16 - Renmark - La vie de bohème ...

Publiée le 31/01/2016
22 Mai 2014 - Nouveau départ pour une nouvelle "vie" ? On l’espère. En tous cas, il est midi lorsque nous effectuons nos premiers pas à Renmark. Ce qui nous laisse 2 bonnes heures pour glander au McDo, et nous préparer pour notre entretien...

Un BigMac et un cheeseBurger, et nous voici en route pour la "MADEC", sorte de boite d’intérim pour travail en ferme ... 

Nous entrons timidement  dans le bâtiment flambant neuf et nous présentons à l’accueil avec l'annonce.

Ils nous dirigent vers une salle, ou sont déjà présent une bonne dizaine de personnes. (Hum, ça sent pas très bon pour nous ...).

Chacun notre tour, nous serons pris en photo, puis nous serons amenés à répondre a un questionnaire aux questions toutes plus "délirantes" les unes que les autres. Extrait: 


- "Ai-je le droit d'apporter et de consommer des substances illicites sur mon lieu de travail ?"

Evidemment ! (A condition de bien faire attention à pas se faire gauler ! Haha.)

- "Après un passage aux toilettes, Dois-je me laver les mains avant de retourner piquer ?"

J'hésites ... mais je dirais que ... oui. (Sauf si vous arrivez à pisser sans les mains ! Ou que vous êtes manchot ... Mais alors quel serait donc l’intérêt de travailler en tant que cueilleur de fruits ? ... Hum, bref. Je m'égare ... Revenons à nos moutons.).

- "Que faire si vous êtes témoin d'un accident ?"

Je sais pas... Prendre une vidéo et la balancer sur Facebook ... ?


A la fin, sans trop savoir si nos réponses au questionnaire était bonnes, ils nous remettent une carte. Celle qui va nous permettre de pouvoir travailler. Puis ils nous donne une liasse de papiers dont un plan (Dessiné par un enfant de 4 ans), et nous explique qu'il nous faudra seulement se présenter a l’accueil de la ferme le lendemain avant 8h. Easy ! 

Bon, c'était pas vraiment un entretien, mais ce qu'ils appellent ici, une "induction" (Prononcez "Innducksheun").

Une simple introduction aux règles de sécurité et d’hygiène du poste que nous occuperons. En gros, a peine entré, nous avions déjà le job ... 

Bienvenue à Renmark. Petite cité du sud de l'Australie, pleine de charrr ...... Ah non.

Nous remplissons les papiers à la librairie du coin, puis apercevons sur Facebook, que Hun, le taïwanais rencontré à Cobram, est ici depuis quelques semaines. Il viendra à notre rencontre quelques temps plus tard.

Il nous dirigera ensuite vers le camp ou il dort. Un camp lui aussi autorisé ! Youpi ! Une fois de plus, c'est en forêt, en bord de rivière. Ca a un peu moins de charme qu'à Waikerie, mais c'est loin d'être dégueulasse !

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Beaucoup de monde de présent autour de nous, mais la première soirée se fera en solo, autour d'un succulent plat de noodles. D'un petit film, et dodo ! 

Le lendemain, prêt à travailler, on se dirige vers la ferme. Malheureusement, quelques erreurs de trajet nous ferons arriver à 8h02. Soit ... trop tard pour commencer à travailler aujourd'hui. (Merci au gamin de la concierge de l'agence d'avoir dessiné les plans.)

On nous annonce que ce sera pour dans 2 Jours. Parfait. Après beaucoup de glande, un petit peu de pèche, s'être goinfré de burgers ("faits maison". Enfin "faits forêt" pour le coup), c'est à la librairie que nous recevrons le message tant attendu !

"Pouvez vous commencer demain ?" Béh, Evidemment !

C'est  enfin le grand jour! On est une petite dizaine à démarrer en cette fraîche matinée. On récupère le matériel nécessaire, et partons à l'assaut de notre rangée! Le but ? Retirer toutes les mandarines avec un ... Ciseau. Enfin un truc qui y ressemble quoi. 

Ça en fait de la vitamine C !

Le travail est un peu plus difficile et plus long que pour les pommes et les poires, mais bien mieux payé.

Les superviseurs sont aussi super sympas. Des vrais australiens purs et durs. A base de gros mots et de blagues de culs et de bières...

Alors que tout va pour le mieux niveau travail (Hormis les jours de pluie ou nous ne pouvons pas travailler), au camp aussi ça va de mieux en mieux. On rencontrera des français, un peu fous, en fin de visa, et qui sont sur le point de s'envoler pour Bali. (Et avec pour seul objectif de se faire autant de ... péripatéticiennes que leurs maigres économies le permettra ...).  Quelques jours plus tard, nous en rencontreront d'autres campant à quelques centaines de mètres et travaillant au même endroit que nous. On passera quelques sacrées soirées avec eux, et décideront de venir camper a leurs côtés par la suite. 

Ils sont une bonne vingtaine, 19 Français, 1 Belge. Ça sent la bonne ambiance à plein nez. Partie de pèche, feu de camp, four en terre, cuisine improvisée, partie de poker ... Les soirées ressemble à des apéros géants (Qui eux ne sont annulés par aucune préfecture!). On y boit souvent plus qu'on y mange. Mais on se délire et on s'y sent vraiment bien.

Bienvenue à la Maison. Ici la cuisine, et le salon.

Nous voilà maintenant entrés dans ce qu'on pourrait appeler une routine. (Même si elle n'a rien à voir avec celle que nous avons voulu abandonner en France).

Les journées se suivent et se ressemblent, mais sont toujours aussi plaisantes!

On galère durant la journée, ramassant des milliers de fruits, pour remplir d'immenses caisses en plastique, et pouvoir prétendre a un salaire à la fin de la semaine.

Avant de tous se retrouver le soir, de  se plaindre de la journée de boulot autour d'une bière bien méritée. Puis pour parler de tout, de rien, de la pluie, du beau temps, raconter de la merde, parfois discuter de trucs un peu plus sérieux, le tout en cuisinant patiemment sur le feu de camp ... Partager, échanger, écouter ... Ça a l'air tout bête comme ça. Mais essayez, vous verrez, c'est vachement sympa.

L'autre avantage d'être aussi nombreux, c'est que chacun (ou presque) à des connaissances dans un peu tout et n'importe quoi. Et pendant que certains jettent un coup d’œil sous le capot d'un autre, d'autres préparent des croissants, pains au chocolat, ou autre pizzas maison cuites au four en terre ...

En résumé, 20 personnes, presque autant de mentalités et caractères différents et qui ne pourraient surement pas cohabiter en France, mais qui ici s'entends à merveille ... 

Et ici. Le bac a pêche et ... la douche !

Accessoirement, faute d’accès à l'eau, c'est dans la rivière voisine que nous prenons nos douches. Très souvent expéditives. Cela ne durera qu'un temps, un mois jour pour jour pour être précis. L'hiver commence à battre son plein, et les températures dégringolent. On descendra jusqu'à -2°. (Et oui aussi étonnant que cela puisse paraître, il peut faire très froid en Australie... Soleil, chaleur, coup de soleil. Mon œil !).

Et alors qu'une majorité des unités présentes décide de partir vers des lieux plus "chauds". Nous craquerons pour une bonne douche chaude à ... 5$, a la piscine municipale du coin. (Elle ne sera chaude qu'une fois, c'est pour cela que nous opterons par la suite pour des douches dans l'eau chaude du jacuzzi ... qui finira par tomber en panne, laissant s'étaler sur le sol, une sacrée tonne de mousse... !)

Voici donc notre bande maintenant réduite à une petite dizaine d'unités. C'est avec ce groupe "réduit" que nous passerons le plus de temps.

Pêle-mêle.

A., lyonnais (Enfin à quelques dizaines de kilomètres prés), la vingtaine, propriétaire d'un serpent en France. Amateur de techno hardcore, trance, minimale. Et de viande rouge (Non y'a pas de rapport. Et alors ?). C'est ... le DJ du groupe.

H. et A., venant du fin fond de la campagne bretonne. Tous deux 25 ans bien entamés. Et amis depuis une bonne douzaine d'années. Propriétaires d'un van âgé d'une trentaine d'années. (Bien pratique en cas de pluie intense.) Nous aurons de longs et vifs débats sur Nantes en Bretagne.

A., M., et J. Tous 3 venant du sud de la France. Montpellier très exactement. (Leur accent ne trompera personne.). Un comique, une dessinatrice et un ... néo-guitariste alcoolique.

Voilà. Avec eux, on aura le temps de créer des liens assez balaises, de pas mal se poiler, et surtout de vivre des moments ... Inoubliables.

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Des soirées en ville, totalement délirantes au pub du coin, ou nous nous mélangerons à la population locale totalement folle. (Rencontrer son superviseur de travail totalement défoncé à 23h alors qu'il travaille le lendemain, ça n'a pas de prix.). Et ou nous assisterons aussi à des concerts d'une qualité ... discutable. (Les One direction locaux.). Puis qui se sont terminées dans 90% des cas au MacDo, ou l'on refusera une fois de nous servir pour cause de "Non-véhicule". Mais l'imitation magique d'une Peugeot 105 de 1984 avec la bouche nous sauvera la mise ! 

D'autres soirées déjantée au camp, ou nous nous amuserons comme l'on peux. Avec des braises jetées en l'air, des feux de camp explosant tous les records établis (A peu prés 6 mètres de hauteur, obligation de se tenir à 8-9 mètres pour ne pas brûler vif), des courses de vélos pour enfants trouvés dans les poubelles du camp, des chiens qui débarquent de nulle part et a qui nous essayons de faire boire une partie de nos breuvages ... 

Et enfin UNE soirée totalement délirante, dans le fin fond de la forêt. Sorte de rave party. Ce fut une idée toute bête lancée par deux des gars fans de musique techno hardcore. Plus une blague qu'autre chose à l'origine mais qui finira par se concrétiser!

Recherche d'enceintes, de lumières, décorations, etc ... En une semaine chrono, la fête est organisée.

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Le résultat ? Pour les connaisseurs, 1.5Kgs de Son. Pour les non connaisseurs, deux grosses enceintes de plus d'1 mètre de haut. Du matériel de mixage, des effets lumineux, une décoration à base d'oranges, mandarines, et autres petits vélos pendus aux arbres. 

Fête commencée à 19h, qui au plus fort, accueillera une 60aine de personnes, et qui se finira le lendemain matin à 10h30. Lorsque la police locale trouvera enfin le courage de venir nous voir pour nous annoncer que 6 plaintes avaient étés déposées dans la nuit, pour tapage nocturne ...

Un des souvenirs qui restera de ce passage à Renmark, on est pas tous fans de ce genre de musique, mais tous le monde s'est pris au jeu, et a filer un petit coup de main à sa manière, avant de s'éclater tout au long de la soirée...

Le "Crew" !

Malheureusement, la réalité du travail nous rattrape. Avec des bonnes nouvelles!

3 des gars du camp, travaillent depuis quelques semaines, dans l'irrigation de la ferme. Un travail (Bien) payé à l'heure, visiblement pas trop difficile. Et lors de notre retour à la ferme, notre superviseur nous annoncera que nous sommes pris pour ce job

Le travail consiste à renouveler tous les tuyaux irriguant les champs. Creuser des trous, connecter des tuyaux, et reboucher lesdits trous. 

Lors de notre première journée, nous comprendrons pourquoi le travail paraissait si peu dur. 3h de pause au lieu de 45 minutes, des arrêts "Cigarettes" réguliers, ça se branle la nouille bien comme il faut ... C'est durant ce nouveau travail que nous rencontrerons Jamie. C'est normalement censé être notre superviseur. Mais il fera plus souvent office de bon pote que de "Chef". C'est un tout petit bonhomme, complètement taré. Mais sacrément cool. Il nous proposera plusieurs fois d'écourter nos journées de travail afin d'aller faire un peu de speedBoat, des barbecues, des aperos .... Enfin vous voyez le truc quoi ... 

La bête

Alors que tout va pour le mieux niveau travail, la vie au camp commence à pâtir du froid qui s'installe. Le sommeil est de + en + difficile à trouver, et certain(e)s optent pour une maison, d'autres reprennent leur route ... L'ambiance retombe doucement.

Nous passerons une dernière semaine au camp, à 5. Pour être honnête, ce fut pour moi, la pire période.

Celle ou nous rencontrerons des gens très bizarre. (Qui apparaîtront et disparaîtront comme par magie ...) pendant qu'au même moment nous nous ferons pillés de tout nos biens (Chaises et cannes à pêche cassées incluses...) pendant nos horaires de travail. Ce n'est plus la fête.

Tous lassés, nos 4 derniers compères prennent la route direction Darwin. Quant à nous, nous optons pour une chambre d’hôtel. Nous ne resterons que 2 semaines supplémentaires. et nous rencontrerons un italien et un anglais déjantés avec qui nous passerons nos dernières soirées. Bières, et billard.  Rien de bien foufou !

Alors que tout va pour le mieux niveau travail, la vie au camp commence à pâtir du froid qui s'installe. Le sommeil est de + en + difficile à trouver, et certain(e)s optent pour une maison, d'autres reprennent leur route ... L'ambiance retombe doucement.

Nous passerons une dernière semaine au camp, à 5. Pour être honnête, ce fut pour moi, la pire période.

Celle ou nous rencontrerons des gens très bizarre. (Qui apparaîtront et disparaîtront comme par magie ...) pendant qu'au même moment nous nous ferons pillés de tout nos biens (Chaises et cannes à pêche cassées incluses...) pendant nos horaires de travail. Ce n'est plus la fête.

Tous lassés, nos 4 derniers compères prennent la route direction Darwin. Quant à nous, nous optons pour une chambre d’hôtel. Nous ne resterons que 2 semaines supplémentaires. et nous rencontrerons un italien et un anglais déjantés avec qui nous passerons nos dernières soirées. Bières, et billard.  Rien de bien foufou !

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Avant de reprendre la route, en garçons prudents et organisés que nous sommes, nous effectuons un check (160 $) sur la voiture qui nous révèle plusieurs choses à changer (a peu prés 500$).

Jusque là rien de trop surprenant. Mais lorsque nous récupérons la voiture prête à ré avaler les kilomètres, nous nous apercevons que celle-ci à du mal a démarrer. (Tout a fait normal pour un véhicule sortant a peine du garage ...). Puis elle ne démarrera ... plus du tout. Le gars du garage repassera, et nous annoncera que la pompe à fuel est morte (400$). Nous effectuons la réparation en vitesse le lendemain, avant de prendre la route direction Adelaïde pour le week-end. Allégés contre notre gré, d'une partie de nos économie, et  avec la sensation de s'être bien fait enflés par le garagiste  ...

Laissant derrière nous une importante partie de notre voyage. Après une semaine à shepparton, nous avions déjà créer des liens avec ceux avec qui nous vivions, et étions partis un peu nostalgiques. Que dire après 3 mois de vie commune ? On a vécus avec rien, mais on a bien vécus. On s'est éclatés quoi ...

Et même si ça peut paraître inconcevable pour certaines personnes, ça restera une excellente expérience. Ouai, ces 3 mois, c'était un peu comme une petite école de la vie. Se rendre compte qu'on peux vivre sans électricité, sans ordi, sans téléphone. Apprendre à cohabiter avec des gens n'ayant pas forcément les mêmes mentalités que toi. Se mettre l'un au service de l'autre. Aller chercher du bois à tour de rôle pour avoir un peu de lumière le soir, ranger le camp, nettoyer, faire du covoiturage... Et surtout apprendre à connaitre vraiment les gens, puis finir par les apprécier ... 

Comme je l'ai déjà rabâché à beaucoup de monde dans mon entourage, ça restera pour moi un souvenir particulier. J'ai appris beaucoup de choses en 3 mois. Et je pense, que ça ferait du bien à beaucoup de monde de vivre ça. De sortir un peu du quotidien, du confort, de se mettre un peu en danger en somme...

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2 Voyages | 27 Étapes
Renmark, Australie-Méridionale, Australie
Étape du voyage
Début du voyage : 03/02/2014
Liste des étapes

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