Bangalore - Ville de coïncidences

Publiée le 22/08/2017
Apres un vol annulé (le mien), un second en retard (celui d'Adrien), et 2h d'attente à l'aéroport de Bangalore, je retrouve enfin Adrien (dit "mon petit chou"), et on prend un Tuk-tuk pour retrouver l'hôtel.

On arrive à 4h du matin, j'ai l'impression d'avoir comme un déjà-vu.. on est crevés et on est contents de trouver une chambre correcte, propre, avec tout le nécessaire de toilette qu'il n'y a pas toujours pour des tarifs plus chers. 


Le lendemain, après une grasse matinée jusqu'à midi, on va manger dans la ville. Le Restaurant est bon et Adrien a les oreilles qui chauffent parce qu'il n'a plus l'habitude des épices (oui, là, je me vante légèrement d'avoir 15 jours d'avance). On retourne à l'hôtel pour prendre nos sacs et aller prendre un train pour Mysore, quand le portable d'Adrien sonne. Son amie qui se marrie à la fin du mois vient prendre des nouvelles, elle est justement à Bangalore pour les essayages de sa tenue de mariage et nous propose de se retrouver ... devant le restaurant que l'on vient de quitter 10 min plus tôt. Improbable de se croiser dans la même ville de dix millions d'habitants, alors qu'elle est déjà sensée être là où s'organise son mariage, quelques centaines de kilomètres plus loin!


Nous nous retrouvons donc pour boire un Lemon Tea. Je pensais que nous allions aller dans un café. Mais nous nous engageons dans une ruelle, au fond de laquelle de trouve un petit marchand de trucs. On lui commande quatre Lemon Tea (l'amie d'Adrien est accompagnée de son futur mari), et on se déplace à droite de la cahute, où se trouve une arrière-cour aveugle, dans laquelle gouttent tous les climatiseurs des immeubles autour. On reste donc debout à boire ce Lemon Tea dans un petit verre de la taille d'un shooter, à côté d'autres groupes de personnes entrain de fumer. Là, qu'on nous explique qu'à Bangalore, on ne peut pas fumer sur l'espace public. Les gens se mettent donc en retrait. C'est quand même dépaysant. 


On repart ensuite chercher nos affaires à l'hôtel et on file à la gare. Notre prochaine destination est Mysore, il y en a pour 3h30 de trajet. Le test du train est décisif... c'est l'Inde des films, la vraie qui grouille et qui se bouscule. Heureusement que des "contrôleurs" nous prennent les billets, cela nous fait gagner un temps fou de ne pas avoir à comprendre comment marche la machine. Surprise : ça nous coûte 60 roupies pour deux, soit 40cts d'euros chacun... Une fois dans le train, on peut s'installer où on veut, l'idée c'est de ne jamais lâcher nos sacs. De toutes façons, les gens viendront bientôt s'entasser à côté de nous. Une femme s'endormira naturellement sur l'épaule d'Adrien. 


Autour de nous, cinq hommes discutent. Au-dessus de nous, il y a des couchettes métalliques sur lesquelles d'autres grimpent et regardent. On voit leurs jambes s'étirer, d'une couchette à l'autre, ils sont pieds nus. Les cinq hommes se prennent par la main, se donnent des coups d'épaule, parlent fort avec les mains et ont l'air de se faire des blagues. Lorsqu'on sort notre Guide du Routard pour chercher l'hôtel du soir, ils observent et nous demandent à tour de rôle de pouvoir aussi le feuilleter. On dirait qu'ils découvrent leur pays à travers les photos et les indications sur les cartes.


Des vendeurs ambulants passent dans le train. On ne sait pas d'où ils viennent ni où ils descendent. Ils proposent des samossas et des beignets aux légumes dans du papier journal, du riz cuit, du thé Massala, de l'eau, des chips, des morceaux de concombres frais assaisonnés de chili, des gâteaux. Ils ont des flacons d'épices qu'il saupoudrent à la demande du client. Les hommes en face de nous se partagent des beignets de légumes et plus tard, des concombres. Ils mangent avec les doigts, jettent le papier journal par la fenêtre et s'essuient sur leur pantalon ou leur chemise. Il faut reconnaître que ça sent bon, mais par extrême précaution nous ne prenons rien : Ils préparent tout avec les mains, la nourriture est à l'air libre dans des sacs et des caisses qu'ils portent sur leur tête. Question hygiène, on repassera. Et puis ça parle vite et ça crie en boucle l'équivalent de notre "chouchooooous, beigneeeeeets, à la pomme, à la fraise, à l'abricoooooot!", avec tour à tour des voix qui résonnent ou des voix de crécelle, tant et si bien qu'on dirait qu'elles ont été trafiquées pour ressembler à celles de robots sortis tout droit de Futurama. Comme nous ne prenons rien, les hommes autour de nous demandent ce que nous cuisinons en France. Eh bien, la même chose qu'eux, avec plus de viande et moins d'épices. On nous demande le prix du kilo de riz. Pas du tout la même chose qu'eux: il leur coûte 50cts. Chacun y va ensuite de son conseil pour nous indiquer les lieux à visiter; on voit qu'ils sont surpris et contents de trouver deux européens au milieu de la cohue ferroviaire de l'après-midi. 


On arrive à Mysore, ville calme et relativement propre. Peu de circulation à cette heure de la journée (19.30), et un fond d'air agréable, frais, avec un peu de vent. Rien à voir avec le Rajasthan, où nous aurions certainement finis liquéfiés dans un train comme celui-là et où, à cette heure tardive, il faisait encore 30 degrés. Nous sommes fatigués, et nous allons directement à l'hôtel laisser nos affaires avant de diner dans un restaurant tout proche. Jolie surprise, un petit groupe de musique traditionnelle anime le restaurant ; c'est reposant. On rentre à pied ; il n'y a quasiment aucune circulation, la ville est très calme et c'est agréable. Mais la journée a été longue et il nous tarde d'aller nous coucher. 

Bangalore - Un temple
Bangalore - Mysore en train
Mysore - By night
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