Chalkidiki/Pella, Greece

Publiée le 23/06/2017
https://www.youtube.com/watch?v=CcXp1mZ-9Ew

Salakis à vous,

 

Après avoir supporté la guerre de Jean hier soir contre les papillons de nuit, je me réveille péniblement… Parce qu’après avoir pris une serviette pour un chien en Slovénie, mon cher compatriote est terrorisé par tous les insectes volant le soir! (pur mensonge)

Bref, ce matin, petit point sur le trajet pour voir si nous pouvons profiter un peu plus longtemps de la côte grecque. Eh oui si l’on veut pouvoir crier Victoire à temps, il ne faut pas prendre de retard. Finalement pas de souci !

 

Direction donc la seconde péninsule des Chalcidiki, la première abritant le Mont Athos : montagne inaccessible pour tous ceux qui ne sont pas des hommes orthodoxes grecs parlant l’araméen ancien et mesurant exactement 147,64cm. La lettre de motivation en langue aztèque nécessaire pour l’entrée du lieu sacré nous ayant refroidi, nous bifurquons vers un petit village de pêche, où nous pourrons remplir notre réserve d’eau. « L’eau est-elle potable ? ». Je me retourne. Deux anglais bredouille un français plutôt correct. Je leur réponds avec mon plus fiable sourire qu’elle est excellente, malgré son goût de souffre. Bidon intoxiqué, nous repartons à notre allure habituelle. Les collines s’écoulent doucement vers l’eau salée, tandis que nos ventres gargouillent tranquillement. Il est alors temps de trouver une  crique.

 

Baignade – Jacassement d’enfants affamés – Fromage

 

On a observé deux-trois rochers au loin, qui regorgent de poiscaille. Je me suis promis d’acheter une canne à pêche avant l’arrivée de nos femelles, à la mi-juillet, afin de nourrir la maisonnée. La canne à pêche n’étant pas encore achetée, nous revêtons nos plus belles chaussures, afin de plonger parmi les oursins. Alexis m’a d’ailleurs assuré qu’on les pêchait à main nue. Il a d’ailleurs fermement défendu ses propos. L’épuisette, quant à elle, c’est pour les bigorneaux…pendant que ses conneries me piquent les oreilles. Par contre, ce qu’il nous manque vraiment, c’est de savoir reconnaître les poissons.

En descendant dans cette crique tout mimi, on a remarqué un camping-car et un camion aménagé, tous deux français. Un peu plus habile que nous pour pêcher, on a finalement bavardé. Timide que l’on est, on a été invité pour l’apéritif, puis pour le reste de la nuit d’ailleurs. On a refait le monde, échangé sur nos voyages respectifs : ils font le tour d’Europe inverse au nôtre. On a pris leurs recommandations, ils ont pris les nôtres. Notre carte d’Europe les a étonnés : « où sont donc passés les autoroutes ? », « Oui, elle date de 2004, la Serbie et le Monténégro, c’est encore le même pays». Finalement, on a gagné au change : ils nous ont gentiment filé un guide de l’Albanie et nous ont déconseillé certains endroits, où apparemment les gens vous poursuivent à la hache… Leur carte est maintenant bien annotée. Nous nous sommes quittés en sourires et sanglots : merci à Djé (44 ans, le doyen de la bande), Brigitte, Tiphaine, Coco, Aurélien, et Victor (21 ans, le plus jeune).

 

Dodo – Lever de soleil – Brume de cerveau – Baignade – Départ

 

Notre temps a été trop court en ces lieux. En plus, on a été gentiment conviés à l’anniversaire de Tiphaine, mais l’appel des kilomètres et de nouvelles terres à découvrir nous met l’eau à la bouche. Nous avons passé Thessalonique, comme un élève qui sèche une journée de cours. Vivement déconseillée par la joyeuse bande d’hier, nous ne visiterons pas la ville. Synonyme de « ville-béton » détruite dans les années 30, et rythmée par le bruit nocturne des vitres cassées de voiture, nous avons préféré filer jusque Pella.

 

Fin d’après-midi pause – soirée off – nos batteries s’éteignent

 

Bercés par les « premières lueurs » de la matinée, l’intérieur des terres n’est pas clément. On a bien vite oublié le climat méditerranéen, où la houle tempère fabuleusement le soleil qui vient taper les petits êtres de la planète bleue. Un bon 30°C bien brutal pour se mettre en jambe, nous effectuons les quelques bornes qui nous séparent de Pella, pour visiter son site archéologique d’exception. Du temps des grecs, cette ancienne cité a commercé avec un territoire qui s’étend de l’Italie, au nord de l’Afrique. L’agora (200m*173m), sur laquelle se vendaient aussi bien des articles de sidérurgie que des parfums, a permis la prospérité de certaines élites, qui d’ailleurs passaient nombre de leurs heures dans les bains thermaux qui bordent les ruines. L’ancien temple, dédié à Aphrodite et Cybèle, disposait d’un fabuleux parterre en mosaïques, sur lesquelles reposaient d’importantes colonnes de marbres et statues divines. Malheureusement, le temps et la géologie ont fait leur œuvre, la cité ayant subi plusieurs tremblements de terre, avant d’être abandonnée. Toujours aussi impressionnant de découvrir que la vie n’était pas si différente d’aujourd’hui. On ne peut que contempler la grandeur des bâtiments construits il y a plus de 2000 ans.

 

Route – Tom-tom qui déconne – frontière macédonienne – Ou plutôt le pays d’Alexandre le Grand

 

Quand on parle de la Grèce du nord, on parle de la partie Est, c’est-à-dire de la Thrace, souvent en guerre contre l’empire ottoman. Puis on parle de l’empire romain, gigantesque, qui a annexé nombre de terres. La fin de l’empire romain est marquée par les attaques barbares et par la reconquête du nord de la Grèce par Alexandre de Macédoine. La Macédoine, c’est 250km sur 250km, un pays rond, tout petit. Mais qui regorge de secrets. Et parmi eux, la culture de la gentillesse, l’une des premières valeurs, qui est mise en avant lors de l’accueil des étrangers. Ce n’est d’ailleurs pas forcément le boulot des douaniers qui ont fouillés de fond en comble le van. Même si le signe de main pour nous souhaiter un bon voyage pour la suite voulait aussi dire « désolé d’avoir tout retourné, à vous de ranger ». C’est à côté de la petite ville de Raxxxx que nous nous établirons pour la nuit. Ou plutôt à côté du magnifique lac de Mandrovo, dont les routes en en pierres restent encore et toujours un mystère pour notre Tom-Tom. Mais ce détour nous permettra d’admirer la faune des lieux : vaches, chèvres, moutons, et aussi…des tortues d’eau douce. La question existentielle qui suit fera notre discussion de la soirée : combien de temps met une tortue à traverser une route de 2m50 de large, sans se faire écraser. Nous avons surnommé notre rencontre fortuite Bénédicte, qui a évité de peu nos pneus.

 

Des bisous au bon lait de brebis !

 

Chouchou, Loulou, et Béné !

 

 

Port typique des Chalkidiki
Petite campagne pépouze
Eh oui les arcades de l'Agora font 6,5m
Colonne de l'Agora de Pella
La preuve que les Romains étaient propres !!!
Allez hop petit bain thermal
2 commentaires

herve

Chouette... mais vous avez embarque Bene? elle a le permis?
Requete renouvelee : mettez plus de photos de VOUS et vos RENCONTRES ! de vos lieux de campement..
On a l'impression que vous allez trop vite :)
bises de Grenoble...
Herve

  • il y a 7 ans
Jean

jeanglc

Papa!

Un petit commentaire pour te répondre!
Très difficile d'avoir du wifi depuis notre entrée en Macédoine. Et ca va être pareil pour les pays balkaniques (albanie, monténégro, serbie, et probablement bosnie-herzégovine)... On essaye donc de tenir à jour ce qu'on peut avec les photos d'interêt.
Malheureusement, les rencontres sont des moments éphémères qui restent dans nos têtes, on ne peut pas prendre forcément de photos... aujourd'hui, à la plage, on a discuté avec un albanais, dans l'eau... on a pas d'appareil waterproof. Mais promis, vous aurez plus de photos de nous et de nos rencontres (si possible)!
On ne vous pas à tout allure. N'oublies pas que la macédoine est un pays tout petit, comme le reste des pays qu'on va faire jusqu'à la croatie!
Grosse bise!

  • il y a 7 ans