Jour 7 - À la découverte de l’Amazonie

Publiée le 26/09/2019
Arrivés à Rurrenabaque, nous partons en jeep nous enfouir dans la forêt pour 3 jours.

Nous partons de l’auberge à 9.00, après un bon petit déjeuner (café au lait/thé, pain, beurre, confiture, jus de carambole, coupe de fruits). C’est parti pour 3h de route en jeep pour rejoindre notre Ecolodge dans la forêt.


La route est large, ocre, terreuse, des nuages de poussière nous accompagnent à chaque virage. De part et d’autre, la forêt. Nous nous arrêtons pour voir un paresseux tout en haut d’un arbre, en boule, en train de dormir. Première rencontre animale... et ce n’est qu’un paresseux ! Plus loin, la route est droite et file à l’horizon. On s’arrête devant un Capybara, mélange entre un chien (pour sa capacité à s’asseoir de la même manière) et un hamster (pour sa tête trop mignonne qui grignotte). Il s’agit du plus gros rongeur au monde ; lorsqu’on le voit on a envie de le ramener à la maison ! Plus loin, deux toucans magnifiques : le bec jaune soleil, les plumes noires et blanches, une envergure imposante lorsqu’ils s’élancent de la cime des arbres et traversent la route devant nous. Encore émerveillés par cette rencontre, nous croisons la route de grues et de Jabirus. Les Jabirus sont considérés comme les plus gros oiseaux d’Amérique latine avec hauteur de 1m40. Noirs et blancs, avec une silhouette proche de celle du Marabout - leur long cou rentré, le corps volumineux sur des pattes longues et fines - ils déplient leurs grandes ailes avec lenteur et s’envolent lourdement lorsqu’on passe à côté.


Ce sont les premières rencontres que nous faisons, avant d’arriver à notre EcoLodge amazonien. Impressionnés, nous ne savons pas encore qu’il ne s’agira que de peu de choses en comparaison des deux prochains jours que nous passerons dans la Pampa. A peine descendus de la voiture, nous sommes accueillis par deux jeunes gens qui nous amènent un verre de boisson locale à la Panella, fraîche, sucrée, comme avec un petit goût de canelle. Pour identifier la saveur selon quelque chose de connu, on pourrait dire qu il s’agit d’un Ice Tea en beaucoup moins sucré.

Nous filons poser nos affaires dans une petite cabane en bois où se trouvent nos trois lits avec moustiquaires, du linge frais, une douche, des toilettes propres et de grande taille et un hamac sur le perron. Tout est en bois, les toits en chaume, l’électricité ne fonctionne que de 19h à 21h. Si nous voulons avoir de la lumière plus tard, ce sera à la lueur de nos téléphones ou de la lampe frontale.

 

Impeccablement organisé, le repas se prend à 12.30 dans un Lodge au centre du camps et le dîner à 19.30. Le matin, on adaptera le petit déjeuner en fonction des activités. Très copieux, toujours différents, nous avons des repas à prendre sur un buffet, variés et excellents : riz en sauce, poulet frit, purée, salades diverses (blé, maïs, tomates, concombres, pommes de terres, aubergines...), manioc, etc. Toujours précédés d’une soupe de légumes et suivi d’un fruit ou d’un dessert fait maison (flan, crème au chocolat...). Nous arrivons à 13h, le temps de manger et nous partons à 15h pour notre première après midi de découverte.

Une barque nous attends plus bas derrière le Lodge ou nous prenons nos repas. Trois assises, un moteur, une corde. Notre guide est sympathique, il n’a peur de rien, connaît plein d’anecdotes incroyables ; il s’appelle David et il a 26 ans ; c’est lui que nous suivrons pendant 3 jours. Et ça commence dans cette barque, qui tangue beaucoup lorsque nous montons tour à tour pour nous installer. L’eau est totalement trouble, marron, impossible de voir à travers. Maintenant que nous sommes tous installés, David à l’arrière à côté du moteur, le bord de la barque est à 20 cm de l’eau. Il fait plus de 30 degrés, nous avons des chapeaux de paille et des sandales. On se croirait en balade de courtoisie, pour visiter le paysage et les alentours de l’EcoLodge, jusqu’au moment où l’on remarque des formes familières sur les berges : des Caïmans. Petits, moyens, rayés, endormis, la gueule ouverte pour avoir moins chaud , enfouis dans la boue. Partout. Il y en a partout. Ils ne seraient pas agressifs envers les hommes, mais ça ne donne quand même pas envie de s’en approcher. Certains sont sous l’eau et seuls les yeux dépassent. A notre arrivée, ils s’enfoncent totalement sous l’eau et on ne distinguerait même pas une quelconque présence sous notre barque si nous ne les avions vus s’enfoncer dans le fleuve avant. On en voit des petits (à peine la longueur de l’avant bras, queue comprise) et on en croise un de 4 mètres au moment où il disparaît dans les feuillages.

Plus loin, on voit des Capybaras, ces fameux petits chiens-cochons d’Inde trop mignons. Des bébés, des moyens, des adultes... en train de se prélasser au bord de l’eau, de se baigner dans la boue pour se rafraîchir, en cohabitation complète avec les caïmans. De petits oiseaux les accompagnent, perchés sur leur dos ou sautillant à côté.

Plus loin et sur tout le long du chemin, nous verrons des tortues marines (les plus petites faisant 15 cm, les plus grosses 60 cm). Cet animal présente encore une silhouette préhistorique : de grosses et larges pattes palmées et un long cou terminé par une tête reptilienne, parfois avec une zone rouge sur le dessus. Lorsqu’elle nagent dans l’eau et que seule la tête dépasse, on dirait des serpents. Quand nous passons devant avec la barque, elles se laissent tomber à l’eau les unes après les autres : on dirait des danseuses aquatiques ! Moins gracieuses, certes, au vu du gros PLOUF quand elles coulent. Mais synchronisées.

Imaginez aussi des grues jaunes tachetées, des hérons, des cigognes. Aussi des aigles sauvages, des petits cardinaux à tête rouge, des Martins pêcheurs aux plumes vertes brillantes, des toucans encore - au bec orange fluo cette fois -, des Yurubis encore, perchés sur la cime des arbres nus, en observateurs massifs et silencieux. Des singes hurleurs noirs ou marrons aussi, cachés dans les feuillages colorés des arbres violets, roses, jaunes. Imaginez encore une dizaine de perroquets jaunes et bleus, criant et s’envolant tous en même temps au-dessus de nos têtes, dérangeant cigognes et cardinaux qui s’envolent ensuite dans un froissement de plumes et de feuilles. Le temps de lever les yeux, quelques piranhas sautent devant la barque et attirent des caïmans, qui se jettent à l’eau à grands coups de queue, éclaboussant la berge et les bébés capybaras, qui remontent alors la rive en courant.

Nous ne nous lassons pas de ce spectacle; nous resterons sur la barque jusqu’au soir 19.00. (Mon téléphone ne faisant pas de zoom exceptionnel, j’insèrerai certaines photos trouvées sur internet pour vous montrer ces animaux exceptionnels).  Lorsque nous revenons, la cuisinière nous attend avec 4 verres de jus de fruit frais. Ce sera le cas au retour de chacun de nos périples, nous aurons à chaque fois un jus différent (orange, ananas, carambole...). Nous prenons le temps de nous doucher et revenons pour le dîner à 19.30. David nous propose alors de ressortir le soir, après manger, pour voir les animaux de nuit. Mais oui !! Nous prenons la frontale, nos baskets et c’est parti.

Nous remontons dans la barque et faisons une quinzaine de minutes dans le noir, sur l’eau. Ne rien voir mais tout entendre, en pleine Amazonie. Les chouettes, les singes , les oiseaux, le clapotis de l’eau contre la barque, les froissements de feuilles et les grognements sur la berge. Avec la frontale allumée, nous faisons scintiller des dizaines de points jaunes sur l’eau : les yeux des caïmans. Impressionnants, il sont partout. Ils se laissent glisser sous l’eau lorsque nous nous approchons ; entendre le déplacement des vagues contre le bois de la barque et savoir qu’ils sont juste dessous donne un sentiment étrange de vulnérabilité.

Arrive le moment où l’on accoste sur une berge pour aller chercher des singes Capucins (ici appelés « capuccinos », c’est assez mignon) dans les palmiers. Quelques yeux brillent sur la berge où nous nous arrêtons. Ils disparaissent dans l’eau en silence quand nous mettons pied à terre. On fait un peu moins les malins. Nous entendons les singes sauter de branche en branche, crier, froisser les feuilles à notre passage. Impossible de les voir, ils jouent avec nous et ne se laissent pas « approcher ». On se déplace au bruit, là où des feuilles bougent, à la lueur de la frontale, pendant une quinzaine de minutes. J’en profite pour ramasser des graines aux couleurs vives (rouges et noires), semblables aux graines de Guarana : photo à venir plus tard de ce que j’en ferai. Finalement nous rentrons en barque, par le même chemin. Nous aurons notre petit verre de jus de fruit avant d’aller nous coucher ; pas de singe Capucin cette fois-ci, mais croiser les yeux des caïmans dans la nuit vaut toutes les aventures vécues jusque-là.

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