Leçons de vie à Cork

Publiée le 06/07/2016
Nous quittons le Canada fin juin pour notre dernière destination : l’Irlande. Vol Montréal-Dublin : deux heures de retard au décollage, une à l’arrivée, nuit blanche dans l’avion, et 3h30 de bus vers Cork à l’atterrissage. On est arrivés pas mal fatigués, c’est peu de le dire...

À notre arrivée en Irlande, nous avions quelques étapes de prévues, et pas mal de semaines vides à remplir. Vu les prix exorbitants des hôtels dublinois, nous avons décidé de filer directement à Cork pour trois jours, histoire de se remettre du jet-lag. Avec ensuite 5 jours de travail chez l’habitant (sur le modèle du wwoofing) dans le comté de Cork.

Nous passons les trois jours à Cork dans une ambiance cotonneuse due au décalage horaire. Nous ne faisons pas grand chose à part nous promener dans les rues et les parcs. Et se répéter que le jet-lag, c’est dur, et qu’on a plus vingt ans.

Nous étions déjà allés à Cork en septembre l’année dernière, et la ville ne nous avait pas particulièrement enchantés. On se voyait mal y vivre : tout nous avait semblé gris et triste, la population un peu triste aussi, le centre-ville petit... Et puis là surprise, nous avons une vision totalement différente : le centre-ville nous semble beaucoup plus charmant, nous découvrons des petits coins vraiment mignons, et la population locale nous semble beaucoup plus accueillante que la première fois. Du coup, Cork réintègre notre shortlist de villes où il ferait bon vivre.
(Morale de l’histoire : ne jamais s’arrêter à une première impression.)

Dimanche, jour de match France-Irlande. On se pose dans un pub pour regarder le match. Tonio a revêtu ses chaussettes bleu-blanc-rouge (« sans le faire exprès », affirme-t-il). On se dit qu’on est pour la France, mais au final, le résultat nous importe peu... Deux Irlandais dans la cinquantaine s’installent à notre table et captent assez rapidement qu’on est Français. Nous entamons la conversation et nous parlons rapidement des supporters irlandais et de l’admiration qu’ils suscitent dans l’Hexagone. Notre voisin de table nous confie une analyse intéressante qu’il a entendue à la radio : l’Irlande a été « en guerre » une grande partie de son histoire moderne et la paix est très récente, les Irlandais ont su garder une grande joie de vivre face aux difficultés. Les Français, eux, ont moins l’habitude de ne pas se sentir en sécurité. Les Irlandais sont heureux de remonter le moral aux Français, même si ce n’est que pour quelques semaines... Analyse qui vaut ce qu’elle vaut, on vous l’accorde, mais la morale est belle : surtout, ne pas oublier de s’amuser.
(Aparté : nous sommes vraiment étonnés et touchés par la compassion exprimée au fil de nos rencontres au Québec et en Irlande. Les gens ont été très choqués par les attentats et sont au courant du vent de révolte qui souffle en ce moment.)
À la fin du match, pas vexé par le résultat, notre voisin de table nous serre chaleureusement la main pour nous dire au revoir, et avec un regard appuyé, nous dit : « Have fun. »

Un geste banal, mais qui nous fait quand même de l’effet. La fatigue causée par les kilomètres parcourus ces deux derniers mois nous aurait-elle fait perdre de vue l’essentiel ?


Nous partons ensuite pour nos 5 jours à la campagne, chez un couple de sexagénaires, où nous devons faire de la peinture et du jardinage en échange d’un lit et de trois repas par jour. Nous ne sentons pas particulièrement les bienvenus, et nous apprenons que le couple a de sérieux problèmes familiaux. Il est clair qu’ils n’ont pas envie d’avoir du monde chez eux et nous ne resterons finalement que deux jours.

Ces premiers jours en Irlande auront été marqués par une grosse fatigue, de belles et de moins belles rencontres, la découverte du cricket, et de bonnes surprises... Mais surtout, nous changeons complètement d’état d’esprit. Nous sommes moins en mode tourisme, nous gardons un œil pragmatique sur les endroits que nous traversons et nous essayons de saisir la réalité du mode de vie irlandais. On commence petit à petit à penser à l’après et à ce que nous voulons faire et devenir réellement. Il est temps...

5 commentaires

François

RonronEtYoyo

Ils ont beaux être sympas et festifs, les irlandais, ils se tapent du boudin noir au petit dej' !

  • il y a 8 ans

TonioEtLittleB

C’est pas faux ! Mais mangent-ils des escargots à Noël ?

  • il y a 8 ans
François

RonronEtYoyo

J'suis sur que oui, après les avoir trempés dans de la stout.

  • il y a 8 ans

b1jam1

Vous vous êtes lancé dans une belle aventure...à la découverte de la vraie vie que la société nous empêche de voir. J'imagine un autre regard sur la vie, sur le monde, sur vous même. Bonne continuation à vous ;)

  • il y a 8 ans
François

RonronEtYoyo

En tout cas, on avait bien aimé Cork !

  • il y a 7 ans