CARNAVAL DE GUALEGAYCHU

Publiée le 18/02/2020
Quitter la patagonie côtière pour rejoindre la province d’Entre Rios

Quelque observations

Je suis ici depuis 3 semaines maintenant. J’ai fait un petit bilan de mes dépenses et c’est pas terrible. Ma semaine en Patagonie m’a coûté aussi chère que les deux autres semaines réunies. J’ai peur que toute la Patagonie soit très chère et il faudra donc que je réfléchisse à écourter mon passage dans le sud. Mais j’ai encore le temps. J’irai fin mars je pense, la haute saison sera passée, ce sera peut-être plus abordable.

Voici quelques observations sur la vie ici ou les gens; Cela n’engage que moi et ne porte aucun jugement.

Depuis mon arrivée, je suis surprise par le nombre de gens tatoués, piercés, avec écarteurs d’oreilles etc... Le look destroy est vraiment à la mode ici mais ce n’est pas que ça. Quasiment tout le monde est tatoué mais de manière très visible. De nombreux tatouages, très gros, colorés, et partout sur le corps, les hommes comme les femmes. Aussi beaucoup de piercing sur le nez, entre les deux narines. Et cela y compris chez les personnes qui travaillent à des postes administratifs. On a l’impression que ce n’est pas du tout un problème d’exposer ses tatoutages ou piercing.

Côté vestimentaire, moi qui n’est pris que des vêtements très neutres je m’aperçois que les filles s’habillent hyper court : mini-jupe, mini-short, mini-tshirt. Il fait tellement chaud que les vêtements sont adaptés à cette chaleur et les filles s’habillent sans aucun complexe. D’ailleurs je n’ai pour l’instant jamais été ennuyée par la gente masculine sous aucune forme que ce soit. 

Je vois beaucoup de papas avec des bébés dans les bras et je les trouve très affectueux. J’imaginais qu’ici les enfants c’était exclusivement le boulot des femmes mais apparemment ce n’est pas le cas. En tout cas les papas ont l’air très présents avec les petits. Et les couples sont assez démonstratifs. 

La nourriture j’en ai déjà parlé. De mon point de vue les produits ne sont pas terribles. Les gens dans l’ensemble sont assez forts. Ils mangent, ce n’est pas un scoop, beaucoup de viande. Et ils aiment, comme partout, la junk food. 

Les vaches : sur tous mes trajets (et j’en ai déjà parcouru des kilomètres) on voit  beaucoup de vaches. Elles sont dans les prés et pas dans des fermes. Elles broutent de l’herbe, normal quoi. Il y en a tellement, c’est clair que c’est un vrai business ici. Ca fait beaucoup d’animaux qui vont être tué pour être mangés mais bon au moins ils vivent dehors.


Allez, encore quelques heures de bus... De Patagonie vers Gualegaychu

Les bus sont devenus mon sujet de prédilection. Ce qui est stressant c’est le manque d’information. Ce qui me rassure c’est que les argentins eux-mêmes galerent avec les bus et tout le monde cherche quelqu’un qui aurait une info. Ça n’en est pas moins stressant. 

Aujourd’hui mon bus a 35 mn de retard. Sachant que j’ai 3h de battement pour choper le bus suivant à BA je ne suis pas trop inquiète. Après il ne faudrait pas qu’il prenne encore trop de retard sur le reste du trajet. On verra. En attendant j’ai 18h devant moi. Heureusement je suis en cama tout le trajet mais c’est quand même hyper long. Il y a quelques arrêts qui permettent de ce dégourdir un peu. Je regrette quand même d’avoir oublié mes bas de contentions à Paris. Je n'ai aucun complexe à parler de ça depuis que je sais que la plupart de mes copines en portent aussi :) Je ne sais même pas comment j’ai pu les oublier car j’étais certaine de les avoir mis de côté. Je vais devoir faire sans. 

Après 3 films enchaînés dont un en espagnol ils eteignent les lumières et je passe une nuit plutôt correcte. On arrivera avec 1h30 de retard mais ça me permet de réduire l’attente pour mon prochain trajet. 

Un des films était Ad Astra doublé en espagnol. Bon Brad Pitt qui parle espagnol ça fait un peu bizarre mais franchement j’ai quasiment tout compris ! C’est vrai qu’il n’y a pas non plus énormément de dialogues mais quand même. Je suis plutôt fière. J’ai encore beaucoup de mal à parler de manière fluide. Il me manque trop de vocabulaire et je n’ai pas encore intégré la construction des phrases. C’est frustrant. Je consulte régulièrement mon bescherelle espagnol que j’ai acheté avant de partir. Il est sur ma tablette ce qui n’est pas forcément pratique. La tablette c’est bien car ça permet de centraliser tous les bouquins donc moins de poids et c’est pratique pour faire des recherches. En revanche, on ne peut pas la sortir partout. Et il faut penser à la charger régulièrement sinon ben tu n’as plus rien puisque tout est dans ta tablette. Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients.

On arrive à BA et pour une fois mon bus est à l’heure et bien indiqué! Incroyable ! Bon après c’est pas un Flecha Bus comme je pensais mais un Nuevo Express. Donc nouvelle leçon : ne pas oublier de verifier le nom de la compagnie sur le billet. Car une compagnie peut avoir plusieurs noms ou regrouper plusieurs compagnies. Mais bon là franchement c’était super zen. 

Para vivir la vida, pone un poco de carnaval !

J’arrive dans mon petit hostal. Plutôt sympathique. C’est un bar qui fait hostal aussi. Flavio m’accueille et m’explique tout sur la ville. En ce moment c’est surtout le festival qui fait venir du monde. C’est ce soir. J’ai hâte de voir ce que ça donne !

Gualegaychu est une petite ville tranquille qui attire néanmoins pas mal de monde avec le carnaval mais aussi pour ses plages. La ville s’étire le long du fleuve qui est aménagé avec des plages et toutes sortes d’activités nautiques. Autant le centre est paisible autant la promenade le long du fleuve est fréquentée. Faut pas exagérer non plus mais disons que je préfère les rues calmes de la ville. C’est très arboré avec de jolis parcs. C’est proche de BA (300 km) donc beaucoup de citadins viennent ici pour le week-end. 300 km ici c’est rien du tout tellement les distances sont énormes dans le pays; 

En remontant vers le nord j’ai renoué avec la chaleur. C’est assez étouffant ici. Et bien sûr j’ai retrouvé mes amis les moustiques !

Le carnaval

Le corsodrome est à l autre bout de la ville. Je décide d y aller à pieds malgré la fatigue et la chaleur. 

j’arrive en avance mais il y a déjà un peu de monde. J’avais réservé une place au premier rang. Tant qu’à faire autant être bien placée. Et j’ai été bien inspirée. Tout le monde porte des coiffes à plumes, le truc qui m’aurait empêché de voir et de prendre des photos. En attendant que le carnaval commence, c’est un vrai marché ici. De la bouffe surtout, de la cerveza beaucoup et des centaines d’accessoires de plumes et de plastiques... Il y a presque plus de vendeurs que de spectateurs. 

La musique se met en marche et on annonce le début. Gualegaychu est réputé pour détenir le plus important carnaval argentin, il s’appelle d’ailleurs « le carnaval du pays ».

Je vois au loin un char, je suis plutôt sur la fin du parcours qui doit faire environ 300 mètres. La même musique se répète encore et encore et enfin le char apparait. Il y a surtout des musiciens et deux danseurs. Bon ok. On attend encore 20 mn et un autre char se met en branle. Sur le moment j’espère que ça ne va pas être comme jusqu’au bout parce que je trouve l’attente très longue.

Le char arrive et à partir de ce moment c’est un délire total. Des dizaines de danseuses et danseurs avec des tenues incroyables défilent en mettant une ambiance du tonnerre. La même chanson se répète, au début ça saoûle et en fait après on chante et on danse. Il faut dire que quand tu as entendu la même chanson 25 fois tu commences à retenir les paroles et c’est pas très compliqué. Globalement toutes les chansons parlent du carnaval et de comment c'est chouette le carnaval ;)

Plusieurs chars défilent, tous plus beaux les uns que les autres. Des plumes et des paillettes par centaines, une explosion de couleurs. Je suis subjuguée. C’est la première fois que je vois un truc pareil. Au bout d’un moment ça se termine bien sûr. Je me dis que je vais partir avant que la foule se mette en marche mais personne ne bouge vraiment. Et un type me dit « mais non ce n’est pas fini t ! Ça c’était le premier comparsa, il en reste deux autres ! ». Okkkk

Et effectivement, quelques minutes après ça reprend. Autre ambiance, autres chars, autres danseurs, autre chanson. C’est encore plus délirant. Les costumes sont complètement dingues et les chars également. Quand ils terminent tout le monde est époustouflé. Mais on enchaine déjà avec le dernier barrio. Et là c’est l’apothéose. L’ambiance bat son plein. Les costumes sont exubérants, l’atmosphère est emplie du son des batucadas et des chants que tout le monde reprend à tue-tête. 

J’ai du prendre 400 photos, ça a quand même duré 3 ou 4h je ne sais même pas. Il est 2h du matin et tout le monde est au taquet. Les trois comparsas étaient magnifiques. Difficile de les départager. Le premier était magnifique avec des costumes hyper délicats et très sophistiqués, le deuxième était hyper imaginatif avec des costumes très originaux et le troisième c’était l’opulence la plus totale.

Franchement je ne m’attendais pas à ça. Et là ce ne sont que 3 parmi tous les autres qui s’affrontent chaque week-end pour déterminer lequel sera le meilleur. On a vu aussi la Reine 2019, une bombe !

Après avoir vu ça j’ai juste envie de filer à Rio pour voir LE carnaval. Parce que je n’ose imaginer ce que ça donne là-bas après ce que j’ai vu ici.

Il leur faut un an de préparation. En fait dès que le défilé est terminé ils se collent sur celui de l’année suivante. Vu le travail et les détails de chaque char et chaque costume je ne suis pas suprise. Il y a plus d une centaine de personnes qui travaillent sur chaque comparsa et autant qui défilent. C’est un vrai business. 

La descente

Je rentre à pieds, il est tard mais il y a beaucoup de monde donc je pense que c’est jouable. Et puis les taxis sont assaillis; J’ai environ 25 mn de marche. Je ne traine pas, Même s’il y a du monde il y a aussi beaucoup de gens éméchés. J’arrive à l’hostal et je trouve deux de mes colocs de chambre dans un état d’ébriété avancé. Ils veulent aller danser, tant mieux comme ça je serai tranquille. Tranquille jusqu’à 7h. Lorsqu’ils rentrent ils sont 4 et tiennent à peine debout. Evidemment on se prend la tête et je finis par aller dormir dans le salon. pas envie de finir ma nuit avec 4 sacs à vin qui en plus ne sont pas très sympas.

Finalement je demanderai à changer de chambre car je ne me sens pas de passer une nouvelle nuit avec ces mecs. Je gagne au change car je me retrouve avec juste une fille de suisse, toutes les deux dans un grand dortoir pour nous seules. En attendant, en ayant dormi 4h la journée n’est pas top. Et il fait une chaleur de dingue, hyper lourd, orageux. Finalement la pluie arrive en soirée. Et là je me dis que j’ai échappé de peu à un report du carnaval, à 24h près. J’avoue que je l’aurai eu mauvaise après l’avoir déjà vécu à Montévidéo;


INFOS PRATIQUES

TRANSPORT

Pour venir à Gualegaychu depuis Buenos Aires il faut prendre un Flecha Bus ou nuevo Express, enriron 800 pesos et 3h à 3h30 de trajet. La sortie de Ba peut prendre du temps selon l’heure et le jour.

On peut aussi prendre un collectivo dans un parador mais je n’ai pas testé.

HEBERGEMENT

Hôtel Pichincha : très bien situé, personnel adorable, bon petit déjeuner (avec de bonnes viennoiseries d’ici) pas juste du pain sec comme souvent. Les dortoirs à l’étage sont plus spacieux et lumineux. En fait celui du rez-de-chaussée n’a pas de fenêtre et est très petit et la clim ne fonctionne pas bien..

En revanche, les matelas de tous les lits sont vraiment pas terribles. En mousse basique et franchement pas confortable. Mais bon si vous n’êtres pas trop difficile ça passe.

Sur la période du carnaval c’est 2 nuits minimum le week-end.


1 commentaire

Elodie

eloo

WoW WoW.... on sent l’énergie dans les photos!! Incroyable!!
??

  • il y a 4 ans