Fort Kochin - Mattancherry - visites

Publiée le 02/09/2017
À 9.30 devant les guichets, nous achetons enfin nos billets en seconde classe climatisée, dans le train de nuit du soir même.

C'était moins une. Surtout qu'il s'agit en fait d'une liste d'attente et que nous devons venir confirmer notre billet à 19.00 sous réserve de ne pas avoir de place. Mais ça nous rend quand meme guillerets. La journée commence bien ; nous avons donc le temps de faire ce que nous ne pouvions pas faire jusqu'à présent : visiter. Petit apparté : vous l'aurez compris, la ville où nous nous trouvons est divisée en deux. D'un côté Ernakulam, la ville nouvelle et la rive où se trouve la gare ainsi que les tailleurs et les grands magasins. De l'autre Kochi, ou Fort-Cochin, qui est la vieille ville avec ses filets de pêche tu où se trouve notre Guest House. 


Avant donc de visiter, nous allons récupérer le pantalon d'Adrien. Apres un nouvel essayage, nous repartons satisfaits : le vendeur et le tailleur sont malgré tout efficaces, ce pantalon vaut tout à fait une pièce de costume de marque. 

Nous revenons sur notre rive, a Fort Cochin, prenons le repas de midi et allons visiter Saint Francis Church. Petite minute culturelle. C'est la première église chrétienne de l'Inde, bâtie au XVIe siècle par les portugais près du Fort où Vasco de Gama mourut de la malaria en 1524. D'aspect très modeste, elles est pourtant richement décorée à l'intérieur et si cela peut paraître kitch, le bâtiment n'en reste pas moins émouvant. Par contre, il semblerait que l'église soit en plâtre : il fait aussi chaud dedans que dehors. 

Puis nous enchaînons avec le Dutch Palace dans le quartier de Mattancherry (photos interdites). Il s'agit en réalité de la résidence édifiée par les portugais pour leur gouverneur en 1555, avant restitution au roi local. Elle fut ensuite rénovée par les hollandais en 1663 lors de leur passage à Kochi, d'où son nom. La bâtisse n'est pas extraordinaire de l'extérieur, mais révèle des plafonds à caisson en bois sculptés ou peints, superbes, ainsi que des portes en bois massif d'époque. Deux salles sont particulièrement intéressantes, elles sont couvertes de fresques murales du XVIIe siècle très bien conservées. Les personnages sont expressifs et les scènes compréhensibles. Il y a encore de nombreux détails lisibles et les couleurs sont éclatantes. 


Nous voulons ensuite aller voir la synagogue dans le quartier juif, juste à côté. Ce cheminement par les étroites ruelles nous met en première ligne pour une harangue en bonne et dûe forme. À gauche et à droite on nous hèle : "regardez mon magasin !", "j'ai des choses très spéciales pour vous !", le meilleur étant  "c'est pas cher ! Seulement 4000 roupies !". Soient 54€ pour un bout de tissu brodé d'une menorah (chandelier à 7 branches). En plus d'être indiens, ils sont juifs : ils essaient de faire des affaires. 


La synagogue n'est pas encore ouverte, alors nous montons à l'étage d'un café juste en face. Nous avons 30 minutes devant nous, durant lesquelles nous allons écrire nos cartes postales (souvenirs, cartes postales, on a tout bien fait comme il faut) et prendre un vrai café. Ils ont une machine à expresso et mon cafe latte est incomparable aux jus de chaussettes du Rajasthan. 


La synagogue est petite (photos interdites). Nous nous déchaussons, et visitons une pièce carré avec une sorte de promontoire en bois au milieu. Le sol est en carreaux de céramique peints avec des paysages bleus, offerts par une personnalité de Mexico. Le plafond est orné de dizaines de lustres en provenance de Belgique et d'un lustre central en verre de Murano. Ils ne sont pas franchement jolis et tout dans cette mosquée est kitch. Nous repartons poster nos cartes, chercher nos affaires laissées en garde à la Guest House, puis à la gare pour confirmer nos billets de train. 


Une fois la réservation confirmée, nos places notées et notre wagon désigné, nous allons manger. Un repas dans une cantine populaire un peu plus loin, pour lequel nous prenons tout notre temps. Nous avons 2h d'avance, le train part à 22.30. Bien sûr, timing indien oblige, lorsque nous serons sur le quai quelques minutes en avance, le train arrivera avec une heure de retard. 


Adrien a eu une mauvaise expérience avec le train de nuit lors de son premier voyage en Inde il y a huit ans, il s'est fait voler son sac avec ses papiers et son portefeuille. Nous avons donc acheté des chaînes avec cadenas pour accrocher les sacs sous les couchettes, dans l'éventualité d'une tentative de vol. Mais surprise : la seconde classe AC (air conditionné) est chic, propre et une équipe de nuit avec des agents de sécurité y travaille. Les gens autour de nous n'ont pas l'air patibulaires et sont même très présentables. Nous accrochons quand même nos sacs, dans le doute. Surprise numéro deux : on nous distribue des couvertures, des draps empaquetés pliés et repassés, des oreillers, des bouteilles d'eau et une serviette de bain chacun. Je pense qu'on ne va pas si mal dormir finalement. Le lendemain, Adrien est réconcilié avec les trains de nuit. Il est 7h du matin quand nous arrivons et nous avons bien dormi. Il nous tarde de retrouver les amis du mariage et de prendre une douche. 


Kochi - Mattancherry - la ville
Mattancherry - le quartier juif - le café
Kochi - Eglise Saint Francis
Kochi - Eglise Saint Francis
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