A 07h30, les guides nous attendent devant notre hotel "fomule 1" à Pak Chongj. Nous avons tout de même bien dormi, et le petit dej "était correct, rien a redire, pour un hotel d'étape uniquement.
Nous montons à l’arrière du pick-up. En route vers Khao Yai. Le plus ancien des parcs nationaux du pays. Un vaste zone de montagne couverte de forêt. Nous faisons une halte au gîte GREENLEAF guesthouse & Tours, qui nous accueillera la nuit prochaine. L’occasion d’y récupérer Marie, une française en vadrouille dans le sud est asiatique depuis plusieurs mois et 4 belges, en séjour court, comme nous. Sans perdre de temps nous prenons la direction des montagnes. Le territoire est grand et nous aurons sans doute plus de chance de faire quelques observations intéressantes à la fraîcheur du matin.
Il nous faut peu de temps pour apercevoir l’une des stars du parc. Les premiers Kalao bicorne. Un « toucan » au bec jaune proéminent et aux mensurations impressionnantes. Souvent en famille, ils survolent les frondaisons de leur 1,3 m d’envergure. Nous en croiserons à plusieurs reprises mais certains rassemblement peuvent regrouper plusieurs centaines d’individus.
Nous prenons les routes et les pistes. Nos deux guides aguerris, souvent d’anciens braconniers, scrutent la lisière forestière. Nos arrêt sont sans préavis et il nous faut suivre au pas de course les pisteurs qui mettent en place la longue vue. Les premiers singes sont en vue. Après les macaques tranquillement posés sur le bord de la route, nous avions dans l’espoir de croiser les gibbons, espèce discrète car plus arboricole . Après deux ou trois arrêts infructueux, nous avançons à pas de loup dans une forêt tropicale où la canopée laisse à peine passer les rayons du soleil. Mais rien à voir, enfin pour l’instant … Quelques brassements de feuillage dans les frondaisons et les voilà. Une famille qui nous passe au dessus et s’arrête à notre verticale. C’était calculé et Nelson (un des guides) avait anticipé leur trajectoire. Nous sommes sans doute la curiosité du jour. Tout comme pour les singes hurleurs et araignées, l’émotion me monte aux yeux quand je croise le regard de nos cousins primates. Leurs yeux si proches des nôtres, l’attitude désinvolte des jeunes, l’attention distante des adultes me confortent dans l’idée que nous avons sans doute plus de points communs que de différences. Vissé sur mes jumelles, je suis l’évolution du petit groupe d’une agilité déconcertante.
Nous remontons dans le pick-up au pas de course. Sur la route que
nous prenons, plusieurs 4X4 sont arrêtés. Il se passe quelque
chose. La route est coupée. Et pour cause. Un éléphant marche
paisiblement sur le bitume obligeant les véhicules à reculer. Ici
pas de kornak. Les pachydermes sont dans leur milieu naturel. Les
pistes sont traversées comme on enjamberait un ruisseau. Pour nous
c’est une première. Même si nous nous en doutions, même si ce
n’est qu’un éléphant d’Asie, la taille de l’animal est
impressionnante. Il pourrait sans peine retourner un véhicule. Après
réflexion nous supposons que la rencontre n’est pas totalement due
au hasard et que les guides s’échangent les infos de présence des éléphants pour le plus grand bonheur de tous, car on ressent une fascination et un grand respect de la part des guides.
Nous déjeunons au centre du parc. Lieu d’accueil des tourismes qui regroupe aussi le musée présentant le territoire classé au patrimoine mondial. Proche du restaurant, Neslon nous braque la longue vue dans un arbre au bord de la rivière. Un ketupa. De la taille d’un grand duc, le hibou pêcheur est invisible pour les novices que nous sommes. Sont regard presque méprisant nous rappelle que nous sommes chez lui.
En après midi le temps se gâte, l orage et la pluie nous surprennent en pleine fôret, ce qui n'est pas hyper rassurant. Le guide nous demande si nous souhaitons continuer à marcher, le parcours est prévu de durer 2heures, mais ils précis qu'avec la pluie peu de chance de voir les animaux qui se sont réfugiés dans leur abris difficile à trouver. Alors l'idée de marcher 2 heures sous des trombes d'eau et l orage pour au final ne rien voir et risquer de se blesser en glissant sur ce chemin, la réponse est toute tranchée pour quasi tout le monde ! Merci mais non. Ce qui ne nous empêche pas de faire quelques belle rencontres. Toutes les forêts tropicales, ont la particularité d’accueillir une famille d’oiseaux connue pour leurs couleurs éclatantes. Les trogons. En Amérique latine, le quetzal est le plus emblématique. Ici, nous aurons la chance de croiser deux des 6 espèces. L’oiseau est farouche et malgré sa couleur rouge, quasiment invisible pour qui n’est pas attentif.
Bien sur la journée est trop courte pour une vrai exploration mais nous observerons aussi, les cerf samba, pas mal d’écureuils, un biturong, de nombreux oiseaux, une infinité de papillons un superbe scorpion et pour la plus grande joie de Nat, un crotale vert. Autant dire que la journée passe comme une traînée de poudre on l’on peut que repartir frustré de n’avoir vu qu’une infime partie des 800 espèces du parc.
Bien qu’épuiser nous partageons la soirée au gîte avec Marie qui nous raconte son parcours à travers Laos, Cambodge, Vietnam. Et nous nous endormons convaincu, s’il s’en fallait qu’il nous reste tant de choses à découvrir.