QUEBRADA DE HUMAHUACA ET SALINAS GRANDES

Publiée le 05/03/2020
Derniers jours en Argentine pour explorer l’extrême nord avant de passer en Bolivie.

Arrivée à Tilcara

Ce matin je comptais me reposer un peu avant de partir. C’était sans compter sur les aléas de mon sommeil. Difficultés à m’endormir et reveil matinal par la coloc qui s’est levée hyper tôt. Pas grave j’ai plein de trucs à faire. 

Je pars pour la Quebrada de Humahuaca et Tilcara sera ma première étape. Je déjeune, je ferme mon sac, je passe au western union, je repasse dire au revoir à tout le monde et récupérer mes affaires et je file prendre un collectivo direction le terminal de bus. Je suis un peu short parce que le western union qui normalement ouvre à 8h30 n’ouvrait qu’à 9h parce qu’on est samedi. 

Je dois juste acheter mon billet de bus et s’il n’y a pas de queue c’est bon. 

Manque de pot, quand j’arrive au terminal je vois tout de suite une longue queue à un guichet. Pas de raison que ce soit le mien. Ben si ! Il y a environ 8 personnes avant moi. Mon bus est dans 30 mn. Aïe ! Ça va être chaud. Heureusement le mec va assez vite mais l’heure tourne. Il est tout seul à vendre alors que d’autres personnes sont dans la cabine. Je demande si un autre guichet pourrait éventuellement ouvrir. Le type me répond que pour le bus qui part dans 15 mn on est large. Ouais d’accord. Finalement c’est mon tour et j’arrive à attraper ce bus. Heureusement car le prochain était dans plusieurs heures. 

Les bus Balut sont de loin les plus vieux que j’ai pris jusqu’à présent. Tellement vieux qu’à mi parcours ils nous font tous descendre et nous transfere dans un autre. Au moins on est sûr d’arriver avec celui-là. 

La « ruta del whouaahh » reprend un peu avant le village de Volcan. Village qui porte bien son nom tant on dirait que les pans de montagnes environnants semblent issus de coulées de lave. La terre grise apparait sous la végétation d’un vert intense. Puis les montagnes deviennent peu à peu rouges et vertes. La roche alterne entre ces deux couleurs ce qui donne un aspect irréel. Puis les cardones réapparaissent dans le paysage. 

Après quasiment 4h de voyage, on arrive à Tilcara. Je me pointe à l’hostal que j’avais repéré mais la réception est fermée jusqu’à 16h..Je décide de planquer mon sac à dos à côté de la réception et de partir me balader un peu dans le village en attendant. A peine sortie je suis attirée par une musique dans la rue. C’est le dernier jour du carnaval aujourd’hui. Un peu plus loin il y a une grande fanfare qui se prépare. Après un moment, ils se mettent en route et ils sont suivis des passants. Petit à petit des hommes déguisés en espèces de diable arrivent de toutes parts. Je prends des photos mais un des diables m’emmène dans le flot et me fait danser avec lui. Chaque diable choisi une partenaire et on danse tous au milieu de la rue. C’est hyper rythmé et sautillant. La musique semble ne jamais vouloir s’arrêter. Au bout de 10 mn je n’en peux plus et heureusement ça s’arrête. Tout le monde se serre dans les bras et les passants nous arrose de farine. Les gamins eux nous arrosent avec des bombes de mousse à raser. On se congratule, on se met des colliers de serpentins autour du cou, et surtout on boit. Je commence à avoir l’impression que c’est même l’objectif. 

Après un petit détour par l’hostal pour faire mon check-in je retourne en ville. Et ça recommence. Le défilé est encore plus grand. Tout le monde danse. Puis on s’arrête dans une rue pour faire la fête. Ca picole de plus en plus. Quand on me propose je trempe mes lèvres et je fais semblant de boire. Au bout d’un moment je trouve que ça sent un peu trop la viande saoûle. Je décide de rentrer. Je pense que j’ai vu ce qu’il y avait à voir. Ca va danser et picoler le reste de la nuit je suppose. 

L’hostal est très joli. Ca me rappelle un peu le Sanctuary de Kho Phangan. Il y a des petits bungalows répartis dans un joli jardin et des cours de yogas. 

Quant au pueblo de Tilcara, c’est un peu un repère de « dreadeux ». C’est le village des babacools, tout le monde a un bijou ou un bracelet brésilien à vendre. C’est petit mais mignon et ça ressemble vraiment à ce que l’on imagine des villages andins bien que ce soit très touristique.

Salinas Grandes

J’ai réservé une excursion pour aller à Salinas Grandes. Ce n’est accessible qu’en voiture et je n’ai pas la foi de relouer une caisse ici, d’ailleurs je ne suis même pas sûre qu’il y ait des loueurs. Le départ est pour 10h. J’ai failli annuler le matin même car la nuit n’a pas été très bonne. Ce n’était pas la grande forme au dîner, d’ailleurs je n’ai quasi rien mangé. La fièvre est montée pendant la nuit pourtant j’avais anticipé et pris un cachet avant de dormir. J’ai grelotté une bonne partie de la nuit. Au matin c’était pas terrible mais un peu mieux quand même. J’emporte mes cachets et en prends un avant de partir. 

En arrivant au point de rendez-vous je sais tout de suite que cette excursion va me saouler. Même si c’est un petit groupe. On passe les deux premières heures à aller chercher d’autres gens et faire des arrêts pipi... On fait un stop pour faire des photos mais l’endroit est nul. En revanche, après on passe des paysages grandioses et là on ne s’arrête pas ou presque. On passe un col d’altitude et rebelote on s’arrête juste pour que les gens se photographient à côté du panneau 4200 m... C’est peu après que je vois mes premiers lamas qui broutent à flanc de montagne.

On arrive enfin à Salinas Grandes. C’est une immense étendue de sel. Ce n’est pas la plus grande, il y a de la concurrence avec le Salar d’Uyuni qui n’est pas loin, mais déjà une taille respectable (525 km2). En fond, les montagnes et les nuages. Il y a eu un peu de pluie si bien que par endroits il y a des flaques (genre grosses flaques hein) et le ciel s’y reflète. C’est hyper beau. On prend un guide du parc pour pouvoir aller sur le désert. Il y a deux spots : les piscines qui servent à l’exploitation du sel et «los ojos del salar » (traduction les yeux du salar). Le sel qui est extrait ici n’est pas un sel iodé car ce n’est pas un sel de mer. En revanche, il y a quelques millions d’années il y avait la mer ici. C’est vraiment d’une beauté irréelle. Les Ojos sont des formations naturelles recouvertes d’eau à moitié salée. C’est une beauté brute. Tout ce blanc on dirait de la neige. Le seul truc qui coince c’est qu’à chaque spot, on fait des pauses photos interminables le temps que chacun ait fait son p... de selfie ou sa photo montage. Franchement ça me prend la tête.

On passe bien une heure sur ce désert de sel puis on repart. Il était sur ma check-list, je peux le rayer ! 

Avec tout ça on n’a pas encore mangé et il est déjà 14h. On rentre sur Pumamarca pour déjeuner. C’est à environ 40 km de route de montagnes, autant dire qu’on en a pour plus d’une heure. Les routes de montagne avec le ventre vide et la fièvre qui remonte c’est un vrai bonheur. 

Quand on arrive au village, le guide nous dépose devant un resto, évidemment. Il me regarde et me dit direct, on se retrouve là à 17h. Je ne sais pas pourquoi il a compris que ce n’était pas mon truc tout ça.

Je déjeune une petite salade que je m’étais préparée en espérant que ça va passer. Erreur ! Bon je fais un gros effort pour passer outre mon mal-être physique et j’entame la marche du sentier des Colorados. Je souffre, c’est clair. Mais la vue en haut est superbe donc je suis récompensée. Je redescends tranquillement. Les autres viennent tout juste de sortir du resto. Dans ce resto il y a 3 hommes qui déjeunent tout en faisant de la musique ; un joue de la guitare et les deux autres chantent. c’est complètement improvisé, ce sont des clients. C’est super beau. Ils ont des voix très belles. J’aime ce moment, trop court, car nous devons y aller.

Allez c’est reparti. On rentre à Tilcara. Il est temps, malgré les deux cachets que j’ai pris j’arrive à l’hostal en grelottant. Ce soir diète et au lit. Rien d’autre à faire qu’à attendre que ça passe. Le mec de l’hostal me dit que c’est le mal des montagnes. Je ne crois pas. Je me sentais déjà hyper fatiguée ces derniers jours. J’avais mis !a sur le compte de la route mais je pense que je couvais un truc. Un genre de grippe apparemment. J’ai prolongé mon séjour ici. Impossible de repartir pour le moment et je n’ai pas encore tout exploré.

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Le narcissisme des touristes

Je dois dire que là je suis un peu over dosée des touristes. Les séances de pauses photos qui n’en finissent plus, les selfies et les photos où on saute, où on fait semblant de tenir un truc ou je ne sais trop quoi ça me gonfle ! Cette mode de sauter en l’air à chaque fois qu’on est dans un endroit de ouf me sidère. On a l’impression que l’important c’est d’avoir sa silhouette en suspens sur une photo avec, en fond, un paysage spectaculaire. Mais finalement l’important n’est pas l’endroit mais la pause. Il y en a même qui font le poirier, d’autres qui se mettent dans des positions complètement ahurissantes.  Vraiment je suis désolée mais je trouve ça débile. Voilà, fallait que je le dise. Je vais sûrement passer pour une vieille réac mais je m’en fous. C’est que là j’en ai vu tellement ces derniers jours qu’à force, c’est trop. Je pense que si les gens se voyaient faire, ils trouveraient ça débile aussi.

Jour off, enfin presque...

La nuit sera meilleure même si je m’endors avec la fièvre. J’ai demandé une couverture en plus et j’ai mis mes vêtements chauds. Je dors 12h d’affilées ce qui n’est pas loin d’être mon record de ces deux dernières années ! Je décide de passer la journée tranquille à l’hostal. Si je me sens mieux je sortirai plus tard. Je dois préparer la suite de mon voyage donc j’aurai de quoi m’occuper même si ici la wifi est très mauvaise. Et puis je suis seule dans le bungalow. L’hostal semble déserté. Ca me va très bien. J’ai un dortoir, une cuisine et deux salles d’eau pour moi toute seule. C’est parfait !

En milieu de journée j’ai un petit regain de forme. Je prends mon courage dans mon sac et nous partons ensemble pour trouver un remis pour le village tout proche de Maimara. Mais mon courage m’a lâchement abandonné en cours de route et je regrette bientôt d’avoir quitté ma chambre. Je galère en plus à trouver l’endroit des remises. Dernière essai, si je ne trouve pas je rentre. Finalement un remis est là qui n’attend que moi, il a déjà 3 passagers à son bord, je serai la 4eme. 30 pesos chacun pour les 6 km qui nous séparent de Maimara.

Je descends à l’entrée du village. Là se trouve le cimetière qui est à flanc de colline avec la Palette du Peintre en décor de fond. Et oui, tous ces petits villages sont accrochés à des spots de dingue. Et ici la montagne s’appelle Palette du peintre parce qu’elle est vraiment de toutes les couleurs. J’avoue que j’ai une petite attirance pour les cimetières. rien de morbide là-dedans, je trouve juste que c’est un endroit qui dit beaucoup de choses. Et ici c’est encore plus vrai qu’ailleurs. Les tombes sont toutes archi fleuries de fausses fleurs. Si bien que les cimetières ont l’air plutôt gais. Ils sont en général situés dans des endroits complètement improbables ou alors dans des décors incroyables.

Je monte péniblement tout en-haut de la colline et je me demande comment ils font lorsqu’ils enterrent quelqu’un ici. C’est hyper abrupt et il n’y a pas vraiment de chemin. On passe entre les tombes pour s’en frayer un. En haut, c’est vraiment la meilleure vue sur le village et la montagne mais il y a un vent à décorner les boeufs. Dans la région, c’est la douche écossaise permanente. En l’espace d’une heure on passe du chaud au froid et inversement et on a plutôt intérêt d’avoir avec soit tout ce qu’il faut pour se mettre au chaud si nécessaire.

Je descends ensuite vers le centre du village. Maimara est un lieu voué à l’agriculture. Pas de tourisme comme à Tilcara. Du coup, ça fait un peu village fantôme. Je fais donc rapidement le tour et je reprends un remis. On fait 100 m et on a trouvé les 3 passagers complémentaires pour rentrer sur Tilcara. Les remises passent leur temps à faire l’aller-retour entre les villages. 

La remontée vers l’hostal est dure. En plus, il est perché tout en haut du village avec une sacrée côte. J’arrive épuisée. Et en arrivant, surprise ! Il y a une américaine qui était avec moi au Prisamata de Salta. On est contente de se voir. Elle me dit qu’elle ve prendre soin de moi. Je ne serai donc pas seule cette nuit mais j’ai un coloc très attentionnée. Demain, si je me sens vraiment mieux je pars à Humahuaca. Sinon un jour de plus ici. A suivre...

Saut de puce à Humahuaca - Hornocal

Je me sens un peu mieux et je pense que 3 nuits ici ça suffit. Je décide de partir pour Humahuaca. C’est à 40km alors je ne me lance pas non plus dans un voyage très long. Je papote un peu avec ma copine américaine dont je ne connais pas le prénom. Elle est marrante. Un peu décentrée. Le genre qui saute du coq à l’âne. Hier soir à l’hostal, en moins d’une heure elle a inondé la salle de bain (mais vraiment inondé), bouché l’évier et cassé la tringle à rideaux de la chambre. C’est un peu miss calamité ;) Il est fort probable qu’on se retrouve à Uyuni. On échange nos contacts au cas où.

Je prends un bus et j’y suis en moins d’une heure. J’ai booké un lit dans un hostal très cool. Super accueil et la maison est très pittoresque avec des peintures de toutes les couleurs, c’est très gai. 

Je décide d’aller à Hornocal qui est l’attraction du coin. C’est la fameuse montagne aux je-ne-sais-combien de couleurs. Au terminal il y a plusieurs personnes qui vendent les trajets pour y aller. Ils te cueillent dès que tu sors du bus. J’en choisis un au hasard pensant qu’ils sont tous pareils pour y aller dans l’après-midi. Je vérifie bien avant que c’est en 4x4 car je ne me refais pas un trajet en minibus. Oui oui c’est sûr ! Et même si tu ne trouves pas les 2 autres personnes. Oui oui t’inquiète. Ok !

Je fais un tour dans le village qui, de prime abord, me plait mieux que Tilcara. Il fait plus authentique. Moins de touristes, de restos et de boutiques. Et l’architecture est plus jolie. Les rues sont pavées ce qui donnent encore un autre aspect que les rues en terre des autres villages.

Evidemment quand je reviens pour la visite de Hornocal, le type essaie de me faire monter dans un minibus. PAS QUESTION ! Il finit par me rendre mon argent et c’est un autre gars qui m’arrange le coup en 5 mn. Je suis avec un couple d’argentins de Buenos Aires très sympa. On monte à plus de 4000 m avec après une bonne petite piste de montagne qui tourne bien comme il faut. Evidemment quand on arrive en haut c’est (encore) un spot de dingue. La montagne aux 1000 couleurs s’étire derrière un paysage verdoyant. Evidemment ça ressemble un peu à la Paletta del Pintor mais dans un paysage plus grandiose. Il y a un chemin qui descend. On le prend mais pas jusqu’au bout. Il y a un vent glacial et puis la remontée à cette altitude va déjà être bien difficile. Je suis au bout de ma vie à la fin de la montée mais ça valait la peine. 

Chaque fois que je me trouve à des altitudes élevées comme à Salinas ou ici, les nuages ont une présence surnaturelle. Ils ont l’air d’avoir plus de relief. Je ne sais pas exactement pourquoi mais ils sont différents. Nous avions eu la même impression au Ladakh. Il faut dire que lorsqu’on se trouve à plus de 4000 mètre on est plus proche des nuages. c'est peut-être ça.

Yavi, village de bout du bout de l’Argentine

Après une mauvaise nuit, je décide de ne pas m’attarder à Humahuaca. Le village est pourtant charmant, beaucoup plus que Tilcara. Mais je ne suis toujours pas au mieux de ma forme, l’hostal ne me plait pas tant que ça finalement alors autant bouger. Je fais un dernier tour en ville et je passe aux puces pour m’acheter un chapeau. Ici tout le monde en porte, ils ne sont pas fous, le soleil tape fort et il vaut mieux se protéger. Finalement je ne trouve pas mon bonheur. J’attrape le bus pour La Quiaca. De là, je compte aller à Yavi, un village perdu dans la campagne.

Sur la route je vois un nombre important de lamas. Ils sont trop beaux. Il y a beaucoup de petits, ce doit être la période des naissances. Dès que j’arrive à La Quiaca je sens qu’on n’est déjà presque plus en Argentine. Les couleurs et les visages ne sont plus du tout les mêmes. Ils avaient déjà commencé à changer depuis mon arrivée dans la province de jujuy. Mais là c'est encore plus marqué. Dans le nord les visages sont plus larges, plus sombres, plus burinés, ce sont les visages de tous les pays de montagnes. Ils me rappellent ceux du Népal, du Ladakh ou de Darjeeling.

Je cherche un collectivo ou un remis à partager pour me rendre à Yavi mais je ne trouve pas. Un taxi me propose un bon prix je décide d’y aller avec lui. C’est sûrement plus cher mais pas le courage de continuer à chercher avec toutes mes affaires sur le dos. 

Yavi est un village très rural. Toutes les maisons sont en adobe mais pas aussi décorées et peintes que celles de Molinos. Ici c’est du brut. Et franchement je suis charmée dès mon arrivée. Je me rends à l’hostal que j’avais repéré mais il n’y a personne. J’attends en me disant qu’ils vont bien revenir. Finalement un homme m’indique un autre hostal tenu par le même proprio. Parfait. Je vais le trouver et il me donne une chambre. La maison est rustique comme le village mais toute aussi charmante. Finalement, les villages qui m’auront le plus séduits seront les deux derniers, et Molinos évidemment. Si c’était à refaire et que je ne sois pas malade, je passerais moins de temps à Tilcara et plus à Humahuaca et Yavi.

Je me promène, le village est vraiment tout petit, je visite l’église qui date de 1690, le musée (pas vraiment intéressant). On dirait qu’ici le temps s’est arrêté. C’est tellement tranquille. Je discute avec deux argentins qui repartent. Ils attendent le collectivo depuis un long moment alors on a le temps d’échanger ;) ils me disent qu’il y a pas mal de petits villages comme celui-ci dans le sud de la province. Que ces villages sont de gros lieux de résistance au gouvernement. Je ne suis pas assez informée sur la politique argentine pour saisir le sens de tout ce qu’il me dit. 

Demain matin, avant de repartir pour passer la frontière, j’irai à pieds jusqu’au village de Yavi Chico (petit Yavi) qui est le petit frère de ce pueblo. 

En attendant je reste tranquille à l’hostal. Le lieu est agréable et tranquille. 

Bye bye Argentine

Après une nuit passée à me battre avec un moustique, je pars pour une petite rando vers le village de Yavi Chico. Je peine un peu car ça monte et on est déjà à 3400 m. Le mini pueblo se situe à 4 km. Au retour un argentin que j’avais croisé la veille me propose de me ramener. Je ne dis pas non. Je suis crevée et j’aimerais bien chopé le collectivo de 11h. Finalement il m’emmènera jusqu’à La Quiaca où je pourrai passer la frontière.

Cela va faire un mois et demi que je suis en Argentine et j’ai vraiment envie de changer. Je reviendrai d’ici un mois pour faire la Patagonie, c’est obligé. La Patagonie était un peu mon premier objectif et je m’en suis éloignée chaque jour un peu plus en remontant au nord. Je redescendrai via le Chili pour l’atteindre. Donc normalement, si je ne change pas d’itinéraire, je passe en Bolivie mais je n’y resterai pas très longtemps je pense. Je redescends le Chili jusqu’en Patagonie. Ensuite on verra. Cet itinéraire m’obligera probablement à prendre un avion pour repartir de Patagonie. Je n’aurai pas trop le choix. 

Les provinces qui m’ont le plus charmés seront sans conteste celle de Salta et de Jujuy. Ca tombe bien comme ça je finis sur une bonne note. J’ai beaucoup aimé le reste mais je dois le dire, ce pays et son mode de vie ressemble beaucoup au nôtre et il me manque un peu de dépaysement. Je ne dis pas que je n’ai pas aimé ce pays. Je dis seulement que le dépaysement est moindre que celui attendu, Sauf depuis que je suis dans le nord. Sinon les moments forts resteront mon passage en Patagonie côtière, Iguazu et le Carnaval. 

Un petit mot sur les hostals qui m’auront accueillis. Cela reste le mode d’hébergement le moins cher c’est sûr. Il n y a pas d hostal parfait et tous ne se valent pas. Certains ont de vrais atouts mais il y a rarement, voire jamais, tout en même temps. Je dirais que l’hostal qui selon moi réuni le plus de points positifs est celui de Corrientes. Et mon coup de coeur pour l’ambiance celui de Foz da Iguaçu mais c’est le Brésil.

L’ambiance dans certains d’entre eux est vraiment sympa et détendue. Ce qui est sûr, c’est que quand tu es argentin c’est beaucoup plus facile de t’intégrer. En tant qu’étranger, il y a des moments où on se sent un peu exclus. On l’avait remarqué déjà avec une allemande qui me disait qu’au bout d’un moment elle finissait par se sentir très seule. Ce n’est pas mon cas mais j’avoue que parfois c’est un peu difficile. 

Voilà, je vais voir ailleurs maintenant mais je ne regrette rien dans mon parcours si ce n’est peut-être le passage en Uruguay qui ne m’a pas beaucoup apporté Sauf pour les gens que j’y ai rencontré. Petit regret aussi lié au Carnaval car cela a beaucoup joué dans mon parcours au début. Mais bon dans l’ensemble je suis satisfaite de ce périple. 

Encore quelques observations

Que lindo ! Que lindo ! C’est l’expression favorite des argentins. C’est un peu comme le « amazing » des américains. Alors au bout d’un moment ça agace. Lindo par ci, lindo par là ! Tout est super lindo. Cet enthousiasme pour tout finit par semer le doute. Maintenant je vérifie mes sources ;)

Les visages qui changent : ici nous sommes dans la province de Jujuy, nom complètement imprononçable pour nous. Les visages ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. Dans le reste de l’Argentine j’ai constaté que les physionomies étaient très mélangées avec des personnes qui ont des visages très européens et d’autres plus typés. Ici on voit beaucoup plus de personnes aux visages andins : visage large, peau sombre, cheveux très noirs, yeux foncés. 

Le volontariat : ça fonctionne super bien surtout dans les hostals. En échange du gîte et petit déjeuner, les volontaires font des petits boulots pour l’hostal. De ce que j’ai vu ça n’est pas intense niveau boulot et ça laisse pas mal de temps libre. C’est un bon système si on a un peu de temps car il faut quand même rester un minimum sur le lieu et ça permet d’économiser le prix de l’hébergement. 

Le parfum des hommes : ici il doit il avoir un parfum super à la mode et vraiment très « lindo » parce que tous les hommes sentent ce parfum. Depuis que j’ai posé le pied en Argentine jusqu’à maintenant. Et je crois que je le reconnaitrai entre mille !

Les petits métiers : 

Bagagistes : Pour chaque bus qui part ou arrive qq part (et ça en fait beaucoup!) il y a une personne qui se charge des bagages. Il les tague comme dans les avions avec de petits stickers et les place en soute en fonction des destinations. Quand on arrive il verifie que le sticker de notre billet correspond et ne donne le bagage qu’après avoir vérifié ce qui sécurise réellement la livraison. Et on donne un pourboire de 10 pesos chaque fois. 

Horodateurs : Ici pas d’horodateurs. Ce sont des gens qui surveillent les places payantes et vous font payer le parking dans la rue

Street food : Comme dans beaucoup de pays ici on peut s installer au coin d’une rue et vendre des fruits ou installer un bbq pour cuire et vendre des tortillas. Il y a aussi ceux qui vendent des sandwiches dans les bus pendant les arrêts ou bien dans les terminaux. 

Tous ces petits métiers, somme toute assez précaires, permettent à pas mal de gens de gagner leur vie. 


INFOS PRATIQUES

Malka Hostal : L‘hostal est perché tout en haut du village. Une petite côte bien ardue pour y arriver donc si vous avez des problèmes de marche ou de respiration évitez d’y séjourner. En revanche, cette situation haut perchée et un peu excentré est très agreable. Les hébergements sont répartis en bungalows. Il y en a des privatifs et d’autres avec dortoirs à partager. Les dortoirs sont de 4 lits, un bon rangement qui ferme à clé. Une cuisine et deux salles d eau/toilettes. Serviette de toilettes fournie. La cuisine manque de quelques ustensiles à mon goût sinon les bungalows sont très agréables et au calme. A l extérieur il y a des tables et chaises longues disséminées dans le jardin ainsi qu’un espace jeu. Une salle à manger où se trouve le petit déjeuner qui est inclus au prix de la chambre. C’est sous forme de buffet avec pain, céréales, gâteau, cracottes, fruits à volonté et plein de tisanes naturelles. Un presseur aussi pour se faire des jus d oranges. 

Cours de yoga certains jours à 300 pesos. Le lit est à 750 pesos. Pour moi se fut une halte reposante et agreable. 

Les plus : la situation au calme, les bungalows, l’environnement agréable et le ptit dej. Personnel très sympa. Prêt de gourdes, de chapeaux et de bâtons de marche.

Les moins : un peu excentré (mais ça peut être aussi un point positif) et la wifi qui est très mauvaise dans les bungalows car ils sont loin du modem. Cela manque d’un lieu pour se retrouver comme les patios des autres hostals mais c’est la configuration des lieux qui veut ça. Le jardin est très joli. On ne peut pas tout avoir.

 

Humahuacasa : L’hostal présente beaucoup d’atouts, la déco est joli, les chambres simples mais correctes, les sanitaires propres. L’accueil est très chaleureux. Pour moi le principal point negatif c’est que les volontaires de l’hostal se sentent tellement bien dans les lieux qu’ils oublient qu’il y a des clients. Pour le coup quand au moment du repas ils squattent les tables pour faire des bracelets bresiliens alors que toi tu n’as pas d’endroit pour t’installer je trouve ça limite. Après ils sont super adorables. Je pense qu ils ne se rendent pas compte que ça pose problème aux clients. Sinon il est bien placé, pas cher et très joli. Autre problème si ce n’est le manque de tables pour les repas (qui se présente aussi au petit déjeuner), ce sont les lavabos qui sont dans les toilettes. Autant dire qu’avec 2 toilettes pour tout l’hostal, le matin on fait la queue pour se laver les dents. La cuisine est très petite. Autre chose les matelas sont durs comme du bois. Malgré la gentillesse du personnel je n’y retournerai pas.

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