C'est au petit matin que nous nous dirigeons vers la place du village : notre bus pour Chaiten part à 6 h du matin !
Nous avons acheté nos billets hier soir au Food Truck situé derrière le bureau de tourisme. Heureusement, parce qu'au vu du nombre de personnes qui attendent, le minibus va être rapidement complet. Le chauffeur entasse les bagages sur le siège derrière lui, j'espère pour lui (et pour nous) qu'il n'aura pas à donner de coup de frein brusque.
Nous faisons une halte à Santa Lucia au bout de 3 heures et disposons de 20 minutes pour nous dégourdir les jambes, prendre un café ou un petit déjeuner et aller aux toilettes. Il fait très beau.
Nous longeons ensuite le lac Yelcho, d'origine glaciaire, puis arrivons à Chaitén, toujours sous le soleil. Les températures remontent en même temps que nous !
Il est encore bien tôt pour aller prendre possession de notre appartement du jour, nous commençons par prendre un solide petit-déjeuner. Nous nous rendons ensuite à l'agence chargée de vendre les tickets de bus de la région. C'est devenu une habitude pour nous de nous préoccuper de notre départ dès que nous atteignons une nouvelle étape. Nous avions noté sur Internet une possibilité de rejoindre Puerto Montt en continuant sur la Carretera Austral. Kemel Bus fait ce trajet en bimodal, c'est-à-dire en alternant route et traversées en ferry. Cela nous tente bien, mais nous avons préféré venir constater sur place dans quel type de bus nous pouvons effectuer ce trajet de 10 à 14 h (en fonction des horaires de ferries). On nous annonce un départ possible à 11 h du matin, pour une arrivée vers minuit. Pas facile à gérer au niveau des hébergements...
Autre possibilité : faire la traversée Chaitén/Puerto Montt en ferry. Nous nous rendons au bureau de Naviera Austral : il y a bien un ferry qui part ce soir à 11 h et arrive à 23 h. Pas mieux que le bus, et nous avons retenu un hébergement ici pour cette nuit. Prochain dans 2 jours, ce qui ne nous convient pas non plus (il n'y a rien à faire à Chaitén pour les non-trekkeurs). On s'assoit pour réfléchir et avisons en face de nous un panneau avec les différentes destinations, dont l'île de Chiloé, où nous avons prévu d'aller après Puerto Montt. Nous retournons au guichet et demandons quel est le prochain départ. Eh bien, demain, pour Quellón, au sud de l'île. Départ 11 h, arrivée 16 h, on ne peut rêver mieux, alors on achète tout de suite les billets.
Allégées d'un souci, nous allons poser nos valises au Departementos Emanuel, un ensemble d'appartements. Le nôtre est très agréable, tout est neuf, mais les cloisons sont minces. Heureusement, nous n'aurons pas de voisins bruyants la nuit.
Nous nous dirigeons ensuite vers la grève du bord de mer (Golfe de Corcovado). Nous sommes subjuguées devant la forme et la blancheur de ce que nous prenons pour une montagne, mais qui est en fait un stratovolcan : le Corcovado. En nous retournant, nous pouvons voir des volutes s'échapper de ce qui ressemble à un volcan. Je ne sais trop si elles sortent du sommet ou si c'est un nuage qui s'est posé dessus. Nous nous renseignons auprès du bureau d'informations touristiques, où visiblement, nous dérangeons le jeune homme chargé de l'accueil... J'avais entendu parler de l'aspect revêche des Chiliens, auquel nous n'avons absolument pas été confrontées dans le sud, rencontrant au contraire de nombreuses personnes ravies d'aider et venant même spontanément vers nous dès qu'elles nous voient chercher notre chemin. Bref, nous apprenons quand même que le Corcovado est un volcan, tout comme le Chaitén, effectivement en activité. Une terrible éruption a eu lieu en 2008, détruisant en grande partie la ville de Chaitén d'alors. Fort heureusement, il y avait eu des signes précuseurs et tous les habitants avaient été évacués. Le nuage de cendres s'est élevé à 21 km et a provoqué la fermeture provisoire de l'aéroport de Buenos Aires, à 2 000 kilomètres de là !
Nous nous approchons du bord de mer, marchant dans les graviers. À un moment, nous vous dirigeons vers un oiseau de type mouette, qui pousse des cris menaçants. Nous comprenons qu'elle doit protéger ses œufs ou ses petits, et changeons notre trajectoire. Cela ne lui suffit pas, elle s'envole et fonce vers nous, déviant son chemin au dernier moment. Quelle frayeur, on comprend comment Hitchcock a eu l'idée de son film Les Oiseaux !
Pendant notre promenade dans le village, nous avons croisé le bus Kemel qui partait vers Puerto Montt et nous réjouissons de ne pas avoir choisi ce mode de locomotion : il n'a rien d'un bus confortable !!!!
Nous avions élu domicile aux Departementos Emanuel, un ensemble d'appartements neufs et confortables (mais avec des cloisons très minces...). Depuis, j'ai vu qu'il était possible de dormir pour 10 000 CLP par personne chez Doris, une personne fort agréable et aux petits soins pour ses hôtes. Son WhatsApp +56 9 2052 5787. Edit du 23/3/2024 : une mauvaise expérience est relatée : https://www.facebook.com/groups/1390518077642149/
