Nous prenons le bus depuis Coimbatore à 8.15, et entamons un des trajets les plus longs jusqu'à présent : 6h30 de route pour faire 155 km. Véridique.
Cette fois nous nous sommes mis devant, quitte à bousculer un peu pour s'installer. Très bon choix, on ne sentira plus les aléas de la route. Un homme habillé tout en blanc, impeccable avec plusieurs bagues aux doigts, une barbe bien taillée, une montre rutilante, un téléphone neuf et un air bourru mais sympathique, nous aide à trouver notre bus au milieu de cette gare routière où tout est indiqué en sanscrit. C'est le vendeur de samossas, dit "Momo Trafic". Il faut croire que le commerce fonctionne bien.
Le bus traverse plusieurs villages, longe des palmeraies enracinées dans une terre de plus en plus aride. On retrouve un peu le paysage de Jaïsalmer, dans le désert. Sans le sable, mais avec un paysage de montagnes à perte de vue, des cactus et des pics rocheux sur lesquels on aurait pu rejouer la scène de la prosternation devant bébé Simba. Il fait très chaud lorsqu'on passe la frontière de l'état du Kerala, où se trouve Munnar. Arrêtés pour un contrôle, un singe saute à ma fenêtre, m'arrache le petit paquet de chips que j'avais à la main et repart en courant se cacher pour le manger. Ok.
De aride, l'environnement redevient vert, puis cotonneux, on dirait qu'on a déroulé un plaid en grosses mailles de laine verte sur la montagne. On voudrait s'enrouler dedans tellement ça a l'air moelleux. Ce sont les plantations de thé.
A Munnar, il pleut et il fait 18 degrés. Heureusement, la chambre d'hôte est très accueillante, colorée, le propriétaire est sympa et surtout, SURTOUT, il y a un wifi d'enfer et de l'eau chaude 24h/24. Munnar est une ville en altitude au Sud Ouest de la région du Kerala, elle culmine à 1600m. C'est là que les 24 000 hectares de plantations de thé sont les plus hautes en Inde : il s'y récolte près de 50 000 tonnes par an... C'est pour ça que nous avons prévu une petite promenade dans les plantations de thé demain matin, puis une visite du premier musée du thé du pays, incontournable. Pour l'heure, nous sommes encore une fois fatigués de ces 6h30 de route ; les transports indiens, c'est épuisant. Et puis il pleut par rafales. Nous allons donc faire un tour à l'office de tourisme, puis dîner, en attendant avec impatience une vraie douche chaude !
