Jour 6 - En transit

Publiée le 23/09/2019
En transit pour la journée avant d’arriver en Amazonie.

Nous prenons un taxi à 6.30 du matin, il faudra 45min pour aller à l’aéroport. Il est important de ne pas traîner, parce qu’en Bolivie, certaines compagnies se vantent de partir en avance ...! Improbable. Donc, plus on est tôt à l’aéroport, moins on a de chance de rater notre avion. Et pour cause, lorsque l’embarquement commence, il ne dure que 10 min. Le deuxième rappel de passagers se fait déjà au bout de 4 minutes. Nous n’avons donc pas pris de petit déjeuner (l’auberge les proposant entre 8h et 10h), et nous arrivons juste à l’aéroport pour notre vol ; nous déjeunerons à Santa Cruz.


Si nous repartons si tôt, c’est pour aller ensuite à La Paz, puis à Rurrenabaque, en Amazonie. Nous aurons trois vols dans la journée. Arrivés à Santa Cruz, nous avons 2h d’escale où nous en profitons pour prendre un café, un jus de fruit pressé et un gâteau : sensiblement la même chose qu’en Europe. Puis, nous partons pour la Paz.


Cette fois-ci, nous avons 5h d’escale, nous en profitons pour aller voir la « feria de El Alto », c’est à dire le grand marché qui a lieu deux fois par semaine à El Alto, le quartier de la Paz où se trouve l’aéroport. Nous laissons nos sacs en consigne et prenons un taxi qui nous dépose au marché. Nous partons nous promener au gré des rues, chargées de stands de toutes sortes : marquèterie, nourriture, tissus, céréales, objets pour le sport, jouets pour enfants, quincaillerie, etc... Un vrai foutoir, mais tellement typique que l’on se laisse emporter au milieu de ces odeurs de lama frit, de poulet rôti et de cacahuètes grillées.


La plupart des stands se trouve être un étalage d’objets divers et variés disposés à même le sol, sur une couverture. Ce sont presque toujours des femmes qui s’en occupent ; rappelez-vous des cholitas avec leur chapeau melon. Certaines qui vendent des poules et des lapins dorment au milieu des cages, n’attendant absolument pas le potentiel client. D’autres stands sont des cabines de 1m5 sur 1m, avec une vielle dame à l’intérieur. Ainsi engoncées, elles cachent leur argent dans leur soutient-gorge et mâchent des feuilles de coca pour faire passer le temps. Les gens, par ailleurs, sont tous gentils, même s’ils ne montrent aucune expression. D’un premier abord ils peuvent paraître insensibles mais il s’agit de timidité. Ils peuvent donner l’impression d’être bourrus mais ils disent toujours « bonjour », « au revoir », « merci », « passez une bonne journée ». 

Rien n’est cher sur ces marchés et Alex et Héloïse prennent un jus d’oranges pressées, puis plus loin un jus de canne à sucre pour 26 centimes le verre (2Bobs). On achète ce tissu coloré épais avec lequel les femmes portent leurs enfants dans le dos, on découvre aussi un stand de chemises où Alex trouve son bonheur : ça tombe bien, le gabarit du bolivien est petit et Alex fait du S ou XS selon les modèles. On repart avec deux chemises. Héloïse fait un stock d’arachides, à grignoter pendant le trajet. 

Nous cherchons un jeu de cartes pour tuer le temps pendant les prochains moments de battement et nous trouvons des jeux de UNO. Seulement le UNO bolivien fait en chine est coquin : il ne propose que deux couleurs ! Donc à la recherche d’un vrai UNO chinois à quatre couleurs, nous jetons un œil à tous les stands et découvrons avec surprise une nouvelle « édition spéciale » de... DUO ! Improbable, il n’y a vraiment qu’en Bolivie que cela existe. Nous tombons sur une boîte un peu plus grosse que les autres, la vieille dame nous assure qu’il y a quatre couleurs. Qu’à cela ne tienne, nous l’achetons, l’ouvrons de suite... BINGO ! Quatre couleurs - qui décoloreront dès qu’une goutte d’eau tombera dessus - avec lesquelles nous jouerons plus tard à l’aéroport en attendant l’embarquement.

Nous reprenons l’avion vers 17.00 pour Rurrenabaque : un tout petit avion à hélices pour 40 min de vol. Ça nous donne un aperçu de là où nous allons. D’ailleurs lorsque nous arrivons sur le tarmac, surprise ! On se croirait dans cette scène de Lord Of War où l’avion se fait désosser en bout de piste par les villageois africains. De la poussière à perte de vue, la forêt, le soleil, la chaleur (30 degrés).

Nous sommes amenés à Rurrenabaque par un chauffeur que nous avions réservé plus tôt. L’hôtel local est située sur la place principale ; lorsque nous posons nos affaires et ressortons pour manger, il fait déjà nuit. Nous arpentons les ruelles pour trouver un endroit animé  et nous trouvons un restaurant où nous mangeons le poisson du coin, le Surubi. Doux et sans arrêtes, cuisiné en plat en sauce avec du riz majoritairement, le plat est copieux. Nous terminons le repas sur quelques parties de UNO, puis nous allons voir plus loin dans le village s’il y a un lieu pour prendre un dernier verre. Il y a beaucoup d’animation, de gens dans la rue. Les boutiques sont ouvertes tard, on entend de la musique partout. Les gens s’appellent, crient, rient, les enfants jouent seuls dans la rue, à côté des chiens et des motos, qui passent dans tous les sens. Ils sont à 3 ou 4 par moto, parfois avec des enfants, parfois juste entre copains. Nous sommes dimanche et pour être tout à fait honnête, il y a plus d’animation qu’à Amiens.

Nous tombons sur un karaoke où ils chantent à cœur joie, l’ambiance nous semble sympa et nous nous arrêtons sur le seuil pour jeter un coup d’œil. L’endroit est sombre, seule une lumière bleu et violette éclaire la salle. Les deux hommes qui chantent au fond de la pièce - faux - sont ronds comme des coings ; une table a droite dans un renfoncement est occupée par 3 hommes dont un a le front collé sur la table, au milieu de 6 bouteilles vides. Bon ! finalement, nous passons notre chemin...

Nous rentrons prendre une douche, nous nous couchons : demain nous partons à 8.45 rejoindre notre guide pour 2 jours dans la pampa. Enfin une nuit de plus de 7h dans un vrai lit !

0 commentaire