Bari - Bitritto - Castel del Monte - Venosa - Ruvo del Monte - Montella - Sirignano - NaplesÂ
La premiĂšre Ă©tape de notre parcours italien a Ă©tĂ© de traverser la botte Ă lâhorizontal, de Bari Ă Napoli, deux villes qui sont sensiblement sur une mĂȘme ligne : lâune dans les Pouilles, lâautre en Campanie; lâune baignant dans la mer Adriatique alors que lâautre voit le soleil se lever sur la mer TyrrhĂ©nienne : Adriatico et Tirreno. Nous ne nous arrĂȘterons pas dans les grands lieux touristiques des Pouilles car nous les avions dĂ©jĂ parcourus lâannĂ©e derniĂšre en mode voiture. Lâobjectif est de rouler en dĂ©couvrant des endroits plus reculĂ©s et moins connus. La descente du ferry Ă Bari se fait sous le soleil. Il fait beau et encore chaud, mais cela va un peu changer. Le temps dâun premier cafĂ©-cornetto dans le centre ville, de lâachat dâune carte routiĂšre au 200 milliĂšme, on dĂ©colle pour une petite Ă©tape : on a passĂ© une sale nuit sur les canapĂ©s du bateau et la pluie est annoncĂ©e en milieu dâaprĂšs-midi. Nous avons trouvĂ© un petit logement dans un village Ă 20 kilomĂštres, ce sera parfait pour la journĂ©e.La route qui mĂšne de Bari Ă Naples sâappelle « la via dei Borboni », route dont personne ne semble avoir entendu parler par ici đł. Elle monte et descend Ă travers oliviers et vignes. Le tracĂ© que nous suivons est assez physique, il y a beaucoup de dĂ©nivelĂ© de prĂ©vu dans les montagnes. Pour nous Ă©pargner un peu, nous prenons aussi la route principale, plus roulante et moins pentue⊠quoique đ !Nous percevons trĂšs vite les premiers signes de lâautomne : pour nous câest une premiĂšre car nous avons bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun temps exceptionnel jusquâici. Les vignes ont rougi, le temps est beaucoup plus frais en matinĂ©e et il fait dix petits degrĂ©s Ă la nuit tombĂ©e. Nous sortons nos maillots chauds pour rouler, la polaire et le coupe vent ne sont jamais bien loin, jâenfile ce dernier Ă chaque descente, sinon ça caille ! Il faut dire aussi quâon monte en altitude, on atteint jusquâĂ 900 mĂštres. Les journĂ©es aussi sont beaucoup plus courtes, il fait nuit Ă 17.00 et il nous faut organiser le parcours en fonction si nous voulons profiter un peu de nos fins dâaprĂšs-midi. Du coup tout se raccourcit : Ă©tapes, pauses pique-nique, pauses tout court. On se laisse nĂ©anmoins toujours du temps pour un cafĂ© et un cappuccino dans la matinĂ©e đ, ils sont de moins en moins en terrasse !On traverse des villages mĂ©connus qui ont leur charme et qui sont loins de lâItalie des grandes villes. On fait nos courses dans de petites Ă©piceries avec des produits frais et rĂ©gionaux. On nous regarde de maniĂšre insistante et avec Ă©tonnement...ils ne doivent pas en voir passer beaucoup des zozos en vĂ©lo au mois de novembre ! Certains se lancent Ă nous poser des questions, toujours surpris par notre pĂ©riple. Et comme câest lâautomne, mĂȘme si on a du mal Ă en prendre conscience , câest la fĂȘte des champignons et la fĂȘte de la chĂątaigne. Des stands de spĂ©cialitĂ©s locales, de la musique, une ambiance villageoise dont nous profitons le temps dâune soirĂ©e Ă Montella. Pour les nuits, nous alternons entre camping sauvage, et logement en dur. Le seul camping que nous avions repĂ©rĂ©, qui est en fait un domaine magnifique en pleine nature, nâaccepte que les camping cars đł. Comme nous arrivons en fin de journĂ©e un peu avant le coucher du soleil, les deux italiens qui gardent les lieux nous autorisent Ă y passer la nuit, Ă condition que nous nous fassions passer pour des cousins venus de France en cas de contrĂŽle đ€. Une fois partis et aprĂšs avoir pris soin de nous laisser une petite porte ouverte prĂšs du portail, nous nous retrouvons seuls dans ce grand parc. Nous sommes au pied dâun chĂąteau hexagonal illuminĂ© la nuit et câest la pleine lune⊠on nous a aussi avertis de la prĂ©sence Ă©ventuelle de renards. Malheureusement, nous nâen voyons pas đą. Une nuit tout de mĂȘme magique dans le silence de la nature et un rĂ©veil au petit matin ensoleillĂ© pour un petit dejâ accolĂ© Ă un muret afin de rĂ©cupĂ©rer un peu de la chaleur matinale. Sur ce parcours, le prix des logements est Ă©tonnamment cher, nous cherchons donc des solutions alternatives, cela fonctionne parfois. Une derniĂšre matinĂ©e Ă rouler dans une grosse brume qui se lĂšvera petit Ă petit rendant le paysage onirique et mystĂ©rieux, juste avant dâarriver dans la capitale de la Campanie : Napoli !
Nous arrivons donc Ă Naples 340 km plus tard. Nous y entrons par les quartiers nords. Cela nâa certainement pas le mĂȘme retentissement que dâarriver Ă Naples par la voie aĂ©rienne ! Câest un dĂ©lire Ă part entiĂšre dâarriver en deux roues, pour ne pas dire une douce folie inconsciente. On pensait quâaprĂšs Istanbul, tout nous paraĂźtrait facile, câĂ©tait sans compter Naples đ ! Avant mĂȘme dâatteindre la ville, Ă quelques kilomĂštres de celle-ci, alors que Jean-Luc attendait son tour dans une foccaceria, deux flics mâabordent et me conseillent de ne jamais laisser les vĂ©los sans surveillance. A les entendre, ils pourraient disparaĂźtre en un battement de cil ! Je me demande mĂȘme sâils ne peuvent pas disparaĂźtre alors que je suis dessus đ±. Nous nous lançons donc dans le ventre de la ville avec une petite apprĂ©hension un dimanche en fin de matinĂ©e. Un chaos sans prĂ©cĂ©dent, une circulation alĂ©atoire, des scooters et des automobilistes qui se tirent la bourre, peu dâĂ©gards pour les rĂšgles de circulation et pour les deux vĂ©los que nous sommes. La route est faite de grands ou de petits pavĂ©s, de creux et de trous. Ils faut sâimposer, utiliser leurs rĂšgles, sinon on nâavance pas. Nous arrivons Ă la fin dâune matinĂ©e de marchĂ©, Ă quelques rues de notre logement qui lui se trouve dans une rue Ă©tonnement calme. Ăa grouille, ça crie, tout se mĂ©lange : le bruit, les odeurs comme les gens. Jâai le regard pĂ©riphĂ©rique, les yeux Ă©carquillĂ©s, Ă©merveillĂ©e et troublĂ©e par ce premier impact. La ville mâapparaĂźt dâentrĂ©e comme complĂštement dĂ©lirante et trĂšs diffĂ©rente du reste de lâItalie. Cette premiĂšre vision se concrĂ©tisera les jours suivants : Naples est un ovni de la PĂ©ninsule, quelque chose dâĂ part qui a son propre univers, ses propres fonctionnements et dysfonctionnements. Câest une ville sans demi-mesure : soit on adhĂšre, soit on dĂ©teste. Câest une collision Ă lâĂ©tat brut. On se balade pendant trois jours dans les diffĂ©rents quartiers, chacun avec leur ambiance. Je suis surprise de voir Ă quel point Maradona est prĂ©sent dans la ville : on ne compte plus les peintures murales Ă son effigie : « Quand on aime, on nâoublie pas. ». Il rivalise avec le dieu de la ville, San Gennaro. Jâai posĂ© la question Ă un Napolitain, pour savoir qui Ă©tait le dieu des dieux : il mâa fait un grand sourire sans rĂ©ponse đ.
Une vue superbe aussi sur la baie et une excursion sur le VĂ©suve oĂč nous prenons le temps dâune visite : une petite randonnĂ©e jusquâau cratĂšre plutĂŽt dĂ©cevante. On se confronte aussi Ă la difficultĂ© dâorganiser le trajet sans passer par des agences đ€Ż.CĂŽtĂ© gastronomie, Naples nâa rien Ă envier aux autres villes italiennes. Sa cuisine est excellente et la pizza est une redĂ©couverte gustative. On mange des glaces et on se balade en t-shirt lâaprĂšs-midi. Câest le retour des tempĂ©ratures douces et agrĂ©ables. Heureux dâavoir dĂ©couvert cette ville, nous reprenons nos vĂ©los pour la cĂŽte trois jours plus tard.
Naples - Formia via Mondragone - Sabaudia - Ostia Antica (Roma) via Sperlonga
Nous quittons Naples un beau jour ensoleillĂ© et longeons trois jours durant la mer du cĂŽtĂ© de lâAdriatique. Nous traversons des villages balnĂ©aires dĂ©sertĂ©s par les touristes. Câest une douce remontĂ©e, des kilomĂštres Ă rouler les yeux rivĂ©s sur la grande bleue que nous apercevons de haut ou de prĂšs. On quitte la Campanie Ă Formia pour arriver dans le Latium, toujours par le bord de mer. Les plages Ă lâautomne, on adore. Il faut dire que cette partie de la cĂŽte est protĂ©gĂ©e : on est dans un parc national, celui du Circeo, et câest tant mieux, car ça reste sauvage et prĂ©servĂ©. Sur la route, les pins parasols ont pris la place des oliviers, les places de parking tout en longueur sont vides, elles deviennent notre piste cyclable đ. On traverse des villages adorables : Mondragone et Sperlonga sont des haltes parfaites pour un cafĂ© ou un pique nique. Comme il nây a personne, on bivouaque au bord de la plage ou prĂšs dâun lac. On se baigne mĂȘme le matin du 13 novembre dans les eaux claires de Formia en compagnie dâun Napolitain nomade. Plus tard, on fait un bout de chemin avec Marisa, une cycliste de Nettuno trĂšs sympathique rencontrĂ©e en route. Elle nous conseille aussi un super endroit pour le cafĂ©-crostata et un autre pour la pizza biancaâŠ. notre voyage culinaire continue ! Accueil cinq Ă©toiles Ă Ostia Antica par Marco, un ami de ma sĆur qui vit en retrait de la ville en pleine nature : des moutons, des chats, des chiens. Des grillades le soir prĂ©parĂ©es par le berger roumain (et non pas romain đ€). On repart le lendemain pour rejoindre la gare de Rome oĂč nous prenons un train jusquâĂ Viterbo : ce sera le dĂ©but de la via Francigena pour nous. Nous ne faisons pas de halte Ă Rome que je connais bien et que nous avions dĂ©jĂ parcouru avec Jean-Luc Ă lâhiver 2023 en compagnie de Rafael. Le voyage en itinĂ©rance Ă vĂ©lo, ce sont aussi des choix. On ne peut pas tout faire, tout visiter.
Bolsena via Viterbo et Montefiascone - Proceno via Acquapendente - San Quirico dâOrcia - Siena via Radicofani - Poggibonsi via Monteriggioni - San Miniato via San Gimignano - Lucca
Voilà pour la premiÚre partie de notre année sabbatique.
Nous allons tout bientĂŽt poser nos vĂ©los Ă Annecy, prendre quelques jours entre la France et la Suisse pour nos familles et nos amis. Malheureusement, nous ne pourrons pas voir tout le monde đąđą. On repart le 2 dĂ©cembre pour Santiago du Chili. Une deuxiĂšme partie dont nous nous rĂ©jouissons beaucoup. LĂ , on est Ă fond dans la recherche dâun van Ă acheter đ€.
Le blog reprendra Ă la mi-dĂ©cembre, un peu avant les fĂȘtes. Un grand merci Ă toutes celles et tous ceux qui nous suivent. Ă bientĂŽt. A presto. See you soon. Hasta la vista đ.
Coucou les Jeunes
Encore une belle derniĂšre partie de 1er partie
6000 bornes câest quand mĂȘme quelque chose,âŠbravo . ,vous ĂȘtes vraiment trop forts.
Et merci Ă vous deux pour avoir partagĂ© cette expĂ©rience qui nous a fait rĂȘver et dĂ©couvrir, via un rĂ©cit de voyage Ă©crit avec le cĆur
à bientÎt pour la suite en Amérique latine
Merci đđ»