Plovdiv, Bulgaria

Publiée le 18/06/2017
A écouter en boucle pendant 10h : https://www.youtube.com/watch?v=-_gm0j1H1kc

Bien le bonjour mes frères,

Nous sommes dans les banlieues de Plovdiv. Nous avons beaucoup dormi après un bon nombre de kilomètres hier. Posés à côté d’une gare, à chercher le plus proche toilette, la grosse commission a malheureusement été mise en attente… C’est avec une énergie surhumaine que nous trouverons le plus rapidement possible un centre commercial pour alimenter les stations d’épurations voisines. Papa, la « boite à caca » ne peut pas servir derrière un arbre en centre-ville...  M’enfin bon, passons ces détails croustillants !

Arrivée à Plovdiv – Parking en « bataille » 

La ville, anciennement appelée Philippopolis, est entourée de 7 collines, qui délimitent le vieux centre des banlieues. Plovdiv a été plus touchée par la colonisation romaine que par l’union soviétique. C’est donc la dernière démarcation entre l’empire romain et l’empire ottoman. Le stade romain, construit sur les mêmes bases que les stages olympiens, a été enseveli au fil des centenaires. Jusqu’à sa découverte archéologique lors de la pose des fondations des immeubles de l’hyper-centre. Les fouilles ont permis de mettre à jour la partie en demi-cercle des gradins, à savoir à peine 1/10 de la structure complète, qui pouvaient accueillir 30 000 spectateurs, venus admirer les courses de chars. A titre de comparaison, notre cher stade des alpes peut accueillir 20 000 personnes pour les « plus importants matchs de CFA2 de Grenoble ». Les architectes et tailleurs de pierre avaient alors conçu la ville selon le plan orthogonal (Hyppodamian System). La ville était déjà équipée d’un système de bains thermaux, d’un bâtiment du trésor public, et d’un réseau d’égouts et de chauffage… comme quoi, les romains étaient déjà très avancés ergonomiquement parlant. Les romains ne sont pas des romaines… Les rues pavées nous mènent au théâtre romain, l’un de mieux conservé de notre temps. Une grande partie du portique à 3 niveaux de décors est encore debout, tandis que ce dernier fait face aux gradins concentriques. L’acoustique du lieu est telle qu’en se plaçant en haut des gradins, on doit pouvoir entre le bruit d’une pièce de monnaie tombée à l’épicentre. Le théâtre continue d’être utilisé à des fins culturelles, et est doté d’une capacité d’accueil de 3000 personnes. Mais ce n’est pas tout. Cette cité est une véritable mosaïque de civilisations. Les riches maisons, aux toits courbes, qui se côtoient sur le dôme de la colline principale, en amont du théâtre, rappellent l’époque de la renaissance bulgare. En escaladant une autre colline, nous découvrons les ruines d’une époque préromaine, remontant au 6e siècle av. Jean-Christophe, signe d’une des plus vieilles villes de notre monde. Plovdiv est un bassin d’histoire et d’archéologie, qui drainent nombre de jeunes bulgares à venir y étudier. 

Chaleur – eau – chaleur – bière

Il est temps de manger un morceau et de repartir vers la Grèce via la chaîne de montagne des Rodopi. Rossan nous a conseillé de passer par les lacs de Batak et Dospat. Arrivés en fin de journée à Batak, nous pratiquons ce que nous appelons les « Patrick Chirac au camping des flots  bleus » : Chaise, table, saucisson, détritus sur le sol… (joke ! nous aimons notre bonne vieille Gaïa !).  Nous passons plusieurs heures à discutailler de pêche, pour enfin finir par commettre le plus grand des crimes à l’encontre des poissons : la baignade. Lac pollué, nous effectuons une partie du tour du lac pour trouver une superbe rive afin de se reposer. Petite accrochage avec un local, qui ne se mêle pas de ses affaires. Le parking abandonné est « privé » et les deux « jolis camping » qui lui appartiennent sans doute ne nous donnent guère envie. Même le contrôle de routine des policiers 20mn plus tôt était plus humoristique que ça… Nous avons donc 20mn pour « dégager de la propriété ». Le repas est chaud. C’est poêle remplie de pates en sauce, en jurant comme des damnés que nous trouverons une aire « gratuite » sur une départementale très empruntée. 

Film (la collection de navets est assez complète sur le disque d’Alexis) – dodo

En route pour le lac de Dospat. Nombre de chasseurs sont parkés ci-et-là, attendant patiemment le gibier et la bonne chair.  Je ne leur céderai pas mon « omelette d’amour » ! Au péril de notre vie, nous choisirons un autre spot pour partir nous balader dans les grandes forêts de conifères.  Les sources d’eau minérale abondent ici. Nous nous régalons de la randonnée, suivie d’une baignade bien méritée. 

En redescendant des collines, nous traversons la région des carrières, dont les pierres sont extraites et taillées à la main, puis entreposées sur des palettes, de manière étonnement organisée. Les hommes, aux muscles de la taille de mes cuisses, transportent de villages en villages les cargaisons, qui serviront aux renforcement des toitures et murets de jardins. Un travail harassant et dangereux pour le dos. 

Coucou à de belles étrangères – pas de réponse – chou blanc donc ! – ah finalement, en repassant 5mn plus tard – multiples coups de klaxon et bonjour chaleureux ! – Plein de bouffe – Bonjour à la caissière – amabilité d’une porte de prison

Passage de la frontière – Vérification de l’intérieur de véhicule – « Aménagement sympa à voir » d’après le douanier - Passage frontalier tranquille – Arrivée à Drama (Grèce)

Le paysage a complètement changé, les collines sont devenues arides, les arbustes ont remplacés les feuillus et conifères. La terre est rouge et ocre. Et nous aussi. Le temps pour nous de nous reposer dans un bar pour capter un Wifi et vous écrire. Mon école d’ingénieur en fait des siennes, et a effacé de ses registres mon choix de module. Une administration aussi efficace que celle de notre cher pays…

Bonne nuit à tous ! A vite !


Chouchou (Jean) & Loulou (Alexis)

Reste du stade romain
Jeannus Martinus en plein repas
Théâtre romain
Alexis ou le touriste chinois
Maison à l'abandon dans la vieille ville de Plovdiv
Maison de la Renaissance bulgare
Musée ethnographique
Rue de la Vieille Ville
Clocher de l'église Sainte Constantine
Petit coucher de soleil près du lac de Batak
Autochtone trouvé au Lac de Dospat, Massif des Rodopi
Vallée
Abri, vallée des tailleurs de pierres, Gotsé Delchev, Bulgarie
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