Chios

Publiée le 18/07/2019
4 jours à Chios, en attendant de partir par ferry au Pirée à Athènes

J'arrive à Chios le 28 Juin en soirée après une traversée d'un peu plus d'une heure en provenance de Cesme.

Je suis logé chez Stamatios et Marika dans une vieille maison pas très éloignée du port.

C'est la maman de Stamatios qui me reçoit ; elle parle très correctement le français, une école française ayant existé à Chios alors qu'elle était enfant, et m'accueille avec beaucoup de chaleur ; le papa est également là, très gentil mais manifestement diminué par la maladie.

Le lendemain matin Stamatios est là pour me saluer et nous sympathisons très vite. Il est architecte dans l'Administration locale et réside à Chios, île d'origine de sa famille.

Il y est né, a passé quelques années en Angleterre pour y faire des études et est revenu à Chios. Il a environ 45 ans, est marié à Marika, architecte privée ; ils ont un garçon et une fille adorables.

Nous passons une bonne heure et demie à échanger sur l'île : il m'apprend que Chios, qui est une des plus grandes îles de la Grèce, a été préservée à l'époque ottomane par la Sultane, compte tenu notamment du culte de Marie partagé par les chrétiens et les musulmans et pratiqué dans une église de Chios.

Chios est une très belle île, longue de 50 kms, elle compte un peu plus de 50 000 habitants, a gardé les fortifications de la ville et tous ses villages disséminés dans tous les coins de l'île.

La ville de Chios est très agréable, avec un grand parc au centre, ce qui est rare en Grèce où l'ombre est presque toujours confisquée par les terrasses de café.

Elle a deux activités principales ; la culture, la transformation et la commercialisation du mastiha (mastic) dont ils sont très fiers (https://vivreathenes.com/le-mastic-de-chios-larme-grecque-naturelle.html) et une activité de gardiennage et d'entretien de bateaux de luxe initiée dans les années 1950 grâce à la présence d'Aristote Onassis, originaire de Izmir en Turquie, qui avait fait de Chios son lieu de villégiature.

Ces deux activités pourvoient principalement l'île en emplois.

Il y a 2 ans environ 2 000 migrants sont arrivés sur l'île et se sont installés dans un village situé au Nord-est si j'ai bien compris.

J'ai effectivement eu l'occasion de voir des africaines et africains dans la ville ; Stamatios me précise que le phénomène n'a jamais pris l'ampleur prise dans d'autres îles, notamment Lesbos.

Je me suis baladé dans l'île pendant les 4 jours que j'y ai passés, en écoutant les conseils de Stamatios, mais néanmoins empêché par des vents très violents soufflant sans discontinuer à 50-60 km / h, et par la chaleur, étouffante.

Je suis allé exclusivement au Nord de l'île, en m'attardant dans un petit port nommé Lagkada, où j'ai pu apprécier la tranquillité (il n'y avait personne) et la bière à la terrasse.

L'avant-dernier jour je me suis arrêté au bord de la route prendre une photo d'un terrain de foot en synthétique qui dénotait dans le paysage aride.

Je reprends mon vélo en ayant mal refixé mon téléphone, qui tombe: il ne s'en remettra pas cette fois, et je suis obligé le lendemain, avant de partir, d'en acheter un nouveau (Xiaomi, une marque chinoise inconnue pour moi) sur lequel je réussis à récupérer l'ensemble de mes données : contacts, réservations de ferry, applications de navigation vélo ... Je me rends compte que je suis vraiment trop tributaire de cet outil.

Le dernier soir je passe du temps avec Stamatios et Marika, qui ne me laissent pas beaucoup de doute sur l'identité du parti pour lequel ils vont voter une semaine plus tard pour les élections législatives. Ils ne portent pas beaucoup Tsipras dans leur cœur : ils lui reprochent de les avoir trompés avec la complicité de la fameuse Troïka (Commission Européenne, Banque Européenne, FMI), ce qui a fait entre autres perdre à Stamatios 60 / 100 de son salaire de fonctionnaire.

Ils gardent cependant une forme d'optimisme tout en déplorant de ne plus pouvoir voyager.

Nous nous disons au revoir ; ils me proposent de revenir en atterrissant la prochaine fois depuis l'Europe continentale sur la future piste bientôt construite (par des chinois, des allemands ?) en me garantissant un prix imbattable : avis aux intéressés !



A la sortie de Chios direction Nord
Lagkada, havre de paix
Lagkada, vue de la route sinueuse
Terrain de foot, loin de tout
En compagnie de mes hôtes
La ville de Chios
Ciao Chios
1 commentaire

frisa41

Salut Vincent et merci encore pour ces nouveaux récits intéressants et les magnifiques photos qui les accompagnent ! Te voilà donc remontant vers le nord et d'autres découvertes . Bonne continuation ! Courage , plaisir , et ....bonnes jambes!!! Bises . Annie

  • il y a 5 ans