La Paz : quelques jours dans la plus haute capitale du monde

Publiée le 13/11/2014
La Paz, plus haute capitale du monde. Nous y passons quelques jours entre chacun de nos treks. L'occasion de passer de bons moments en compagnie des Pacenos mais aussi des nombreux autres touristes. Lieu de melting pot, voici quelques moments passés ici.

En route pour la Paz

Sacs sur le dos, nous quittons Copacabana et le lac Titicaca pour prendre un bus en direction de la Paz. Pour 20 boliviannos, et 3h de route : c'est honnête !

Pendant le trajet, nous sommes une nouvelle fois abasourdis par le manque d'éducation des boliviens du point de vue du respect de l'environnement. Ici, il semble normal et dans les habitudes de tout le monde de se débarrasser de ses déchets de partout. Emballages sur le sol, jet de couches sales par la fenêtre du bus qui roule, alors que nous sommes au milieu de mont et décors qui mériteraient plus de considération : les bords de route sont immondes et le retour de bâton sera un jour douloureux pour les boliviens...

Nous devons traverser un détroit afin de s'éloigner du lac Titicaca. Le bus est mis sur une barque de transfert pendant que nous prenons une sorte de vaporetto pour nous rendre sur l'autre rive. L'expérience est ludique, même si nous avons toujours un oeil sur la traversée du bus.

Finalement, il est vite l'heure d'arriver à la Paz.

Arrivée sur la Paz

Quand nous arrivons sur la Paz, je ne vais pas te cacher qu'on tente pas trop de trouver un hôtel à pied avec nos 15kgs sur le dos... La fainéantise nous pousse à prendre un taxi à destination d'une place du centre ville, située à proximité d'un hôtel que nous avons repéré dans le routard.

Les rues sont très pentues,  nous espérons ne jamais avoir à remonter ces allées à presque 35% d'inclinaison avec nos besaces pleines ! Par chance, nous descendons du taxi dans l'hypercentre, où c'est relativement plat.

Les rues pentues de la Paz

Nos hébergements à la Paz

La Paz, c'est la capitale, c'est grand : on trouve de tout. Nous testons un premier hôtel. Nous n'avons pas de salle de bain mais  ça n'a pas l'air trop mal. Y'a même une cuisine pour économiser un resto ! Finalement, la nuit fut horrible. Des hordes de jeunes boliviens ivres ont mis bazar dans l'auberge toute la nuit... Pas moyen de pioncer ! Nous qui croyions que "la Paz" signifiait "la Paix"...

T'imagines bien qu'on s'est vite sauvé au matin. Nous avons prévu des treks difficiles et exigeants autour de la Paz, ne pas pouvoir bien se reposer n'est pas envisageable.

Du coup, nous avons monté de gamme pour nos nuits. Nous restons dans l'hypercentre, nous nous autorisons un budget supérieur à nos prévisions : pour 180Bs, nous aurons de quoi nous sentir un peu plus chez nous. Même si ici, 180Bs, c'est assez cher ! En revanche, après la nuit que nous venons de passer, avoir une salle de bain privée, du PQ et de l'eau chaude, c'est un peu Noël avant l'heure ! Les wifis nous permettent de surcroit d'avancer un peu nos récits sur le blog. En plus... c'est l'anniversaire de Ronron... donc on se lâche un peu en complétant par un repas bien copieux Burger King !

Balades dans la Paz

Tu verras, si tu vas à la Paz, toutes tes balades seront autant de découvertes. Déjà, tu peux préparer tes poumons ! Nous sommes presque à 4000m d'altitude, et puis v'là la pollution ! Les bus sortent tout droit des années 50 et les gaz d'échappement peuvent te masquer la vue tellement ils sont épais.

Les bus de la Paz
Les rues de la Paz

Anecdote sur l'altitude de la Paz

Les premiers avions qui sont venus se poser sur la Paz refusaient d'ouvrir les portes... L'électronique embarqué ne donnait pas l'autorisation, car il pensait que l'engin était encore en vol ! 

L'architecture ne nous semble, honnêtement, pas sensas'... Mis à part quelques bâtiments coloniaux, les constructions restent quand même assez simples... Mais quel dépaysement ! Le centre est un peu gris (en dehors des très belles demeures coloniales bien sur), mais les alentours sont rouges briques et très géométriques. Le tout enchevêtré dans des noeuds de câbles électriques que même les marins les plus aguerris n'arriveraient pas à comprendre.

Les rues du centre historique de la Paz

Partout dans les rues, des vendeurs à la sauvette. Bouffe, accessoires électriques, fringues en tout genre, de la presse, on trouve absolument de tout, rien qu'en se promenant.

Les rues sont de fait très animés. Les Pacenos mangent à toute heure de la journée et toute sorte de plats. A 9h du mat', tu peux te faire du poulet frit ou des gâteaux aux parts gigantesques.

Nous avons beaucoup apprécié les stands de jus de fruits pressés ! Les saltenas (genre de chausson à la viande) ont aussi été victimes de notre gourmandise.

Dans nos ballades, Ronron s'est même fait alpaguer et a cédé aux avances d'un barbier : il était temps de rafraîchir tout ça !

Des saltenas délicieux

Les marchés de la Paz : une effervescence sans fin

Tout au long de notre passage dans la Paz, nous avons la chance de croiser de nombreux marchés. La plupart du temps, nous tombons à leur rencontre tout à fait par hasard… Les marchés de la Paz sont une véritable découverte pour nous. Les légumes, tu sais que c’est pas notre fort, mais quand même… tous les deux stands, c’est au moins une espèce de fruit ou légume que nous ne connaissons pas ! Nous restons pour nos repas très classiques : tomates, quelques fruits, un avocat bien mur. Très pratique pour manger assez sainement pour pas cher… La plupart des repas servis en tablée sont très, très gras, car quasi tous passés à la friture.

Tous les marchés disposent d’un espace boucherie. Il est facile de le trouver, les odeurs sont très fortes ! Là aussi, c’est des trucs rencontrés très curieux, pour ne pas dire effrayants ! Des museaux, des langues, des coeurs de boeuf (et je ne parle pas des tomates !), ou des parties de l’anatomie animale encore non identifiées. Nous n’avons jamais acheté de viande crue sur les marchés : nous n’osons pas trop, et surtout nous n’avons pas de quoi la préparer.

Les stands de pains sont aussi légions. Des fois, des cholitas sont assises derrière des montagnes de petits pains ronds, les seuls que semblent manger les pacenos…. Il ne durcissent pas vite et sont faciles à utiliser pour des sandwichs ou tartines du petit dej : nous y avons droit tous les matins. Le prix n’est cependant vraiment pas élevé ! Pour 1 boliviannos (10centimes d’euro), il est possible d’avoir 2 ou 3 petits pains ronds.

Yoyo se promène dans un marché de la Paz
Les marchés de la Paz
Un foetus de lama dans le marché aux sorcières de la Paz

Finalement, mis à part quelques boutiques plus occidentales, dirons-nous, tout commerce paceno ressemble à un stand de marché, après tout… les étals sont souvent sur la rue, une grande quantité des produits vendus sont des contrefaçons. De partout sont proposés des copies de DVD, CD de musique, vêtements et chaussures, évidemment tout copié et imité, et aucune autorité ne semble se préoccuper de ça.

Depuis la Paz, l'Illimani, culminant à 6438m d'altitude.
Un stand coloré d'un marché de la Paz
Une cholita dans le marché de la Paz

Les téléphériques : merci Evo !

Evo Morales, le président bolivien fraichement ré-ré-élu, a fait construire 3 téléphériques permettant d'accéder aux hauteurs de la Paz plus facilement. La ville est une cuvette où il y a plus de 800m de dénivelé entre les quartiers hauts et les quartiers bas : pas évident de s'faire ça à pied, et les voitures personnelles restent très rares.

Une ville à l'envers

Ici, les quartiers pauvres sont situés en haut  de la ville, alors que partout ailleurs, les terres convoitées auraient été celles avec les meilleurs panoramas. L'altitude étant difficile à vivre au sommet de la ville, les populations aisées se sont plutôt regroupées dans l'hypercentre ou dans le sud, où il y fait bon vivre.

Pour 6Bs, nous nous offrons l'aller-retour en télécabines pour contempler la Paz depuis son sommet. Avec les lueurs de l'après midi, nous ne sommes pas déçus ! Attention au vent en haut, ça souffle !

Les télécabines de la Paz

Lors de l'ascension en télécabine (qui sont d'ailleurs plus confortables que toutes celles que nous avons pu prendre en stations de ski), nous rencontrons toutes sortes de curiosités ! En premier lieu, le cimetière surréaliste de la Paz : des caveaux qui se chevauchent sur 5 étages. Des HLM pour défunts, sur une très grande surface.

L'immense cimetière de la Paz vu des télécabines

Aussi, nous sommes surpris par la présence de terrains de foot en pleine ville. Et ouais, ici on fait du foot à 4000m, et ça galope comme des vigognes !

Un terrain de foot urbain en plein milieu de la Paz

Le foot à la Paz

Les fédérations étrangères de football se plaignent d'avoir à jouer des matchs internationaux dans la capitale la plus haute du monde : la différence d'altitude est avancée comme un véritable désavantage pour les équipes visiteuses. Mais c'est le jeu ma pauv' Lucette !

Nous apprenons par ailleurs que Jacques Chirac avait défendu l'idée de continuer à jouer des matchs internationaux à la Paz, malgré la pression des dirigeants de fédérations. Prise de position qui lui valut une distinction honorifique bolivienne. Marrant, hein ?

La vue de la Paz depuis le téléphérique
Depuis le sommet de la Paz, le Huayna Potosi (6088m)
Aldebert a aussi pris son ticket pour le téléphérique de la Paz

La coca à la Paz

Un peu partout, tu peux te procurer des sachets de feuilles séchées. Pour endurer l'altitude, c'est pas mal, surtout pour nous qui ne sommes pas habitués. On ne sait pas encore trop comment optimiser le machouillage, mais nous essayons régulièrement.

Ici, beaucoup de gens ont une boule sur la joue. On pourrait croire qu'ils sortent tous d'une anesthésie de la mâchoire, mais non. Il s'agit de feuilles de coca mâchées.

Un musée de la coca est d'ailleurs ouvert à la Paz. Pour 15Bs par personne, nous nous payons l'entrée. C'est beaucoup de lecture, mais c'est très intéressant. Nous y apprenons son histoire, son utilisation, et les dérives quelle provoque quand elle est transformée en cocaïne. Dans le musée, on y trouve même la recette... Mais les descriptions des effets néfastes te coupe très vite l'envie de cuisiner, Heisenberg !

Vallée de la lune

Pour une petite matinée, nous nous rendons à ce qu'on appelle la vallée de la lune. En chemin, nous traversons les quartiers résidentiels riches de la Paz : quel contraste !

La vallée de la lune, c'est une sorte de plateau que les pluies ont érodé au fil des siècles. Aujourd'hui, c'est des dizaines de cheminées de fées blanches, sur fond de montagnes rouges, entre lesquelles il est possible de slalomer pendant une petite heure (contre droit d'entrée).

Nous ne regrettons pas d'être venus, c'est sympa ! C'est surtout à faire si tu as du temps devant toi. Il n'est pas évident de trouver des informations pour s'y rendre, mais après coup, c'est pas si compliqué. On fera tout de même un article sur le blog du site pour expliquer plus facilement comment y aller, ça aidera probablement les prochains !

Yoyo dans la vallée de la Lune
Panorama de la vallée de la lune
Selfie dans la vallée de la lune

Monuments incontournables de la Paz

Comme tous les touristes, nous passons plusieurs fois devant l'église San Francisco : elle est au centre du centre de la ville ! Pour l'anecdote, c'est l'endroit exact où la première pierre de la Paz fut posée.

Nous regrettons que ce bel édifice colonial soit planté au milieu d'une 6 voies bruyante et bondée... En revanche, sur le parvis de l'église, on trouve de quoi se divertir : toutes sortes de saltimbanques, jus, fruits, biscuits ou bien des cireurs de chaussures cagoulés chaudement malgré la chaleur.

l'église San Francisco au coeur de la Paz

Dans le genre reposant, y'a la place Murillo. Nous y sommes passés plusieurs fois. Y'a de jolies arbres, des bancs où déguster un saltena ou engloutir une gélatine. Tu peux même te faire envahir de pigeons en les nourrissant.

Cette place est bordée par le Palacio Gobierno (l'équivalent de l'Elysée), le congrès et même une cathédrale. C'est de fait un passage obligatoire pour faire de jolies photos, surtout par beau temps !
Un peu plus glauque, sur cette place, on trouve un lampadaire (aujourd'hui monument national) auquel on a pendu le président Villaroel en 1946.

Le drapeau bolivien flotte sur la place Murillo
La place Murillo
La cathédrale présente sur la place Murillo

A propos de la plaza Murillo

Jusqu'en 1825, les indiens n'avaient pas le droit de fouler les rues du quartier ! Et même jusqu'à l'élection d'Evo Morales en 2005, ils n'osaient pas traverser la place...

Une rue de la Paz

Nos noms espagnols

Depuis notre arrivée, nous avons changé de noms... Il est difficile, pour ne pas dire impossible pour les sud américains de prononcer le prénom "François". "Frankohisse" sera préféré.

Pour Yoyo, c'est aussi très drôle. Quand quelqu'un lui demande son prénom, les gens pensent qu'elle s'appelle Anna... Evidemment, ici, "yo" signifie "moi". Yohanna. Yo Anna... Tu comprends ?

Hymne à la Paz

Un voile ocre s'est posé sur ces vallées. La ville de brique semble infinie, comme la quantité de belles choses à faire ici. Cet amphithéâtre naturel où se jouent les plus belles pièces andines demeure une destination incontournable lors de tout passage en Bolivie.

Ses silhouettes de crêtes aux habitations de terre cuite géométriques rendraient les plus cubiques des Picasso jaloux.

Morales, leader incontesté en ces hautes terres, est réclamé par les endurants habitants de la Paz : "Mas Evo, mas Evo !". Mais pour tous les visiteurs éphémères de cette capitale, c'est "Mas la Paz, mas la Paz !" qui résonne et raisonne dans les têtes.

Bref, on a aimé la Paz.

1 commentaire

Jean-Pierre

JPP

Après la plus haute ville de France, la plus haute ville du monde ! Très intéressant.

  • il y a 10 ans
8 Voyages | 63 Étapes
La Paz, Département de La Paz, Bolivie
Étape du voyage
Début du voyage : 12/09/2014
Liste des étapes

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