Des informations au compte goutte. Azatan, une deuxième adresse fournie par l'Universite, après avoir repéré sur la carte, il faut me rendre à l'Académie pour rencontrer les étudiants et faire le point.Combien Seront-ils pour partir dans cette aventure ?
"Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y a une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant nos yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages". Montaigne
Maintenant que j'habite sur le plateau, à 10 mn du haut de l'escalier, je dégringole et j'escalade Cascade une à deux fois par jour. C'est aussi un parc de sculptures. La sulfureuse femme allongée de Botero me ravit ainsi que les promeneurs: un bouquet dans une main et le portable dans l'autre, toujours prêts à dégainer pour "selfier". C'est fou comme les jeunes filles peuvent s'aimer. Je n'ai pas souvenir de ça. J'aurais peut être du.
J'ai fait une erreur dans ma première présentation Cascade date de l'époque soviétique. Une volée d'escaliers pour nous embarquer vers la sculpture centrale qui pointe vers le ciel. Le chantier n'a jamais été fini. Tout en haut c'est le chaos avec des rochers énormes, des fers à béton et des arbres qui prennent leur couleur d'automne. La milliardaire américain, c'est L'escalator et le parc de sculptures.
L'organisation est compliquée, j'ai besoin de ses conseils. A l'origine je pensais rapporter des images des fermes et les proposer aux étudiantes comme base de travail. Elles veulent toutes venir sur place (3 fermes en tout finalement ) Deux problèmes apparaissent : un groupe de personnes au milieu des brebis, et l'argent. Les étudiants n'ont pas un sou et même si la marchroutka c'est pas grand chose c'est quelque chose. Et puis pour la ferme la plus éloignée, il faut envisager une nuit. Il semble là que l'on soit presque dans le rêve.
Mon idée est d'abord d'aller faire le point sur place et de voir. Je me donne une semaine pour ça. J'ai besoin, me semble-t-il, d'une assistance linguistique et de conseils pratiques. Martiros me semble la bonne personne. C'était la bonne personne.
A Gyumri se trouve une académie des Beaux Arts où enseigne un vieux copain de Martiros, Samuel. Mon but c'est donc l'Académie de Gryumi pour rencontrer Samuel qui m'aidera, je l'espère, à dénicher celui où celle qui pourra prendre RDV à la ferme et peut-être m'accompagner. Martiros n'a pas réussi à joindre Samuel par téléphone. Le plan est un peu flou.
Arman au fil de la conversation, m'a invitée à lui faire confiance. Il se faisait fort. en 3 jours. de sauver mon âme de païenne et de la remettre toute neuve à Dieu mais aussi, dans le même délai de m'apprendre l'arménien. En gros j'ai compris qu'il voulait faire de moi une vraie arménienne. Je lui ai dit que ce n'était pas mon projet immédiat. Il a beaucoup insisté et m'a fatiguée, j'ai fini par penser qu'il etait un peu cinglé. En tous cas il m'a accompagnée jusqu'au pied des marches de l'académie par les allées du parc ou le vent d'automne déversait une pluie d'or sur notre improbable couple (moi avec sac à dos et chaussures crottees et lui chemise claire et manteau de cuir). Il est juriste et je vais finir par croire que je suis artiste...
Vardan et sa femme nous ont reçu très chaleureusement et nous ont consacré du temps alors que nous debarquions à l'improviste. La même expérience à été vécue 2 heures plus tôt à l'Académie de Gyumri. La France a encore une belle image et Martiros est sans doute, une étoile sur mon chemin.
"La nuit n’est jamais complète. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, Faim à satisfaire, Un cœur généreux, Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs
Une vie, la vie à se partager. La nuit n’est jamais complète."
