Munnar - pluie et brouillard

Publiée le 27/08/2017
Pleins de bonne volonté, nous avons décidé d'aller visiter les plantations de thé de bon matin, malgré un temps incertain. Je dirai même malgré un temps certain et pluvieux.

Qu'à cela ne tienne, Munnar est la ville du thé et ne pas aller gambader parmi ses bosquets serait dommage. 


Comme il est interdit de faire la promenade seul parmi les plantations pour cause de violation de propriété, un guide nous accompagne. Il est tout jeune et tout souriant et nous emmène avec son petit sac à dos et son parapluie. Certes le temps est gris et même brumeux, d'une brume qui limite la visibilité à 20m, mais il ne fait pas froid. Nous sommes bien contents de sortir pour la première fois depuis le début de ce voyage nos baskets et notre petit k-way. On ne les aura pas trimballés pour rien. 


Le paysage cotonneux se déroule sous nos yeux et on serpente parmi les plantations en grimpant 350m de dénivelé, tranquillement, sur 4 km. Moi qui n'aime pas la rando, c'est quand même sympa. Sauf qu'au bout d´une heure, il se met à pleuvoir. Cette petite pluie fine qui se transforme en moins de temps qu'il n'en faut pour mettre le k-way en une drache magistrale, nous faisant patauger pour le restant de la balade dans nos chaussettes trempées. Le paysage était magnifique. Nous supposons qu'il l'est toujours, puisqu'arrivés au sommet de la montagne, le brouillard est si dense et si proche qu'il nous masque la vue à cinq mètres. Adrien se régale, il adore la randonnée et la pluie, ça lui est égal. Je râle. Je suis dépitée. Marcher, à la limite. Mais marcher sous la pluie, sans voir le paysage, avec du vent, dans des chaussures qui font floc-floc, avec le petit guide qui sourit sous son parapluie parce qu'il a l'habitude, dans ses crocs, avec son pantalon retroussé et sa petite chemise, ça m'agace. Ca fait deux jours que je suis enrhumée avec ces 17 degrés et cette pluie ; cette matinée c'est le pompon. Mais surprise : notre guide sort de son sac à dos un Thermos de thé bien chaud et des petits sandwichs. Il faut reconnaître que c'est juste la petite attention qui m'empêche de râler plus que ça. Puisqu'on y est encore pour 3h, autant patauger gaiement. 


Le temps ne se découvre pas. Lorsqu'on redescend l'autre flan de la colline en passant sous le brouillard, on retrouve enfin les champs cotonneux et ce paysage asiatique vallonné. Sur le chemin boueux, on contourne des empreintes d'éléphants sauvages. Ils sortent la nuit pour venir boire aux ruisseaux et manger des jeunes pousses de bambous.

Minute thé : Les arbustes (de la famille des camélias) sont coupés tous les cinq ans, pour les maintenir en haie basse ; sinon ils feraient douze mètres de haut. Pour maintenir une certaine humidité dans le sol, des arbres d'une autre variété (sont je ne me souviens plus du nom) sont plantés tous les dix mètres : ils retiennent l'eau et la redistribuent en période de grosses chaleur. Les feuilles de thé sont récoltées sur chaque buisson tous les vingts jours et il y a quatre catégories de thé issues de ces arbustes. Le thé noir, fait avec les grandes feuilles sombres, plus amères parce que plus "vieilles". Il subit une oxydation complète et contient beaucoup de caféine. Il peut de ce fait se conserver des années. Le thé en poudre (souvent mis dans les sachets) fait avec les tiges juvéniles de l'arbuste. Le thé vert, pour lequel on utilise les feuilles moyennes et tendres. C est le plus consommé. Il ne subit pas de fermentation : il est flétri, roulé, torréfié et donc peu oxydé ; il se conserve 12 à 18 mois. Enfin, le thé blanc fait avec les jeunes pousses, ces petites feuilles bourgeons d'un vert très clair, tendres et encore enroulées sur elles-mêmes au sommet de chaque branchage. Celui-ci est le plus précieux, parce que c'est celui qui connaît le moins de manipulations, il est peu oxydé car séché au soleil puis à l'ombre et est donc très cher. Apparement après infusion, on peut réutiliser les feuilles 4 fois encore. Adrien à grappillé par-ci par-là quelques graines, peut-être que ça poussera en France...


Nous décidons donc d'aller acheter quelques épices et du thé après une douche bien chaude et un repas copieux. Si la douche nous a requinqués, ce fut de courte durée. À peine dehors, nous nous retrouvons trempés de nouveau et faisons les magasins les pieds dans l'eau. Après quatre heures de comparaisons et de négociations, nous avons trouvés toutes les épices que nous voulions et nous rentrons contents. 


Le temps de pause à la maison d'hôte avant le repas du soir n'est pas malvenu : nous faisons nos sacs et trafiquons sur internet. Ce wifi est une manne providentielle quand la pluie bat avec tant de constance aux carreaux. Demain, nous prenons le bus à 6.30 pour Allepy : direction les Backwaters pour une promenade en bateau. 

Munnar - les champs de thé
Munnar - le brouillard
Munnar - les champs de thé
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