BOLIVIA, ME VOILA !

Publiée le 08/03/2020
Mon entrée en Bolivie. Une incursion pour aller au Salar d’uyuni.

Et hop, un nouveau tampon sur mon passeport !

Depuis La Quiaca il suffit de traverser un pont à pieds et de passer le poste d’immigration pour passer la frontière. Juste derrière se trouve la ville de Villazon en Bolivie. Le changement se sentait déjà un peu côte argentin. Là plus de doute c’est la Bolivie !

En premier lieu j’ai besoin d’argent local. Je trouve sans trop de difficulté un ATM. Le retrait d’argent me semble si simple ici. Et pas de frais lors du retrait. Ça change de l’Argentine !! En Argentine l’argent est une vraie galère. Il faut toujours anticiper et penser quand où et comment on va retirer. Et encore pour les touristes ça reste gérable. Mais quand je voyais encore hier la queue interminable devant la banque á Humahuaca ça laisse songeur. Bref en tout cas ça c’est fait !

Je demande le chemin pour trouver un minibus vers Tupiza. Je trouve avec l’aide d’un policier un petit terminal d’où partent des gros 4x4 pour plusieurs destinations. On prend place et quand c’est plein on part. 20 Bob pour aller à Tupiza, en gros 3 euros pour une bonne heure de route. Autant dire pas grand chose. Ça aussi ça va me changer la vie. Tout a l’air beaucoup moins cher. 

Je voyage avec des boliviens dont 2 dames d’une corpulence très respectable et un vieux monsieur qui a l’air un peu sénile. Il n’entend rien et pendant le voyage il parle à la vitre de la voiture. Les deux dames sont habillées à la mode bolivienne. J’adore. Le bolivian style ultime c’est : une grosse jupe mi-longue et plissée si possible, de gros collants en laine, un gros gilet de laine, des tresses et un fichu, un chapeau rond typique du coin, un grand tissu bariolé jeté dans le dos pour transporter ses affaires. Et le tout dans des coloris complètement dépareillés bien sûr. Rien ne va avec rien mais c’est super beau. 

Une des dames est assise à côté de moi et du vieux. Autant dire que je n’ai pas beaucoup de place. Le chauffeur a jeté mon sac sur le toit de la voiture. Il m’a rassuré en me promettant de bien l’attacher mais je ne suis pas très convaincue quand même. Le chauffeur roule super vite. On appelle ces transferts les rapidos, je crois que je comprends pourquoi. L’idée est de faire le maximum d’aller-retours dans la journée. 

En chemin, on passe un barrage militaire. Ici non plus ça ne rigole pas. Puis un contrôle de vitesse, vite réglé avec un petit billet. On laisse le vieux au bord d’une route. J’espère qu’il sait quand même on il va... 

En chemin, je vois pas mal de murs peints « Evo présidente ». Mais à part ça, rien qui laisse penser qu’il y a quelques mois le pays était au bord de la crise. Une fois à Tupiza je me rends dans un hôtel que des francais m’avait conseillé. Il n’est pas cher (8 euros) pour une chambre seule (le bonheur après mes nombreux dortoirs). La salle d’eau est à partager mais ça j’ai l’habitude et l’hôtel n’a pas franchement l’air bondé. Il y a une cuisine aussi donc c’est pratique si je veux faire mes repas. Pour aujourd’hui,  j’ai décidé de m’accorder un resto. Je n’ai pas mangé grand chose ces derniers jours  à cause de mes petits soucis. J’ai retrouvé mon poids indien ;) Je pense que le repas devrait passer, enfin j’espère. Je ne vais pas tenter de plats locaux mais un truc simple. Cela me rappelle mon premier voyage en Inde. J’avais été tellement malade que je n’ai rien avalé pendant des jours. Arrivée à Delhi, j’ai fini dans un Mac Do. Et ce jour là j’ai trouvé que c’était le meilleur plat du monde. Je ne pouvais plus avaler un truc indien.

Ici la circulation est beaucoup plus anarchique. Et il y a plein de rickshaws comme en Inde. Un immense marché aux puces où on trouve de tout. La ville n’a rien d’extraordinaire mais elle n’est pas désagréable non plus. Mon hôtel est de l’autre côté du fleuve donc un peu loin du centre mais plus au calme. Ca me va bien. Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici. Il faut que je trouve une agence pour aller au Salar d’Uyuni. Je sais que mon hôtel en propose car les français que j’avais croisé à Salta étaient passés par lui et avaient l’air satisfaits. C’est un peu la basse saison alors il faut attendre que les voitures soient complètes sinon ça revient trop cher.

Après discussions avec mon hôtel, je décide de me simplifier la vie et de faire le tour avec eux. Ils ont déjà deux personnes. Il faut en trouver encore une pour que le prix ne soit pas trop élevé. Départ samedi. C’est parfait. Cela me laisse une journée pour visiter Tupiza et alentours. Et ça colle bien avec mon planning.

Rien ne se passe jamais comme prévu...

Réveil trop tôt aujourd’hui. C’est vrai que j’ai perdu une heure en entrant en bolivie. Ou gagné ? Je ne sais jamais. Bref j’ai reculé d’une heure. C’est peut-être pour ça le réveil à 5h30... J’en profite pour bosser un peu sur mon programme des semaines à venir. Le temps passe vite et je commence à me rendre compte que si je ne m’organise pas un minimum je vais encore perdre du temps et me sentir frustrée à la fin du voyage. Les français que j’ai croisé l’autre jour se sont retrouvés en fin de parcours avec 3 semaines pour faire l’Argentine. Ils se prenaient la tête pour savoir ce qu’ils allaient devoir sacrifier. Donc je bosse sur mon itinéraire :)

Dans la matinée je sors pour aller au marché dans l’espoir de me trouver un chapeau. J’arrive à un premier marché plutôt alimentation. Finalement j’y passerai un moment pour regarder et essayer de prendre quelques photos. Pas facile car je n’aime pas que les gens me voient les prendre. D’abord ça me gêne et ensuite les photos sont mieux quand elles sont naturelles. Il y a des femmes qui ont vraiment des styles tellement typiques d’ici. Des jupes et des chapeaux incroyables. Et des visages ! Là j’ai vraiment envie de faire des photos des gens. Ce qui ne m’était pas arrivé en Argentine. Et comme d’habitude les vieux et les enfants sont les visages qui m’intéressent le plus. Je continue mon parcours mais le marché noir et le marché aux puces ne sont que partiellement ouverts et il n’y a pas grand chose.

Rien ne se passe jamais comme prévu. On le sait pourtant après 1 mois et demi de voyage non ? Je devais partir demain pour le salar mais finalement les gens qui devaient partir avec moi ont un problème à la frontière du coup l’agence ne peut maintenir le tour. Heureusement que j’ai posé la question en quittant l'hôtel tout à l’heure sinon je me demande quand ils me l’auraient annoncé. Du coup, au lieu d’aller me balader je pars faire la chasse aux agences. En ville les agences ne manquent pas. Le tout est de trouver la bonne. Les retours d’expérience ne sont pas toujours très bons. J’en fais 4. Concrètement les tarifs et le circuit sont les mêmes partout. Je regarde les commentaires sur trip advisor. Toutes les agences ont eu quelques mauvaises critiques à un moment ou à un autre mais vu le flux de touristes je ne suis pas surprise. Je me décide finalement pour la plus petite d’entre elles. J’espère avoir fait le bon choix. La fille me demande à quel hôtel je suis et me propose de venir passer la dernière nuit dans le leur qui est juste à côté. Pas sûr d’avoir envie de changer pour une nuit et le sien coûte le double. Qu’à cela ne tienne, elle me le fait au même prix par geste commercial parce que je fais le tour avec eux. Ok alors ! Je suis contente d’avoir concrétisée mon départ pour Uyuni même si c’est décalé d’une journée par rapport à ce qui était prévu. 

Ensuite je dois trouver le moyen d’imprimer un document. Pas facile mais avec un peu de créativité on trouve toujours une solution. Je trouve une boutique qui fait des photocopies, j’envoie mon doc par mail au monsieur de la boutique en me rendant dans un endroit qui a la wifi et je reviens le voir pour qu’il fasse l’impression. Le tour est joué ! Ça paraît tellement simple chez nous d’imprimer un document...

Le soir je finis de me pencher sur mon itinéraire. C’est bon j’ai bouclé mon tour du Chili et de la Patagonie. Normalement je retrouve Tom et Nasta sur l’ile de Pâques !puis je file au sud.

Je monte en grade

Ce matin je change d’hôtel. Je quitte l’autre sans regret. Malgré le problème concernant le tour, les propriétaires sont très gentils mais l’hôtel n’a rien de charmant. Même s’il est vrai que j’ai grandement apprécié d’avoir une chambre seule avec un vrai lit. Je déménage donc pas très loin, au Butch Cassidy hostal. Ils m’accueillent à bras ouverts. Ma chambre est une vraie chambre ! Avec une salle d’eau et des toilettes. Et des beaux toilettes en plus. Ça a l’air débile de dire ça mais après un mois et demi passé dans des hostals où les toilettes sont en général rustiques ça fait du bien. Ceci dit on ne peut quand même pas jeter le papier dedans. Je n’ai pas jeté de papier dans les toilettes depuis que j’ai quitté la France. Et ouais, on ne se rend pas compte ça non plus. Nous on ne se pose même pas la question. Ici on met son papier dans une poubelle et c’est comme ça absolument partout, y compris dans les grandes villes comme Buenos Aires. Ceci dit, on a vu pire dans certains pays où les toilettes ne sont qu’un trou dans une planche. Mais ça c’est une autre histoire. En tout cas cette chambre me parait le grand luxe après tout ce voyage dans des dortoirs. 

Petite rando

Ensuite je pars au Mercado Negro pour me trouver ce satané chapeau. Pas question que je continue sans chapeau, ici c’est limite dangereux. Aujourd’hui il y a du monde, c’est samedi. Je trouve un chapeau à larges bords avec un truc qui pend derrière pour protéger la nuque. C’est pas hyper glamour mais au pire je peux camoufler le truc dans le chapeau quand je n’en veux pas. 20 Bob, je ne me ruine pas. J’en profite pour prendre quelques photos.

Ensuite je pars direct pour ma petite rando que je n’ai pas faite hier. Il est 11h, c’est pas franchement la bonne heure pour marcher mais maintenant que j’ai un chapeau ;) Je me lance. Je sors du village et je continue la route qui est indiqué sur mon GPS. La route est bordée par une décharge sauvage. C’est pas très engageant. Je continue un peu perplexe. A priori ce sentier est le plus populaire de Tupiza. La décharge diminue pour laisser place à un espèce de chantier avec des maisons en construction. Bon, super ce sentier ! Vraiment je suis sous le charme. Si je n’avais pas eu mon GPS j’aurais fait demi-tour pensant que j’étais sur un mauvais chemin. Finalement, je débouche sur la zone protégée. Je quitte la route et poursuit la piste qui s’enfonce dans les montagnes. La dame de l’hôtel m’avait bien indiqué de tourner après la rivière et de ne pas suivre la route. Je suis donc sur le bon chemin qui longe la rivière à sec. C’est pas dur, ici tous les « rios » sont à sec, en Argentine c’était pareil.

La piste s’enfonce dans un paysage de canyon rouge avec des cardones (grand cactus) éparses. Ça fait vraiment paysages de western. J’arrive aux « portes du diable ». Deux énormes promontoires rocheux plats, on se demande comment ils sont arrivés là. Je continue vers la vallée de los machos (vous comprendrez le nom en voyant les photos), puis le canyon del Inca où se termine le sentier. Ce paysage est vraiment grandiose de bout en bout. Et je suis toute seule ce qui est d’autant plus appréciable. J’ai croisé un touriste qui redescendait et une voiture de boliviens qui venaient pique-niquer. 

Au retour, je fais un stop à la porte du Diable. Je suis assise sur un rocher, j’ai les deux promontoires un à ma droite et un à ma gauche, j’ai derrière moi le canyon et j’ai devant moi toute l’étendue rocheuse avec les cactus et les montagnes en fond de décor. Au loin j’entends le sifflement du train qui arrive à Tupiza. Je me croirais dans un film. Après un moment de contemplation je repars. Le retour est un peu pénible et je retrouve ma décharge ;) 

Arrivée dans la ville je tombe sur une toute petite place ombragée. Depuis mon périple j’ai pu observer qu’il y a partout des places très jolies, bien entretenues, avec des arbres, des fleurs et des bancs. Même dans le plus petit village isolé au fin fond de la pampa ou de la montagne. Je m’installe sur un banc pour me reposer un peu (j’ai quand même fait 14 km). A mes côtés, il y a une vieille dame. Vraiment vieille, genre antédiluvienne. Elle porte les vêtements traditionnels et elle tricote des chaussettes. Avec son fil autour du coup et ses 4 aiguilles, elle semble très absorbée par son ouvrage. Elle me dit quand même bonjour. Ses mains sont tellement noueuses que je me demande comment elle peut tenir des aiguilles. Elle doit être gavée d’arthrite (arthrose ?). A un moment elle lève les yeux vers moi. Ses yeux sont complètement laiteux ce qui est signe d’une bonne cataracte, elle ne doit pas voir grand chose. On échange quelques mots. Elle a la bouche pleine de feuille de cocas. Ici ça machouille sévère. Plus encore que dans le nord de l’Argentine. Tous les vieux ont la bouche pleine de feuilles de coca. 

Je repars pour me diriger vers l’hôtel et prendre un peu de repos. En chemin je suis une autre vieille dame. Je me rends compte que sous leurs vêtements, elles ne sont pas (forcément) si grosses qu’elles le paraissent. Elles ont en général les jambes très fines. Toujours couvertes, jamais jambes nues. Mais leurs jupes plissées et leurs jupons en dessous donnent l’impression qu’elles ont des hanches énormes. Et petit détail que je n’avais pas remarqué jusqu’à présent, à la fin de leurs longues tresses, elles ont des perles de rocailles. Leurs cheveux sont un peu emmêlés dedans, elles ne doivent pas se coiffer tous les jours. Vraiment, le look bolivien je kiffe !

Le reste de la journée se passera tranquillement. Demain, départ pour 4 jours de circuit vers le sud Lipez dont la dernière étape sera l’immense Salar d’Uyuni.

INFOS PRATIQUES

PASSAGE DE FRONTIERE : le passage entre La Quiaca et Villazon est très simple. On suit le flot à la sortie de La Quiaca pour traverser le pont. On passe un poste d’immigration (une seule immigration pour les deux pays) et c’est tout. 

ARGENT : il y a une banque avec ATM à environ 1 km du poste frontière et plein de bureau de change sur le trajet. Ici pas de frais bancaire (ça change) sauf éventuellement dans certaines banques. Il vaut donc mieux retirer en langue espagnol, si on choisit l’anglais on est pisté ;)

RAPIDOS : ils se trouvent à environ 2 km du poste d’immigration en allant tout droit. A un moment il y a une espèce de place et le terminal se trouve sur le côté un peu après. Il y a des « rapidos » pour Tupiza et d’autres destinations. Pour Tupiza c’est 20 Bob. Durée du trajet environ 1h15.

HOTELS :

Los Salares est correct pour le prix (65 bob la chambre sans SDB), petit déj inclus. L’hôtel est à l’extérieur de la ville, de l’autre côté du pont. L’hôtel est très sonore car ça résonne beaucoup vu la construction. Pas gênant si les autres clients sont discrets.

Butch Cassidy : situé près de Salares, de l’autre côté du pont lui aussi (10 mn à pieds du centre). Le personnel est adorable. Le prix est plus élevé (120 Bob pour une chambre avec SDB). J’ai pas eu d’eau chaude mais je pense que c’était exceptionnel.

RANDO puerto del diablo/Los machos/canyon del Inca

Le chemin se prend au bout de la calle Sucre. Il faut suivre la route et sortir du village, continuer le chemin sur environ 2 km au milieu de la décharge puis du chantier, ensuite, dès qu’on a traversé la rivière, il faut prendre le sentier sur la droite. En fait le sentier suit le cours d’eau. C’est 7 km pour arriver au bout. C’est vraiment chouette (mis à part le début dans la décharge). Il faut compter entre 2h30 et 3h selon le rythme de marche. Il y a quelques bosquets pour trouver de l’ombre si besoin.

TOUR POUR LE SALAR

A priori toutes les agences proposent la même chose : 4 jours/3 nuits avec la visite du sud Lipez puis le salar. C’est le meilleur sens pour le faire car tous les autres tours qui partent d’Atacama sont légions, se suivent et ne font pas le sud Lipez. Je pense que ce qui fait vraiment la différence sur les tours c’est : la qualité des hébergements proposés, la fiabilité du véhicule, l’équipe qui accompagne (chauffeur et cuisinière). On peut prendre la meilleure agence, si le chauffeur est antipathique cela impactera le voyage. Quoi qu’il arrive les paysages sont les mêmes et les circuits identiques à quelques variantes près. J’ai choisi Voy Tours qui est l’agence du Butch Cassidy. Les autres possibles sont Torre, Alejandro, Tupiza et Los Salares. Le prix varien en fonction du nombre de personnes. Clairement à 3 le tour ne part pas. Ils attendent d’avoir comblé les voitures. Il vaut donc mieux prévoir un ou deux jours d’attente dans son planning. Le prix varie de 1000 à 1200 Bob selon qu’on est 4 ou 5. 

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