Halmstad - Ornunga

Publiée le 14/08/2023
Le plan ici est d'atteindre le festival en tentant une combinaison judicieuse de train libéralisé et de vélo.

Aujourd'hui, je me lève quand je me lève puis je vais à la gare. Apparemment les trains sont rétablis donc pas d'inquiétude. J'y vais pour 10h tranquilou. pilou. Aujourd'hui il y a une gentille guichetière avec un ordinateur et tout. Elle m'indique que je peux aller jusque Vämamo, puis jusque Borås. Après j'ai plus que 40km à vélo jusqu'à Ornunga. Mais le train que je peux prendre avec mon vélo est à 14h30. Autre solution ? Prendre le train vers Göteborg (prononcez "ye-tebo-ri" parce que ö est une voyelle douce !), mais les vélos en été ne peuvent pas aller plus près que la gare qui est à 30km avant Göteborg (vous avez bien prononcé cette fois ?) parce que sinon il y a trop de vélo dans les petites gares (bouuh). Puis à Göteborg je peux prendre un train vers Herrljunga qui est à 20km de Ornunga. 20km + 30km, ça semble pas mal. Il y a des trains quand, madame la guichetière ? Alors il y en a un à 11h, il arrive à 12h à Kungsbacka, puis à Göteborg il y a un train à 13h et à 13h30 pour Herrljunga. J'imagine, lui dis-je naïvement, sans prendre en compte les joies de la libéralisation du rail, que ça signifie qu'il y a un train toutes les demi-heures plus ou moins ? Nej nej nej ! Le suivant qui est opéré par une compagnie qui prend les vélo c'est fin d'après-midi et donc il arrive vers 17h30 à Herrljunga. Si je veux éviter ça, je dois faire les 30km qui me séparent de Göteborg en un peu moins d'1h30. Ça se fait, si c'est plat, pas venteux, que je ne me trompe pas trop de route, que je n'ai pas d'accident, que le quai est facile d'accès par rapport à l'endroit où j'arrive, qu'il n'y a pas trop de feux rouges, que mon train n'est pas en retard. Je prends mon billet et monte dans le train.

Dans le train, je commence à ourdir un plan terriblement intelligent pour maladroitement rester dans le train un arrêt supplémentaire, ce qui me fera gagner 20km (10 minutes de train). J'en parle à un Suédois qui m'a abordé d'un gentil "ooh spela du fiol ?" "ja ja ! och du ?" "jag spela gitarr !" (prononcez yi-tar parce que i aussi est une voyelle douce !). Il me dit que je peux toujours essayer mais n'a pas l'air très à l'aise avec l'idée. Ça ne me conforte pas trop dans mon plan.

À 5 minutes de Kungsbacka, la contrôleuse répète plusieurs fois dans le micro, tant en suédois qu'en anglais, que c'est la dernière gare pour les vélos et que tous les vélos devront sortir. Arrivés à la gare elle le répète. Je craque et je descends du train. Décidément, je suis faible.

Le train a pris un peu de retard. Il est 12h10. Je branche Googlemap qui m'indique une heure estimée de 13h42. J'ai 1h20 pour rouler suffisamment plus vite que les estimations de Googlemap. Au fur et à mesure de mon avancée, je gagne du temps. Bientôt, j'arrive à une heure estimée de 13h30. Puis je me trompe de route et dois faire demi-tour. Heure estimée 13h33. Ça ne tient pas à grand chose. Je me dis que pour être confortable il faudrait viser 13h25. Plus que 7km et je suis à 13h28. À partir de là je suis dans la périphérie de Göteborg, remplie de pistes cyclables toutes plates toutes droites qui n'attendent que qu'on y roule très vite. Je gagne du temps. 13h26. Puis j'arrive face à une piste en travaux. Je dois changer de côté, passer des feux. Qui sont rouges. 13h28. Je poursuis sur la piste. Je profite d'un vert pour retraverser après les travaux. Des travaux à nouveaux. Je maintient 13h28. Puis je continue  sans obstacle et je remonte l'estimation. 13h25. Petit à petit, l'heure réelle se rapproche de l'heure estimée. Je commence à voir les première plaques indiquant la gare. J'y arrive à 13h24. Le train est là. les voies sont accessibles sans escalier. J'y monte, un peu trempé, malgré l'absence de pluie.

Arrivé à Herrljunga, je me dis que j'ai bien mérité un café. Pif paf pouf j'arrive à commander du premier coup, et même un petit dessert bonus on vous le met quand même ?

Jag tar fika !

Après fika (la pause café traditionnelle suédoise, c'est plus ou moins kaffé en verlan hein !), je me mets en route quelques kilometer (prononcez chilo-mé-ter parce que i est une voyelle douce, vous commencez à capter l'idée non ?) sur une des jolies pistes cyclables qui bordent les villes suédoises.

Où me mènes-tu, jolie piste cyclable qui borde les routes suédoises ?

Quand soudain. C'est le drame !

Au revoir la piste !

J'ai donc expérimenté, à la dure, le fait que autant il y a pas mal de pistes en périphérie de villes, autant le long des grosses routes reliant les villes c'est pas trop ça. C'est un peu comme en Belgique, sauf qu'en Belgique même en périphérie de ville c'est pas trop ça. Après une dizaine de kilométer de l'enfer, j'ai confirmation que je suis sur la bonne route.

Un stämma c'est un genre de petit festival folk, si j'ai bien compris ! En route !

Bon, il reste encore quelques kilomètres sur cette route de l'enfer et je partage mon inquiétude avec Karin, mon amie suédoise qui me rejoindra demain soir.

Malgré mon suédois approximatif, elle comprend que ma situation est fâcheuse !

Bon, après c'est plutôt boisé, donc ça a pas que des mauvais côtés. Ça pourrait être des monocultures de tournesol d'un côté et de maïs de l'autre pendant 500km (coucou la France).

T'as vu, il fait beau aujourd'hui quand même !

À quelques kilomètres de l'arrivée, pour mon plus grand soulagement, le GPS m'envoie vers des chemins de traverses et hopla, autre ambiance !

Promenons-nous dans les bois, tant qu'les voitures n'y sont pas.

Dans ces petits chemins, je dois à plusieurs reprises ouvrir des barrières pour traverser des prés. Jusqu'à tomber sur une barrière qui est juste derrière une scène...pour un concert du festival, qui aura lieu ce soir. Décidément, je m'approche.

Arrivé dans le village, je me laisse guider par la musique et j'arrive bien jusqu'au "heritage museum", qui est composé de plusieurs maisons anciennes genre Fourneau Saint-Michel, pour les connaisseuses et connaisseurs.

À la tente d'information, la madame m'informe que je peux payer pour le logement dans un hall sportif, soit en liquide, soit par Swish, le Payconiq suédois plus vieux et avec tellement de succès qu'il a contribué largement à faire en sorte que l'argent liquide n'existe quasiment plus en Suède depuis un paquet d'années. Pour l'avoir, il faut un compte suédois, Je lui explique que Karin paiera demain pour moi. Elle semble ok. Elle me donne les infos. Je remarque un lac. Je remarque que je pue. Je remarque qu'il fait beau. Je remarque que je n'hésite pas longtemps avant de me mettre sur mon vélo et de me rendre au lac pour une petite partie de baignade en l'eau !

Me baignerai-je dans ce lac majestueux qui m'y invite à flots ouverts ?

Plouf !

Hé voilà, un Cédric tout propre prêt à aller faire la fête !

Après avoir enfilé des vêtements propre et m'être séché (ou l'inverse), je me rends au festival, qui est très mignon, et je m'installe à une table avec des musiciens et musiciennes qui jouent des morceaux que je ne connais pas du tout vu que je ne connais pas du tout la musique suédoise, même que c'est pour ça que je suis là !

La place centrale du festival.

À 21h30, je me joins au spel & dans du soir, où je rencontre Madeleine, la "prêtresse" du village, qui me parle de la théologie de la polska (la principale danse suédoise) et qui me présente Erik, qui fait de la musique irlandaise, et sa copine Lisa. Je rencontre aussi Orsa (mais je ne suis pas sûr de comment ça s'écrit) et Chehke ou quelque chose comme ça). Je finis la soirée par un peu de musique irlandaise avec Erik et je gagne le hall sportif qui va m'abriter cette nuit. Demain matin, workshop de danse à 10h !

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