Retour en France

Publiée le 03/10/2021
Retour en Normandie via la Suisse, le Jura et Paris

Debout 9 h. Petit-déjeuner préparé par Anita et ensuite nous allons en ville nous faire cirer nos pompes (il y aura au moins ça de propre) et acheter deux dernières pierres et une carte postale.

Puis vient l’heure des adieux ; nous voilà chargés de nos sacs à dos, du grand sac rouge, du sac à films, de la caméra et de la grosse poterie, mais ça va, nous en croisons d’autres qui sont chargés comme des bourriques.

À l’aéroport, pas de problèmes pour les formalités à part une taxe de 5 dollars par personne, nouvelle loi en vigueur depuis le 1er septembre, pas de bol ! Et nous décollons à 14 h 30, ½ h en avance par rapport à notre billet, mais ½ h en retard par rapport à l’horaire prévu sur d’autres billets, il ne faut pas chercher à comprendre.

Aéroport de Lima - On rentre chez nous !

Dans l’avion, cette fois, nous sommes ensemble, mais à côté d’une mémé qui a l’air chiante, elle ne tient pas en place. Après 4 h ½ de vol, nous faisons escale en GUADELOUPE à POINT A PITRE, nous en profitons pour demander des nouvelles du volcan « la soufrière » qui fait des siennes en ce moment. Il y a eu 5300 tremblements de terre en un mois ! Aujourd’hui c’est calme heureusement pour nous. Après une escale d’une heure, nous repartons et dans 9 h nous serons à Genève. La nuit n’a duré que 6 h et impossible de fermer l’œil, je suis trop énervée. C’est long, il faut s’occuper, alors je discute en anglais avec ma voisine allemande. Elle me raconte sa vie. Heureusement, au retour le voyage n’aura duré que 14 h ½ alors qu’à l’aller nous en avions eu pour 18 h.

On nous annonce enfin la côte française, LA ROCHELLE, l’ÎLE DE RE, l’ÎLE D’OLERON, l’embouchure de la Gironde, tout cela est très visible, car le temps est clair et ça sent bon la France.

Atterrissage à Genève à 10 h ½. Une heure de formalités et d’attente bagages et revoilà les problèmes qui se posent. Allons-nous trouver un bus pour la gare et surtout un train pour PARIS ? En effet, nous ne trouvons pas mieux que de débarquer en pleine grève SNCF. Je dois changer mes derniers 50 dollars en francs suisses, car il faut bien payer le bus qui nous emmène à la gare et ce n’est pas donné, les vaches ! Aux renseignements, j’apprends que par bonheur, nous avons un train direct pour PARIS dans une heure, chouette, nous serons à PARIS à 8 h 30 juste le temps de prendre le train pour GAILLON. Mais malheureusement, la réjouissance est de courte durée, car quelque temps après, des gars de LYON nous annoncent qu’ils sont coincés. À cause des grèves leur train est supprimé et celui de PARIS n’a rien de sûr. Enfin, nous allons toujours prendre les billets, on verra bien. Seulement, là non plus rien ne va plus, ils n’acceptent que l’argent suisse et il nous manque 2 F et pour attendrir une Suisse, tintin ! Alors nous voilà à faire la manche, « t’as pas 2 F ? » et nous trouvons des filles compréhensives qui, en échange de quelques pièces françaises, nous passent ce qu’il nous manque.

Nous voici donc en possession de nos deux billets pour un train qui ne va peut-être pas partir et nous attendons le passage à la douane de la gare (et oui, encore !). Pendant ce temps, des bruits divers circulent : le train ne que jusqu’à CULOZ (petite ville du Jura) ou encore on change à CULOZ et peut-être que là il y aura un train pour PARIS. Le moral fait des hauts et des bas suivant la courbe des potins. Bref, nous embarquons avec ½ h de retard seulement et nous avons des places assises, au poil, si ça pouvait durer. CULOZ, tout le monde descend, ça ne va pas plus loin. Bon, et bien, manquait plus que ça ! Quelques moments de suspens et on annonce qu’un train venant d’Italie et allant à PARIS s’arrêtera ici. Alors c’est l’assaut général dans un train déjà bondé de monde. Avec les sacs à dos, on se fait de la place et puis on a 5 semaines d’entraînement, l’ennui, c’est qu’on n’a pas les mains libres. On réussit quand même à se coller contre la porte des chiottes dans un tas de valises et de sacs à dos ; même pas la place de s’asseoir et j’ai bien du mal à reposer mes deux pieds en même temps.

Et voilà pour 9 h, car exceptionnellement il s’arrête partout, quelle joie ! Et nous qui pensions qu’une fois en France tous les problèmes disparaitraient ! Enfin, en 9 h on a le temps de s’installer ; Mimi condamne tout simplement les chiottes en s’y installant avec les sacs à dos et moi par terre contre les valises, le nez dans les godasses de nos copains de voyage. Ce qui nous permet de faire connaissance avec un guide de montagne ; nous lui exposons nos problèmes : 3 F en poche et pourtant encore un tas de choses à payer ; il ne peut nous aider, il n’a que 1, 6 F sur lui, mais peut-être y aura-t-il quelqu’un pour l’attendre et là on pourrait s’arranger, espérons. Et c’est en m’endormant que je réalise que ça fait un petit bout de temps que ça ne m’était pas arrivé et je pense aussi que si un sandwich me tombait dessus, ça me ferait pas de mal.

Enfin arrivée gare de Lyon, 22 h, avec les excuses de la SNCF pour ce retard, merci bien. Mais voilà, à nouveau la merde, pas de train pour aller jusqu’au bout. Enfin, j’ai 20 F en poche, car on a pu s’arranger avec la mère du copain. Mais ça ne suffit même pas pour aller jusqu’à MANTES, seul train qui est au départ avec celui de CHERBOURG. Que faire ? Moi, je m’énerve, je vais craquer, c’est bête si près du but. Mais 48 h sans dormir, sans bouffer, ceci ajouté aux 5 semaines mouvementées, c’est trop pour une pauvre petite bonne femme comme moi. Michel est d’avis de prendre un ticket de quai (car il y a des contrôles) et de s’engouffrer dans le train au moment du départ. Moi, j’en ai ras-le-bol de l’aventure et préfère la sureté, c’est-à-dire téléphoner aux parents qui viendront nous chercher. Dernière solution adoptée, après léger accrochage entre nous 2.

Il est 23 h 30, rendez-vous avec les parents, sortie du tunnel de Saint Cloud. Nous pouvons donc nous acheter un sandwich et un flan pour deux, ça sera toujours ça de pris et nous nous engouffrons dans le métro ; descente à Marcel Sembat mais à minuit et demi plus de bus et il reste 3 km à faire et nous sommes chargés et épuisés. Tant pis, je reprends la technique Pérou et je tente le coup avec un taxi : « Pouvez-vous nous emmener au tunnel pour 5 F ? ». Le mec se marre, ce n’est pas possible pour lui. Je lui explique notre cas, en prenant l’air pitoyable sans trop me forcer, lui montre ce qu’il me reste en poche : 7,6 F en bradant un peu on va peut-être y arriver. Bref, tout en rouspétant, le type nous embarque et nous laisse juste le pont à traverser. De l’autre côté, l’aventure se termine, car les parents nous attendent, ils viennent juste d’arriver. A 4 h ½ du matin, nous serons dans notre lit.

FIN
The END
Das ENDE
KONIEG
TERMINADO

La fin
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