe de cale qui se met en route.
On a embarqué des m3 d'eau ... puisque le hublot est ouvert (c'est comme si on avait un gros trou dans la coque).
Arrivé au mouillage, nous mettons dehors housses et coussins, toujours trempés, car un rayon de soleil et un bon petit vent sont de la partie.
Pendant que dans la cale : on écope et on éponge.
Pendant que je suis à fond de cale, le vent, bien soutenu, nous emporte une housse que j'ai mal épinglée,
Je crois que notre stupidité et nos emmerdes ne vont jamais s'arrêter. Je suis à bout de nerfs. Je ne supporte même plus JC.
J'en ai marre d'être depuis 10 jours sous la pluie, j'en ai marre d'être coincée sans pouvoir partir, j'en ai marre qu'on fasse que des conneries, j'en ai marre que rien ne sèche, que le bateau pue car on ne peut pas aérer et qu'il commence à se couvrir de moisissures. Il y a même de la mousse verte qui se développe dans les coins les plus mouillés.
En bref j'en ai ras le bol. Il est 14h et je pars me coucher. Je dormirai 16h d'affilé ...
Il va reprendre dans la Bay of Islands car il n'y a pas de fenêtre météo avant le 12 mai peut-être.
Alors on profite de ce bassin de navigation magnifique. On part découvrir chaque petite crique.
Je remonte au mât pour la troisième fois afin de remplacer notre girouette deffectueuse par une neuve. Mais cette fois-ci dans le calme.
Un beau temps relatif est revenu, même si les températures commencent vraiment à rafraichir.
Le bateau sèche. On peut à nouveau ouvrir les capots et aérer. Et on profite du moindre rayon de soleil.
Enfin bonne nouvelle, Bob, notre routeur, nous annonce qu'un départ le 12 mai dans de bonnes conditions est possible. Youhou !!!
On va quitter la Nouvelle-Zélande !
Mais on va regretter un paquet de trucs ...
Encore une partie de notre coeur que nous allons laisser en route, car vraiment la Nouvelle-Zélande, si ce n'était pas si loin de l'Europe, on s'y serait bien installés.
Mais bon on va pas trop pleurnicher quand même, car les plages de sable blanc, les cocotiers et les eaux cristallines de la Nouvelle-Calédonie nous attendent.