Bulgarie

Publiée le 17/09/2025
8 au 13 septembre De la frontière serbo-bulgare à la frontière turque, une traversée tout en couleurs 😋..

Bulgarie - България  (BG) 

Étapes : Bozhurishte via Slivnitsa - Sofia - Belovo - Plovdiv via Pazardjik - Lyubimets- Edirne (Turquie) via Orménio (Grèce)


Réponse du quizz de l’étape précédente :

RÉPONSE B : « On prend l’autoroute avec les vélos car elle est directe. » 😜


Je vous explique. Sortis du contrôle douanier, il y a beaucoup de panneaux qui envoient sur une grosse voie de circulation. On essaie tant bien que mal de nous extraire de là et on y arrive un peu sur quelques kilomètres : on suit une route qui mène à un village puis à une petite route pavée; nous nous rendons vite compte qu’elle ne mène nulle part. De plus, toutes les indications dont nous disposons nous renvoient toutes sur l’autoroute. On la voit en contre bas de la route sur laquelle nous galérons : elle est très peu fréquentée et c’est un vrai billard ! Personne ne parle anglais et la seule personne que nous croisons, un vieux monsieur, nous montre la direction de l’autoroute quand il comprend qu’on veut se rendre à Dragoman. Il nous le répète même trois fois en gesticulant quand il nous voit un peu sceptiques. Euh… comment dire, on est en vélo 😅 il s’en rend bien compte non 🧐?! Bon, de toute façon, il n’y a rien d’autre…. On se lance. A l’entrée de la voie rapide, on voit que la vignette est obligatoire pour les voitures et les camions. Nous, on est en vélo, on ne se sent pas concernés 🤭 ! On roule donc sur la bande d’arrêt d’urgence pendant quatorze kilomètres en serrant les fesses. Pas une seule voiture ne nous klaxonne, il y en a très peu d’ailleurs. Sur la voie d’en face, des policiers, qui n’ont pas l’air surpris plus que ça de nous voir, effectuent des contrôles radar. De ce côté-ci, on est tranquille : on plafonne entre 9 et 11 km/h ! Parce qu’en plus, ça monte ! Une montée douce sur quatorze kilomètres à se demander ce qu’on fait là…. et à regarder défiler les bouteilles pleines d’urine jetées sur les rebords. Mais ça roule d’enfer ! On sort comme prévu à Dragoman et l’aventure continue. Il est 14.30, 15.30 heure locale, et on meurt de  faim. On se retrouve assez vite dans une ville fantôme sur un terrain de jeux désert avec une table et un banc sous un arbre. Un no man’s land, un lieu périmé, je n’ai pas d’autre mot pour le décrire : jeux pour enfants rouillés, balançoires et paniers de basket déglingués. Les pavés qui recouvrent le sol sont de couleur noire d’origine et envahis par la mauvaise herbe… Bon, on mange et on repart, espérant trouver une route plus adaptée vers notre destination. Les rues de la ville sont très abîmées, il y a des trous de partout, on zigzague pour éviter les nombreuses détériorations de l’asphalte. Nous parcourons les cinquante kilomètres qui nous restent à faire en alternant entre gros pavés, bitume refait à neuf et hyper roulant et routes défoncées. On passe de l’un à l’autre sans aucune logique, sur des portions allant de quelques mètres à quelques kilomètres. La route est plutôt descendante, ce qui nous facilite grandement la tâche. Nous arrivons enfin dans une petite ville, mais il est impossible de trouver à se loger. Deux p’tits vieux essaient de nous aider en passant quelques coups de fil mais sans succès. On repart pour quinze bornes de plus pour un hôtel à treize kilomètres de la capitale. Il se trouve que l’hébergement est le point de chute des ouvriers du coin. Peu importe, la chambre est propre et immense, on peut y mettre nos vélos. Le snack qui fait office de restaurant sur le parking de l’hôtel est excellent. On se régale de deux escalopes de poulet grillées avec une belle salade de tomates et des pommes de terre sautées… la même chose que la table d’à côté, car personne ne nous comprend ici et je me contente de montrer du doigt l’assiette du voisin qui a l’air trop bonne. Avec la bière, cela nous revient à 24 lev (12€), on a encore changé de monnaie ! Ici, on est encore arrivé dans un autre monde : la Bulgarie nous paraît tout de suite plus pauvre que sa voisine la Serbie. 

Ce que j’aime par dessus tout en voyage, ce sont ces moments-là où nous sommes parachutés dans un nouvel environnement dont nous ne connaissons rien et dont nous devons comprendre les rouages. Nous ne savons rien sur la Bulgarie, et c’est en s’y plongeant et en nous trouvant au cœur des choses que nous allons la découvrir et l’apprivoiser. 

Le lendemain, la route qui mène à Sofia est un boulevard très fréquenté. Il y a beaucoup de voitures, pas une seule ne nous a klaxonnés. On roule le plus à droite possible en faisant bien attention à éviter les trous, les bouches d’égout effondrées et le béton qui fait comme une longue boursouflure à cet endroit- là. Ma vision n’est plus seulement périphérique à 360 à l’horizontal mais aussi à la verticale, car le danger arrive aussi du sol 😅😅. Je pense aux balayeuses de nos villes avec leurs brosses rotatives qui tournent à vive allure pour désincruster la poussière. Ici, la crasse accumulée est un vrai obstacle pour les cyclistes que nous sommes : elle nous oblige, en plus de tout le reste, à nous éloigner du « trottoir ». On en vient à regretter l’autoroute 😛. La surprise du jour c’est une piste cyclable clairement matérialisée pour les quatre derniers kilomètres menant à la capitale. Inespéré ! On y croise un seul cycliste, et sans casque 😳. 

Notre arrivée en Bulgarie a été musclée et le restera encore une cinquantaine de kilomètres après Sofia. Jusque là, on pilote sur les langues de béton valides de la route. C’est notre jeu du parcours, à celui qui trouvera la meilleure trajectoire pour s’extraire de ce chaos. Et d’un coup, au sortir d’une petite ville, on ne sait pourquoi, la route se transforme en un vrai billard 😆😆. Certes, nous sommes sur une nationale, la N8, et même si elle est fréquentée, la route est large et très roulante. Nous la suivrons jusqu’à la sortie du pays, avec encore un saut de puce en train pour éviter une dangereuse voie rapide sur un tronçon de 90 kilomètres entre Plovdiv et Simeonovgrad. Vous l’avez compris, on improvise, on s’adapte, on fait au mieux.

Sofia

Sofia est située au pied de la montagne Vitocha que nous voyons au loin.  C’est une ville qui surprend par sa grande hétérogénéité dans son habitat : immeubles flambant neufs qui côtoient ceux très défraîchis, à la limite de l’insalubrité. La capitale est plutôt sale et la qualité des infrastructures très vétustes. On s’y balade tout de même volontiers à pied ou dans les vieux trams de toutes les couleurs. Une ville tout en contrastes.

Nous avons logé dans un super appartement à deux pas de la Synagogue. Il y a dans notre quartier dans un périmètre plutôt restreint, la Synagogue, la mosquée, des églises et les anciennes Halles, un très beau bâtiment entièrement rénové. Nous passons la deuxième journée à visiter la très belle cathédrale orthodoxe Alexandre-Nevski et son intérieur très chargé, avec juste à côté, sa sobre voisine Sainte Sofia qui parait toute menue; elle a pourtant donné son nom à la ville 😀. 

Coup de cœur pour la visite du « Red flag » où l’on est en immersion totale dans le vrai appartement d’une famille bulgare des années 80 sous le régime communiste. On peut y circuler comme on veut, passer d’une pièce à l’autre, s’asseoir sur les fauteuils, sur les lits, autour de la table de la salle à manger, feuilleter les magazines, les journaux, les cahiers d’école, les albums photos, ouvrir les tiroirs, les armoires pour découvrir toutes sortes d’objets de l’époque. On a en plus un petit lecteur MP3 qui nous raconte plein d’histoires liées au quotidien de cette époque. C’est vraiment un super moment. On retrouve aussi des objets de notre propre enfance, et le 33 tours de Led Zeppelin avec le Hindenburg en feu, comme un clin d’œil au début de notre voyage quand nous avions visité le musée Zeppelin 🎈.

Nous quittons Sofia le lendemain pour vingt kilomètres de train qui nous permettront de sortir de la ville sans affronter le trafic des boulevards périphériques. Nous roulons ensuite jusqu’à Pazardjik, petite ville très sympa avec un centre très animé et un beau parc très vert où nous nous arrêtons pour manger avant de poursuivre vers Plovdiv, deuxième ville du pays. Plovdiv est une étape très agréable. Cette ville a 6000 ans d’histoire. Elle est construite sur plusieurs collines avec une vieille ville adorable et de beaux vestiges romains. Une très belle mosquée aussi. On profite de la ville pour la fin de journée avec un petit restau le soir dans lequel un couple bulgare me fait goûter leur boisson : du yogourt que l’on boit frais avant le repas pour aider à la digestion. On termine la soirée avec un concert de flamenco dans une ruelle étroite de la ville. Au matin, un p’tit déjeuner au pied d’une très bonne boulangerie où on déniche de très belles brioches à la marmelade de coing.

Notre dernière étape en Bulgarie est Lyubimets, une simple halte dodo avant de quitter le pays. 


Pour conclure

La Bulgarie aura été une étape très intéressante. Nous avons découvert un pays assez pauvre.  Nous sommes vraiment heureux de l’avoir traversé en deux roues et regrettons de ne pas avoir connu sa partie montagneuse qui doit être vraiment magnifique. Notre parcours nous a permis de découvrir la partie la plus rurale et donc la plus défavorisée avec des habitations très vétustes. Nous avons longé très régulièrement des barres d’habitations délabrées. On voit aussi très souvent des constructions en briques à moitié terminées et qui semblent être à l’abandon. Nous avons aussi croisé quelques charrettes tirées par un cheval. Les bords de route sont très sales : ordures et déchets hétéroclites. Côté route, dès qu’on sort de la nationale (et c’est aléatoire), il y a encore des chemins entièrement pavé ou très mal entretenus, on en a parlé plus haut. 

Quant aux villes, elles se développent. Le look cheveux lissés, faux cils, faux ongles, lèvres gonflées a bien passé les frontières lui aussi ! Beaucoup de femmes, plutôt citadines, fument. Un signe d’émancipation 🤔 ? 

Côté son, la musique s’orientalise depuis la Serbie déjà. On a déjà un pied en Turquie avant d’y être.

Manger dans les pays balkans 

Depuis notre passage dans les pays des Balkans, force est de constater que les fruits et légumes achetés sur les étals de marchés ou de fortune sont tout simplement bien au-dessus des produits que nous trouvons chez nous, même en bio. On a l’impression que tout vient du jardin d’à côté. Les tomates sont en chairs, juteuses à souhait. Le raisin, les prunes sont tout simplement merveilleux , on retrouve le vrai goût des aliments. À Sofia, sur un marché, j’ai trouvé des petites figues qui m’ont rappelé celles que je mangeais au bled dans la campagne italienne, directement sur l’arbre. J’ai l’impression de manger un pot de confiture à la p’tite cuillère ! J’en ai plein les doigts, mais quel bonheur ! 


Au croisement de trois pays

Après avoir étudié de près les cartes et pris les avis d’autres voyageurs, nous décidons d’atteindre la Turquie en passant par la Grèce, un petit détour de quelques kilomètres seulement qui change tout. Le poste frontière de Kapikule entre la Bulgarie et la Turquie initialement prévu est l’un des plus gros passages au monde : c’est une autoroute pas du tout appropriée aux vélos. Passer par la Grèce est donc une solution très conseillée. Nous passons donc dans trois pays en trois heures de vélo : 16 km en Bulgarie, 36 km en Grèce et 8 km pour parvenir à Edirne en Turquie. Café-croissant bulgare le matin, salade grecque et tatziki sur une terrasse à midi (GR), Borek (feuilleté local) et Ayran (boisson à base de lait) en terrasse le soir à Edirne (TR) 😁. Nous rencontrons un cycliste italien, Giancarlo, avec qui nous passons le poste frontière et le reste de la journée.

Le passage de la frontière de la Grèce à la Turquie s’est fait à Kastanies et s’est  bien passé, non sans une certaine émotion : « On est arrivé en Turquie quoi !!!! On vient de parcourir 3000 km à vélo !!!! »


Côté vélos

Une petite crevaison lente pour moi… il y a longtemps. On se réveille un matin  et le pneu avant de mon vélo est dégonflé. Une situation plutôt confortable pour la réparation.

Sinon, rien à signaler. Les montures comme les cyclistes se portent bien 🤩.



TURQUIE : nouvelle étape

Nous sommes en Turquie depuis quatre jours et on adore déjà. Nous y resterons  probablement encore un petit mois, dont six nuits à Istanbul. 

Nous sommes arrivés à Istanbul en bateau depuis Bandirma qui se trouve au bord de la mer de Marmara au sud d’Istanbul. L’arrivée à Istanbul est un gros sujet de conversation entre voyageurs à vélo. Comment arriver dans cette immense ville ? Les routes sont très fréquentées et dangereuses. La piste cyclable parcourt seulement les dix-huit derniers kilomètres. Chacun y va de son avis, de ce qu’il a entendu ou de ce qu’il a lu sur les blogs… Beaucoup d’interrogations donc autour de cette arrivée. Chacun se positionne selon son état de conscience, de sa témérité ou de sa vaillance. Nous, on se la joue quinqua et stoïque : on y arrive par la mer, comme Ulysse à Ithaque 😁.


Nous avons eu des nouvelles de notre pote italien qui a voulu rejoindre Istanbul à vélo. Il a mis six heures de temps pour faire les 50 derniers kilomètres. C’était un cauchemar nous a-t-il dit 😕.


Prochaines news un peu après Istanbul. Merci pour vos messages et vos whatt’s app. Ça nous fait trop plaisir 🤩🤩. À bientôt sur le blog.


A  11 km/h sur l'autoroute
Cathédrale Saint Alexandre Nevsky
La synagogue
Le red flat
Cuisine du Red flag
Les vieux tramways
Points de vue sur la capitale
Scènes de gare
Eau thermale : un robinet pour l'eau chaude, un pour l'eau froide
Chez l’habitant à Belovo
Pazardjik
Plovdiv
Sur les routes qui mènent en Turquie
Passage de la frontière turque le dimanche 14 septembre.
En Turquie, direction Istanbul
Istanbul, 17 septembre.
2 commentaires

LaureD

Trop fort !

  • il y a 3 mois

NadNad

Plus je te lis, plus vous me donnez envie de pédaler... Et d'aller en Bulgarie !

  • il y a 2 mois